Mes cheveux ont toujours été importants pour moi. Depuis que je suis toute petite, j’y fais attention. Récemment, sur un coup de tête je les ai coupés. Mes longs cheveux raides sont passés de mon bas du dos à plus haut que ma poitrine. Cela me donne une apparence plus responsable selon ma mère. Ce n’était pas le but premier, mais autant en profiter non ? Je n’ai pas envie à vingt-deux ans de paraître trois ans plus jeune, voire encore moins !
J’ai horreur qu’on se moque de moi. J’ai encore plus en horreur qu’on joue avec moi.
J’ai l’impression de toujours avoir été un jouet pour la gente masculine. Une fois, un homme, que je connaissais depuis peu, m’a invité à manger au restaurant. J’ai été très surprise et contente qu’on veuille m’y emmener. Je ne savais même pas, à l’époque, qu’il s’intéressait à moi.
Ma mamie n’a pas compris que je ne trouverai jamais un gars bien. Pour elle, tous les hommes sont comme mon papy : affectueux, attentionné, protecteur… Elle ne sait pas tout ce que j’ai enduré par le passé avec les hommes. En même temps, je me vois mal tout lui expliquer. Cela appartient à ma vie personnelle.
En plantant mes yeux dans les siens, je remarque à quel point un regard peut être fascinant, mystérieux, mais aussi froid. J’ai la sensation d’être mise à nue seulement avec le pouvoir de ses prunelles.
J’aime sentir cette sensation qui éclôt au plus profond de moi, cette flemme que je cajole.
Elle n’est pas dévastatrice. Elle est apaisante, comme le feu d’un foyer qu’on ne voudrait jamais quitter.
La marie était splendide tout comme son office. Les amoureux ne se sont pas lâchés du regard ! Les larmes ont encore une fois dévalés lentement mes joues. J’aimerais tellement être à leur place…
Je veux entrer dans son jardin secret et en devenir son seul gardien.