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3.5/5 (sur 14 notes)

Nationalité : Liban
Né(e) à : Beyrouth , 1966
Biographie :

Najwa M. Barakat est une romancière, journaliste et réalisatrice libanaise.
Elle est diplômée au Liban en arts dramatiques. À la suite de la Guerre du Liban, elle émigre en 1985 en France, à Paris, où elle suit des études cinématographiques.

Reconnue comme l'un des meilleurs romanciers de sa génération, elle est choisie par le circuit du Goethe-Institut-Moyen-Orient pour représenter son pays dans le cadre du projet MIDAD.

Source : Actes Sud
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Présentation de " Monsieur N", roman paru en septembre 2021

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Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
Il sentait son cœur battre avec une violence inaccoutumée. Qu'as-tu ? se demanda-t-il. C'était sans doute ce parfum. Cette odeur qui l'assaillait soudain. Un parfum ni capiteux ni opulent, ni aussi évidente qu'un arôme d'épice ou qu'une fragrance florale. Un parfum léger, discret, sans fioritures ni ornements. Quelque chose d'indéfinissable, de fugace, qui murmure tout bas, et dont la présence, une fois détectée, peut à jamais perdurer.
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Monsieur N. fronce les sourcils, l’esprit chagriné. Il n’aime que ce qui est juste et précis et déteste tout ce qui est vague et approximatif. L’approximatif est arbitraire, l’arbitraire hasardeux, le hasardeux anarchique et l’anarchique destructeur et meurtrier. Il n’aime que ce qui est franc, comme les crayons noirs lorsqu’il les taille, que leur bout est pointu, leur trait net, sec, évident. Les stylos à encre, il ne les supporte pas : l’encre a un côté tyrannique et cruel.
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Non, monsieur l’homme en blanc, je n’ai pas encore perdu la mémoire ! C’est plutôt ma mémoire qui m’a perdu à cause des somnifères qu’on m’a fait prendre de force, au dire de votre infirmière. Vous vous figurez que je ne connais plus mon nom ou que je ne sais pas ce qui m’est arrivé et me traitez en partant de ce principe sans comprendre que tout le mal réside dans le mortel souvenir que j’ai de chaque détail et dans le refus de mon esprit d’appréhender tout ça en bloc, ce qui fait que je ne saisis plus les événements qu’à travers des éclairs de conscience espacés, des sortes de lueurs fugaces qui me font voir les choses par morceaux, par fragments, avant de les recomposer à nouveau. Je me rappelle très bien qu’on m’a torturé les membres par crucifixion mais je ne saurais dire avec certitude si les coups ont atteint le crâne ou non.
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Lorsque nous naissons et poussons notre premier cri en comprenant que nous venons de poser le pied dans la vallée des larmes, la main du médecin nous jette sur le sein de notre mère pour qu’elle imprime sa paume sur ce petit carré. C’est là que le cœur s’ouvre, que les poumons entrent en action, que les membres s’animent, que l’oxygène pénètre et que la vie coule en nous. Celui dont la mère ne pose pas sa main sur ce carré secret qu’il a sur le dos pour le caresser, le masser et le chatouiller, la vie le prend en charge et lui transmet sa pulsation, de la même manière qu’un système de réanimation prend en charge un malade en lui fournissant le sang et l’oxygène, faisant de lui un simple numéro couvé par la vie, sans identité distinctive ni famille pour lui donner un nom.
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Monsieur N. – tel n’était pas son nom à l’époque – vivait pour ainsi dire davantage sur son balcon que dans son appartement du quatrième étage. Il trouvait là son espace naturel, sur lequel il s’était personnellement octroyé le coin des pots de plantes foisonnantes et où il avait installé une petite table et deux chaises, l’une longue où il se prélassait pour lire, l’autre droite qu’il utilisait à l’heure du café ou quand il s’attablait à ses feuilles pour écrire, à quoi il avait ajouté plus tard ce grand parasol de couleur beige qui conférait à l’endroit une intimité exquise, au point que les occupants de la maison s’étaient faits à l’idée que cette partie du balcon donnant sur sa chambre était sa propriété.  
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C’étaient des troupeaux livrés à l’abandon, sans berger ni patron, dans lesquels je pénétrais sans que personne ne me pose de questions ou prétende me protéger puisque j’étais une victime pour qui le désirait. Ils étaient ici la majorité et à mes yeux les plus dignes de moi. L’expérience confirmait le bien-fondé et la justesse de mon choix puisque je trouvais dans leurs coups une autre signification, une signification nouvelle que je ne connaissais pas chez ceux de ma race, cramponnés à leurs communautés, à leurs factions et à leurs repaires comme des mouches engluées dans la merde.
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Seule une femme d’un certain âge sortie en chemise de nuit jette de l’eau et balaie devant chez elle après avoir arrosé les pots de plantes et de fleurs qui y forment une barrière empêchant les voitures de stationner. Je prends par la droite, du côté opposé à la boutique de Loqmane en marchant à une allure raisonnable de manière à ne pas me faire remarquer puis, arrivé à proximité de chez lui, je marque légèrement le pas pour épier à l’intérieur en faisant mine, pour justifier mon allure ralentie, de remonter mes sacs sur ma poitrine par peur qu’ils ne me tombent des mains.
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Elle lève vers moi deux yeux pleins de reconnaissance sur un visage laid aux traits heurtés. Je lui demande si elle connaît Shaïga qui travaille là. Visiblement étonnée par ma question, elle me répond qu’elle ne se mélange pas aux filles et se contente de faire son travail qui consiste à faire le ménage tous les matins avant d’aller recommencer ailleurs. Elle me demande : “Tu as besoin de quelqu’un pour s’occuper de toi et des affaires de ta maison ?” Je lui dis que non et me lève en la remerciant, prêt à repartir après m’être assuré qu’elle ne peut m’être d’aucune utilité.
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Les espaces tout en longueur n’inspirent pas l’intimité et donnent au contraire un sentiment d’éloignement, comme si, chaque fois qu’on y avance d’un pas, ils reculaient et prenaient leurs distances.
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Najwa Barakat
Non, Sorayya n’avait pas d’odeur, ou peut-être qu’il ne s’est jamais suffisamment approché d’elle pour la sentir. Excepté son parfum, il ne lui connaît ni saveur ni senteur.
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