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3.91/5 (sur 38 notes)

Nationalité : Suède
Né(e) à : Oskarshamn , le 31/10/1857
Mort(e) à : Stockholm , le 11/02/1949
Biographie :

Axel Martin Fredrik Munthe, né à Oskarshamn (Suède) le 31 octobre 1857 et mort à Stockholm le 11 février 1949, est un médecin et écrivain suédois, connu surtout pour être l'auteur du Livre de San Michele (1929), un récit autobiographique sur son travail et sa vie.

Ouvert sur le monde, Munthe parlait plusieurs langues (le suédois, l'anglais, le français et l'italien couramment, l'allemand de façon au moins passable) ; ayant vécu toute sa jeunesse en Suède, il étudia à la faculté de médecine de Paris et c'est en France qu'il commença à exercer ; il épousa une aristocrate anglaise et résida pendant la majeure partie de sa vie adulte en Italie. De caractère philanthropique, il recevait souvent les pauvres à son cabinet médical sans les faire payer, et risqua sa vie à plusieurs reprises pour apporter son aide à l'occasion d'une guerre (la Première Guerre mondiale), ou d'une catastrophe (le tremblement de terre de Messine de 1908, l'épidémie de choléra de Naples, en 1883), quand il lui aurait été facile de se tenir à l'écart. Il fut un défenseur infatigable des droits des animaux et acheta des terrains pour créer une réserve ornithologique près de sa résidence italienne. Il plaidait pour l'interdiction des pièges douloureux, et prodiguait ses soins à des animaux aussi divers qu'une chouette de Minerve, plusieurs chiens et même un babouin.

Sa façon d'écrire est des plus libres ; il s'agit surtout de mémoires tirés de ses expériences mais souvent teintés d'une sorte de licence dramatique, avec des décors dressés « sur la bande de terre mal définie qui sépare le réel de l'irréel », selon la formule de Pierre Benoit. Il écrivait surtout sur les gens et leurs particularismes, décrivant aussi bien les faiblesses des riches que celles des pauvres (et de quelques animaux), souvent sur un mode tragi-comique.
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
"Norstrom voulait que j'aille à Capri quelques semaines pour un repas complet ; il était convaincu que je reviendrais reprendre mon travail parfaitement remis. Je déclarai que jamais plus je ne retournerais à Paris si je m'en allais maintenant, je détestais de plus en plus cette vie artificielle d'une grande ville. Je ne voulais pas gaspiller davantage mon temps dans cette atmosphère de nausée et de pourriture. Je voulais m'en aller pour de bon. Je ne voulais plus être un docteur à la mode ; plus j'avais de malades, plus mes chaînes me paraissaient lourdes. J'avais d'autres sujets d'intérêt dans la vif que de m'occuper de richards américains ou de femelles neurasthéniques. Je désirais mener une vie simple au milieu de gens simples et naturels. S'ils ne savaient ni lire ni écrire tant mieux. Tout ce qu'il me fallait était une chambre blanchie à la chaux, une table de bois blanc, deux chaises et un piano, le pépiement des oiseaux devant ma fenêtre ouverte et la voix lointaine de la mer".
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Je désirais mener une vie simple au milieu de gens simples et naturels s'ils ne savaient ni lire ni écrire tant mieux
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On dit que l'amour de l'humanité est la plus grande des vertus. Je l'admire et je sais qu'elle est l'attribut des esprits nobles. Mon âme est trop petite, mes pensées survolent la terre de trop près, pour jamais atteindre si haut, et je dois avouer que plus je vis, plus je m'éloigne de cet idéal. Je mentirais si je disais que j'aime les hommes. Mais j'aime les animaux, les animaux opprimés et méprisés, et il m'est égal que les gens se moquent de moi, quand je dis que je m'entends mieux avec eux qu'avec la majorité des gens que je rencontre. Lorsqu'on a parlé avec quelqu'un pendant une demi-heure, on en a habituellement assez, n'est-ce pas ? Moi, du moins, j'ai toujours envie de m'en aller, et je m'étonne toujours que la personne avec laquelle je parlais n'ait pas essayé d'en faire autant depuis longtemps. Mais je ne m'ennuie jamais dans la compagnie d'un chien, même si ne nous connaissons pas. Quand je rencontre un chien qui se promène tout seul, souvent je m'arrête, et je lui demande où il va. Nous causons un peu, et même si notre conversation ne mène à rien, cela me fait du bien de le regarder et d'essayer de pénétrer ses pensées. Les chiens ont l'immense avantage sur nous qu'ils ne peuvent pas dissimuler, et le paradoxe de Talleyrand, que le langage fut inventé par l'homme pour cacher ses pensées, ne peut donc s'appliquer à eux. Je peux rester assis dans un champ pendant des heures à regarder paître le bétail ; observer la physionomie d'un petit âne est la plus vive joie pour un psychologue. Mais c'est surtout quand ils sont libres, que les ânes sont le plus intéressants. Un âne en harnais n'est pas à moitié aussi communicatif et naturel que lorsqu'il est laissé à lui-même, et cela n'a rien d'étonnant.

Une fois, à Ischia, j'ai vécu pendant longtemps presque exclusivement en compagnie d'un âne. C'est la destinée qui nous avait réunis. J'avais trouvé à me loger dans un petit hangar bateaux à la Marina et l'âne habitait à coté. J'avais perdu entièrement le sommeil dans les chambres étouffantes de l'hôtel, et j'avais accepté de bon coeur l'invitation de mon ami Antonio d'habiter son petit hangar frais pendant qu'il était à la pêche dans la baie de la Gaeta. Je me trouvais tout à fait à mon aise parmi les nasses et les filets de pêche, et, à califourchon sur une barque retournée, j'écrivais de longues lettres d'amour à la mer. Quand venais le soir, et que le crépuscule envahissait le hangar, je me retirais dans mon hamac avec une voile pour couverture, et le souvenir d'un jour heureux comme oreiller. Je m'endormais au son des vagues et me réveillais avec le jour. Chaque matin venait mon voisin le vieil âne, et passant solennellement la tête à travers la porte ouverte, il me regardait fixement. Je me demandais toujours pourquoi il restait là si immobile, et la seule explication fut, pour moi, qu'il aimait à me regarder. Je restais étendu, à moitié réveillé, à le contempler et, de mon côté, j'aimais à regarder le vieil âne. Il ressemblait à un vieux portrait de famille, avec sa tête grise encadrée par la porte contre le fond bleu du ciel. Dehors, il faisait de plus en plus clair, et la mer commençait à étinceler. Puis un rayon de soleil venait tout droit danser devant mes yeux, et je sautais de mon hamac pour saluer le golfe. Je n'avais absolument rien à faire, mais le pauvre âne devait travailler toute la journée à Casamicciola. Enfin, une sympathie telle naquit entre nous, que j'obtins pour lui un " locum tenens ", et alors nous flânions ensemble, le coeur léger, comme de vrais vagabonds, là où la route nous menait. Parfois, c'était moi qui marchais devant avec l'âne trottinant sur mes talons ; parfois, c'était lui qui avait une idée fixe, et je le suivais docilement. Tout le temps, j'étudiais avec une grande attention cette personnalité intéressante rencontrée d'une façon si inattendue, et depuis longtemps je ne m'étais pas trouvé en si agréable compagnie. J'aurais bien des choses à dire sur tout ceci, mais ces recherches psychologiques deviendraient un sujet bien trop ardu pour beaucoup de mes lecteurs ; arrêtons-nous là.

Et les oiseaux ! - qui peut jamais en avoir assez ? Heure après heure, je peux rester assis sur une pierre moussue écouter ce qu'un cher petit oiseau peut raconter - moi qui ne peux jamais concentrer mes pensées quand quelqu'un me parle... Avez-vous observé comme un oiseau est beau à regarder pendant qu'il chante ? Comment, de temps à autre, il incline sa tête gracieuse comme pour attendre une réponse de la forêt lointaine ? Vers la fin de l'été, quand la mère apprend à ses petits à chanter - ne croyez pas que ce soit seulement une affaire d'instinct, même les oiseaux doivent apprendre leur harmonieux langage -. Avez-vous jamais assisté à ces leçons de chant, quand les petits gazouillent autour de la mère avec leurs claires voix d'enfants ? Quand les oiseaux sont silencieux je n'ai qu'à regarder parmi les herbes et les mousses pour découvrir d'autres connaissance pour me tenir compagnie. Au-dessus de ma tête vole une libellule aux ailes de fée tissées de lumière ; et sur le sentier, entre les hautes herbes, une petite fourmi avance laborieusement avec une aiguille sèche de sapin sur le dos. Le chemin est rude sur ses frêles épaules, tantôt il monte, tantôt il descend, tantôt elle porte son lourd fardeau sur ses frêles épaules, tantôt elle le tire comme un traîneau derrière elle...

(...) Et toutes les autres minuscules créatures dont j'ignore même les noms et qui sont également citoyennes de la Société et de la Création ? Je contemple leur petit monde avec joie, et je pense que probablement elles remplissent leurs devoirs sociaux bien mieux que je ne remplis les miens. Quand on reste ainsi étendu sur l'herbe à regarder tout ce petit monde, on finit par se sentir si petit soi-même. A la fin, il me semble que je ne suis autre chose qu'une minuscule fourmi, traînant mon lourd fardeau à travers la forêt sans piste. Tantôt le chemin monte, tantôt il descend, mais il s'agit de ne pas lâcher prise. Si quelqu'un se trouve là pour prêter main-forte, quand la montée est trop dure, et le fardeau trop lourd, tout va bien. Tout à coup le Destin passe et détruit tout ce qu'on a construit avec tant de labeur. La fourmi poursuit son chemin dans la forêt sans piste. La route est longue, et il y a encore longtemps avant que le travail de la journée ne soit fini, et que la rosée ne tombe. Mais au-dessus, dans l'espace, vole le rêve aux ailes de libellules tissées de lumière.
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Le nom de la jeune fille était Gioia. Ses yeux noirs étincelaient, ses lèvres étaient rouges comme le corail, ses dents blanches brillaient comme des perles fines dans son rire joyeux. Je croyais qu'elle avait quinze ans. Elle dansait sur ses pieds nus, une couronne de fleurs sur la tête.
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La famille des chiens Pagano a toujours été la première à Capri, et du jour où l'un de leurs maîtres est devenu maire, ils se sont encore plus enfermés dans cette attitude de réserve qu'ils ont toujours su garder vis à vis des classes inférieures. Généralement ils forment un cercle à part, avec quelques chiens libéraux, sous les portiques de la Mairie. Les chiens conservateurs, qui ont été battus aux dernières élections, quand Manfredo Pagano, le candidat libéral, est devenu maire, se regroupent en une minorité hostile de l'autre côté de la place près des marches de l'église, et restent assis avec une grande dignité près de la porte, comme d'humbles publicains, tandis qu'on célèbre la Messe ou que les "Enfants de Marie" chantent les litanies, (p.49)
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La "Madonna del Buon Cammino" se tenait là, seule, dans sa niche à moitié en ruine dans laquelle une petite lampe à huile solitaire essayait de vaincre l'ombre envahissante. Don Dionisio avait tiré avec une grande solennité le rideau qui cachait sa Madone aux yeux des profanes et avait arrangé avec une tendresse maternelle l'ourlet déchiré de sa veste qui menaçait de tomber en loques. Le docteur avait regardé avec étonnement et pitié la pâle figure de cire au sommeil absent et au visage impassible, qui pour Don Dionisio représentait le plus haut degré de beauté physique et spirituelle. "Comme elle est belle ! Comme elle est sympathique !" s'exclamait-il en regardant sa Madone. (p 14)
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