Le Hibook a lu « Terminus Babel » de Mustapha Benfodil. « L’Ecrivain m’écrit et moi j’écris l’Ecrivain » Cette phrase qui revient comme un leit motive dans le livre décrit assez bien l’entreprise de l’auteur. Le narrateur est en effet un livre « K’TAB/Oraison pour une étoile sauvage » ,exemplaire endommagé ,retiré de rayons de la bibliothèque et promis au pilon. A partir de là vont se dérouler deux récits : celui des aventures du livre , ses dialogues avec ses frères de relégation , ses rencontres avec une lectrice, sa participation à des évènements littéraires .Et l’histoire de son auteur de l’inspiration à la parution en passant par les affres de la conception et de l’écriture .Ces deux fragments s’entrelacent comme la double spirale de l’ADN et donnent à lire une grande variété de textes : autobiographie, description d’Alger, fragments de l’histoire tourmentée de l’Algérie , poèmes , jeux oulipiens … La langue est riche parcourant tous les registres , cédant parfois à l’ivresse des mots . Une surprenante et gratifiante expérience de lecture.
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La pièce se passe dans un petit village fictif, BalBala (mot qui veut dire tumulte en arabe), en Algérie. Il s'agit d'un monologue, celui de Moussa, l'unique employé de la morgue du village. A chaque mort qu'il voit passer, il nous dresse, par petite touche, le portrait sociologique de BalBala frappée par la misère et le chômage. Un jour, c'est le corps de son ami Aziz qui arrive à la morgue. Ce dernier s'est immolé dans le tribunal où il était jugé pour insubordination. J'ai lu cette pièce d'une traite. Mustapha Benfodil, par ailleurs reporter au quotidien algérien El Watan, nous livre un texte poignant qui évoque le soulèvement des chômeurs au sud de l'Algérie. Son écriture est à la fois sombre et lumineuse, pleine de bruit et de fureur. J'aurais beaucoup aimé voir cette pièce mise en scène.
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