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Citations de Muriel Zürcher (229)


On peut pas avoir de futur si on n'a pas eu de passé.

p. 155
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[Lilibelle] - J'en sais rien. Je suis anémique.
[Sam] - Quoi ?
[Lilibelle] - Eh ! T'y connais vraiment rien en mots compliqués, toi ! Anémique, ça veut dire que j'ai oublié mon nom et tout le reste.
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Sam glissa la bombe de peinture dans la besace sanglée contre sa hanche et inspira à pleins poumons. Les effluves de diluant s’étaient évaporés dans l’air frais de la nuit. Le graff était terminé. Agrippé à dix mètres de hauteur sur la façade de l’immeuble parisien qu’il avait choisi en guise de toile, le jeune homme était incapable de juger visuellement du résultat, mais les signes qu’il ressentait ne le trompaient pas. La respiration qui s’accélère, cette fébrilité qui télégraphe en morse dans sa poitrine, le mélange d’envie de rire et de pleurer, autant de sensations qui accompagnaient l’excitation d’un graff réussi. Il leva les yeux en l’air, suivant mentalement le chemin à parcourir avant d’atteindre le toit : longer la corniche, grimper le long de la gouttière, franchir le chéneau en surplomb.
Sam devait se calmer avant de reprendre l’ascension. Sans baudrier ni corde, Sa concentration et sa dextérité constituait ses seules alliées pour éviter la chute. Plus haut, le ciel était grisâtre, de cette couleur de nuit salie par le halo lumineux de la ville. Seules les étoiles les plus brillantes s’y détachaient tandis que les autres, plus lointaines, plus anciennes, mortes déjà peut-être, étaient éclipsées par l’armée de néons et de leds nichés dans les lampadaires. Les doigts de Sam se glissèrent dans une jointure entre deux pierres de taille. En moins de deux minutes, le garçon avait escaladé le dernier étage du bâtiment, là où s’alignaient les fenêtres des chambres de bonnes qui hébergeaient désormais des étudiants. Nul ne remarqua le grimpeur clandestin qui prit pied sur le toit de zinc. Le garçon à la peau noire s’était vêtu d’un jogging anthracite pour ne pas se faire repérer. La démarche fluide, il avança jusqu’à la lucarne d’un couloir qui desservait les clapiers de 9m² - wc sur le palier. Elle n’était pas verrouillée. Il dévala les sept étages par l’escalier de service, traversa une cour pavée et sortit par une imposante porte cochère. Pauvres habitants qui pensaient se tenir à l’abri du danger en barricadant l’entrée de leur immeuble !
Sam s’éloigna d’une centaine de mètres sur le trottoir.
Le moment était venu de regarder.
Les deux tigres lui sautèrent au visage.
Lorsqu’un dessin prend vie au premier regard jeté, alors l’artiste a réussi son pari : concentrer en quelques traits assez d’énergie et d’émotion pour en faire un miroir tendu aux vivants. Depuis leur grand pan de mur, le couple de tigres, muscles ramassés, semblait prêt à sauter au-dessus de la rue pour se mettre en chasse sur les toits de Paris.
Sam chuchota avec un sourire :
— Il est pour toi, Gabrielle.
Sa montre indiquait quatre heures. Il se mit en route. Le temps de regagner son clapier, il lui resterait six heures de sommeil avant de pousser la porte du commissariat.
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Le grimpeur choisit d'aborder l'animal de pierre
par un angle arrondi situé au point de rencontre de deux murs, au croisement des branches. Il caressa la paroi de sa main, à l'affût des caractéristiques de la pierre, des aspérités du mur, de son adhérence aussi.

Ce geste, chargé de respect, lui permettait de faire connaissance. Tel un arbre dont la sève fait palpiter le tronc, les édifices anciens laissaient résonner les âmes de ceux qui les avaient bâtis.
Sam se présentait humblement devant eux.
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« -Bon sang de bois, Ysée, tu attends que les fées te tricotent des racines au bout des pieds ? » p. 5
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Moi j'ai peur de mourir avant d'avoir fini de vivre.
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Les émotions, c'est le moteur de la vie. On ferait quoi sans elles ? On mourrait d'ennui.
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J’ai toujours eu peur, peur de rater, peur d’arriver en retard, peur de ne pas être sage, peur de me salir, peur de laisser les microbes me grignoter tout vif, peur que quelque chose de terrible arrive si tout n’est pas parfait.
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Parvenu au fond de la caverne, il attrapa un livre, posé au sommet d'une pile. [...] Il l'ouvrit au hasard et étouffa d'un cri : les phrases qui s’enchaînaient ne correspondaient à aucune des règles ! Les lettres et les mots s'articulaient de la même manière mais offraient un sens différent. Il déchiffra à voix haute : "La bulle de savon se brisa en une myriade de poussières glacées." Colard jeta le livre, interloqué. [...] Il hésita, puis reprit l'ouvrage entre ses mains, et l'ouvrit une fois encore au hasard. Le dégoût qu'il éprouva à la vue de cette nouvelle page le suffoqua. Il jeta le lire violemment à terre, et déglutit pour s’empêcher de vomir. Mais l'image terrible continuait à hanter ses pupilles. L'ouvrage contenait un dessin, le pire des dessins interdits : un portrait!
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- Si on ne peut pas rire du pire de ce qui nous arrive,
alors autant arrêter de vivre.
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L’homme se précipite vers sa femme. À peine entrée dans leur abri, elle s’est immobilisée, pliée par la douleur. Il passe un bras autour de ses épaules et pose une main sur son ventre rond et durci. Il l’aide à s’installer sur leur paillasse de fougères.
– Est-ce que c’est le moment ?
Elle hoche la tête.
– Je vais chercher de l’aide ! répond-il, fébrile. Je serai de
retour très vite.
La femme regarde le ciel au travers des antiques panneaux
solaires disjoints. Dire que le toit de la vieille maison a résisté à plus de quatre cents ans !
Une contraction lui coupe le souffle. Le corps recroquevillé autour de sa douleur, elle comprend que son homme est parti en vain. Quand il reviendra avec l’accoucheuse, ce sera déjà fini.
Nul ne réagit à ses cris. Dans l’abri désert, elle écoute ses propres hurlements, comme autant d’encouragements à pous- ser.
Et le bébé arrive. Il pleure, il respire.
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Qui es-Tu, Elka, Pour juger de ce qui est lâche ou non ? Qui es-tu toi qui n'as même pas le courage de vivre selon ton coeur et non selon les traditions de ton peuple ?"
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- Je ne me déguiserai pas.
- Ah bon, pourquoi ?
Je hausse les épaules. Ce n'est pas seulement que je n'ai pas de déguisement. L'idée de faire l'hypocrite ne me plaît pas. Pourquoi se déguiser en méchante alors que ce sont les autres qui le sont ?
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Ce livre raconte l’histoire de trois enfants du nom de Lana, Zélie et Ralph qui vont raconter l’histoire tour à tour :

- Lana est une fille de 11 ans qui entre au collège et dont la mère est pauvre, Lana va devoir subir les moqueries de ses camarades et surtout de Ralph, un des garçons les plus populaires, qui la harcèle.
- Zélie veut tout faire pour qu’elle soit parfaite. Le jour de la rentrée, elle a tout préparé : tenue, allure, phrasés absolument tout ! Elle veut être populaire !
- Ralph joue les durs mais, sous cette couverture, il est gentil et a peur que Lana révèle son secret. Sa vie n’est pas facile avec son frère qui l’embête, et le pousse à faire des choses peu recommandables comme pour sa fête d’anniversaire.

Avis personnel : Je trouve ce livre entraînant. J’aime beaucoup l’idée que les personnages principaux parlent tour à tour. Je trouve aussi qu’il est bien de parler de harcèlement à l’école.
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[Sam] - Tu sais ce que c'est, un enterrement ? demanda-t-il.
[Lilibelle] - Ouais, c'est quand on creuse un trou sous un arbre et qu'on met le chat dedans pour qu'il reste pépère tranquille tout le reste de sa mort.
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La longue nuit d'hiver s'étirait, enveloppant le pays sous son voile glacé d'obscurité, étouffant les quelques bruits qui rappelaient l'existence d'une vie. Hommes femmes et enfants se terraient dans leur bâtisse de pierre. La chaleur de leur lit, dans lequel ils se recroquevillaient pour dormir, les berçait d'une douce illusion de sécurité. Ils se croyaient à l'abri. Ils avaient tort.
Les chocs sourds qui déchiraient le silence de la nuit accompagnaient la marche d'un troll.
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Ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend les grimaces. J'ai fait la guerre moi, celle d'Indochine. Ces caves, je n'y mettrais pas les pieds si je n'étais pas certain de les connaître sur le bout des doigts. Je les ai toutes fouillées. Des familles y stockent des Playmobil et des Lego, en attendant que des petits-enfants pointent le bout de leur nez. D'autres y font pousser des plantes qui ne servent pas à décorer le salon. D'autres enfin choisissent de renforcer l'isolation à coups de paroi de verre pour protéger leurs bestioles. Moi, j'y fais trottiner mon rat.
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« Tout le monde en a peur. Toi, comme les autres. / -Faux. Moi, j'ai peur de mourir avant d'avoir fini de vivre. » (épigraphe)
« Tu sais ce que c'est qu'un enterrement ? Demanda-t-il. / - Ouais, c'est quand on creuse un trou sous un arbre et qu'on met le chat dedans pour qu'il reste pépère tranquille tout le reste de sa mort. » (p. 38)
« Une couille de mammouth, alors. Ça fait plein de goûts différents, et au milieu, y a un chewing-gum. Et puis ça dure longtemps, cause que c'est gros. […] Pourquoi Christina elle s'assoit par terre où c'est sale et où les gens peuvent la voir ? / - Parce qu'elle s'en fout. Ses fesses n'accrochent pas la poussière ni elle les regards. / - Elle est imperméable ? » (p.45)
« C'est rigolo, la dame, elle ressemble à une brioche. Mirabelle éclata de rire. / -Dis donc, ma choupinette, c'est drôlement gentil ce que tu viens de dire là. […] j'en conclus que je suis à croquer ! […] / - Non, j'ai dit ça, cause que tu es grosse. Mais je voudrais deux couilles de mammouth, s'il te plaît. » (p.48-49)
« Sur le mur présumé de la fosse commune, […] une quinzaine d'hommes et de femmes soufflaient leur haleine chaude dans leurs mains. Une minorité affichait les clichés du clochard : la bouteille de vin emballée dans un journal, la barbe grasse, le long manteau en guise de dernière couche sur un entassement de vêtements superposés. […] La plupart dissimulaient leur appartenance au peuple de la rue en courant quotidiennement le marathon des obstacles pour se tenir propres. » (p.67-68)
« Deux minutes de plus, et je craquais. Ces loques, là, elles sont infestées de saloperies et elles font aucun effort pour s'en sortir. / - Tu crois quoi, Jordan ? Que le monde est juste et qu'eux [les SDF], ils font exprès de rester en marge ? / - Ta gueule avec tes leçons de morale franchouillarde, s'insurgea Jordan. Quand on veut, on peut. » (p.82)
« Aimer, c'est risquer de souffrir. Mais vivre, c'est quoi ? Tu peux me le dire ? C'est rester terré tout seul dans un appart avec boulot-pizza-dodo au menu en attendant que ça passe ? Pour ne surtout jamais blesser personne. Pour ne jamais souffrir de perdre quelqu'un. » (p.153)
« Toi non plus tu ne m'aimes pas, sinon, t'aurais bien voulu être mon papa. [...]Les gens qui ont de vrais cœurs, ils ne peuvent pas aimer à moitié. » (p.209-210)
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Ceci est pour toi. Un bâton d’encre, une pierre pour l’écraser, un pinceau fin, et un conseil : veille à ne pas tracer les limites de ta liberté.
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"Une nouvelle fois, Nino relata l'attaque de la créature de paille et d'os. Mère grand s'était installée sur son rocking chair et Lola, montée sur ses genoux, s'y aumsait comme sur un manège. La vieille femme ne fit aucun commentaire, même quand Nino décrivit l'épouvantail à tête de squelette"
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