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Critiques de Murielle Magellan (190)
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Changer le sens des rivières, également paru so..

Marie est une jeune femme qui gère son budget de façon très méthodique. Elle a perdu sa mère à l'âge de douze ans. Son père est devenu hypocondriaque psychotique à la même époque et a ensuite été licencié. Quant à sa sœur Victoria, elle a prétexté l'amour fou pour les abandonner et disparaître.



Marie a réussi tout de même à obtenir un bac pro option chaudronnerie industrielle. Elle est aujourd'hui serveuse au Havre et doit passer voir son père tous les jours ou presque. Et voilà qu'elle va s'enticher d'un gars Alexandre, brillant, très cultivé et beau parleur, qui, lui aussi en naïf romantique est attiré par sa douceur et sa sensualité, mais rapidement, il ne répondra plus aux messages de Marie. Celle-ci sent que la différence de culture entre eux est la cause de cette rupture. Elle se sent humiliée. Voulant s'expliquer avec lui, elle va tenter de le revoir et malencontreusement, par un geste incontrôlé, va se retrouver face à un juge. Elle ne sera pas incarcérée mais devra s'acquitter d'une somme qu'elle n'a aucun moyen de régler. Lui sera alors proposé par le juge un marché bien particulier et ce sera le début de l'éveil de sa personnalité.

Comme beaucoup de gens dans ce pays, Marie apprend ce qu'est l'humiliation et le mépris. Si, au départ, elle va se sentir complexée par ses origines modestes, petit à petit, elle va prendre conscience qu'elle peut évoluer et se rebeller contre son destin. Ce ne sera pas facile, loin de là, elle aura beaucoup d'obstacles à franchir mais elle comprend qu'elle peut désormais être maîtresse de son destin.

Changer le sens des rivières, c'est transformer un destin qui semble tracé d'avance, c'est mettre à mal ce fameux déterminisme social et Murielle Magellan, dans ce roman montre qu'avec une volonté d'acier, c'est possible.

J'ai trouvé ce roman d'une complète actualité. L'auteure nous montre à quel point rien n'est jamais défini d'avance et qu'il faut toujours se battre, ne pas céder au fatalisme et ne pas baisser les bras. Elle démontre également que tout passe par la culture.



Un excellent roman qui se lit d'une traite !
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Changer le sens des rivières, également paru so..

Ca commence par de la violence.

Marie ne supporte pas se sentir méprisée par Alexandre, féru de culture cinématographique, passionné par François Truffaut. Elle, elle n’a qu’un bac pro en chaudronnerie, et ses journées, elle les passe au bar, à servir. Ses soirées, à soigner son père hypocondriaque sévère.

Marie aime Alexandre, pourtant. Mais elle le repousse brutalement lorsqu’il veut rompre à cause de son manque de culture. Et voilà Marie devant le juge.



Ca continue par la curiosité. Curiosité intellectuelle. Le monde s’ouvre à elle par l’intermédiaire de ce juge. Et c’est l’occasion à nous aussi de picorer le monde, à travers son regard frais.



Ca se développe par la cassure des codes de toutes sortes et ça me plait.

« Je hais les phrases toutes faites. Méfie -toi des phrases toutes faites : « On n’a rien sans rien. Il n’y a pas de fumée sans feu. IL faut être deux pour danser la valse ! » Conneries. Les riches et les pauvres. Les dominants, les dominés. Les discriminants, les discriminés. Les gentils, les méchants. Dès que ta pensée tombe dans ce puits débile et binaire, arrête-la ! »



Marie change, et elle change le cours de sa vie.

« C’est une vie, c’est la mienne » : cette phrase du Dernier métro de François Truffaut, elle la fait sienne.

Quelle belle leçon d’ouverture !



Phrases courtes, mots nets, images parlantes, message non conventionnel et rempli d’espoir : ce roman aide à s’interroger sur le monde et à devenir meilleur, sans leçon de morale édifiante, mais tout simplement en suivant Marie, la brave petite jeune fille du Havre.



Murielle Magellan séduit, entraine, pousse à changer le sens des rivières, mais par la douceur.

Interpellant !

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La Fantaisie

« Elle a englouti les chapitres les uns après les autres. Ceux, un peu répétitifs, où Jonas et Suzie-Marie parcourent le monde et mettent en pratique leur étrange concept de re-telling, elle les a lus en diagonale. » ● Victime d’une grave dépression, Mona Frame est internée dans un hôpital psychiatrique puis va vivre un an chez ses parents pour terminer sa convalescence. Grégory, son conjoint, vit alors avec leur petite fille Madeleine, et retrouve une nouvelle compagne. Mona s’est tant éloignée de sa fille qu’elle se demande si des retrouvailles sont désormais possible. Mona s’installe seule dans un studio de la banlieue parisienne, à Rosny-sous-Bois, et, en voulant faire quelques travaux de rénovation, tombe sur un manuscrit scellé à l’intérieur d’une contremarche de la mezzanine, Jonas is Born, alleluia, un roman de Philippe Sandre-Lévy. Elle commence à le lire… ● Nous avons en quelque sorte deux romans pour le prix d’un, puisque nous sont livrées la plupart des pages du roman que Mona découvre. Deux mondes sont ainsi mis en parallèle à vingt ans d’écart : celui de Mona et de Philippe, et celui de Jonas et de Suzie-Marie, sa voisine. Il y a des interactions entre ces deux mondes. ● Je n’ai pas du tout été emballé par ce roman qui commence pourtant bien mais, dès la découverte du manuscrit de Philippe, s’enlise dans une sorte de feel-good diffus assez niais que je déteste. ● Le « quotidien » est « réenchanté » et le monde va magiquement mieux ; les personnages se détendent et prennent bien leur existence, faisant refluer leur mal de vivre on ne sait trop comment, sauf à croire à la poudre de perlimpinpin du re-telling et autres sornettes de développement personnel. ● Les apostrophes à la « Lectrice », dans le manuscrit trouvé, s’adressant en principe à Suzie-Marie, mais en fait aux vraies lectrices de La Fantaisie, vont dans le même sens mi-démagogique mi-pseudo-spirituel. ● Je n’ai pas trouvé de fantaisie dans cette Fantaisie, mais un triste dévoiement du roman vers le développement personnel malheureusement trop répandu de nos jours. Mais c’est ce qui plaît et je ne doute pas que les bonnes notes continuent à affluer sur Babelio.
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Changer le sens des rivières, également paru so..

Pas vraiment joyeuse la vie de jeune adulte de Marie.

Elle vit au Havre, a obtenu un bac pro et travaille dans un bistrot.

On peut dire que sa vie est lourde de charges financières et affectives.

Elle fait la connaissance d'Alexandre qui représente pour elle la culture, l'ouverture vers un autre monde mais il la rejette, ne veut pas de cette fille qui va le tirer vers le bas.

Marie réagit mal, violemment et se retrouve au tribunal, condamnée à une dette trop lourde pour elle.

Sur son chemin va se trouver un juge qui lui propose d'arrondir ses fins de mois en lui servant de chauffeur mais bien plus, très sainement.

Les réflexions de ce monsieur vont ouvrir l'esprit de Marie.

En réalité, nous sommes devant deux êtres qui ont souffert chacun à leur façon.

Marie va se rendre compte qu'elle n'est pas nulle et qu'elle peut aussi faire du chemin intellectuel. Il n'est pas trop tard. Sa vie n'est pas jouée.

On peut "Changer le sens des rivières".

un livre porteur d'espoir et je l'ai ressenti comme tellement vrai.

Personne n'est prédestiné. Enfin, c'est ce que je crois depuis toujours et Muriel Magellan m'a renforcé dans mes convictions.

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Les indociles

"Cela faisait longtemps qu'un accrochage ne m'avait pas troublée autant." p.206

Choc brutal suivi d'un long malaise, pareil à ma première exposition à Picasso. Quelle force !

Ce roman est un jaillissement.

L'éruption d'une énergie interne hors du commun.

La terre a tremblé sous mes pieds. Une secousse qui laissera des traces.

Je le sens très profondément une digue s'est brisée. Il aura suffit d'une fissure qui se propagea toujours plus loin au fil des pages.



Je me cogne à cette énergie, elle me malmène, me renverse.

Je suis pris à la gorge.

Je vacille un instant, bousculé dans mes convictions.

Et comme chez Picasso, cette débauche d'énergie chez les personnages éclate aussi niveau sexe.

Ainsi est Olympe, androgyne de trente-sept ans, bi, galeriste par métier et par passion, étoile déjà montée au firmament de la notoriété. Etre solaire sur lequel débute ce roman.

Le feu au cul. Attention, chaud devant !



Mais surtout ne pas croire que tout gravite autour d'elle. Les rencontres, se font finalement au hasard et par nécessité. Elle se font dans l'instant. Attirances, répulsions, elles resteront forcément éphémères. Ainsi Paul, chercheur de planète, puits de lumière et de science. Soudain sa propre gravité est chamboulée. le voilà détourné de sa trajectoire initiale "pour atteindre à s'en écarteler, pour atteindre l'inaccessible étoile" *. Il continue son chemin sur une nouvelle orbite à un niveau d'énergie plus élevé.

Puis Khalia, elle est, elle est déjà, mais ne le sait pas. Olympe va lui permettre de se révéler, à elle-même. Alors pour un temps "Khalia est un buvard. [...] Elle est une absence vorace. Une éponge intarissable." p.98 Khalia en phase de construction. L'avenir ouvert devant elle.



Enfin il y a Solal, ange déchu qui bat de l'aile, peintre has been qui n'a jamais lâché son art. Olympe veut le ramener à la lumière. Nous assisterons éblouis à un dernier embrasement, le plus beau celui d'une géante rouge. "Puisque Solal ne cherche ni la beauté, ni la sagesse, il cherche le fracassement. La déchirure. Dans l'espoir inavouable de déchaîner des forces. En affirmant ce "là" radical, Solal constate la catalepsie mais refuse l'effacement" p.122



Les indociles, nous fait vibrer auprès de quatre univers. Quatre êtres guidés de l'intérieur. Chacun sur sa trajectoire propre. Etres rares. Etres libres. Autoréférencés. Bousculant les codes chacun à leur propre façon (je vous invite à comparer Khalia et Olympe, Olympe et Paul lors de votre lecture). Les indociles, pour reprendre ce titre mal choisi, sont bâtis sur la différence. C'est ce qui les rend rares et précieux. Car il n'y a qu'eux pour bouger les lignes, fut-ce violemment.



Chtchoukine en était un. Unique talent de découvreur. Contrairement à Olympe, pas de galerie, une collection créée par passion, contre vents et marées, malgré les moqueries et quolibets. Magnifique. Exceptionnelle. Et temporairement à découvrir à la Foundation Louis Vuitton. Aucun obstacle ne saurait être insurmontable pour celle ou celui qui veut. Je ne vois pas de plus beau préambule à la lecture de ce roman insolent.



Seul le titre est à changer. Les indociles, comme si on pouvait les classer. Créer une nouvelle catégorie. Cruelle ironie, comble de l'hérésie. Non, inclassables ils sont ; libres ils doivent rester.

Les singuliers. Voilà un titre autrement fort. Les singuliers au pluriel, un titre qui interpelle et qui révèle, beaucoup plus qu'il n'y paraît.^^



Somme toute, ce roman : "Ce n'est pas qu'il chante bien : il palpite." p.105 Du reste je n'aime rien tant que quand une fin recèle un commencement.



* Brel, L'homme de la Mancha : La quête.
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Pierre et Papillon



En tombant par hasard sur la biographie de l'auteure, j'ai été sidéré par sa formation culturelle tous azimuts . En anglais il existe un terme spécifique pour désigner une telle formation : "all-round".



En effet, Murielle Magellan, née à Limoges en 1967, a appris le chant, à jouer la comédie, le théâtre, la mise en scène, les lettres modernes, la réalisation cinématographique et l'écriture ! Bref, de quoi être sérieusement Impressionné, même si j'ai oublié encore l'une ou l'autre formation spécifique. C'est donc avec un certain embarras qu'il me faut admettre ne pas la connaître depuis plus longtemps !



Et quoi de mieux pour faire connaissance avec cette artiste qu'une pièce de théâtre de sa création "Pierre et Papillon", où en une heure quinze Murielle Magellan nous raconte 2 destins, "liés, croisés, divergents. Amour contrarié, amour qui se < décale > littéralement".



Ces belles paroles ne sont pas de moi, mais de l'influente critique littéraire du Quotidien de Paris d'abord du Figaro ensuite, Armelle Héliot, qui a écrit une merveilleuse préface.



Cette pièce d'un amour décalé s'est révélée un énorme succès lors de sa première représentation, en juillet 2002, dans l'admirable ville d'Avignon, dans une mise en scène de Christophe Luthringer.



Seul inconvénient pour rédiger une critique, la pièce ne compte que 61 pages en forme de bouquin dans la "Collection des quatre-vents contemporain" et la pièce elle-même je ne l''ai malheureusement pas vu.



Donc, je vais limiter mon billet à la présentation des protagonistes amoureux et terminer avec une évaluation par quelqu'un de plus qualifié en la matière que moi.



Le Pierre du titre, Franck Mercadal, a un caractère plutôt replié sur lui-même et il lui arrive de bégayer, mais il est touchant et vulnérable.

Papillon, Mathilde Wambergue, en revanche, est drôle et vive, fine et sensuelle, intuitive et réfléchie.



Pour Armelle Héliot "c'est neuf, c'est frais, c'est un ruban moiré que l'on déroule devant vous avec ses histoires en cascade. Propositions diverses et diversement abouties, toutes marquées au sceau de la sincérité, toutes sympathiques".

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Géantes

Quand la femme prend toute sa place



Murielle Magellan nous revient avec un livre aussi surprenant que passionnant. En racontant l’histoire de Laura, sa passion pour la littérature japonaise et sa curieuse affection – elle recommence à grandir – et en la doublant du récit de la genèse de cette œuvre, elle double notre plaisir.



Une fois n'est pas coutume, vous me permettrez d'évoquer un souvenir personnel pour commencer cette chronique. Lors de mes études de journalisme à Strasbourg, notre professeur nous demandait systématiquement de rendre non seulement l'article demandé – reportage, portrait ou interview – mais ce qu'il appelait un «méta-papier» qui devait retracer l'expérience vécue dans la conception et la rédaction de l'article. Nous devions y retracer la manière dont le sujet nous est venu, les difficultés rencontrées, l'amabilité ou non des interlocuteurs, l'ambiance et les circonstances ou encore les lieux parcourus. Quelquefois ce méta-papier s'avérait tout aussi intéressant que l'article lui-même. Si j'évoque aujourd'hui ce souvenir, c'est parce que Murielle Magellan a construit son nouveau livre sur ce principe, faisant alterner les chapitres du roman et son journal de romancière à la recherche de l'inspiration.

Le roman raconte comment Laura, qui voue une passion pour la littérature japonaise, s'est soudainement vue propulser sur scène aux côtés d'un journaliste local pour animer une rencontre dans une librairie de Marmande, le spécialiste convoqué pour l'occasion ayant été bloqué dans le train qui l’amenait dans le Sud-Ouest.

Le journal quant à lui revient sur l'émission La Grande Librairie du 6 février 2019 durant laquelle François Busnel recevait aux côtés de Murielle Magellan Andreï Makine, Patrice Franceschi, Vanessa Bamberger et Joseph Ponthus. Murielle retrace les coulisses de l'émission, le regard qu'Andreï Makine portait sur elle et la teneur de leurs échanges lors du pot qui a suivi l'émission. Le romancier conseillant à sa consœur d'écrire sur une femme que l'âge va priver de sa beauté. Goujaterie ou vrai conseil d'auteur? Vous en jugerez.

Retour au roman et à la gloire de Laura qui éclabousse de toute sa beauté les pages culture de La Dépêche. La parution de cet article va lui valoir une brassée de compliments, à commencer par son mari Paul qu’elle seconde dans leur entreprise de Peintures et rénovations. Mais l’article va aussi la conduire à une proposition de collaboration de la part d'une vigneronne qui veut préparer au mieux sa conquête du marché nippon. Laura sera chargée de mieux faire connaître la culture et la littérature du pays du soleil levant à l'équipe et de la seconder dans son travail de communication.

La voilà sur un petit nuage, même si son bonheur s'accompagne d'un bien curieux effet: Laura a repris brutalement sa croissance! Au fil des jours sa peau se tend, sa silhouette s'affine et sa taille augmente, augmente... Mais où cela va-t-il s'arrêter?

Murielle cherche toujours pour sa part le sujet de son prochain roman, tournant autour de la proposition de Makine sans vraiment être convaincue. Comment aborder ce rapport entre jeunesse et beauté, entre âge et déchéance physique? Dans ses lectures autant que ses conversations elle enrichit sa réflexion.

Si on se doute que ce n'est qu'au bout de notre lecture que l'on découvrira comment le journal et le roman finiront par se rencontrer, on ne peut lâcher le des deux récits, avides de savoir de quelle façon va s'achever le parcours de la géante et curieux de pénétrer dans le laboratoire de la créatrice. En passant, on aura pu se constituer une imposante bibliothèque japonaise à l'aide des jolis résumés de Laura et comprendre comment Murielle Magellan écrit, aidée par ses anges. Après Changer le sens des rivières, ce nouveau portrait de femme qui s’émancipe, qui entend ne pas rester figée dans son statut. Grâce à sa touche de fantastique, on la voit prendre de plus en plus d’espace jusqu’à faire peur. Son mari et son employeur ne résisteront pas à cet «envahissement», dépassés par l’ampleur de la chose. Voilà comment Laura est grande. Et voilà comment les hommes doivent apprendre à laisser davantage de place aux femmes. Jusqu’en haut!




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Changer le sens des rivières, également paru so..

Marie, serveuse, tombe amoureuse d’un jeune homme passionné par François Truffaut qu’elle ne connaît pas. Un corps à corps fusionnel qu’il ne souhaite pas renouveler pour cause de différence intellectuelle. Elle va le harceler de SMS. Aucun retour. Ce qui va déclencher, chez elle, un acte de grande violence qui la mènera devant un tribunal. De par différents faits, elle va devenir chauffeur du juge. Un roman prenant, bien construit et aux personnages attachants qui fait réfléchir sur les aléas du parcours de vie.
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Géantes

Ce sont 2 romans en un. Un Ping Pong littéraire. La genèse d’un récit sous forme de journal et son pendant romanesque. 2 textes qui s’entremêlent, se renvoient la balle, questionnent féminisme et féminité, vieillesse, et les signes que la vie peut envoyer.

Chaque partie peut se lire indépendamment mais finalement l’une ne va pas sans l’autre, l’une donne envie de l’autre. Et d’ailleurs j’ai pris autant de plaisir à découvrir Murielle l’autrice, la femme, qu’à suivre Laura, son amour des romans japonais et sa mue inattendue. Un roman étonnant, à la séduction diffuse, où plane l’ombre fantasmagorique des auteurs nippons.
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Changer le sens des rivières, également paru so..

Qui pourrait "Changer le sens des rivières", qui pourrait écrire à une jeune femme ces mots étranges, "tu as été mon point d'orgue" ? Les réponses elles aussi sont surprenantes, à la hauteur du très beau et du très émouvant roman construit par Murielle Magellan autour de ces deux énigmes.





J'aime à flâner dans les flottements de sa pensée, au style sobre et poétique. J'aime me laisser guider par les mots de Murielle Magellan, à l'humour efficace, des mots qui se déplacent au gré du vent, changent de sens, vont de l'impasse à l'autoroute, pour fuguer et disparaître, ou qui empruntent un rond point pour mieux assimiler que par moment, la vie n'a pas de sens, pas d'issue.





A l'adolescence on se cherche, et plus encore dans les bras de l'autre. Moi Marie je l'aime, mais lui Alexandre, pourquoi l'aime t-il, pour une bonne ou une mauvaise raison ? La jeune Marie était insouciante, elle ne se posait pas de questions sur son avenir, malgré une formation de chaudronnière, et son Job de garçon de café. Alors, quand Alexandre lui demanda, est-ce que tu connais Truffaut ? Elle dit non. Car c'était si peu important pour elle de connaître Truffaut ou Fleitour ou Magellan, elle s'en moquait.





Tous les mondes d'Alexandre , s'écroulèrent, tout s'écroula car ne pas connaître Truffaut ou Zizou pour un marseillais, c'est une injure, ça n'a aucun sens, c'est juste intolérable !

A ce point là du livre, Marie et Alexandre s'en tapaient , du sens des rivières, à tel point qu'une violente dispute éclata, et son dénouement sous l'œil goguenard d'une patrouille de la police, accusa Marie.





Le ciel s'assombrit face au juge Doutremont. Sur comparution immédiate la peine était en sursis, mais l'amende fût sévère pour Marie orpheline dont le père était un coûteux fardeau. Et quel juge, non, si, lui, c'est celui du café, celui sur lequel elle a renversé par mégarde une tisane.





Quel juge ! Un juge taciturne, encombrant, un père de plus à surveiller, conduire, écouter sans rien dire, un fardeau, même si le marché conclu avec Doutremont lui permettra de payer l'amende. Cette cohabitation dans le huis clos de sa voiture va virer au cauchemar. Pointilleux, il a au bord de ses lèvres de procureur, cette pensée obsessionnelle, Marie ne doit plus approcher Alexandre.





Rien ne se déroulera comme imaginé par la jeune fille. Doutremont lui ouvrit des fenêtres sur le monde, s'indigna à la pensée que Marie pu éprouver un sentiment d'infériorité qui s'allongeait avec le temps. Un code civil, plus le film le Dernier Métro, plus de bonnes doses de débats entre justice et injustice et les neurones de Marie se remirent à vibrer. Marie, s'informait depuis sur le droit des minorités et sur les génocides, et de tant d'autres sujets... Le marteau et l'enclume ne servait plus qu'à déplier les mots tordus, écraser les idées mal dégrossies.





Le drame éclata sur la rivière de l'abandon amoureux, sur le pardon d'Alexandre, murmuré d'avoir cru Marie indigne, sur les échanges de SMS trop visibles pour un Juge.





A qui s'adressait l'énigme, qui pouvait Changer le sens des rivières. Pour Marie , le sens de l'abandon dans les bras d'Alexandre accompagnait le sens de sa vie, où pour la première fois elle s'imagina porté par le courant de l'amour.





Mais lui scotché à son petit fleuve tranquille de juge, mais terrassé par sa culpabilité, pouvait-il avec son compagnon imaginer ce point si particulier, ce point d'orgue possible, se réconcilier avec sa conscience ?





Les êtres ne sont-ils pas faits pour se comprendre. La personnalité de Marie, sa lucidité, son insondable énergie à donner de la joie et de l'espoir, et même de l'esprit creuse un chemin de traverse, un itinéraire lumineux pour ses proches. Changer le sens des rivières est une fable sur l'éveil, et plus encore sur le renoncement à ces longs fleuves tranquilles, mornes et insipides jusqu'à leur embouchure dans un tout où l'intime disparaîtra.





Marie est comme le portrait à peine estompé de l'auteure. Murielle Magellan dont l'énergie, défit les murailles, sans oublier les petites choses de la vie, comme les oiseaux, chez elle, on se cache pour y vivre.
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Géantes

« Je suis une femme incroyablement

La femme phénoménale, c'est moi. »



Cette épigraphe de Maya Angelou est habilement choisie et reflète assez bien l'esprit de ce livre. Comment ? Ah ça… Je vous laisse découvrir.



Deux histoires, l'une fictive, l'autre réelle, s'intercalent pour se rejoindre et donner naissance à un cycle dont nous ne prenons la mesure qu'à la fin.

D'un côté, nous suivons l'évolution de Laura, femme discrète et passionnée de lecture japonaise, dont la rencontre avec un écrivain japonais va créer un tsunami dans sa vie. De l'autre, nous suivons des extraits du journal de Murielle Magellan dont la rencontre avec Andreï Makine à son passage à l'émission "la grande librairie" va créer un tsunami dans les pensées.

Mais tout changement implique nécessairement des choix à faire…



Un livre distrayant, quoique pas aussi léger qu'il n'y parait, ingénieux dans son traitement et non dénué d'humour. Certaines expressions imagées m'ont fait sourire. Murielle Magellan s'est visiblement amusée avec les symboles et les métamorphoses, du corps, de l'esprit, de la création littéraire également. J'ai beaucoup aimé son approche. C'est aussi égrainé de réflexions sur la place de la femme, son regard sur elle-même et le poids du regard des autres, sur les rapports homme-femme, sur la beauté, la vieillesse.

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Les indociles

Dans la nuit s'en vont Solal, Paul, Khalia, et Olympe. Tous vont prendre un chemin qui leur appartient et qui surprend quand on ne les connait pas, ils sont si indociles.



L'un ira dans sa grotte, son refuge qu'est devenu son garage, lui Solal « l'anachorète bourrin » le « vagabond immobile », dont Olympe a su « réveiller la flamme endormie » du peintre pour « l'inciter à créer encore » ;

Paul ira sonder le tréfonds de l'espace au Chili, l'homme « rare, bon intègre, qui tente d'avancer dans ce monde généreusement. Loyalement. Fidèle » mettra le feu à sa vie ;

Une autre quittera sa famille et les règles de vie de son milieu social, pour continuer à regarder des tableaux sans entendre les préjugés des siens. Khalia... « plus indocile que les Gitans eux-mêmes, puisqu'elle brave même les Gitans. »

Et la dernière cherchera encore à voir le Dos de Berdasco parce qu'Olympe la « Don Juane (...) n'appartient à personne, et si l'on y pense elle n'a pas d'addiction si ce n'est celle qui fait sa gloire : l'art. ».



Ce sont des indociles. Est-ce qu'ils le savent ? Non, ce serait contraire à leur nature. « Des marcheurs de côté. Des êtres qui échappent à la définition. » «  Ils dansent sur les fils de leurs émotions, et de leur intelligence, passant de l'un à l'autre quand on les attend ailleurs. » « Leurs succès ou leurs échecs ne sont que les rebondissements d'une vie qui s'écrit chaque jour. Les tiroirs dans lesquels on voudrait les ranger ne ferment pas. Les indociles débordent. Calmement réfractaires. Rarement militants. Souvent discrets. Ils font dans l'ombre ou la lumière un chemin qui échappe à ceux qui ont besoin de repères. »



J'ai apprécié ce roman qui se déroule dans le domaine de l'art. Olympe, galeriste veut exposer Solal, un peintre âgé, retiré depuis fort longtemps du microcosme parisien, de cette « putasserie qui va avec l'art, soi-disant l'art. L'art (...) devenu le grand ami des banquiers, des investisseurs, et des intermédiaires comme elle, qui cherchent la bonne recette. Rien n'est plus calfeutré et ouaté et insonore que le monde de l'art aujourd'hui. » A cette occasion, elle va rencontrer Paul, un homme marié et père de famille, dont elle s'amourache violemment, « elle suit toujours son instinct. Et elle ne s'interdit rien. » Résistera-t-il à ses charmes ?



Ce roman est intéressant en ce qu'il ne juge pas l'attitude des personnages mais suggère des explications au jaillissement de leur indocilité.



La plume de l'auteur est dynamique, syncopée par moment ce qui donne une impulsion très agréable car c'est fait fort à propos et on ressent encore plus violemment les troubles de l'esprit de certains protagonistes avec ces retours à la ligne.



Un roman très séduisant.
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Changer le sens des rivières, également paru so..

Marie est une jeune femme de vingt trois ans, issue d'un milieu populaire.



Elle travaille dans un bar, très économe, elle gère son budget à l'euro près ,s'occupe chaque soir de son père souffrant d'hypocondrie psychotique, licencié pour cela .



Sa soeur Victoria a prétexté l'amour fou pour les abandonner….



Elle n'a pas eu la chance d'étudier, ne connaît que la galère des petits boulots et le paysage industriel du Havre.



Peut - on vivre une belle histoire d'amour quand on ne vient pas du même monde?

D'un milieu social différent ? .



Marie en fera la douloureuse expérience lorsqu'elle rencontre Alexandre .garçon brillant, plutôt vantard, beau parleur qui l'entretient de Truffaut dont il est passionné lui citant une des ses phrases : «  Seul le domaine affectif m'occupe et m'intéresse » .



Toute la suite de la vie de Marie se joue là, maintenant , en s'entichant d'Alexandre , cultivé———-mais pourtant naïf et romantique attiré par le charme ,la sensualité de Marie,——-elle se rend vite compte puisqu'elle ne connaît pas le cinéma , ni la peinture , la poésie qu'il va la rejeter à cause de son manque de culture …

Il craint, le fat , qu'elle ne le tire vers le bas ! .



Elle découvre l'humiliation et le mépris …



Il représente l'ouverture vers un autre monde.

Mais elle réagit très mal, violemment, se retrouve au tribunal, sur son chemin elle reconnaîtra le juge taciturne et encombrant entrevu au bar où elle est serveuse…

.. Il lui permettra de lui servir de chauffeur. ….



Je n'en dirai pas plus : après quelques péripéties , cette rencontre va permettre à ces deux écorchés vifs de s'apprivoiser,.



: Gérard le méticuleux et son Code Pénal , Marie , battante, courageuse, vraie , attachante, au regard neuf, énergique , audacieuse, elle change le cours de sa vie, casse les codes .



La phrase de François Truffaut: C'est une vie, c'est la mienne » , elle la lui emprunte. .

Une très belle leçon d'ouverture à la culture et au monde !



Le ton est vif, les phrases courtes: certaines formules nettes et sans bavure : «  Je hais les phrases toutes faites . Méfie - toi des phrases toutes faites : On n'a rien sans rien , il n'y a pas de fumée sans feu . Conneries . Les riches et les pauvres. Les gentils , les méchants…. »



Un roman bien construit, original, porteur d'espoir, lucide , montrant qu'il ne faut pas s'enfermer dans un cadre , aller beaucoup plus loin grâce à l'ouverture d'esprit, la persévérance, la volonté,, l'éveil à l'autre ….



L'auteure, par son optimisme , son humour efficace, son style sobre , nous entraîne, nous pousse à nous interroger sur le sens de la vie, ses parcours et ses aléas.



La vie de Marie changera par la douceur, sans leçon de morale, sans oublier la culture.

Roman d'apprentissage en forme de fable urbaine, prenante et émouvante .



Elle montre que personne n'est prédestiné,.



On peut échapper au fameux déterminisme social.



Lu d'une traite !



Je ne connais pas les autres livres de l'auteure .







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Géantes

Géantes est un texte assez déconcertant qui offre au lecteur deux histoires en parallèle : « Roman » et « Journal » se succèdent (ou s’entremêlent ?) tour à tour jusqu’au dénouement. Il n’y a aucun autre titre donné aux chapitres que ces deux références à des genres littéraires et les deux termes sont relativement explicites : d’une part, le lecteur est plongé dans une œuvre de fiction, d’autre part, il est invité à découvrir le journal de l’autrice. Dans les deux cas, c’est vers une femme que sont dirigés les projecteurs. La première, Laura, mène une petite vie paisible jusqu’à ce qu’un auteur japonais vienne chambouler son existence en lui offrant une exposition qui, en la faisant sortir de son traintrain quotidien et en la mettant en valeur, elle, la discrète épouse, va la faire grandir, littéralement, au point de faire d’elle une géante. La seconde, l’autrice, écrit sur sa rencontre avec Andreï Makine lors de son passage à La Grande Librairie et cherche le sujet de son prochain roman.

Vous l’aurez peut-être deviné, les deux écrits, le « Roman » et le « Journal », sont liés, l’un expliquant la genèse de l’autre. Ils doivent donc être lus conjointement et c’est parce qu’ils s’éclairent mutuellement que l’œuvre prend son sens. Pour autant, même si je n’irai pas jusqu’à dire que ce choix et cette construction m’ont déstabilisée, je ne peux pas cacher que j’ai trouvé assez pénible qu’on me fasse sortir aussi régulièrement de la fiction. Clairement, le « Journal » ne m’a pas intéressée et je n’avais qu’une envie : revenir au « Roman ». Ce mélange des genres n’est pas fait pour moi…




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Changer le sens des rivières, également paru so..

J'ai adoré ce roman que j'ai fini le sourire aux lèvres. J'ai aimé sa poésie, son optimisme, ses personnages vrais et attachants : Marie la généreuse , Alexandre le rêveur, Gérard le méticuleux. Leurs interactions sont formidables, pleine de peps et réalistes. C'est bien sûr un roman social mais c'est surtout le parcours d'une battante. Un vrai bonheur de lecture !
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Changer le sens des rivières, également paru so..

Pour son cinquième roman, Murielle Magellan réussit le difficile pari de Changer les sens des rivières.



« J'aime les regretteurs d'hier

Qui trouvent que tout ce qu'on gagne, on le perd,

Qui voudraient changer le sens des rivières,

Retrouver dans la lumière

La beauté d'Ava Gardner. »

Dans l’album «Ultra moderne solitude», Alain Souchon a composé plusieurs petites merveilles dont «La beauté d’Ava Gardner» qui a inspiré à Murielle Magellan le très beau titre de son roman. Mais avant de changer le sens des rivières, attardons-nous un peu sur les paroles qui précèdent, car c’est bien le constat implacable que fait Marie: «tout ce qu’on gagne, on le perd». Une simple soustraction en apporte la preuve, celle qui vient déduire les dépenses de son salaire de 1320€ auquel on peut encore ajouter quelque 250€ de pourboires: «Loyer / charges: 410€ ; Téléphones / Internet: 53€; Essence / assurance / divers voiture: 110 €; Manger: 350€; Papa: 300€; Reste pour autres: 347€. Soit: 1 €/ jour environ.»

Autant dire que nous sommes en pleine actualité et que les débats et les propositions sur le pouvoir d’achat trouvent ici une belle illustration. On imagine que toutes les fins de mois sont difficiles et que le moindre accroc peut renverser le fragile équilibre auquel Marie s’accroche. Sa vieille Ford Fiesta ne doit pas la lâcher, son père doit rester calme et ne pas désespérer le personnel soignant, son patron doit continuer à lui proposer quelques heures supplémentaires…

Peut-elle imaginer que la solution puisse s’appeler Alexandre? Le jeune homme l’a séduite. Elle le trouve brillant, ravi qu’un intellectuel puisse s’intéresser à elle. Malheureusement l’admiration de Marie pour l’apprenti cinéaste augmente tout autant que le déception d’Alexandre pour les lacunes de la serveuse. Ce qu’elle voit comme un jeu, «T’as peur de devenir débile à mon contact? Embrasse-moi!» est brutalement devenu «une brutale nécessité» pour son partenaire. Marie repousse Alexandre qui chute lourdement et se blesse au moment où passe une patrouille de police. Le tout finit au tribunal où Marie est condamnée à dédommager la victime, n’a plus le droit de s’approcher de son domicile et devra indemniser le policier sur lequel elle a aussi déversé sa colère.

977€ non prévus. Ne sachant comment trouver l’argent, elle se retourne vers le juge Doutremont. Ce dernier lui propose alors un marché: il lui avance la somme dont elle a besoin en échange d’un service de taxi. Elle devra venir le chercher à son domicile pour l’emmener au tribunal où aux différents lieux de rendez-vous le temps d’éponger sa dette. Comme souvent, les rencontres improbables ouvrent de nouveaux horizons. Alors que le juge essaie de lui expliquer ce qu’est le «droit chemin», elle gratte le vernis derrière lequel se réfugie le magistrat. Petit à petit, ils se découvrent et s’apprivoisent. Après quelques péripéties que je vous laisse découvrir, Marie parviendra à changer le sens des rivières et Murielle Magellan à battre en brèche ce fameux déterminisme social qui certains entendent ériger en règle intangible. Et si bien des obstacles restent à franchir, Marie a compris qu’elle est désormais la maitresse de son destin.




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Changer le sens des rivières, également paru so..

Ce que j’ai ressenti:



La nuit tombe tôt ce soir, et je m’étonne encore. Je m’étonne encore de petits riens, d’un livre qui t’attire juste pour son titre, juste parce qu’en ce moment, le mot « sens » devient plus urgent, plus présent que jamais…Changer le sens des rivières, que de poésie déjà et quelle audace aussi! Alors je m’étonne, et je commence cette lecture. Toute la force du mot sens prend sens, dans les directions contrariées de Marie, dans les valeurs fondamentales de la vie et puis l’ébullition du corps quand l’amour se pointe droit devant. C’est tellement tendre que ça me colle au siège de la petite Fiesta, et que je me dis en avant pour l’aventure! Impossible de lâcher ce livre, Marie a quelque chose qui nous ramène à elle obstinément, et la plume de Murielle Magellan a tout ce que j’aime, avec des notes de vigueur et ce brin de poésie, et je m’étonne juste, de ne pas l’avoir lue avant…



"Tu en vois, toi, des poètes? Hein?"



Parce que le juge Doutremont, lui, ne s’étonne plus de rien, alors je contrebalance en m’étonnant de son aspect bourru, d’homme qui en a trop vu. Marie le fait aussi, à sa manière, et avec tellement de douceur que dans cette relation d’entraide un peu farfelue, ils y trouvent tous les deux, assez de bénéfices pour continuer à sillonner les routes, à regarder ensemble la nuit qui tombe, à parler de musique et autres paraboles…



Ce Alexandre par contre, il ne m’a pas étonnée, avec ses grands airs là…Et puis, Marie qui s’accroche à lui jusqu’à qu’il lui mange le cœur…J’aurai voulu encore m’étonner des bizarreries de l’amour, de ces choix étranges et de ces relations qui ne mènent nulle part…Mais non, je savais bien que l’amour à ses raisons, sa dynamique incompréhensible et des mystères qu’on ne comprendra jamais…



"On ne peut pas lui manger le cœur impunément."



Sans trop vouloir vous spoiler, je dirai que ce livre m’a étonnée et que j’ai adoré ça! C’était pétillant! J’aime cette façon de voir la vie en couleurs, de ne pas se laisser enfermer dans un cadre, d’aller toujours plus loin grâce à la volonté, de mettre la culture et la persévérance à l’honneur. Bravo Murielle Magellan vous m’avez captivée et peut être aussi, redonné un peu de sens dans ma douceur, que je ne m’étonne plus de transmettre avant que la nuit ne tombe trop tôt…



"Rien ne l’oblige au désespoir."





Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Changer le sens des rivières, également paru so..

Je remercie les Editions Julliard qui m'ont fait découvrir, via net galley, Changer le sens des rivières de Murielle Magellan.

Peut-on changer le cours de sa vie ? À vingt ans, des rêves plein la tête, Marie n'a pas eu la chance d'étudier. Elle n'a connu que la galère des petits boulots et le paysage industriel du Havre.Aussi, lorsqu'elle rencontre Alexandre, garçon brillant et beau parleur, son coeur s'emballe.

Mais comment surmonter ce sentiment d'infériorité qui la poursuit ?

Financièrement aux abois, piégée par un acte de violence incontrôlée, Marie accepte le marché que lui propose un juge taciturne, lui servir de chauffeur particulier pendant quelques mois.

Une cohabitation qui risque d'être houleuse, compte tenu de la personnalité de ces deux écorchés vifs...

Changer le sens des rivières de Murielle Magellan est un très joli roman, tout en sensibilité.

Marie est une jeune femme qui a peu d'instruction. Jusque là cela ne l'a pas dérangé. Mais elle rencontre Alexandre.. qui, lui, a plus d'instruction qu'elle. Quand il constate qu'elle n'a pas les mêmes références que lui, qu'elle ne connait pas François Truffaut, il se sent mal. Se sent t'il supérieur ?? Peut-être un peu.. Surtout, il pense qu'ils n'auront rien à dire sur le long terme et qu'ils vont s'ennuyer ensemble.

J'avoue avoir eu un peu de difficultés avec le personnage d'Alexandre car j'ai trouvé ce gamin très arrogant. Qu'est ce que ça peut faire qu'elle ne connaisse pas Truffaut ? Je ne suis pas certaine d'avoir vu un de ces film et personne n'en fait tout un fromage ! Il étudie le cinéma, pense que pour être bien avec quelqu'un ils doivent avoir les mêmes références, aimer les mêmes choses. Il est un peu obtus.. mais je lui pardonne car après tout il est bien jeune.

Marie n'a pas d'instruction, elle ne répond pas aux perches tendues par le jeune homme. A un moment elle s'énerve, ça fait des étincelles et lui rapporte des ennuis ! A cause de ceux-ci, elle va se retrouver à faire le chauffeur pour le juge Gérard. Contre toute attente, cette rencontre va l'aider, la faire évoluer.

Plus les pages se tournent et plus j'ai apprécié le juge, bourru au premier abord.

Marie est une jeune femme qui m'a beaucoup touché. J'ai trouvé ça dur pour elle la façon dont elle a compris qu'elle n'avait pas beaucoup d'instruction et que ça pouvait lui poser problème dans l'avenir. Jusque là elle vivait très bien sans connaitre cette donnée sur elle. Il y a de jolies rencontres dans ce roman, notamment celle avec Charlie ou avec Lydia, la fleuriste. Car oui, de brèves rencontres peuvent changer une vie, donner envie d'évoluer...

Quand à la fin, elle clos parfaitement ce très beau roman, qui est joliment écrit.

J'ai eu un coup de cœur pour Changer le cours des rivières qui attendait tranquillement dans ma tablette que je le dévore. Et je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai tant tardé !

Ma note : un très gros cinq étoiles.
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Changer le sens des rivières, également paru so..

Ce n'est pas un livre qui m'a transporté. Pourtant le thème me plaisait bien. Peut-on changer le cours de sa vie ? Marie qui n'a pas fait beaucoup d'études, vit de petits boulots et garde une comptabilité sur ses dépenses. Elle tombe amoureuse d'Alexandre, un jeune étudiant en cinéma. Tout va pour le mieux au début, mais quand ce dernier lui parle de ses passions, le cinéma, Marie reste sèche car elle ne connaît pas ce domaine. Il s'en aperçoit et décide, sans vraiment lui dire, de la quitter. Marie l'appelle plusieurs mais Alexandre reste aux abonnés absents. Un soir elle va chez lui et lui demande pourquoi mais Alexandre ne lui dit toujours pas, Marie s'énerve et lui assène quelques coups. Alexandre tombe à terre juste au moment où des policiers font leur ronde. Elle n'est pas condamnée mais est soumise à une forte amende qu'elle ne peut payer...

C'est un roman d'apprentissage urbain.

J'ai trouvé le rythme lent, pas assez enlevé à mon goût. J'avoue que je m'y suis ennuyée.Est-ce parce que c'est le treizième livres de l'année que lis ? Blague à part, c'est un livre que j'oublierai rapidement.
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Géantes

Cette lecture est ma première rencontre avec Murielle Magellan. Vu mes impressions, je pense que ce ne sera pas la dernière.

L'idée est singulière de faire alterner ainsi ROMAN et JOURNAL. Déjà, un bon point pour elle, car elle a su me surprendre.

Laura, une femme invisible, mais très heureuse de cet anonymat, se voit soudain propulsée sur le devant de la scène par le plus grand des hasards. Il faut dire que c'est une fondue de littérature japonaise, incollable ou presque sur le sujet. Or, l'effet collatéral de ce succès inattendu, c'est qu'elle se met à grandir, et pas qu'un peu. Un second bon point, l'auteure a su me captiver.

L'auteure, dans son journal, nous raconte un peu sa vie, ses rencontres exceptionnelles et l'on comprend à la fin le pourquoi de ces deux récits entremêlés. Autre bon point, elle a su m'intéresser.

J'ai lu ce roman, cette "fable", grâce à une lectrice du comité de lecture. J'ai encore butiné. Et je ne le regrette pas. L'écriture est aérienne.
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