Grand et beau, lumineux et vif, Horus avait grandi dans l’isolement, protégé par sa mère ; mais il était temps que son père soit présent à son côté pour parfaire son éducation et le préparer à son destin de roi. Osiris, qui régnait sur les ténèbres, revint de l’occident pour séjourner de nouveau sur terre auprès de son fils. Le jeune garçon avait grandi avec l’idée de venger son père et sa mère, et plus les années passaient, plus il était déterminé : il serait le vengeur de son père, le soutien de sa mère. Son impatience croissait, il était temps de lui enseigner les arts de l’intelligence et du combat afin qu’il pût un jour vaincre Seth.
A la création du monde par le démiurge avait succédé un âge d'or. La terre était une nourricière généreuse. Des épis de sept coudées poussaient en rangs serrés dans les champs. Nul fléau ne s'abattait sur eux, point de maladie ni de nuées d'insectes. Les ventre de tous étaient remplis et le crocodile n'éprouvait pas le besoin d'emporter des proies dans la vase au fond du fleuve. Les querelles ne divisaient point les hommes. Les plantes n'avaient point d'épines pour déchirer les flancs des hommes et des bêtes. L'harmonie régnait en toutes choses.