Par exemple, le microbiote intestinal représente en moyenne 2 Kg chez chacun d'entre nous. Eh oui, nous cohabitons tous avec notre microbiote intestinal, mais aussi avec nos microbes cutanés, buccal, vaginal (pour les femmes), pulmonaire (car même les poumons sains ne sont pas stériles, contrairement à ce que l'on a longtemps cru)... Tous ces microbes sont différents. Ils sont tous personnels.
L’Inra étudie des scénarios climatiques intégrant ce phénomène de bioprécipitation. Il est même envisagé d’utiliser l’agriculture pour essayer de maîtriser, au moins partiellement, les précipitations. Quand on sait que le flux ascendant est de 543 bactéries par m2 et par seconde au-dessus d’un champ planté de luzerne, contre 124 pour un sol nu, on peut imaginer optimiser le couvert végétal pour favoriser l’aérosolisation de bactéries glaçogènes de la phyllosphère et faire en sorte que « la pluie ne reste pas au ciel » (proverbe finlandais), car « pluie d’avril, remplit grange et fenil » (proverbe agricole français).
Et si demain les microbes disparaissaient ? Il n’y aurait plus de maladies infectieuses dues à des toxines microbiennes. Aucune tomate moisie et aucun jambon rendu verdâtre par Pseudomonas fluorescens. Fini les canalisations bouchées par des biofilms malodorants et la biodétérioration des bâtiments… mais fini également le pain, le fromage et le vin, la biodégradation des polluants et l’autoépuration des cours d’eau.
Les végétaux morts et les cadavres ne se décomposeraient plus que « laborieusement ».
Les mycorhizes : une symbiose à (re)découvrir
Comme le dit Marc-André Selosse dans son livre Jamais seul : « La plupart des plantes ne sont donc jamais seules. Elles ont vitalement besoin de champignons du sol pour les nourrir, qui eux aussi dépendent de leurs hôtes végétaux : même grandes, même avec des croissances vigoureuses, 90 % des plantes dépendent de champignons […]
Un microbe peut être tout autant Dr Jekyll que Mr Hyde, et choisir de l’éradiquer, ou de le favoriser, peut déséquilibrer de façon inattendue l’écosystème où il évolue.
Les mêmes bactéries peuvent nous être bénéfiques lorsqu’elles sont dans notre intestin et entraîner une septicémie si ce dernier se rompt lors d’une péritonite.