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Critiques de Morgane Montoriol (104)
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Taches rousses

Qu'est ce que j'ai eu du mal avec ce roman. Impossible pour moi d'accrocher et de rentrer dans l'histoire. Et pourtant le résumé laissait présager du bon , du sanglant comme j'aime.



Je n'ai absolument pas adhéré aux personnages pour lesquels je n'ai eu aucune sympathie.

Sans doute du a une écriture froide, crue et distante.

C'est un roman déjanté, dans tous les sens du termes, aussi bien pour le contenu, les personnages , l'intrigue… et puis le final qui arrive un peu comme ça , sans véritable liaison. Une fin un peu abrupte.

Mais pour moi quand un roman joue sur le déjanté il faut de l'humour et là pas un poil.



Bref j'ai fini ce roman parce que je me devais de le lire puisque offert généreusement par Babelio et les éditions Albin Michel, que je remercie au passage,dans le cadre d'une masse critique privilégiée
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Taches rousses

Morgane Montoriol, auteure que je découvre grâce à Babelio (Masse critique) et aux éditions Albin Michel (épreuves non corrigées), déborde d'imagination. Son premier roman, Taches rousses, me fait penser à ces films que l'on qualifie avec l'expression « de genre » parce qu'ils osent aller très loin dans des domaines morbides et glauques, ce que je n'apprécie pas vraiment.

Beck a 24 ans et vit à Los Angeles aux crochets d'un riche agent d'acteurs de 63 ans. Elle est hantée par la disparition de sa soeur, Leah, alors qu'elles vivaient encore dans l'Oklahoma à Muskogee. Leurs parents, un père alcoolique violent, trop violent, et une mère passive complètent cette famille vivant dans une atmosphère très malsaine.

À Los Angeles, l'été est caniculaire et plusieurs cadavres de jeunes femmes affreusement mutilées sont découverts. Avec Beck, l'autre protagoniste essentiel de l'histoire est Wes, un homme torturé, sous antidépresseurs mais peintre à succès grâce à des tableaux où l'horreur, le sang et la violence éclaboussent le regard. Wes et Beck sont attirés l'un par l'autre mais c'est machiavélique, jamais sain.

L'intrigue est habilement menée car j'ai été plusieurs fois entraîné sur de fausses pistes. En bon thriller, Taches rousses ne révèle la vérité que dans les toutes dernières lignes. Pourtant, je trouve que Morgane Montoriol abuse des descriptions surchargées de détails peu utiles. Pour aider le lecteur à mieux imaginer ? Je ne crois pas car c'est souvent trop, redondant. Son vocabulaire est cru, direct et c'est plutôt bien mais que d'imagination pour décrire le mal, l'horreur !

Habilement, elle mène son récit en miroir, donnant alternativement la parole à Beck, à Wes mais aussi à Leah et même à la mère qui ne nous apprend pas grand-chose.

Morgane Montoriol a vécu aux États-Unis et cela se sent. Elle prouve sa parfaite connaissance du pays et de la vie là-bas. Son roman transpire la violence toujours sous-jacente dans cet immense pays où toutes les horreurs, les atrocités perpétrées par des êtres dits humains semblent possibles.

J'ajoute un mot à propos du titre, Taches rousses, car c'est Beck qui déteste ce qu'elle considère comme une infirmité héritée de son père. Elle tente de masquer cela sous des couches de fond de teint jusqu'au jour où… Pour le savoir, il faut lire ce premier roman de Morgane Montoriol.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Carolina Reaper

En ce jeudi soir, Prêtre Elliot, comme à son habitude, évacue tous les fidèles afin de laisser Church Slaughter, le maire de Savannah, dorénavant accompagné de Keith, se recueillir dans le calme. Mais un hurlement de Keith le chasse de ses pensées. C'est alors qu'il peine à saisir l'horreur de ce qu'il a sous les yeux. La tête décapitée de son fils, Coy, posée sur les pétales d'amaryllis de l'autel...

Church Slaughter, maire adulé et fort respecté de Savannah, est candidat à sa propre succession. Mais son statut de veuf éploré ne lui convient plus. Aussi a-t-il jeté son dévolu sur Keith, mère célibataire d'une adolescente de 16 ans, Idaho. Un peu perdue et soumise, c'est tout à fait le genre de femme qu'il lui faut. D'autant qu'il se doute que la cohabitation avec son fils, Coyote, hypersensible et psychologiquement fragile, ne sera pas des plus faciles. Quant à Keith, elle va très vite découvrir la vraie personnalité de son nouveau compagnon qui se révèle despotique et tyrannique...



Le premier chapitre donne le ton. Mais pour arriver jusqu'à ce terrible drame, Morgane Montoriol revient en arrière et nous présente chaque membre de cette famille nouvellement recomposée. D'un côté, le maire de Savannah, Church, et son ado de fils, imprévisible, en proie à des crises récurrentes qui le déconnectent de la réalité. De l'autre, Keith et sa fille, Idaho, promise à un bel avenir. Famille recomposée, certes, mais surtout dysfonctionnelle et dépareillée. Peu à peu, l'on découvre les rôles de chaque personnage qui, au fil des chapitres qui donnent voix à tour de rôle à chacun d'entre eux, se montre sous son véritable jour. Entre duperie, faux-semblant, escroquerie, vengeance, manipulation, trahison et jalousie, ce thriller psychologique nous plonge dans une ambiance de plus en plus tendue, parfois malsaine et violente. L'auteure fait montre d'une certaine habileté pour distiller, peu à peu, un suspense grandissant jusqu'au final inattendu. Si certaines scènes manquent parfois de crédibilité, ce roman n'en demeure pas moins captivant et glaçant.
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Taches rousses

Une sœur qui a perdu sa sœur, une vie détestée qu'elle vit pour l'autre.

Un homme torturé qui transpose le pire de ses pensées sur toile.



Cette très chère Beck, magnifique Beck avec ses tâches de rousseur splendides qui la font sortir du lot.

Magnifique Beck amplie, débordant de laideur.

Qu'il est difficile de tout haïr. Les gens, les odeurs, les lieux, le monde. Beck déteste tout, tout le monde et ne se tolère même pas elle-même.

Beck ne vit pas la vie de Beck. Elle ment, fait semblant. Un homme pour lequel elle écarte les jambes sans amour, un métier qui l'insupporte, des relations rares mais toxiques.



Puis nous avons Wes.

L'homme torturé qui espère que tout va s'arrêter car il  ne va plus le supporter longtemps. L'homme suicidaire, illogique, dégoûtant mais apparemment attirant.



Mais de quoi parle-t-on ?  Eh bien de meurtres à Los Angeles.

Des jeunes femmes subissent le pire : découpés, charcutés, leurs corps sont retrouvés à différents endroits de la ville.

La question est de savoir qui est le tueur.



Voilà. S'agirait-il d'une enquête policière ? Non.

Oui il y a une intrigue et la voici : pourquoi, ô grand pourquoi, tant de vulgarité, de saleté gratuite ?  Est-ce pour choquer le lecteur ? Pour dégoûter, faire grimacer ?

Dans ce cas, ce livre est une réussite. J'ai dû serrer les dents pour finir cette lecture. Pour moi, il ne s'agit même pas d'un style qui amènerait quelque chose à l'histoire. Non, ces mots immondes sont gratuits et inutiles.

J'ai noté de nombreuses invraisemblances dans l'histoire.



Il est difficile de qualifier ce livre.  Un pamphlet contre l'humanité en général.

Cette lecture plaira sans doute à d'autres que moi.





L'avez-vous lu ? Suis-je trop sévère ?



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Taches rousses

Beck, l'héroïne, pas le chanteur, est d'une beauté belle.

Jeune provinciale, issue du fin fond de la cambrousse, montée à la ville dans le but de percer sur grand, petit, enfin un quelconque écran, voire même sur scène si affinité, elle vit désormais aux crochets d'un vieux Pygmalion qu'a le bras suffisamment long pour la faire jouer régulièrement.

Et la tendresse, bordel, me tancerez-vous. Là, visiblement, on s'en fout royal.

Si la gamine flatule désormais dans la soie, elle n'en demeure pas moins marquée par un passé familial traumatisant auquel vient se greffer, chaque jour que le miroir, miroir, mon beau miroir, lui renvoie, une foultitude de tâches de rousseur supposément disgracieuses qu'elle tente vainement de dissimuler sous une épaisse couche de fond de teint mac studio healthy fix fluid double wear.

Classique.

Grande amatrice de cassage de ciboulot devant l'immortel, elle allait désormais faire face à un tout nouveau questionnement : mais qui qu'est donc ce ténébreux personnage que je croise un peu trop souvent et qui m'effarouche autant qu'il m'attire, hein, dis ?

Ben, nous, on sait pas trop puisqu'on a pas encore lu le bouquin.

La réponse dans 365 feuillets, douche comprise.



Premier roman de Morgane Montoriol, ces Tâches Rousses séduisent sur la longueur.

Premier abord plutôt rétif. La faute à un phrasé auquel j'accroche peu.

Faut dire que Morgane, lorsqu'elle écrit, ne calque pas son style sur celui du couvent des joncs fleuris. Un langage, justement, qui ne l'est pas. Ici, on fait dans le cru sans préavis.



Puis l'intrigue de se mettre en place en alternant, comme de coutume, deux voix étrangères qui ne le resteront pas bien longtemps.

Le tout s'installe tranquillou pour prendre son rythme de croisière, laissant cependant peu de place à un suspense final éventé depuis des lustres.

Nonobstant ce léger mais néanmoins frustrant désagrément, le récit se veut suffisamment tendu et oppressant pour susciter une adhésion réelle qui s'inscrit finalement dans la durée.





Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette lecture qui fit tout sauf...tâche.
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Carolina Reaper

« Carolina reaper » est un thriller qui, dès ses toutes premières pages, vous captivera lecteurs, tant l’intrigue commence sur les chapeaux de roue à tambours battants. Alors que je pensais me glisser doucement dans un thriller psychologique, le premier chapitre a eu le don de me glacer le sang et de me suggérer un super moment de lecture. La suite n’en a pas démontré l’inverse, maintenant une tension palpable à chaque instant.



Ce thriller est, cependant, difficile à chroniquer afin de ne pas en dévoiler toutes les subtilités, ce qui serait extrêmement dommageable pour le potentiel lecteur. Bien entendu, on se situe en plein dans une histoire familiale: celle d’une famille recomposée nantie, ce qui pourrait vous sembler commun à bien d’autres livres. Pourtant, j’ai trouvé que ce thriller ne ressemblait à aucun autre que je n’avais récemment lu.



Dans ce récit, il y a un avant et un après un événement marquant. Ensuite, chacun des chapitres est raconté par l’un des quatre principaux personnages. Et certains, sont vraiment détestables au possible. J’ai beaucoup apprécié la façon dont l’auteure, Morgane Montoriol a construit ses personnages, tant sur leur histoire personnelle que sur leur psychologie.



Une singularité supplémentaire est d’avoir planté les décors de l’intrigue à Savannah, la capitale de l’état de Georgie, bien loin de ce qu’on trouve en matière de littérature noire comme New York ou Los Angeles.



C’est finement travaillé, les détails ne sont pas laissés au hasard, l’écriture est très agréable à lire. Honnêtement, je n’ai pas ressenti de points négatifs ou même mitigés au travers de ma lecture.



Faux-semblants, jalousies, manipulations, lutte de pouvoirs, secrets inavouables : de tout cela vous en serez servi et franchement, la construction habilement menée en fait un thriller digne des meilleurs auteurs connus et reconnus.



Si comme moi, vous aimez vous immerger au plus possible dans une histoire et que vous appréciez que celle-ci soit bien noire et bien tordue, vous adorerez comme moi ce deuxième thriller de Morgane Montoriol que je ne peux que vous conseiller vivement!



Pour votre information, le titre “Carolina reaper” (ou la “Faucheuse de la Caroline”) est le nom d’un piment qui, entre 2013 et 2017 a été considéré comme le plus fort du monde.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Taches rousses

Pour cette opération Masse critique spéciale, je me suis vue offrir la dégustation en avant première de ce thriller psychologique. J'en remercie Babelio et les éditions Albin Michel.



Une auteure française, dont c'est le premier roman, choisit de faire un polar américain glauque et cru avec tous les stéréotypes du genre, obsessions, beaucoup de cadavres bien sanglants, des personnages torturés, tueurs en séries ou psychopathes qui s'ignorent. Qui est coupable, et qui est innocent dans cette histoire assez tordue, dont les enquêteurs falots sont quasi absents ? On est dans l'excessif du début à la fin. Le scénario avec retournement de situation n'est vraiment pas une nouveauté . Pour les lecteurs qui aiment une certaine routine, un roman de gare pas compliqué, je pense que ça peut plaire.



Un chapitre pour l'un, un chapitre pour l'autre, on voyage ainsi dans les points de vues juxtaposés de Beck, Wes, Leah, Harper, sans qu'il y ait une explication quelconque à ces confessions, comme un interrogatoire, ou des manuscrits retrouvés ...bref, ça ne m'emballe pas, ce genre de structure narrative que je trouve artificielle, trop souvent vue. Je n'arrête pas de l'écrire sur cette plateforme.



Éros et Thanatos font ici plutôt bon ménage dans un vocabulaire très explicite , comme si l'auteure cherchait à remporter une compétition d'expressions salaces, pour prouver qu'une femme peut écrire bien pire qu'un homme. Il est sûr que cette générosité est un argument vendeur.



Un « malgré que.. » fait grincer une phrase et je dégringole brutalement de l'illusion romanesque. Plus loin, une bande jaune fluo....quadrille un « périmètre », au lieu de le délimiter, et trouble ma perception de la géométrie. Des mots sont mis en italiques, pour attirer l'attention du lecteur, comme autant d'aveux de faiblesse...pourtant il y a quelque chose d'intéressant dans cette écriture, des petits moments empruntés à l'oralité assez jubilatoires.



Je préfère de l'inquiétant suggéré, de la tension qui naît progressivement, de la sobriété dans l'écriture. J'aime qu'on me surprenne aussi dans l'argument, le propos et le rythme. Je ne suis pas vraiment le public de ce roman.

























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Taches rousses

C’est le deuxième roman sélectionné pour le prix des lecteurs 2021 le livre de poche pour le mois de février (pour rappel, le premier est « celle qui pleurait sous l’eau de Niko Tackian. J’ai déjà donné mon avis sur ce livre récemment)

Un après midi de septembre, alors qu’elle avait quatorze ans, Leah Westbrook disparait. On n’a jamais retrouvé son corps. Sa sœur Beck ne s’est jamais remis de cet évènement. Elle va vivre à Los Angeles et vivre par procuration le rêve de sa sœur : devenir comédienne.

Plusieurs corps vont être retrouvés atrocement mutilés. Les enquêteurs ont beaucoup de mal a attraper ce serial killer. Quel est le lien ?

J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, la construction, le style d’écriture me semblait complexe, inhabituelle et puis au fil des pages ce sentiment a disparu. Finalement Morgane Montoriol m’a happé et je ne pouvais plus lâcher le livre Pour un premier roman elle a bien réussi à créer une ambiance, une atmosphère. On est parfois troublée, on se sent manipulée, on doute. Un vrai plaisir !

C’est typiquement le genre de livre où l’auteur a tellement un style déroutant que soit on accroche soit on déteste.

Pour moi je dis : auteure à surveiller pour le prochain livre…

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Taches rousses

Avant toute chose je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour cet envoi.

Les quelques mots de la quatrième de couverture me tentaient, je me suis donc lancée sans savoir grand-chose de ce roman.

On va suivre quatre personnages, Beck, une apprentie comédienne, Wes un artiste torturé, Leah, la sœur de Beck, qui a disparu à l’âge de 14 ans, et Harper, leur mère à toutes les deux.

Ca se lit bien et le suspense monte peu à peu, ce qui permet d’enchainer les chapitres.

Mais difficile de vraiment s’intéresser aux personnages qui sont tous antipathiques, entre une jeune comédienne qui déteste le milieu du cinéma et du théâtre, un artiste qui n’a aucun respect pour les femmes et ne voit en elle que des allumeuses et des prostituées, une gamine dont on ne saura pas grand-chose et une mère effacée.

Le style est cru, souvent vulgaire, avec beaucoup de scènes glauques totalement inutiles.

Le personnage principal, Beck est une jeune femme assez égocentrique, elle déteste le milieu dans lequel elle évolue, elle méprise son compagnon, un vieux riche qui la dégoute, elle dénigre tout, elle se croit supérieure à tout le monde et n’inspire aucune sympathie.

Wes est lui aussi un être abject, qui consomme les femmes comme des kleenex, il en use et en abuse, à la limite du viol parfois.

Ces deux êtres vont se retrouver mêlés à des crimes atroces, lesquels sont décrits avec beaucoup de détails sanglants.

En toile de fond, il y a l’histoire de la disparition de Leah, la sœur de Beck, mais rien de semble vraiment cohérent.

La fin est assez risible, elle arrive comme un cheveu sur la soupe, on nous révèle le pot aux roses en deux pages et hop c’est plié, même si cela n’est pas crédible un instant et surtout l’ensemble manque carrément d’explications.

En deux pages, on apprend ce qui est arrivé à Leah et deux pages plus loin, l’auteur nous révèle qui est l’auteur des crimes affreux. Un lecteur un peu attentif aux détails et habitué à lire du polar se rend vite compte que ça ne tient pas la route et ressort très déçu par ce roman au style pauvre et ordurier.

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Taches rousses

Un vent chaud souffle sur cette crinière rousse, jeune et flamboyante, dans les collines de Californie. Beck Westbrook, apprentie comédienne. Dans sa poubelle, le corps démembré d'une jeune femme se mêle à l'air déjà suffocant de cette nuit étoilée. Ça ne donne pas trop envie d'y plonger ses mains manucurées essentiellement occupées à masturber la bite molle de son vieux compagnon richard. La célébrité dans ce milieu a un prix, celui des castings.



Un étrange homme, ce Wes, qui se retrouve souvent dans son point de vue. Peintre mystérieux d'une peinture encore plus mystérieuse, sombre et saignante même, il a une obsession pour les femmes. Dis-moi, Wes, ça ne serait pas plutôt les taches de rousseur qui te motivent dans cette obsession. Une rencontre se dessine mais surtout un retour aux sources, Muskogee, Oklahoma, un bled perdu dans la profondeur de l'Amérique, pas très bandant comme nom mais pourtant une belle rousse sur un air de country, ça se chevauche bien.



Morgane Montoriol signe ici un premier roman. Voilà tout est dit ou presque. Et donc derrière cette première histoire, il y a des mots crus, vulgaires diront certaines langues qui n'ont pas l'habitude de lécher à rebrousse-poil, peu importe si c'est dans l'air du temps, le plaisir y coule par moment, salive et sperme se mélangent, au milieu d'un torrent de sang dévalant les méandres d'une cuisse entrouverte. Les moments intenses sont suffisamment rythmés pour me tenir en éveil, choquer par moment l'être sensible que je suis, tourner les pages jusqu'à sa conclusion finale pas aussi renversante qu'une crème, mais à propos de crème, je la renverserai bien sur l'intimité de cette femme aux taches de rousseurs masquées, mais là, je m'écarte de l'univers noir de l'auteure pour le compte de ma propre lubricité rousse, c'est que l'Oklahoma comme les trous perdus m'inspirent.
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Taches rousses

Bien loin de l'ennui de Muskogee, Oklahoma, Beck Westbrook s'est fait une place sous le soleil de Los Angeles. Prête à tout pour devenir actrice, elle a pris un raccourci en s'introduisant dans la vie et dans le lit d'un agent qui l'a introduite dans le milieu et lui trouve de temps en temps des petits rôles. Il est vieux, il est flasque, elle ne l'aime pas mais il est aussi riche et connaît du beau monde. Pourtant si Beck court les castings, ce n'est pas par vocation. C'est pour accomplir le rêve de sa petite soeur Leah qui rêvait de cinéma, de théâtre et d'Hollywood. Liées par un amour fusionnel, solidaires face à un père violent et une mère démissionnaire, les deux soeurs partageaient leurs rires, leurs larmes, leurs jeux parfois cruels, jusqu'au jour où Leah a disparu sans laisser de traces. Pour honorer sa mémoire, Beck vit sa vie par procuration, profite des paillettes d'un milieu qu'elle exècre. Elle sait bien que sous les sunlights se tapissent le vice, l'hypocrisie, la mort. C'est d'ailleurs la mort qu'elle voit dans les yeux d'un homme qu'elle croise trop souvent pour que le hasard soit la seule explication. Et c'est encore la mort qu'elle trouve à sa porte quand le corps d'une jeune femme est découvert devant chez elle, dans un container à poubelles. Un tueur sévit en ville et ses crimes la visent. Est-ce cet homme mystérieux ? Quand elle se met en chasse, elle découvre Wes, un peintre à succès qui peint la mort comme personne. Il est riche, adulé et anonyme. Parmi la foule qui se presse à ses expositions, personne ne connaît ni son nom, ni son visage. Cet homme torturé, écorché vif, est-il le tueur ?



Ces taches rousses, ce sont les taches de rousseur qui constellent le visage de Beck et qu'elle s'échine à faire disparaître sous des couches de fond de teint. Pourquoi une haine aussi farouche ? Parce que sa soeur Leah avait une peau d'albâtre ? Parce que ces taches la renvoie à une enfance loin d'être heureuse ? Beck joue le rôle de l'aspirante actrice, petite amie d'un riche agent hollywoodien. Si elle évolue dans le luxe, elle n'en oublie pas moins d'où elle vient, de cette Amérique profonde où l'on meurt d'ennui. Et c'est dans les bas-fonds de Los Angeles qu'elle nous entraîne, pour nous montrer la face obscure de la ville. Pas loin d'elle, rôde un autre personnage retors, Wes le peintre brillant dont l'art s'épanouit dans la mort, la torture, les ténèbres. Riche mais pas heureux, Wes flirte avec l'idée de mourir et avale des médicaments pour oublier que pour réussir, il a vendu son âme au diable.

Avec ce premier roman, Morgane Montoriol ne fait pas dans la dentelle. L'ambiance est glauque, les personnages torturés et le style percutant. du sang, du sperme, de la salive et une surenchère dans la vulgarité, même si ce n'est pas vraiment dérangeant puisque cela sert une histoire un brin underground. Là où le bât blesse, c'est plutôt dans les tics d'écriture de l'auteure, sa manie, par exemple de décrire minutieusement les tenues de ses personnages et les endroits dans lesquels ils évoluent. Et quand on sait que Beck sort beaucoup, donc se change souvent, on sature vite. de plus, ses descriptions manquent de naturel, trop précises, trop renseignées. A-t-on vraiment besoin de connaître la couleur exacte de la moquette de chaque pièce. D'ailleurs, à propose de couleurs...Il y en a au moins deux cents dans les trois cent soixante-six pages que compte le roman. On navigue entre le bleu, lavande ou outremer, le rouge vermillon, le jaune vivide, le crème, le beige, le noir, le violet, le vert, etc. Stop ! On n'est pas dans le catalogue Ripolin !

Malgré ces petites imperfections, Morgane Montoriol a un potentiel indéniable. En réfrénant ses ardeurs, elle affinera son style et pourra s'aligner avec les auteurs de thrillers reconnus. Car son roman se dévore et ce n'est que dans les toutes dernières pages que tous les mystères se révèlent. Surprenant et prometteur.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette masse critique privilégiée.
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Taches rousses

La maîtrise de l'auteure dont c'est le premier roman est prometteuse ! Ayant vécu longtemps aux Etats-Unis, cette jeune romancière française a décidé de choisir pour décor de son thriller l'Oklahoma pour le passé et Los Angeles pour le présent.



Ce qui impressionne, d'emblée , c'est l'écriture.Il y a quelques tics stylistiques un peu agaçants et une crudité pas toujours nécessaire, mais la plume surprend, tranchante comme une lame de rasoir, le ton est sarcastique, rageur, les phrases hachées, nerveuses, souvent courtes. Complètement en osmose avec les deux personnages essentiels dont on nous donne en alternance le point de vue ( comme presque toujours dans les romans, maintenant): Beck, jeune femme tourmentée, à l'enfance malheureuse, qui cache de noires pensées sous une apparence lisse. Et Wes, artiste atypique et controversé, à travers ses portraits de femmes mutilées...



J'ai aimé aussi la radiographie si pénétrante et juste que l'auteure fait , dans les descriptions, de ses personnages. On a l'impression très nette d'être dans leurs corps et leurs esprits, c'est troublant!



Si je n'attribue cependant que trois étoiles , c'est pour les raisons suivantes: tout d'abord, la fin est certes inattendue, mais elle ne m'a pas convaincue. Certains points restent inexpliqués et psychologiquement , c'est peu plausible! Ensuite, les protagonistes rebutent le lecteur, aucune empathie pour eux! Et surtout, toutes ces notations très précises concernant une série de meurtres , où les corps féminins ont été atrocement découpés, de même que les sévices subis par Beck et sa soeur enfants, cela frise la complaisance! Trop de sang , trop de violence!



Le titre est très bien trouvé, en tout cas, les taches de rousseur de Beck étant un élément essentiel de ce roman diabolique... Je sais, le Mal est partout, mais là, c'est pour moi un peu l'over-dose... Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel de m'avoir fait découvrir Morgane Montoriol.
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Taches rousses

Première lecture pour ma participation au prix des lecteurs du Livre de Poche. Ne connaissant ni le livre, ni l'auteur, je l'ai ouvert sans aucun a priori.

Dès les 2 premiers chapitres, on rencontre Wes et Beck, deux personnages qui ne paraissent pas particulièrement sympathiques. Ils sont à l'image de l'histoire, noirs et hantés par des démons de leur passé qui les a rendus détestables. Tout au long du livre, on va apprendre à les connaître, découvrir le pourquoi du comment.

J'ai un avis mitigé sur ce livre. Je trouve qu'il a les défauts de ses qualités. Le style est vraiment bon. Pour un premier roman, c'est très prometteur. Ce sont de longues descriptions très réalistes, qui décortiquent brillamment les lieu et les personnages. Tout y est : les sensations, les couleurs, les odeurs. Cela donne à ce roman une ambiance lourde, angoissante. Le lecteur se sent très vite enfermé dans ce livre de la même manière que Beck est enfermée dans un rôle qui n'est pas sa vie. Et donc, la quasi totalité de l'intrigue est dans ces descriptions pesantes.

D'un point de vue objectif, je trouve que c'est un tour de force réussi. Mais du coup, le rythme est très lent. Moi qui suis dans une période où j'aime les récits qui bougent, je m'y suis un peu ennuyée. Mais je n'ai aucun doute sur le fait que ce style a son public fidèle, qui apprécie et se délecte d'un drame qui prend son temps.
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Carolina Reaper

Morgane Montoriol a compris le canevas d'un bon thriller.

Comme le piment qui donne son titre au livre, elle y va par petites pincées.

Il faut titiller les papilles de l'amateur du genre, mais pas trop.

Il ne faut pas le rendre malade.

Une galerie de personnages qui se présentent sous la plume machiavélique de l'autrice.

On découvre leurs penchants, leurs travers, leurs cicatrices, leurs secrets, leurs forces et leurs faiblesses.

La tension monte au fil des pages d'un roman qui devient de plus en plus addictif.

Un thriller incroyable.

Morgane réussit son pari en entraînant le lecteur dans un labyrinthe, jusqu'à un final bluffant.

C'est d'abord, une tête qu'on trouve dans une église et à partir de là....

Une scène qui monte en puissance, du suspense et... On change d'interlocuteur, de chapitre, et elle nous refait le coup dans le suivant.

C'est malin, on peste, on veut avoir les réponses à nos questions,  une seule solution,  poursuivre la lecture.

Comme certains de ses protagonistes, on se sent pris au piège, et comme eux, pas sûr qu'on en sorte indemne.

Vous aimez les lectures épicées ?

Carolina Reaper est fait pour vous.
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Taches rousses

Les premiers chapitres du livre se déroulent dans Strip Club glauque décrit par une jeune comédienne de 24 ans dans un style parlé vulgaire , et au deuxième chapitre ça empire quant au troisième ca s'arrange encore moins .....J'ai essayé de visualiser et j'ai vu un truc des années 90, caméra à l'épaule sueur et sperme et lumière stroboscopique.... un remake version minieur de ce qu'ont pu écrire James Ellroy ou Bret Easton Ellis.... c'est bon je connais les originaux, difficile de s'embaler pour les ersatz....



Il y a des livres qui sont peut-être bourrés de bonnes idées, issues d'une imagination débordante, écrit de façon directe et vice et Taches Rousses en fait assurément partie ......mais hélas, avec un style, pour le lecteur que je suis, parfaitement rédhibitoire...

C'est ce qui m'arrive malheureusement avec “Taches Rousses”, difficile des lors d'aller plus loin que les 5 premiers chapitres.

L'écriture à la première personne doit ,il me semble,créer une forme d' empathie avec le lecteur ou au moins une curiosité saine ou morbide , ce qui arrrive avec un monstre comme Patrick Bateman “d'American Psycho” par exemple.

C'est souvent, il est vrai, une manière efficace de piéger le lecteur et de malicieusement le manipuler.

Hélas Beck et Wes les deux protagonistes de l'histoire de “Taches Rousses” n'ont eu besoin que de quelques chapitres chacun pour me laisser sur le chemin. Je ne les aime pas, je n'aime pas le milieu dans lequel ils évoluent, je me fiche donc de ce qui leur arrive. Je ne sais pas si “Taches Rousses” est un bon roman noir puisque je n'ai pas pu dépasser les 50 premières pages, la seule chose que je sais c'est qu'il n'est pas pour moi.... Désolé pour albin Michel et Babelio qui nous l'ont proposé dans le masse critique privilégiée du moment.... Gageons que le livre saura plaire à un lectorat moins sectaire !
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Taches rousses

Pour moi ici il s'agit même plus d'un roman noir qu'un roman policiers et polars et les romans noirs et moi ne sommes pas très bon amis à quelque exception près dont celui-ci à ma grande joie.



Nous suivons le personnage de Beck (dont le prénom ressemble étrangement à celui d'une jeune fille dans les romans de Caroline Kepnes) dont la soeur a disparu, celle-ci vit actuellement avec Ashley qui a la soixantaine alors que Beck est une jeune femme. Elle veut devenir comédienne dans la cité des Anges et son compagnon a de l'influence sur ce métier.



Très rapidement Beck nous est détestable à suivre, nous ne comprenons pas toutes ces actions et surtout pourquoi elle est avec Ashley car très rapidement nous comprenons que ce n'est pas par amour et puis un second personnage peintre se nommant Wes va apparaître dans ce récit, celui-ci est également détestable à suivre.



J'ai ressenti à plusieurs reprises le besoin de poser ce livre, c'est pour moi la raison pour laquelle ce n'est pas un romans policiers/polar/thriller mais plus un roman noir et d'atmosphère dans l'Amérique profonde à Muskogee mais une fois que l'on est immergé dedans je trouve que cela est fantastique.



J'ai lu le dernier tiers hier soir et j'ai beaucoup aimé ce récit qui change pour moi d'autres lectures, je le garderai en tout cas plus longtemps en mémoire que certaines autres livres du genre et pourtant j'en lis énormement.



Pour un premier bouquin je trouve le pari de Morgane Montoriol réussi et j'ai hâte de lire ces prochaines parutions.
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Carolina Reaper

Church Slaughter est en apparence un homme parfait, un élu charismatique, maire d'une ville de Georgie..en attente de sa réélection qu'il juge imminente.



Mais la réalité est tout autre car une fois chez lui, cet homme idéal se montre des plus violent, autoritaire, manipulateur..



Son fils est fragile psychologiquement, sa compagne est soumise, sa belle fille intelligente mais cynique ne veut pas céder au despotisme de cette homme..



Jusqu'à quand cette situation peut perdurer avant l'explosion tonitruante?



On avait découvert Morgane Montériol, jeune romancière qui vit en alternance à Paris et aux USA avec son premier roman Taches Rousses, tragédie underground qui se déroulait à Los Angeles, et un vrai uppercut émotionnel qui ne laissait assurément pas le lecteur indifférent. Elle récidive dans la même voie avec ce nouveau thriller très noir qui se passe là aussi aux USA, plus exactement en Géorgie ou un maire riche et machiavélique fait sa loi notamment dans la sphère intime.



Carolina Reaper, c'est une saga familiale proprement diabolique à base de trahisons et de manipulations en tous genres.



Comme le piment explosif qui donne le titre à son polar, Morgane Montériol livre un polar à la tension constante et souvent sanglant qui emporte le lecteur pour ne plus le lâcher .



La violence des hommes est-elle une malédiction ou un héritage ? Après "Taches rousses", Morgane Montoriol aiguise à nouveau son écriture puissante et singulière pour affronter la généalogie du Mal et sonder les rapports de domination, une manière ô combien efficace de piéger le lecteur et de malicieusement le manipuler.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Taches rousses

Beck Westbrook, 23 ans, a fui son Oklahoma natal pour Los Angeles. Elle vit désormais dans une superbe villa avec son agent Ashley, 63 ans, ce qui est assez pratique pour une actrice. Mais son plus beau rôle, elle le vit au quotidien car derrière ses taches de rousseur qu'elle tente de dissimuler en vain, Beck n'est pas celle qu'elle parait être. Le souvenir de sa sœur Leah disparue à l'âge de 14 ans et des souffrances qu'elles ont vécues ensemble sous l'autorité d'un père violent ne la quitte pas.

Si les peintures de Wes, un artiste tourmenté, se vendent à prix d'or, lui a préféré vivre dans l'anonymat. Il faut dire que l'aspect morbide de ses sujets a de quoi choquer. La rencontre de ses deux personnages risque d'être explosive mais est-elle vraiment fortuite ?



Avec "Taches rousses", Morgane Montoriol nous offre ici son premier livre sous la forme d'un roman choral. Alternativement Beck et Wes y prennent la parole. Dans les derniers chapitres, c'est la voix de Leah et de Harper Wetbroock, la soeur et la mère de Beck, qui va apporter une réponse aux questions que ne manqueront pas de se poser les lecteurs. L'histoire alterne entre présent et passé, entre Los Angeles et une bourgade d'Oklahoma. Ayant vécu Aux États-Unis, l'auteure n'a rien à envier aux écrivains américains pour peindre le décor. Peut-on par contre lui reprocher quelque défaut de débutant, celui notamment de vouloir trop en faire dans le hard et le gore pour captiver le lecteur ? Sûrement oui, mais moi, je vous encourage à ne pas vous laisser décourager par le premier chapitre. Il faut parfois persévérer pour découvrir des qualités intrinsèques : une écriture chirurgicale et acérée au service d'une tension permanente. Morgane Montoriol a su en mêlant personnages ambigus et fausses pistes captiver mon attention jusqu'à la fin.



Même si ce thriller est très noir et transpire la violence et le sexe à chaque page, même si les protagoniste n'attirent pas la sympathie, même si le dénouement manque un peu de crédibilité, je trouve que l'auteure a réussi son pari et j'accorde un 14/20 à ce titre, persuadée qu'elle mettra un peu de tempérance dans ses prochains ouvrages. Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette découverte avant l'heure.

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Taches rousses

L'atmosphère de ce livre est vraiment pesante, suave voire glauque. Les phrases sont courtes, l'auteure a un style bien à elle. Il y a des répétitions assez exaspérantes, des mots crus, des phrases "choc". Je trouve que parfois l'accumulation de choses crues est un peu too much, il n'est pas nécessaire de dire mais suggérer aurait été plus judicieux. L'histoire de chacun de nos personnages paraît comme une descente aux enfers. On retourne dans le passé avec la disparition de Leah, la violence paternelle, une mère faible... Page après page, on commence à comprendre, on rassemble les pièces du puzzle. La vérité est cruelle, perverse. Je me demande si je ne vais pas le relire d'ici quelques temps tout en sachant le dénouement. (...)



Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie
Lien : http://auchapitre.canalblog...
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Taches rousses

« Taches Rousses » de Morgane Montoriol - La chronique poil de carotte !



Le premier roman de Morgane Montoriol est une coulée de lave en fusion dans les vallées du roman noir. Si vous ajoutez à ça une écriture rock, rageuse et racée, vous comprendrez vite que vous tenez entre les mains un rubis d’émotions anguleuses.



Morgane nous raconte les âmes égarées, leurs déambulations tourbillonnantes dans le labyrinthe émotionnel de leur psyché. Qu’il s’agisse de Wes au passé nébuleux ou bien de Beck, comédienne en perdition vivant par procuration les fantasmes d’actrice de sa sœur décédée - dans un Hollywood qui se meurt de ses turpitudes -, ce sont deux personnages dans l’imposture, captés avec intelligence par une écrivaine qui saisit l’essence des êtres.

« Taches Rousses » est la quintessence du thriller psychologique avec son lot de remises en perspectives, de meurtres, de fausses pistes et de rebondissements. Un roman sur la filiation, l’identité, le deuil ; le poids encombrant qu’ils nous font porter. « Taches rousses » comme ces taches de rousseur que Beck essaie désespérément de faire disparaître pour nettoyer cette enfance souillée qu’elle revisite avec horreur. L’expérience est douloureuse pour le personnage principal (Beck), jubilatoire pour les lecteurs.



L’histoire est captivante mais là n’est pas l’essentiel. « Taches rousses » est une poésie du mal-être dont on nous récite les vers incantatoires, une évanescence métallique, une descente en chute libre dans les tréfonds du moi.



L’écriture est rugueuse, sèche mais flamboyante, les mots claquent au vent et sur le beignet de quiconque y plongera les yeux. Ce bouquin possède une indéniable force d’attraction, il happe, hante, hypnotise. D’ailleurs, ne le lisez pas d’une traite, ce n’est pas un page-turner. C’est un roman que vous dégusterez patiemment à la petite cuillère jour après jour, comme un junkie qui viendrait chercher sa dose quotidienne pour pallier au manque inévitable et douloureusement excitant que l’attente procure.

Lire Morgane Montoriol fait penser à un mariage détonnant entre Virginie Despentes et Bret Easton Ellis, la faute à cette écriture viscérale qui tord le ventre et irrigue le cerveau.



Clivant Taches Rousses ? Probablement. Et vous choisirez votre camp. C’est justement parce que l’écriture est aussi atypique que vous l’aimerez ou le détesterez.

Mais c’est sur votre âme que se graveront ces taches rousses car l’auteure possède une écriture écorchée, racée, une plume imbibée d’émotions, de rage et de fêlures...


Lien : https://cestcontagieux.com/2..
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