Quel témoignage historique apportent les ?uvres d'art qui s'inspirent des modèles noirs ? Comment sont-ils aujourd'hui représentés ? Nous recevons Cécile Debray, commissaire de l'exposition "Le modèle noir, de Géricault à Matisse" qui se tient au Musée d'Orsay et l'historien Pap Ndiaye, rejoints en seconde partie d'émission par le président de la fondation Education contre le racisme Lilian Thuram.
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Je me tenais devant le mystère
de la femme - J'ai plongé le regard
dans un monde insoupçonné -
Ma curiosité - s'est éveillée -
- Que signifiait ce regard -
que savait - ce regard que moi
j'ignorais.
Le baiser -
Une pluie chaude tombait
Je l'ai prise par la taille -
elle m'a suivi lentement -
Deux grands yeux face
aux miens - une joue mouillée
contre la mienne mes lèvres
ont plongé dans les siennes
Madone, 1894-1895

Dans ce qu'il est convenu d'appeler le «Manifeste du symbolisme», publié le 18 septembre 1886 par Le Figaro, Jean Moréas définissait un certain nombre de principes qui devaient guider la création de cette «école» nouvelle. Ce texte concernait certes le symbolisme littéraire et se référait principalement à la poésie ; son importance et la perspicacité du propos de Moréas en firent pourtant l'un des viatiques essentiels d'une nouvelle esthétique susceptible d'être appliquée tout autant aux arts qu'à la littérature. Parmi les formules les plus heureuses utilisées par le poète des Stances figurent ces mots devenus célèbres : «La poésie symbolique cherche à vêtir l'Idée d'une forme sensible». Jean Moréas désignait par là l'essence même du symbolisme, cet art idéaliste dont le but est de rendre visible l'invisible et d'exprimer l'inexprimable. S'agissant de la matérialisation d'une idée et puisqu'il est ici question d'arts plastiques, il faut se poser une question finalement toute simple au point qu'on pourrait la formuler de manière affirmative : existe-t-il une forme plus «sensible» que le pastel ?
Symbolismes
Quand nous fûmes
face à face et que
tes yeux plongèrent
dans les miens
j'eus l'impression
que des fils invisibles
partaient de tes yeux
pour s'enfoncer
dans les miens et
lier nos deux coeurs
ensemble
(Croquis - Les yeux dans les yeux, 1899-1900)
En associant le pastel au réalisme flamand et hollandais plutôt qu'au rococo de boudoir, Millet apporta la preuve de sa capacité à traduire le réel et, partant, le sujet contemporain.
Jean-François Millet, le renouveau du pastel au milieu du XIXème siècle
Il n'a peut être pas le génie des couleurs de Monet, du coup de crayon de Toulouse Lautrec ou de Degas mais si comme moi vous restez scotché devant "les raboteurs de parquet" au Musée d'Orsay, vous aurez compris l'importance de ce peintre. Son frère était photographe et ses toiles sont faites comme une photographie, il n'y a pas la légèreté d'un Pissaro ou d'un Sisley, ou la folie d'un Van gogh, mais que c'est beau...
L'art naît avec ce besoin qu'à l'homme de livrer son être à un autre -
Tous les moyens se valent.
(Note, 1890-1892)
La Fleur de la douleur , 1898
Plongé dans la vase au milieu
des vermines et du limon -
J'aspirais à remonter à la surface -
Je sortis la tête de l'eau -
et j'aperçus alors le cygne -
sa blancheur étincelante -
les lignes pures
auxquelles j'aspirais
...
Moi qui savais ce qu'il y avait
sous la surface lisse
je ne pouvais pas m'unir avec
quelqu'un vivant au milieu
des illusions - sur la surface
lisse qui reflétait les couleurs
pures de l'air.
(note non datée)
Mélancolie, 1894-1896
Pourtant j'ai souvent
la sensation que je dois
éprouver cette angoisse -
elle m'est nécessaire
- et que je ne pourrais pas
vivre sans - Souvent
je ressens aussi que la maladie
a été nécessaire - Dans
les périodes sans angoisse
et sans maladie je me suis
senti comme un bateau
voguant par vent violent -
mais sans gouvernail
- et me suis demandé vers où ?
où vais-je échouer ?
Dans un état d'émotion intense, un paysage vous fera une certaine impression - en représentant ce paysage, on aboutira à une image de son propre état émotionnel - c'est cet état émotionnel qui est l'essentiel - la nature n'est que le moyen.