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Citation de Carosand


"Nous passions devant une bordure de rosiers du Bengale, quand soudain il se tut et s'arrêta. Je m'arrêtai aussi, mais il se remit alors à marcher, et je fis de même. Bientôt il s'arrêta de nouveau et me dit avec cette douceur enfantine et un peu triste qu'il conserva toujours dans le ton et dans la voix : "Est-ce que ça vous fâcherait que je reste un peu en arrière ? Je voudrais revoir ces petits rosiers." Je le quittai. Au tournant de l'allée, je regardai derrière moi. Marcel avait rebroussé chemin jusqu'aux rosiers. Ayant fait le tour du château, je le retrouvai à la même place, regardant fixement les roses. Je sentais qu'il m'entendait venir, qu'il me voyait, mais qu'il ne voulait ni parler, ni bouger. Je passai donc sans prononcer un mot. Une minute s'écoula puis j'entendis Marcel qui m'appelait." Lors de ces instants qui se renouvellent souvent au cours des promenades, Marcel fait un intense effort de réflexion, il cherche à se souvenir comment il a perçu les choses la première fois, fleurs, arbres ou objets ; il est attentif à ce qu'il voit, et se laisse absorber par le mystère de la réalité. Il a acquis dès l'enfance cette disposition à "observer avec acuité". Les autres enfants étaient libres de leurs mouvements, lui non : il en profitait alors pour regarder et comprendre.
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