Nadia Volf

Si j'étais religieuse, j'écrirais sûrement que Dieu m'a confié la mission de soigner. J'aimerais croire en Dieu, et il m'est arrivé de l'invoquer en constatant mon impuissance face à la maladie, face au cancer en particulier. Mais je ne suis pas Dieu ! ai-je crié tout bas à un homme qui me suppliait de le sauver. J'étais en larmes, c'était un cri de désespoir, de colère. Pendant des mois, j'étais parvenue à le soulager, je lui avais permis de vivre normalement, de rire, d'aimer, de voyager, mais au seuil de la mort je ne pouvais plus rien pour lui. Cette nuit-là, j'aurais tellement voulu être Dieu !
Ce livre, j'ai commencé à l'écrire le 24 octobre 1999, au lendemain de la mort de Sarah, mon amie. Nous avions presque le même âge, nous disions que nous étions soeurs, et je n'ai rien pu faire contre son cancer. Mon impuissance m'était soudain devenue insupportable. Pourquoi le destin avait-il voulu que je sois médecin ? Pourquoi le destin m'avait-il poussée à prendre tant de risques, à relever tant de défis, si c'était pour assister, muette de chagrin, à la mort de Sarah ? Qu'est-ce que j'avais fait, ou plutôt, qu'est-ce que je n'avais pas fait pour mériter ça ?
Abasourdie, je me suis surprise à revenir sur mes pas, à refaire à l'envers tout le chemin de ma vie.
Qu'est-ce que j'espérais de ce retour à Leningrad, sur les lieux glacés de mon enfance ? Je l'ai su très vite. Je voulais retrouver les racines de ma vocation, les racines de ce désir de soigner qui me semble faire partie de moi depuis toujours, au même titre que mes yeux, mes oreilles, ou mon coeur.

" Ils te demanderont comment traverser la vie.
Réponds : Comme on franchit l'abîme, sur un fil tendu, en beauté , avec vigilance et impétuosité. "

Nicolas Roerich, 1924.

La peur est un cercle vicieux, une maladie contractée sur un terrain de peur sera beaucoup plus grave, ce qui va ré-engendrer de la peur.

Les peines de cœur font partie de la vie. Ce sont des expériences qui nous font évoluer. Elles ne sont pas des fatalités, mais un trampoline pour sauter plus haut, trouver un nouveau souffle dans la vie. Chaque période de la vie a ses peines de cœur. Un bébé qui tombe en apprenant à marcher, une adolescente qui pleure à sa première rupture, un adulte qui souffre d'une trahison ou d'un échec professionnel, une personne âgée plongée dans la solitude...
Mais nous ne pouvons pas vivre sans émotions, nous transformer en "coffre-fort" dépourvu des sentiments ! Le plus grand bonheur est de pouvoir ressentir et exprimer des émotions.

L'état de stress chronique est très nocif pour toutes les fonctions de l'organisme, car, petit à petit, il épuise toutes ses défenses. Mais quand l'organisme n'arrive plus à maintenir ses propres ressources, à un moment le bouclier des défenses craque et une brèche se forme inévitablement dans la barrière de résistances d'un organe, généralement le plus vulnérable. C'est le "maillon faible", l'endroit de la moindre résistance, différent chez chaque personne en fonction de ses fragilités, héréditaires ou acquises.

Constatant tous les jours l'efficacité de l'acupuncture, je ne comprenais pas pourquoi elle n'était pas utilisée davantage dans les hôpitaux ni enseignée à la faculté de médecine.
(...)
Comment est-il possible qu'aujourd'hui encore, les médecins puissent ignorer l'efficacité de l'acupuncture, malgré plus de trente mille travaux scientifiques réalisés dans les plus grandes universités du monde et publiés dans les revues scientifiques les plus sérieuses ? Comment se fait-il que, malgré l'efficacité de l'acupuncture, celle-ci soit absente de l'arsenal thérapeutique de tous les médecins et du programme de base des facultés de médecine ? Quand on sait à quel point l'acupuncture peut soulager la souffrance, diminuer la prise de médicaments et leur dosage, améliorer la qualité de vie et renforcer les défenses de l'organisme, comment peut-on pratiquer la médecine sans connaître l'acupuncture ? Toutes ces questions sont restées dans mon cœur et m'ont poussée à agir.

on ne peut pas juger de la situation sur le moment, car ce n'est qu'avec le recul du temps que l'on peut savoir si elle nous aura été favorable ou préjudiciable. En effet, ce qui nous semble sur le moment dramatique peut se révéler à terme très positif, car cette épreuve nous aura permis d'évoluer.

La séquence des douze méridiens d'acupuncture forme comme une guirlande lumineuse, un circuit bioénergétique dans l'organisme. Ce réseau électronique des canaux des méridiens allume le corps entier, telles des myriades de petites ampoules dans les cellules du corps. Invisible à l’œil nu, mais aussi réel que les réseaux lymphatiques, sanguins et nerveux, il active chaque cellule et l'intégralité de l'organisme. Et comme un chef d'orchestre, le rayonnement électromagnétique du cœur donne le ton à tout l'organisme pour unifier les vibrations de chaque cellule, dans un puissant courant énergétique qui instaure les fréquences de bonne santé, de bien-être, d'épanouissement physique, de stabilité émotionnelle, de joie, d'amour, de respect et de gratitude.

L'activation des points d'acupuncture déclenche la libération des substances actives, très particulières, sécrétées dans le système nerveux central. Il s'agit d'opioïdes internes : les endorphines (littéralement "morphine endogène") et les enképhalines, le groupe des neurohormones qui appartiennent à la même famille chimique que la morphine 6. Ces substances, sécrétées dans l'organisme, ont les mêmes propriétés antalgiques que la morphine, mais en plus, elles régularisent le fonctionnement de toutes les autres neurohormones dans le cerveau.

La notion de bonne santé recouvre non seulement l'état physique, la vitalité et l'épanouissement, mais aussi la réalisation de notre potentiel. Les fragilités comme les forces de notre organisme expliquent notre prédisposition à certaines pathologies. Mais l'organisme est un système dynamique, qui fonctionne de manière cinétique et interagit en permanence avec l'environnement. La santé est donc conditionnée par les capacités de défense de l'organisme et son adaptabilité aux changements du monde extérieur et aux circonstances de la vie.