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Critiques de Naïri Nahapétian (68)
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Dernier refrain à Ispahan

IRAN 2010-2011



Ispahan deux femmes sont successivement assassinées selon le même modus operandi : étranglées avec leur foulard, un bouquet de tulipes en soie déposé à leur côté comme une signature.

Téhéran, le journaliste franco-iranien Tarek Djamshid, de retour au pays trente ans après la chute du Shah, est convoqué aussitôt arrivé en ville par le Ministère de l'Orientation Islamique (l'ershad) qui lui conseille d'aller fourrer son nez du côté de la capitale des Safavides où un serial killer semble sévir: deux victimes du milieu musical iranien, la première Roxana, une ex-star de la pop iranienne des années 70, la seconde Nadia, une jeune musicienne de 19 ans.



A Ispahan la psychose grandit dans la gente féminine. Mona Shiraza, gynécologue obstétricienne dans un dispensaire de quartier défavorisé, est très émue et troublée. Roxana était une amie d'enfance, Nadia était une patiente. Pour cette militante des droits de l'Homme, ces assassinats sont choquants. De plus, elle est hanté par les paroles d'un refrain d'une des chansons de Roxana: « Dans un royaume où les ignorants sont rois, un homme a volé la voix des femmes. Il a emporté leur chant, semé des tulipes sur leur chemin, et la joie s'en est allée. »



La Brigade criminelle, dirigée par Abas Velami qui ne se sépare jamais de sa profileuse, occupée par un trafic d'opium s'en détourne assez vite attirée par ce nouveau fait divers qui fait la une des journaux et, qui devient de plus en plus mystérieux: une troisième artiste s'est volatilisée, disparue, mais le corps n'a pas été retrouvé et pas de traces de bouquet de tulipes.



Dans un Iran conservateur et répressif dirigé par Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013), les protagonistes de ce Dernier refrain à Ispahan regrettent les années du mollah réformateur Mohammad Khatami (1995-2005) marquées par l'épanouissement de la société civile ainsi que de la vie culturelle. L'occasion pour Naïri Nahapétian de dévoiler la face cachée de la République Islamique: la présence omniprésente des Pasdarans les gardiens de la Révolution, les détournements d'argent, la corruption, les violations des libertés,la drogue ...



Une plongée dans la condition des femmes en Iran, une vision de leur quotidien quelque soit leur âge, leur origine sociale ou leur diversité culturelle. Une intrigue qui nous mène hors des sentiers battus: découverte du milieu artistique underground avec ses excès (sexe, drogue), visite de services sociaux et, pour toile de fonds les nombreuses étendues de la corruption: détournement du Zayandeh Rud (« celui qui donne la vie ») au profit des « apparatchiks » du régime afin d'irriguer leur propriété, trafic de stupéfiants, tortures dans la prison d'Evin...



J'ai beaucoup apprécié la délicatesse avec laquelle Naïri Nahapétian brosse sa galerie de portraits féminins, en douceur avec tendresse et sensualité. Dans Dernier refrain à Ispahan, Mona est le porte voix de toutes les femmes, leur étendard, elle sera de la partie pour élucider cette affaire.

J'ai aussi aimé me promener dans Ispahan, dans les quartiers des communautés minoritaires, à Djolfa avec les Arméniens mais aussi dans le vieux quartier juif. Un réel plaisir de déambuler dans un Iran qui peut être tolérant.



 Dans un royaume où les ignorants sont rois, un homme a volé la voix des flots. Il a emporté leur eau, semé des tulipes dans leur lit, et la joie s'en est allée...



Une lecture agréable, plaisante, à l'image de son auteur, rencontrée au Festival Toulouse Polars du Sud . On y ressent l'attachement pour son pays d'origine qu'elle a quitté à l'âge de 9 ans.

Une nouvelle voix qui nous permet d' en écouter beaucoup d' autres.

Un polar au parfum oriental.



Quant à moi, je n'ai plus qu'à prendre la direction de Téhéran pour rejoindre le reporter Tarek Djamshid pour sa première affaire Qui a tué l'ayatollah Kanuni?

Un autre polar au pays des mollahs.



A savoir qu'une chronologie succincte agrémentée d'un lexique des termes arménien et persan accompagnent le lecteur pour mieux situer le contexte dans lequel évoluent les protagonistes.
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Dernier refrain à Ispahan

A Téhéran, être convoqué à l'Ershad, le ministère de l'Orientation islamique, n'est jamais bon signe. Surtout si l'on est un journaliste français venu enquêter officieusement sur la réélection très contestée de Mahmoud Ahmadinejad. Pourtant, à sa grande surprise, Narek Djamshid est missionné à Ispahan pour couvrir un odieux fait divers. Dans l'ancienne capitale des Safavides, un tueur en série étrangle des chanteuses avec leur foulard et dépose sur les lieux du crime un bouquet de tulipes séchées. Deux femmes sont déjà mortes. La très célèbre Roxana, qui chantait autrefois pour le Shah, et Nadia, une jeune étudiante.

Narek se rend donc à Ispahan où il fait la connaissance de Mona, une gynécologue obstétricienne, particulièrement touchée par les meurtres. Elle était une amie d'enfance de Roxana et avait reçu Nadia en consultation. Ainsi que de la sulfureuse Shadi, une chanteuse toxicomane qui ne le laisse pas insensible. Quand elle est enlevée, tout le monde craint pour sa vie. Mais qui est donc cet homme qui traque les chanteuses ? Un Afghan comme les Iraniens aimeraient le croire ou un intégriste qui veut les punir d'avoir donner de la voix quand le chant est interdit aux femmes par la loi islamiste ?



Retour en Iran pour le journaliste français d'origine iranienne Narek Djamshid. Cette fois, il enquête à Téhéran, ou plutôt il se laisse ballotter par les événements, surtout préoccupé par la belle Shadi.

Encore une fois, l'enquête n'est ici qu'un prétexte pour évoquer les vicissitudes de la vie en Iran. Entre corruption et trafic de drogue, les mollahs sont plus prompts à édicter lois liberticides et interdits en tout genre qu'à les appliquer personnellement.

Dans cet opus, on rencontre aussi des femmes en lutte. Par le chant comme Shadi, par des actions sociales comme Mona qui aident les toxicomanes ou les femmes désireuses d'avorter, elles se battent quotidiennement contre les diktats des gardiens de la révolution.

Une incursion intéressante dans la société iranienne qui vaut plus pour le voyage au pays des mollahs que pour l'enquête policière.

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Qui a tué l'ayatollah Kanuni ?

Réfugié en France avec son père peu après la révolution islamique alors qu'il n'avait que 4 ans, Narek Djamshid, revient en Iran dans l'espoir d'écrire un papier sur les élections présidentielles qui doivent y avoir lieu et peut-être y retrouver le souvenir de sa mère décédée avant leur fuite. Il y rencontre Leila Tabihi, une féministe intégriste, fille d'un des pères de la révolution et amie de ses parents, et l'accompagne par hasard au tribunal où elle doit rencontrer l'ayatollah Kanuni, un juge répressif que certains qualifient de ''bourreau de Téhéran''. Malheureusement, ils trouvent le religieux assassiné dans son bureau. Arrêtés, ils sont rapidement libérés mais Narek se voit confisquer ses passeports. Coincé en Iran, il en profite pour découvrir Téhéran, se renseigner su sa mère tandis que Leila enquête discrètement sur le meurtre de Kanuni qu'en haut lieu on semble vouloir étouffer, aidé de son fidèle ami Mirza Mozaffar, un laïc, leader de l'opposition au pouvoir en place.



Le suspense n'est certes pas haletant mais quelle source d'informations sur la société iranienne et le régime des mollahs ! On peut en mesurer toutes les contradictions, les hypocrisies, la corruption et la violence. La vie des iraniens est régie par la loi islamique et même si certains sont habiles à la contourner, on peut se faire arrêter pour un mot de trop, un foulard mal noué ou une tenue jugée trop occidentale. Et ils sont nombreux à exercer l'autorité, entre la police, les martyrs de la révolution, les gardiens de cette même révolution et autres fractions para-militaires. L'auteure en profite aussi pour revenir aux origines de la révolution de 1979, évoquant les camps en présence, les dissensions malgré l'ennemi commun, la pression des religieux, les trahisons et la prise de pouvoir des mollahs. Si au début, il s'agissait de chasser le shah et ses amis pour une société plus juste et de lutter contre l'impérialisme américain, au final, les iraniens se trouvent enfermé dans un pays isolé par la communauté internationale et ils sont nombreux à rêver d'exil, d'Amérique malgré l'amour de la patrie.

Roman sociologique plus que roman noir écrit par une auteure qui sait de quoi elle parle puisqu'elle a quelques points communs avec Narek. A découvrir pour la ballade en Iran.
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Quitter Téhéran



"Petite, je me souviens m'être fait la remarque que les hommes, eux, n'étaient pas aussi soucieux de leur apparence. Exempts de cette inquiétude constante qui taraude les femmes, ils peuvent exceller dans les domaines qu'ils investissent alors que nous sommes constamment inquiètes du regard qu'on porte sur nous."



Naïri Nahapétian quitte définitivement l'Iran en 1979 lors de la révolution islamique. À seulement 9 ans, elle est séparée pour toujours de sa famille, ses amis, sa communauté très soudée, ses repères. Dans quitter Téhéran, témoignage puissant qui vient de sortir dans la collection Bayard Récits, elle raconte cet exil de cet enfant qui fuit la révolution islamique d’Iran, seule avec sa mère.



Pourquoi son père n'a t elle jamais pu les réjoindre ? Naïri Nahapétian, autrice reconnue de romans policiers, se lance dans une enquête pour comprendre ce qui l’a privée de son père.



Dans cette autobiographie qui se lit comme un polar, Naïri Nahapétian nous livre une véritable enquête sur les causes de sa séparation avec son père,et nous raconte aussi son pays, sa culture, la société iranienne, son enfance, son adolescence, sa vie de maman et son métier de journaliste.



Un texte sensible et personnel, de la solitude à Paris aux premières violences subies par une jeune femme, en passant par les réunions de familles chaleureuses à Téhéran, qui émeut le lecteur.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un agent nommé Parviz

Un roman d’espionnage qui se lit vite. L’organisation des chapitres est intéressante et relève bien l’histoire -assez simple- mais la structure choisie rend agréable la lecture. Il reste des questions en suspens mais c’est agréable de ne pas avoir toutes les réponses, et pour cause, c’est un truc secret… une centrale nucléaire iranienne pourrait tomber en panne, des gens pourraient être retournés par les puissances occidentales, voire des agents de la DGSE seraient trompés par ceux de la CIA… et dans tout ceci, Parviz, homme ténébreux, reste le plus vivant parmi les morts. La plume est fluide, quelques coquilles ont brouillé parfois ma lecture mais les extraits d’Avicenne étaient d’une remarquable délicatesse.
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Dernier refrain à Ispahan

Dans un royaume où les ignorants sont rois,

un homme a volé la voix des femmes.





Que ce soit à Ispahan, à Téhéran ou ailleurs dans la République islamique d'Iran, les hommes de la révolution disent que les bébés filles pleurent plus que les garçons. Les petites filles peuvent en effet se lamenter sur les entraves de leur destinée.



À l'école, on contrôlera qu'elles ne se maquillent pas, même les ongles, et il leur sera interdit de s'épiler avant le mariage. Elles ne s'afficheront pas en rue main dans la main avec un amoureux et ils monteront séparément dans l'autobus. Il leur sera interdit de chanter seules devant une assemblée: dans un chœur, les autres voix protégeront mieux leur pudeur. Le mariage verra leur mari disposer de leur fortune même s'il est polygame, ce que la loi n'interdit pas encore. En cas de divorce, la garde des enfants reviendra automatiquement au père. Mais attention, certains mariages pourraient ne durer que quelques heures, le temps d'un prostitution légale. Il serait aussi préférable de subir une mutation transsexuelle plutôt que d'afficher son homosexualité. Et qu'un chrétien tente de séduire une musulmane, il est passible de peines de justice.(1)



Le militantisme actif des iraniennes traduit leur situation dévalorisante. Le récit de Naïri Nahapétian n'est, à mon sens, ni un thriller ni un roman policier mémorable, mais un excellent prétexte pour dénoncer cette situation. Enfant, elle a quitté l'Iran pour la France où elle est aujourd'hui journaliste. Son style dépouillé et déterminé convient à ce genre de polar documentaire qui réussit à dévoiler des visages de ce pays. Je ne m'attarde pas sur les détails de l'intrigue somme toute assez convenus. Des femmes qui ont décidé de chanter seules publiquement sont enlevées et assassinées. Trafic, corruption et abus du pouvoir oppressant sont des ingrédients inévitables.



En fin de livre, quatre pages de vocabulaire persan et un aperçu des grandes dates historiques en Iran depuis 1977: concis et pratique, une bonne note pour les éditions Liana Levi.



Soyons positifs: l'accès massif des femmes à l’éducation, leur part de plus en plus active dans la cohésion sociale de la république (11 % de la population active), l’importance de leur rôle dans le développement du pays, laissent penser que leur émancipation n’est qu’une question de temps.



Le Zayandeh Rud, "celui qui donne la vie", le fleuve qui traverse Ispahan, aurait été détourné et asséché par les hommes de la révolution islamique. Que celles qui donnent la vie à Ispahan fredonnent à nouveau le long de ses flots.(2)



(1) Ces atteintes aux droits des femmes dans ce pays sont toutes soulignées dans la fiction de Naïri Nahapétian. Afin de compléter ces informations, je vous invite à consulter le condensé de l'histoire des femmes en Iran sur wikipédia.

(2) Selon France 24, le fleuve coule normalement à Ispahan depuis fin 2011.


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Quitter Téhéran

C'est le premier ouvrage que je lis de l'autrice. Ce récit est un témoignage très personnel sur son vécu et celui de tant d'autres personnes à cette époque et encore aujourd'hui.



Les chapitres sont extrêmement courts ce qui donne un rythme régulier, mais j'aurai aimé plus de détails. Il y a deux parties : la première avant son retour en 1994 à Téhéran, et inéluctablement la suite. J'ai adoré découvrir la ville de son enfance sous ses yeux d'adulte.



Tout au long du livre, nous en apprenons plus sur sa culture iranienne (surtout sur la minorité chrétienne Arménienne de Téhéran), son intégration en France de 9 ans jusqu'à maintenant... Sans oublier les cours, la maternité, ses recherches, ses souvenirs via des images/odeurs etc.



Nous avons beaucoup de moments concernant sa mère (je pense qu'il y a dû y avoir des instants difficiles entre elles vu son tempérament). Son père n'est pas venu et avait interdiction de venir en France les rejoindre. Elle va comprendre les raisons bien après.



Naïri cherche des années plus tard grâce à une psychothérapie les raisons de son mal-être, alors que tout semble aller pour le mieux dans sa vie en France. Elle nous emmène au sein de confidences pour mieux comprendre son passé et pouvoir avancer dans les années futures.
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Dernier refrain à Ispahan

Belle découverte avec cette auteure iranienne, roman qui dépasse parfois la fiction.

Le chant est aussi un moyen d’expression que le serial-killer condamne par ses crimes en déposant des tulipes représentant la révolution islamique. Par le biais de ce policier, l’auteur nous laisse un message sur la liberté d’expression bafouée et réprimée dans son pays.

Naïra Nahapétian nous dénonce les conditions des femmes iraniennes dont l’application de la charia régentée par des islamistes radicaux.

Peut-être, me diriez-vous que le scénario est en somme très classique.

Et effectivement, il l’est mais là où je le trouve intéressant : l’auteur nous propose un lexique ainsi qu’une brève chronologie de son pays.

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Un agent nommé Parviz

Court, rythmé, mystérieux, voici un bon roman d’espionnage concernant le régime de Téhéran et ses efforts pour développer une bombe atomique. Des citations d’Avicenne* aux centrifugeuses qu’il s’agit de saboter, de la délicatesse courtoise à la brutalité impitoyable des tortionnaires, voilà un voyage en Iran qui promène son lecteur entre l’envie et la répulsion. On n’est pas tout à fait certain d’avoir tout compris de cette tortueuse intrigue (une suite en préparation ?) si ce n’est l’essentiel que John Le Carré mettait, il y a 55 ans, dans la bouche du héros de L’Espion Qui Venait du Froid à propos des espions : « Ils ont besoin (d’eux) pour assurer la sécurité des gens ordinaires, des minables comme toi et moi ».

Il est certain que sur le dossier iranien, on ne nous dit pas tout et ce livre a le mérite d’évoquer certains aspects de ce délicat dossier. La lecture est aussi rapide que plaisante et en quelques touches bienvenues comme la réception pour le nouvel an iranien qui coïncide avec le début du printemps, l’auteur rend hommage à cette vieille et raffinée civilisation qui mériterait mieux que le joug d’une théocratie dictatoriale.

*Avicenne né en 980 près de Boukhara, en Ouzbékistan et mort en 1037 en Iran, est un philosophe et médecin persan.

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Dernier refrain à Ispahan

Lu dans le cadre du comité de lecture de la Médiathèque de Bandol, je ne peux que recommander l'acquisition de ce thriller palpitant, qui, originalité, se situe en Iran "pays sous embargo international" donc en profite pour dénoncer les nombreuses censures édictées par la République islamiste (pas toujours connues du grand public).

Roxana "l'une des plus belles voix d'Orient" après s'être exilée aux Etats-Unis suite à la révolution, est revenue sur Ispahan pour préparer un "concert clandestin". Dans cette ville conservatrice,où il "est interdit aux femmes de chanter en public" (car le son de leur voix peut "éveiller la sexualité masculine") elle se fait assassiner.

Le meurtrier est sans doute un sérial killer car il établit un étrange rituel basé sur un refrain et que, de plus, un autre meurtre se produit.

Outre l'analyse psychologique très fouillée des personnages d'où émergent Narek, le journaliste ressortissant français, chargé de l'enquête par son magazine; Mona la sage-femme (ex amie de Roxana) qui reçoit des opposants dans son dispensaire, David le pianiste; Darya, fille de Roxanna qui cache ses pensées sous son tchador; Shadi "la musicienne underground" séductrice aux pupilles dilatées; Vladimir son amant trafiquant d'alcool; le général Ghomi, dur de dur; ce roman policier dépayse et nous entraine dans des milieux différents (drogue,musique,mileu policier répressif...) qui sont souvent ceux des passe-droits. A noter aussi l'angoisse qui monte crescendo avec meurtres,allusions aux viols et tortures en prison,enlèvement...qui maintiennent l'intérêt du lecteur.

Après lecture, on se dit qu'il est bon de vivre en France où l'on peut chanter,utiliser un portable,écrire des SMS,s'habiller à son gout,s'épiler,se maquiller,où il n'existe pas de ségrégation sexuelle....! Ce thriller serait-il engagé?

Naïri Nahapétian, dont le premier roman Qui a tué l'ayatollah Kanuni? a été salué par les médias (Le Monde, le Point,Le Parisien..) et publié en plusieurs langues, effectue des "reportages pour des périodiques français"; Dernier refrain à Ispahan est assurément un nouveau best-seller.

Bravo!
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Dernier refrain à Ispahan

Deux chanteuses disparaissent à Ispahan. C’est qu’au pays des Mollahs, on ne plaisante pas avec la morale religieuse… du moins en apparence, car à y regarder de plus près, l’hypocrisie règne.

Si l’intrigue policière ne présente pas d’intérêt particulier, et se révèle assez poussive, elle n’en présente pas moins le mérite de montrer les dessous d’un pouvoir iranien incapable de canaliser une soif de liberté de ses habitants, et surtout de ses habitantes .Cette société asservie depuis plus de trente ans use de mille et une astuce pour contourner des lois imbéciles, discriminatoires, contraires aux règles élémentaires d’humanité ; des lois qui sont remises en questions jusqu’au cœur même du pouvoir et de la haute administration. Tout un pan de la jeunesse s’adonne aux vices de l’occident dénoncés, et sévèrement réprimandés par des mollahs complices et corrompus.

Les iraniens sont à bout de souffle ; les dernières révoltes de 2009 en sont la preuve.

Naïri Nahapétian, sait de quoi elle parle. Ella a choisi le registre «plus léger » du polar pour s’exprimer, et dénoncer plus librement une situation dont on espère bientôt la fin. Les dictatures, quelles qu’elles soient finissent pas tomber ; mais chacune à son rythme, et à sa manière….








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Peur sur la cité

J'ai refermé ce livre en étant un peu dubitative, je me suis demandé où l'autrice voulait en venir. Nous sommes dans un roman de littérature jeunesse, nous sommes dans un roman policier, nous sommes dans un roman teinté de fantastique. C'est sans doute cette dernière orientation littéraire que j'ai préféré, avec cette ombre qui plane sur la ville, ses fresques qui semblent prendre vie, et j'aurai vraiment aimé que cette partie soit développée jusqu'au bout - parce que l'explication donnée est nettement plus prosaïque, et donc, à mes yeux, un peu décevante.

L'action prend place dans une cité, la cité des oiseaux et là, comme souvent, quand un problème survient, c'est la faute des jeunes du quartier. C'est ce que dit la police - c'est ce que l'on disait déjà dans les chansons de Starmania, dans les années 70 (pour ceux qui se souviennent de Quand on arrive en ville). Aussi la police ne fait pas de gros efforts pour chercher d'autres coupables, elle veut seulement "donner des leçons" et regrette que certains adultes ne se montrent pas plus "fermes" avec ces jeunes. Les policiers ne sont pas les seuls à veiller sur la cité, puisque des vigiles le font aussi. Je le dis, je le répète, j'ai été déçue par le dénouement, j'ai été déçue par certains clichés aussi, j'ai trouvé le roman trop bref. C'est vraiment dommage parce que certaines pages sont vraiment du plus bel effet. Peut-être les jeunes lecteurs l'apprécieront-ils plus que moi.
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Dernier refrain à Ispahan

Livre découvert au salon du livre de Bron grâce à la librairie Lucioles.

Nous sommes 2009 en Iran , le président Ahmadinejad vient d'être réélu pour un deuxième mandat. Rélection entachée d'irrégularités par son opposant Moussavi et par les étudiants,

Dans ce contexte,une chanteuse Roxanna est assassinée à Ispahan. A côté de son corps des tulipes artificielles rouges.

Cette chanteuse Roxanna avait connu son heure de gloire dans les années 1970/1980 du temps du Shah d'Iran.

L'enquête policière autour de la mort de Roxanna nous permet d'entrer dans la réalité de l'Iran et du statut des femmes.

Sous le vernis d'un polar assez convenu, la description de la révolution islamique nous permet de mieux appréhender la vie quotidienne des Iraniens et le niveau de dictature et de corruption existant en Iran dans les années 2010

Faire taire les femmes qui chantent pour nier le désir, la liberté de paroles et la beauté.











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Qui a tué l'ayatollah Kanuni ?



Qui a tué l'ayatollah Kanuni ? a été écrit par une journaliste française dont la famille a fui l'Iran après la révolution islamique. Autant vous dire que lorsqu'elle écrit le récit du voyage au pays de Narek, un jeune Français d'origine iranienne, de mère arménienne et de père persan, elle sait de quoi elle parle.

Narek, justement, par qui le lecteur entre dans le roman: Il pensait venir à Téhéran pour trouver un sujet de reportage, et aussi, peut-être, le souvenir de sa mère, morte quand il avait quatre ans, juste avant que son père l'emmène en France. Là bas, il aura la malchance de se trouver sur les lieux d'un crime, le meurtre d'un ayatollah, et c'est ainsi que ce roman débute....



Pour prévenir les amateurs de polars purs et durs, l'enquête ici est plus prétexte qu'autre chose. Oui, toute une série de protagonistes vont graviter autour du jeune homme et tenter de comprendre la vérité, mais le plus important dans ce roman,c 'est la description de la Téhéran actuelle et de la société iranienne, un méli-mélo de contradictions, de haines entre factions, datant parfois de la révolution ou même d'avant, de désir d'ailleurs, d'exil aux USA, et d'amour profond du pays, de danger aussi, avec la possibilité jamais lointaine de voir débarquer les Bassidji ou autres branches des Gardiens de la Révolution et de se retrouver au trou pour la nuit pour une paire de santiags! Un pays très étrange où une femme peut occuper un poste important dans un laboratoire pharmaceutique...et avoir besoin de la permission écrite de son mari pour passer une nuit dans un hôtel en déplacement professionnel. Un pays très étrange que le lecteur est invité à découvrir peu à peu et dont les habitants croisés tour à tour fascinent et/ou révulsent.



Si j'avoue une certaine nécessité d'un temps d'adaptation aux noms propres persans , j'ai lu ce roman avec plaisir, quoique pas du tout dans l'état d'esprit que j'ai d'habitude en dévorant un polar: Qui a tué l'ayatollah Kanuni? est définitivement plus un roman sur l'Iran actuelle,sur sa société, qui se trouve se doubler d'un roman policier dont l'enquête aurait mérité d'être un peu plus corsée.



Cela reste un livre très intéressant, qui donne au lecteur l'envie d'apprendre un jour que son auteur a continué dans cette voie et de retourner voir l'Iran par sa plume!



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Dernier refrain à Ispahan

Amateurs de thrillers à la mode de Chattam, passez votre chemin, Naïri Nahapétian n'écrit pas pour remplir son compte en banque en exploitant votre fascination pour les psychopathes dépeceurs de cadavres, tortionnaires sataniques et autres collectionneurs d'organes féminins.



Avec ce polar elle nous parle de son pays natal et, si le procédé n'est pas nouveau, il s'avère efficace.

L'intrigue n'a rien d'extraordinaire mais elle guide parfaitement le lecteur de Téhéran à Ispahan à la découverte de cet Iran contemporain peu connu et souvent fantasmé.



L'auteure nous dévoile un peu du quotidien des Iraniens mais focalise son propos sur le népotisme quasi maffieux de l'appareil d'état, l'instrumentalisation de l'Islam et "l'apartheid" qui régit les rapports homme/femme hors et dans l'espace public.

Sur la condition féminine, Naïri Nahapétian confirme le tableau dépeint par Chahdortt Djavann dans l'accablant "Les putes voilées n'iront jamais au Paradis !".



On pourra regretter quelques maladresses et simplicités dans la construction dramatique de l'intrigue mais la pertinence du témoignage n'en est pas altérée.



A lire
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Un agent nommé Parviz

Si le livre de Naïri Nahapétian compte un assez grand nombre de personnages, celui de Parviz est de loin le plus captivant, mystérieux, mythomane et agent secret on ne sait trop pour le compte de qui. Le roman d'espionnage est relativement bref, pas suffisamment dense malgré son sujet, le nucléaire iranien, pour passionner. L'intrigue est assez embrouillée et comporte peu d'à-côtés, partagée entre Paris et Téhéran. Son style est parfois un peu plat, tendu vers l'efficacité et le suspense mais sans prendre le temps de respirer ni de créer une attention particulière à ses protagonistes, si ce n'est au fameux Parviz.
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Dernier refrain à Ispahan

L’auteure nous emmène en Iran. 2009. Roxana, une jeune chanteuse, est retrouvée morte dans le théâtre où elle répétait. Près d’elle, une tulipe rouge. Mona, sage-femme, veut comprendre les raisons de la mort de son amie. D’autant qu’une jeune femme, elle aussi chanteuse, vient lui demander son aide. Narek, journaliste né à Téhéran, est chargé de couvrir l’affaire. Qui veut ainsi réduire les femmes au silence ?

Un roman policier de lecture agréable qui présente surtout l’intérêt de nous plonger dans la société contemporaine iranienne à travers la condition féminine.

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Un agent nommé Parviz

Toutes les agences de renseignement sont sur les dents. En Iran, les recherches, la création d'infrastructures pour permettre à cette république islamique de se doter du nucléaire, inquiètent l'occident. Le régime affirme qu'il veut se doter de cette technologie à des fins civiles mais personne n'est dupe. La république des mollahs veut se doter de l'arme atomique et faire changer le rapport de forces dans cette région. Il faut à tout prix éviter que la bombe atomique se retrouve entre les mains d'islamistes. Alors quand un ingénieur iranien travaillant dans ce secteur est en voyage en France, l'occasion est trop belle. Tout va être fait pour le "retourner" et transformer son voyage en passage à l'ouest.





L'homme chargé du retournement de l'ingénieur se nomme Parviz. C'est un personnage insaisissable, sensé être mort, exécuté par le régime de Khomeini en 1979. A l'époque, Parviz travaillait pour la CIA. Étudiant, opposant au régime du Shah, il avait pourtant aidé l'ayatollah à prendre le pouvoir avec le soutient de l'agence américaine. Dans la scène d'ouverture, nous voyons ce personnage trouble expliquer à l'épouse de l'ingénieur que son mari a décidé de passer à l'Ouest. Ils ne rentreront pas en Iran. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. La DGSE pour qui Parviz travaille à présent en relation avec Florence Nakash, ne parvient plus à le joindre. L'agent semble avoir disparu. Est-il un agent double travaillant toujours pour la CIA ou pire, travaille-t-il pour l'État islamique ? Florence Nakash est chargée d'enquêter et de retrouver son ami.





Si vous cherchez un roman d'espionnage à la James Bond, ce roman n'est pas pour vous. Pas de courses poursuites, pas de femmes fatales prêtes à tout, pas de gadgets invraisemblables. Un agent nommé Parviz est un roman d'espionnage sobre beaucoup plus en rapport avec la réalité. Nous somme plongés dans le monde du renseignement. Un monde trouble, secret. Un monde où les agences de pays amis coopèrent mais sont aussi parfois rivales. Ce court roman portant sur un fait d'actualité mais totalement fictif est passionnant. Les personnages sont complexes, attachants. Un roman porté par un style à la fois sobre et poétique aux saveurs orientales. Un vrai plaisir de lecture. Alors plongez dans ce roman vous ne serez pas déçus.
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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Un agent nommé Parviz

Un agent nommé Parviz est un très court roman de 188 pages. Découpé en 5 parties et 40 chapitres, ce polar se lit sans aucun souci en quelques heures. J'allais dire "se boit comme du petit lait": chapitres brefs, intrigue bien mené, personnages attachants... L'auteur fait tout pour que le lecteur passe un bon moment, ce qui a été mon cas.



C'est un roman d'espionnage avec tout ce que cela sous-entend: secrets et mensonges, infiltrations, tentative de retournement, influence d'Etats (hasard complet, les espions sont américains, russes, français, israéliens...)... dont le thème principal est le nucléaire en Iran. L'auteur prend la peine de préciser au début du roman que c'est une fiction intégrale. Elle fait bien car pour celui qui suit un peu l'actualité, cela sonne tout de même très réel.

Surtout que l'auteur utilise des noms de personnages réels comme l'ancien président iranien Ahmadinejad et cultive le secret autour de la production (ou non) atomique nucléaire iranienne. Le personnage central, Nasser Heydari, est un scientifique.



Ne vous attendez pas à beaucoup d'actions ou de rebondissements, il n'y en a aucun. L'histoire est fluide, jamais confuse et apparaitra peut être monotone pour certains. Cela explique aussi le petit nombre de pages de l'ouvrage: bref et efficace, sans superflu!



J'ai bien aimé le style de l'auteur: les phrases sont assez envoutantes, parfois lyriques et en résumé agréables à lire (et surement à écouter). Cela corrobore l'absence d'ennui malgré le peu d'action. L'auteur sait nous garder concentré.



Quant aux personnages, ils ne vous laisseront pas indifférents. Mention spéciale au fameux agent Parviz (mort et ressuscité au début et à la fin du roman) et à l'agent française de la DGSE Florence (pas si naïve notre française).



En conclusion, je dirai que c'est un petit livre sans prétention, bien écrit et qui permet de passer un agréable moment. C'est donc une réussite!



4/5



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Jadis, Romina Wagner

Découvert grâce à Babelio que je remercie.

Une lecture d'un polar intéressant mais qui ne m'aura pas marqué ! Lu il y a un moment et aucun personnage n'est resté en mémoire ! Malgré tout j'ai passé un agréable moment avec ce livre.
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