L’exposition plonge le visiteur dans l’univers surréaliste propre à cet artiste, l’un des plus réputés parmi les ténors de la modernité culturelle québécoise. Au cours de son séjour prolongé à Paris, de 1926 à 1940, Alfred Pellan s’est passionné pour l’espace cubiste de Picasso et l’univers surréaliste des Breton, Ernst et Miró. S’il n’a pas adhéré officiellement au célèbre groupe, préférant conserver son indépendance artistique, l’artiste a toujours été sensible à cet « état de poésie » qui, à ses yeux, représentait la quête essentielle de ce mouvement. Ce n’est qu’à son retour au Québec, dans les années 1940, que se confirme l’orientation surréaliste de son langage plastique. Si elle prend d’abord forme dans l’illustration de poésie, l’affinité de l’artiste envers ce mouvement s’étend rapidement à l’ensemble de sa production, comme l’attestent le répertoire thématique, les éléments stylistiques et les techniques surréalistes régulièrement employées.
Car les modes changent, étant elles-mêmes du besoin de changement.
Le nouvel environnement n'exerce pas seulement son influence sur les sujets de la peinture; il inspire aussi une nouvelle manière de rendre visibles les incursions du peintre dans le royaume de l'imaginaire.
Les portraits que peint Jean Dallaire de lui-même, en 1938, comptent parmi les exemples de la peinture moderne canadienne de l'entre-deux-guerres les plus significatifs et les plus propres à rendre compte de la rapidité du rattrapage culturel qui s'effectue chez les artistes francophones, en cette fin de décennie.
Perpétuant cette tradition, les Canadiens Morrice et Lyman explorent le sud, qui ravivent leur regard. À une époque où l'expression par la couleur pose les nouvelles bases de la modernité picturale. L'Amérique leur offre la lumière des Bermudes, des Caraïbes et des Antilles.