Nancy Thayer

J'ai toujours estimé qu'une amitié sincère est, au même titre que l'amour, un précieux cadeau des dieux inconstants.

A un moment ou à un autre de sa vie, chaque femme ne se met-elle pas à errer dans sa maison au beau milieu de la nuit, et ne regarde-t-elle pas son mari et ses enfants assoupis en se demandant où est sa place et pourquoi elle a fait ce choix ?

Le plus terrible, dans les couples, est que chacun connaît les peurs et les faiblesses de l'autre, autant que sa force et ses désirs.

Un secret n'est-il qu'un mensonge ?

Il était neuf heures passées, et, dans l'obscurité, l'air avait la douceur et la sensualité de la fourrure d'un chat en train de ronronner.

Certes, nous entretenions, Kate et moi (Lucy est narratrice), une sorte de complicité, moins contre nos maris que face à la condition féminine…Nous nous étions plaintes, réciproquement, des défauts de Max et Chip, et de quelques unes de leurs manies.

Par une matinée douce et calme de juin, la lumière du soleil inonde notre cuisine où nous quatre nageons dans une torpeur riche en hydrates de carbone, après avoir dévoré les triples crêpes au fruits de Max. Je remplis le lave-vaisselle, Margaret met une dernière touche à la salade de riz que nous apportons chez les Cunningham, Max a pris son fils sur ses genoux et lui lit à voix haute les bandes dessinées du Boston Globe, en imitant de manière si outrancière des grognements masculins ou un soprano de femme fatale que Jeremy est quasi hystérique et que même Margaret sourit.