E tempo di riscrivere la storia | Nadia Busato | TEDxNovaraWomen
Il découvrait, comme dans un jeu de rôle improvisé à l'issue inattendue et cruelle, que Life et Time étaient comme le reste des Etats-Unis : on envoyait des femmes guerrières au front et on leur réservait, à leur retour, une place debout aux fourneaux, derrières des landaus, des bureaux ou des caisses enregistreuses. (p205)
(....) il serrait entre ses doigts, sans s'en rendre compte, le volume qui l'accompagnait partout depuis des semaines. Il l'avait lu en une nuit, avait souligné des passages, copié des phrases qui semblaient s'adresser à lui et à aucun autre lecteur. Il ne suffit pas de lire des mots, il faut les comprendre, les sentir pour de vrai. Ce livre était devenu sa vie. (p165)
A quoi ça sert d'avoir cinq paires de coeurs si tu ne peux même pas soupirer.
Je ne suis pas faite pour la vie : cette vie ici, celle du monde - tout entier - me broie le coeur.
Tu m’aimes parce que je suis belle . Mais à l’intérieur , tu penses que je suis un monstre, n’est ce pas ?
Comment aurais-je pu ignorer que l’unique dimension à laquelle je me sentais appartenir, c’etait celle de la solitude ? A qui et avec quels mots aurais- je pu transmettre l’incomparable réconfort du détachement ?
Et si tu es un homme, tu vis dans un monde différente du mien. un monde dont tu n'as pas idée.un monde où les choses penchent en ta faveur. Un monde où tes défauts, même physiques, te singularisent, te donnent du caractère. Si tu es un homme dans ce monde là, tu es très bien comme tu es : que tu sois unique, original, inimitable ou bien banal. Ce luxe , dont tu n'as pas conscience, tu en jouis à tous les âges de la vie, du berceau au cercueil (...) Pendant plus de vingt ans, je me suis coltiné les seins les plus ignobles que Dieu ait jamais créés dans ce monde de merde.
Mais Ogno est loin d'être un cas isolé : c'est pareil dans tous les villages du coin. Pour ne pas se souiller, disent les vieux. Pour savoir d'où l'on vient, disent les chefs de famille. Pour ne pas se mêler aux étrangers, disent les ménagères. Pour que le village ne meure pas, dit le peu qui reste. Pour préserver nos racines et notre culture, disent le prêtre, le maire, le conseiller régional et même le croque-mort. page 29
La vraie vie ne peut se réduire à quelques paroles rapportées ou écrites, personne n'y arrive jamais. Mais les images, c'est différent. Elles ne sont pas l'histoire, qui peut se permettre d'être indulgente envers elle-même. Ni l'information, qui ne cesse de se contredire. Les images que nous imprimons dans notre mémoire sont les fragments avec lesquels nous étayons nos ruines tout au long de la vie (p160).
Les hommes d’ici disent que les
filles du pays sont des filles faciles. Ils disent qu’elles s’attirent des ennuis dès qu’elles se déplacent pour le travail ou les vacances. Ils disent qu’elles les cherchent. Que c’est bien fait pour elles si ça tourne mal.Ils ne s’imaginent pas que les filles du pays tentent simplement d’échapper aux préjugés et à l’emprise, qu’elles préfèrent s’en aller plutôt que d’avoir affaire à des hommes qui pensent et parlent d’elles comme ça. Plutôt partir, plutôt les ennuis.Au début de notre histoire, Barbie est célibataire.Mieux vaut célibataire que vieille fille, dit-elle. Quelqu’un
lui demande où est la différence puisqu’on est seule dans
les deux cas. Elle répond : « Aucune. » Si ce n’est que les
vieilles filles ont la vulve sèche et que personne n’a envie
d’elles. Alors que les célibataires sont belles et attirantes, et choisissent de rester seules.