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Citation de Aproposdelivres


Je hurle.
C’est mon dernier cri, la dernière bouffée d’air que je parviens à expulser de mes poumons.
Je suis allongée sur un tapis de racines brûlantes, les branches des arbres s’abaissent vers moi, leurs visages crachent de l’acide sur mes joues et mes yeux, je suis aveugle.
Mais la douleur n’est pas aveugle.
C’est tout ce qui reste à présent.
Avec les masques sculptés des arbres.
Une sensation froide sur mes côtes.
La neige tombe.
Des étoiles blanches tombent sur mon corps nu, l’acier me déchire, mutile mon sexe, mon cri est tout ce qu’il me reste.
Je n’ai même plus la force de hurler.
La forêt est sourde.
Aveugle.
Maman.
J’aimerais que tu ne saches jamais ce qui m’est arrivé.
J’aimerais que tu croies que je suis morte sans peur, sans douleur, entourée de gentilles personnes.
J’aimerais le croire moi-même.
Mais non, quelque chose s’enfonce encore en moi, un bâton affûté, un mille-pattes dont les pattes sont comme mille couteaux qui s’agitent en moi, et je meurs, maman, j’abandonne mon corps aux mouches.
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