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Citations de Muriel Douru (19)


Je suis opposée, même si j’en comprends l’intérêt, à mettre en avant l’impossibilité de choisir pour faire accepter son homosexualité et à ne la considérer que comme une contrainte naturelle. Dire : « C’est pas ma faute, je suis né comme ça… » c’est, à mon sens, se présenter comme des animaux soumis à leur condition.
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Ma famille n'était pas assez riche pour m'envoyer à l'école et mon père voulait me marier de force. Ma mère a été tuée dans l'indifférence générale. J'ai vécu deux mois de viol, de persécutions et de privations pour arriver jusqu'en Europe. J'ai été forcée à la prostitution, et vous vous étonnez que je ne souhaite pas retourner dans mon pays ? J'aspire à une vie enfin apaisée, comme tout le monde.
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Mes clients sont des habitués, des gentils qui sont déçus quand je ne souhaite pas les recevoir. Certains, les masochistes, me rendent un service en retour puisque je peux défouler ma colère sur eux.
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Le premier jour, j'ai rejeté les demandes tous les hommes qui s'arrêtaient.
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En fait, même les gentils profitent de moi : je dois toujours coucher même quand je n'en ai pas envie, et pour le temps dont ils ont besoin pour se soulager.
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Faire des ménages ? Jamais de la vie ! Tu dois te lever tôt, le travail est rude, les patrons pas sympas, et en plus tu es mal payée !
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Aujourd'hui, à presque 50 ans, je suis fatiguée et j'ai des problèmes de santé. Je ne sais pas combien de temps, j'aurai encore la force d'exercer le travail du sexe pour survivre et quel sera mon avenir en tant que femme, un jour, âgée et plus désirable.
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Et si je suis bien placée pour savoir que l’homosexualité peut être un obstacle à l’épanouissement dans une société à dominante hétérosexuelle, je sais aussi qu’elle est source de bien-être quand elle est assumée.
Alors, pourquoi ne pas considérer que la famille, elle aussi, est une affaire de choix ? Bien sûr, deux hommes ou deux femmes sont incapables de se reproduire, mais ils ont la capacité d’aimer, d’éduquer, et de respecter un enfant. Tout comme les couples hétéros stériles qui adoptent et qui ne peuvent pas non plus, biologiquement, avoir d’enfants !
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J'ai compris que les femmes transgenres se prostituaient pour survivre ou se produisaient dans des cabarets cachés, car interdits en Équateur. La police y faisait régulièrement des descentes pour les embarquer et les jeter ne prison, où elles étaient torturées et violées. Il arrivait qu'au lieu de la prison, elles soient jetées d'une falaise de la Cordillère des Andes en toute impunité.
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Je suis née en France, il y a quarante-huit ans. Ma famille vivait dans la banlieue modeste d'une ville de province. Ma mère ne m'aimait pas et, telle une Cendrillon du XXe siècle, elle m'enfermait à la maison pour faire le ménage et m'occuper de mes frères et sœurs. Elle ne m'emmenait jamais avec elle quand elle sortait. Mon seul horizon, c'était la vue par les fenêtres de notre appartement, l'indifférence de mon père et la grande violence de notre mère.
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Trop pute pour être une bonne mère, trop pute pour être digne d'être aimée, trop pute pour se reconvertir, trop pute pour que la famille n'ait pas honte, trop pute pour louer un appartement, trop pute pour que les diplômes et qualification soient aussi reconnus que ceux des autres candidates… - Ovidie
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Trop pute pour être une bonne mère, trop pute pour être digne d'être aimée, trop pute pour se reconvertir, trop pute pour que la famille n'ait pas honte, trop pute pour louer un appartement, trop pute pour que les diplômes et qualification soient aussi reconnus que ceux des autres candidates; trop victime pour être écoutée, trop instable pour être digne de confiance, trop incapable de se "déconstruire" pour pouvoir prendre la parole, trop complice du patriarcat pour militer.
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J'étais devenue un objet, leur objet.
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Cette fois, l'argent gagné était le mien.
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J'ai accepté de partir. Le passeur m'a donné un passeport et m'a annoncé que je lui devrais 60.000 euros en compensation des risques qu'il prenait. Je n'avais aucune idée de la somme que cela représentait car je ne savais compter qu'en naira, la monnaie nigériane. J'ai dit oui à tout.
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Sur mon lit d’accouchement, mon bébé dans les bras, je suis une de ces milliers de femmes qui, à chaque seconde dans le monde, donnent la vie. Mais c’est une autre femme qui m’a accompagnée dans l’effort, une femme que j’aime. Une femme avec qui j’ai désiré cet enfant et qui m’a suivie dans un long parcours à l’étranger. Dans notre pays, la France, on nous reconnaît le droit d’être lesbiennes. Nous pouvons même nous unir légalement. Mais on ne nous autorise toujours pas ce droit pourtant élémentaire : celui d’avoir des enfants
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La descente est lente, trop lente. Les sages-femmes placent un grand miroir à mes pieds pour que je retrouve confiance. J’aperçois, à l'intérieur de moi, un bout de la chevelure noire de mon bébé et ça me met une claque. Je sais enfin pourquoi je pousse, à quoi sert cet effort inhumain, et je retrouve confiance.
Le visage crispé de ma Douce se reflète dans le miroir. Je suis en train de la regarder, quand ma petite arrive enfin. Le haut de son crâne apparaît, puis sa tête jusqu’au cou. Les épaules se bloquent avant que le corps ne se libère, dans une ultime poussée. Je me redresse pour la prendre dans mes bras. Tout est flou autour de moi. Je ne sais plus si je pleure d’émotion ou de fatigue.
Je crois d'abord que ma fille est noire de peau et, dans mon égarement, j’ai le temps de penser : « Ils nous ont donné un géniteur black ! Comment allons-nous faire ? »
Elle est enfin sur mon ventre. Elle passe du noir au violet, puis finalement au rouge. Sa peau est blanche mais son teint très mat.
Ma compagne est aussi hébétée que moi. L’infirmière devine son émotion et lui demande doucement : « Voulez-vous couper le cordon ? »
Je la sens hésiter. Le symbole est si fort qu’il nous intimide toutes les deux. Mais elle le rompt.
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Il y a plein de façons de composer une famille !
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Ça fait bizarre de les laisser là. dans le noir, le froid et le danger, et de rentrer se coucher.
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