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Ne jamais ternir la couleur, c’est une fleur. Si l’on y passe et repasse le doigt, il n’y a plus de velouté, plus de charme, plus de coquetterie. Et puis, ces tons ternes et plombés, il faut les bannir à tout jamais.
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Les progrès qu'on rêve, hélas, toute sa vie sans jamais les atteindre - ombre qui s'évade aussitôt qu'on veut la saisir !... Néanmoins, c'est peut-être toute l'espérance du peintre de courir après cette chose fugitive qui lui fait recommencer constamment la même course sans jamais se décourager.
p. 26 (lettre d'Eugène Boudin à Pieter Van der Velde, le 17 novembre 1889)
"Largillière descend dans l'ombre du tombeau,
Cher Titon ; tu verses des larmes :
Apollon, comme toi, dans de vives alarmes,
Gémit sur le double côteau.
En proie à sa douleur funèbre,
Ce Dieu se retraçant tant d'ouvrages parfaits,
Veut que le chevalet de ce peintre célèbre
Soit son pupitre désormais.
De son côté Vénus enrichit sa toilette
Du coloris brillant que produit sa palette.
Et l'Amour, que puisa dans ses rians tableaux,
Le goût, le naturel, la douceur, la décence ;
Pour soûmettre à coup sûr les coeurs à sa puissance,
Fait des flèches de ses pinceaux."
(Paul Desforges-Maillard, poète. Extrait d' Oeuvres en vers et en prose - 1759).