Je lis dans mes yeux profonds tous mes amours flétris, perdus sur une route obscure comme les gouttes de pluie fondent dans la terre sombre. Je suis ardente, excessive, j'aime Barad pour ses rêves, je suis une mère sans enfant. Je hais ma liberté qui m'interdit Dabu, je demeure une amoureuse sans amant. Je suis une ténébreuse, mon alcôve est vide, j'en chasse les dangereux parfums. Je ris des osselets, je suis une reine sans richesse et je regarde la lune pleine pour croire en mon destin.
Je chantais les cieux plus beaux, les sanglots, les rêves, mais quand il partait je croyais qu'on avait éteint tous les flambeaux. Son regard de feu s'est posé une fois sur moi et j'étais devenue une opale qui s'illuminait quand il la regardait. Je n'avais plus l'arrogance du jeu coutumier, ma frivolité était absente, je n'étais plus une fille de joie, j'étais pure comme une vierge inféconde.
La lecture m'a toujours sauvée de l'anxiété.