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Critiques de Naomi Novik (819)
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Déracinée

J'ai vraiment beaucoup aimé et je comprends aisément pourquoi Robin Hobb a trouvé ce tome enchanteur. Je n'avais pourtant pas l'idée, en commençant le roman que Déracinée me plairait autant. Le résumé m'avait intrigué, certes, mais pour moi il faisait plus partie de ces histoires que l'on lit et avec lesquels on passe un bon moment, sans plus. Autant vous dire que je suis contente de m'être trompée.



Déracinée ressemble d'ailleurs assez à l'univers de l'Assassin royale. Ce n'est pas une copie mais on retrouve ce côté fantasy médiéval avec des intrigues autant politiques que magiques, et surtout un héros, enfin plutôt une héroïne, à laquelle on s'attache rapidement. Franchement, je n'aurais pas été surprise de voir Fitz débarquer pour faire une brève apparition. Adorant la série de Robin Hobb, le pari était déjà bien gagné avec Naomi Novik pour moi.



Agnieszka, notre jeune héroïne, se retrouve donc à devoir passer dix années en compagnie du Dragon, le magicien qui veille sur sa contrée. La jeune femme ne pensait pas être choisie et c'est autant le choc pour elle que pour tous ses proches. Pourtant, elle n'a pas le choix. Elle ne sait pas ce qui l'attend, la Dragon est un total mystère et bien évidemment, elle pense au pire. Mais c'est un devoir. Un "faible" tribu pour éviter que le Bois, une entité maléfique, ne s'en prenne à la vallée où la jeune femme a grandi. Nous rentrons très rapidement dans l'histoire et l'auteur parvient dès le départ à nous situer toute la structure de son univers de façon claire et précise. Je ne me suis pas sentie perdue ou manquant d'indices pour comprendre quoi que ce soit. Et c'est assez rare, surtout en fantaisie.



De là, je dirais que nous avons trois grandes parties. La première où nous découvrons Agnieszka et son monde ainsi que sa nouvelle vie dans la tour du Dragon. Vient ensuite son apprentissage et pour finir la partie la plus épique. Il y a quelques longueurs certes, mais il m'a été difficile de lâcher le roman. Le côté relationnel notamment entre Sarkan et Agnieszka mais aussi Kasia m'a énormément plu. Ce n'est pas une histoire épique où l'on se consacre à la partie "bataille" du bien contre le mal. La psychologie est bien présente et je dirais même qu'elle est en fait de compte la partie centrale de l'univers. L'auteur cherche à nous faire comprendre pourquoi les personnages de son roman agissent de telle ou telle sorte. Tout à un point de départ, même le méchant a une raison d'agir de la sorte, et cerise sur le gâteau, on le comprend. C'est peut-être idiot mais je fais partie des personnes qui aiment savoir pourquoi l'ennemi du héros est devenu ce qu'il est. C'est primordial pour moi.



Le Bois est le fils conducteur de tout. Cette entité envahit inexorablement le monde provoquant la folie et la destruction. On dit plusieurs fois dans le roman qu'il amène une pourriture. Je ne sais pas si c'est ce que cherchait l'auteur ou pas, mais j'ai trouvé que c'était une métaphore très intelligente par rapport à notre monde. Une graine plantée en chacun de nous et qui peut tout faire basculer. Une lutte de tous les jours pour ne pas sombrer et continuer à se battre pour vivre face aux horreurs. A côté de cela, on découvre aussi une société où les petites gens sont proches de nous, et où le haut pouvoir est corrompu et se laisse aller à des jeux mesquins et vils. Nous avons beau être dans un monde de fantaisie et à une époque très lointaine, il n'en reste pas moins que je ne me suis pas sentie dépaysée. Il est tellement facile de se glisser dans cet univers. Et encore une fois, j'ai trouvé que le tout était traité de façon intelligente et humaine.



Côté personnages. Agnieszka bien entendu est un personnage que j'ai beaucoup apprécié et cela dès le départ. Elle n'a rien de l'héroïne parfaite, bien au contraire. Elle n'arrive jamais a resté immaculé, préférant gambader et suivre son coeur. Elle apprend beaucoup sur elle-même notamment. Douce et sensible, je n'ai pas été gênée par son entêtement et par son désir de sauver les autres. Dans certaines histoires, ces traits de caractère peuvent m'irriter mais pas ici. Le Dragon est un personnage que j'ai aussi adoré. Son côté bourru et imbuvable était juste parfait. Un opposé total à Agnieszka. Leur relation est d'ailleurs d'autant plus plaisante à suivre, même si je regrette que ce soit le magicien qui en apprenne beaucoup plus. Kasia, la meilleure amie d'Agnieszka, a été une très agréable surprise. Je ne pensais pas qu'elle irait dans cette direction et j'en ai été ravie. Je n'en dis pas trop pour ne pas spoiler mais une excellente idée de la part de l'auteur. Il y a bien d'autres personnages mais ce sont vraiment les trois qui m'ont le plus marqués, les autres servant plus à l'intrigue en fin de compte.



La fin est aussi une réussite pour moi. Elle apporte une conclusion que j'ai beaucoup apprécié et qui nous apporte énormément de réponse. Les décisions d'Agnieszka, tout comme ses choix vis à vis du Bois étaient juste parfaits. J'ai d'autant plus approuvé que Naomi Novik prend le temps de nous narrer l'après bataille. J'ai eu un peu peur à la toute fin, car une histoire n'avait pas trouvé de conclusion satisfaisante, mais au final, l'auteur ne m'a pas laissé tomber !



Un roman qui mérite ses prix, avec une héroïne forte qui a des convictions pour lesquelles elle n'a pas peur de se battre. De la magie, une dose de romance, de la psychologie et de l'aventure. Un one-shot réussi.
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Déracinée

Je découvre Naomi Novik grâce à Babélio et ses lecteurs, une rencontre intéressante.

Les ingrédients de départ sont plutôt classique avec un bois maléfique, une apprentie sorcière maladroite et manquant singulièrement de grâce et d'élégance et un sorcier sévère et austère bien que finalement pas tant que ça.

Le récit hésite entre conte et dark fantasy, passant de l'un à l'autre et fusionnant parfois, j'ai trouvé l'ensemble plutôt cohérent et efficace, le scénario tient la route malgré quelques imprécisions et les personnages principaux sont bien dessinés.

Cela dit j'ai eu un peu de mal essentiellement en raison d'un rythme que j'ai trouvé manquant de liant et de fluidité, je ne sais pas si cela tient à la traduction mais les passages d'un événement à l'autre sont assez souvent laborieux ou bien au contraire arrivent sans préavis, sans "liant".

Beaucoup de personnages secondaires arrivent et repartent sans réelle "présentation", dommage car le scénario est plutôt intéressant malgré quelques longueurs et répétitions.

En fait ma réserve est que si certaines histoires vont crescendo, cette histoire m'a fait l'effet inverse, après un début prometteur j'ai eu une impression de lenteur et d'à-peu-près, comme si l'auteur peinait à conclure une histoire qui s'étire, ajoutant même quelques chapitres pas franchement utiles.

Mon ressenti est que ce n'est pas si mal, ça se lit bien, mais ça aurait pu être franchement très bien avec un petit "je ne sais quoi" en plus.
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Éducation meurtrière

Déracinée avait été un coup de coeur. La fileuse d'argent, un excellent moment de lecture. Il était donc inconcevable, pour moi, de passer à côté d'Éducation meurtrière. D'autant plus que l'auteur partait sur un concept plutôt original : une histoire sombre avec une école qui cherche plus à vous tuer qu'à vous préparer à la vie adulte, le tout saupoudré de magie. Sur le papier (sans jeux de mots), c'était plus que tenant, et franchement, malgré ma note, je pense que je vais poursuivre la saga parce que j'ai vraiment apprécié certains éléments. Mais, parce que oui, vous vous en doutez, il y a un mais, trop de points négatifs qui ont fini par éclipser le reste.



Le projet était ambitieux. Je ne sais pas si cela explique mon ressenti, mais j'ai l'impression que Naomi Novik s'est lancée dans une histoire où elle voulait nous exposer toutes ses spécificités dans les moindres détails sans pour autant nous fournir les bases essentielles. Pour être honnête, j'ai commencé à lire le roman de façon assidue jusqu'au chapitre quatre. Je n'étais pas très emballée à ce niveau-là de ma lecture, et j'ai vite fini par ne lire que les passages que je trouvais intéressants lorsque j'ai repris. Et je ne pense pas avoir manqué beaucoup de choses. Pour moi, les trois-quarts du roman sont superflus. C'est rude, j'entends bien, et je vais étayer mon propos comme d'habitude. Gardez bien en tête que j'ai beaucoup aimé les one-shots de l'auteur, et que clairement ne pas avoir apprécié le premier tome d'Education meurtrière me chagrine énormément.



Pendant une grande partie du roman, j'avais l'impression d'écouter Einstein m'expliquer sa théorie de la relativité, alors que moi, je voulais simplement savoir où été la prise pour brancher le gaufrier. J'ai été larguée pendant un bon moment. Nous sommes directement plongés dans le monde de Galadriel, alias El, et de la Scholomance. En mode Dorothée et le pays d’Oz. Naomi Novik essaye de nous expliquer le concept de l'école et du monde dans lequel nous venons d'atterrir, mais de façon assez rapide et succincte. Je n'ai aucun doute sur le fait que pour l'auteur tout est limpide. Pour ma part, je n'ai toujours pas compris le concept de Mala, ni des affinités, de recharge de pouvoirs, de la notion d'équilibre, des salles qui bougent, de ce que l'école autorise ou pas, du concept même de sorcier... Et c'est pourtant la base de tout. De ce que j'ai retenu, j'en viens même à me demander quel est l'intérêt d'être un sorcier dans ce monde violent et tordu. A côté de cela par contre, nous avons droit à de longues explications sur des sujets, certes liés à l'univers, mais qui clairement ne nous apportent rien. Les longs souvenirs de El, ou bien les passages parlant de sa mère, les descriptions de plusieurs pages de personnages que l'on ne verra que trente secondes, l'explication de la genèse d'une créature allant même jusqu'à dire que Maman Higgins voudrait lancer une association de protection pour ces créatures tueuses (et en plein milieu du combat final !!!) : non ! Nous sommes engloutis sous une quantité de données superflues qui ne nous aident pas à nous imprégner ou à comprendre nos jeunes héros. Et cela casse le rythme et perd le lecteur qui essaye de rester focaliser sur l'essentiel.



Et à côté de cela, lorsque je suis arrivée à faire le tri et à me concentrer sur le noyau dur de l'histoire, j'ai enfin pu trouver cette étincelle qui fait que j'ai bien envie de continuer l'aventure. Déjà Galadriel. Je me suis beaucoup reconnue en elle, et c'est plutôt de chouette de rencontrer un personnage comme notre héroïne : en colère, mais essayant d'intériorisé un max (il faut bien garder des règles de bienséances), à la répartie cinglante, mise à la marge, car ne rentrant pas dans les cases, très intelligente mais devant le cacher. Elle n'est clairement pas le genre de personne vers lequel on se tourne spontanément. Comme le dit Aadhya, elle met une sorte de barrière entre elle et les autres, se montre aussi farouche, et pourtant, El veut être acceptée. Elle souhaite créer des liens et ne plus être seule. Il y a beaucoup de failles dans notre jeune sorcière, mais sa situation et sa psychologie font qu'elle mourrait plutôt que de le laisser paraître. Ensuite, nous avons Orion. Un personnage masculin qui peut paraître stéréotypé au premier abord, mais qui est bien plus lorsqu'on apprend à le connaître. Le duo est d'ailleurs tordant au possible. Orion est un peu l'élève le plus populaire qui n'a jamais manqué de rien et qui ne voit même pas à quel point il est privilégié. Et à contrario, il souffre énormément de cela. Alors quand El entre dans son monde, elle qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui le traite d'imbécile et autre variante sans broncher, c'est juste génial. Deux électrons libres qui se percutent pour mon plus grand plaisir et que l'on voit évoluer avec cette fierté grandissante de maman lectrice.



La trame principale est aussi prenante. Franchement, encore une fois, sans le superflu, Éducation meurtrière est un très bon roman (oui, je sais : contradiction bonjour). Mais voir El se frayer un chemin, apprendre à intégrer un groupe, tisser des liens et devenir celle qu'elle rêve d'être avec toute sa badass attitude, et sans peur de froisser les égos des autres, moi je dis oui. On voit aussi se mettre en place tous les bases de la trilogie. Le choix de se battre contre l'ordre établi, le groupe d'amis se former, une révolution se préparer. C'est du déjà vu, mais avec la dose d'originalité de l'auteur et de son monde, cela vaut le coup. Et oui, à travers toute cette jungle d'informations en trop, il y a bien une oasis (il faut que j'arrête avec les métaphores).



Education meurtrière est donc une lecture en demi-teinte. Pas une déception à proprement parlé (même si je m'attendais à vraiment apprécier cette lecture), car comme je l'ai souligné, certains éléments sont vraiment très sympathiques. J'ai envie de lire la suite et pas seulement par curiosité, mais parce que je voudrais savoir ce que vont devenir les personnages après toutes leurs aventures. Je me suis attachée aux héros et de ce que l'auteur a construit avec ce premier tome, je me dis que le deuxième pourrait être pas mal du tout (en espérant que les descriptions à gogo soient moins présentes maintenant que l'univers est posé).

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Déracinée

De la fantasy sylvestre aux airs slaves

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Ah quel bon moment j'ai passé avec ce bon gros pavé de fantasy médiévale.

J'ai peu l'occasion de lire ce genre littéraire car souvent, les sagas sont interminables. C'est pourquoi je me suis attaquée à celui-ci qui est un one-shot. Un début , une fin. Et puis cette couverture illustrée si attractive, aux belles couleurs bleu pastel, d'art naif.

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Se plonger dans un univers si riche, basé sur un conte slave, polonais plus précisément (oui l'auteure en est originaire). Quelle douce euphorie. Je me suis immergée complètement dans ce monde, sans plus penser au réel. L'écriture est si fluide, si agréable.

La magie est ici utilisée d'une manière assez originale, les créatures non-humaines sont peu terrifiantes. C'est pourquoi je conseillerais cette histoire à de jeunes adultes également.

Mais alors la cerise sur le gateau, c'est le thème abordé. L'écologie avec sa plus belle star : l'arbre. Je ne dévoilerais pas plus car j'aimerais vraiment que vous le découvriez par vous-mêmes.

Un schéma narratif standard avec une fin des plus singulières. Le folklore venu d'Europe de l'Est est inconnu pour moi (hormis la Baba Yaga), j'ai trouvé que l'auteure a parfaitement sû mélanger les codes de la fantasy traditionnelle avec le détournement d'un conte de fées. Cela donne un souffle romanesque des plus passionnants et une imagination débordante (pour ma part :))

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A lire en ce moment , Noel s'y prête beaucoup, un thé bien chaud, un plaid bien doudou, une lumière tamisée et ce livre au creux de vos bras.

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Lu dans le cadre du Cold Winter Challenge 2018

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La Fileuse d'argent

C'était prévisible, j'ai adoré! Vivement recommandé par plusieurs personnes, j'ai attendu qu'il sorte en poche pour avoir la couverture, si magnifique, de l'édition J'ai Lu, très proche de Déracinée. Dès cette couverture, on sent qu'on nous invite dans un folklore hivernal et on s'y rend sans trop d'hésitation. Je regrette juste de ne pas avoir attendu un petit peu plus et de l'avoir lu en hiver. C'est une lecture idéale pour cette saison.



Fileuse d'argent s'imprègne d'un univers de conte russe. On retrouve effectivement une contrée très proche de notre Russie médiévale appelée le Lithvas, avec un tsar, ses boïars, ses religions, notamment la relation que peuvent avoir les chrétiens vis-à-vis des communautés juives de l'époque, ses paysages.

La part belle de ce récit est donnée aux femmes qui, sans trop s'en affranchir, essaye cependant de bousculer les idées préconçues sur la condition féminine et de faire leur petit bout de chemin. On a Wanda, qui est peut-être le personnage paradoxalement le plus attachant avec ses frères, sa situation familiales, mais qui est celle des trois que j'ai la moins préférée. Naomi Novik parvient cependant à nous nouer le ventre avec ses déboires. Irina et Myriem se partagent ma préférence. La première est fille de duc mais méprisée car n'apportant en apparence aucune plus-value. Jusqu'à ce que le Destin s'en mêle et lui offre sur un plateau d'argent un rôle inouï. Arrivée tard dans le récit, j'ai vivement apprécié ce personnage tout en droiture et dévouement, consciente de son devoir. Myriem, quant à elle, est une jeune fille juive, fille et petite-file de prêteur. Son père détestant le métier qu'on l'oblige à avoir de par sa confession religieuse, les fait vivre dans des conditions miséreuses, un comble pour un prêteur. Myriem reprend les rênes, enrichit sa famille et en vient à se vanter de pouvoir changer l'argent en or... De quoi attirer les Staryk, des êtres d'hiver dangereuses, attirés par l'or.



C'est donc Myriem qui est l'élément déclencheur de toute cette ambiance folklore russe et les péripéties qui en découlent. Je n'ai même pas essayé de deviner ce que pourrait être l'objectif du récit, je me suis simplement laissée porter par la plume de Naomi Novik, nous offrant un univers merveilleux et hostile à la fois. Petit pavé, il se dévore tout seul, nous offrant une action sans lenteurs et une fin à la hauteur. L'attente n'a pas été vaine, j'ai apprécié un excellent moment de lecture!



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La Fileuse d'argent

Sitôt reçu, sitôt lu et adoré ! Un grand merci à Babelio et aux éditions Pygmalion :)

Je l'ai aimé autant que Déracinée et je ne pensais pas que ce serait possible ! Ici on suit 3 jeunes filles dont les histoires vont être liées . Miryem , fille d'un préteur trop gentil et qui va sortir sa famille de la misère et attirer l'attention d'un dangereux peuple voisin : les Staryk. Wanda, la jeune fille qui se mettra à son service pour échapper à son père et enfin Irina, une marionnette au main de son père qui veut un mariage qui puisse lui faire acquérir de la puissance. Trois jeunes filles courageuses qui vont se battre contre un avenir qu'elle n'ont pas choisi. L'histoire de Miryem a de nombreux points communs avec la jeune fille de Déracinée et c'est clairement elle que j'ai adoré suivre dans l'ombre du roi Staryk, froid et distant. Ce roman , un peu comme un conte slave encore une fois ( ambiance gelée et tsar) , se dévore ! Il y a pas mal d'actions et de rebondissements qui font que le rythme est toujours très bon ! Si vous avez aimez son précèdent roman, vous aimerez aussi celui-ci , c'est certain ! C'est un petit coup de cœur pour moi , j'attends le prochain avec impatience !!

Challenge Mauvais genres 2020

Challenge auteures SFFF
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Déracinée

J'ai eu un petit coup de cœur pour ce roman de fantasy qui ressemble à un conte. Je n'avais aucune idée de quoi ça parlait et c'est une excellente surprise !

Dans un univers médiéval, un seigneur protecteur surnommé Dragon, choisit tous les dix ans une jeune fille de 17 ans pour l'emmener avec lui et ne la libère que dix ans plus tard. Beaucoup de mystères donc ,que l'on va percer au fur et à mesure en suivant Agnieszka, la nouvelle élue...qui va découvrir les secrets du Dragon et du Bois .Car il s'agit surtout de combattre le Bois,une forêt maléfique qui s'étend et capture les villageois.



J'ai trouvé cet univers vraiment original et totalement prenant ! Ce Bois qui est comme une entité maléfique, qui a des stratégies et se révèle un ennemi coriace, Dragon le sorcier qui protège les villageois mais qui est complètement antipathique et l’héroïne ,qui découvre ses pouvoirs et tente de cohabiter avec ce sorcier pas commode ! Les rebondissements sont légions,le suspens est là ,tout comme la trahison, et il y a même une petite place pour une histoire d'amour. Je me suis donc régalée avec ce roman qui mérite pour moi ses prix !
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Déracinée

Déracinée ancre son univers fantasy dans un monde médiéval fantasmé de type slave. Naomi Novik précise dans sa postface s'être inspirée en partie d'un conte du folklore polonais. Les noms propres en ont d'ailleurs la consonance puisque l'histoire se passe dans une partie du royaume de Polnya, voisin (et régulièrement ennemi) de celui de Rosya.



Tout commence dans le petit village de Dvernik où vit l'héroïne du récit - qui ne s'en doute pas encore quoique étant la narratrice - Agnieszka. Par son entremise, on découvre le quotidien de la contrée placée sous la suzeraineté du seigneur Dragon. Celui-ci n'est en rien un saurien fantastique mais un sorcier très réputé vivant dans sa tour de marbre et protégeant l'ensemble de son territoire. On apprend aussi que chaque décennie, il emporte avec lui une jeune fille de 17 ans qu'il garde pendant dix ans. Comme ça tombe bien, c'est justement à quelques jours du choix que s'ouvre le roman!



Agnieszka nous raconte aussi l'implacable et perpétuelle menace qui plane sur ce monde autrement idyllique - ou presque. En Polnya comme en Rosya, la comptine "Promenons nous dans les bois" est très mal vue... Car le Bois n'est en rien cet espace ombragé fort agréable où l'on aime à se balader. Ici il est une entité dangereuse emplie de créatures monstrueuses et mortelles, aux arbres corrompus, et qui tend à gagner du terrain sur l'humanité. Il s'empare de toute personne ayant l'imprudence de trop s'en approcher. Le rôle du Dragon est de contenir le Bois pour éviter l'envahissement, au moyen de sa magie.



Agnieszka et tout le monde autour d'elle sait d'instinct que ce sera son amie, la belle et talentueuse Kasia qui sera l'élue cette année. Comme quoi la valeur sûre de l'instinct se révèle parfois surfaite...

J'ai suivi avec grand plaisir le récit haut en couleurs de la fantasque et maladroite Agnieszka. Voici une héroïne rafraîchissante loin des stéréotypes du genre. De son petit village où ses seuls problèmes étaient sa constance à se salir ou déchirer ses habits et trouver des baies, champignons, etc pour agrémenter la table familiale, la jeune fille se retrouve emportée dans un quotidien fort différent. La fille de bûcheron qu'elle est se découvre elle-même (non sans quelques péripéties...), découvre un monde au-delà des frontières de ce qu'elle a connu.



Naomi Novik construit avec Deracinée une intrigue merveilleusement cohérente et passionnante. Les pages défilent pour savoir ce qu'il va advenir, tant aux personnages principaux qu'à l'ensemble du royaume aux prises avec une terrible crise. Les chapitres apportent leur lot de questions: qu'y a-t-il dans ce fameux Bois? Pourquoi cette menace? A quoi tient la magie? Agnieszka passera-t-elle au chapitre suivant sans se couvrir de taches? Que des questions essentielles!



Je remercie ma fantastique bibliothécaire qui m'a fourré le roman dans mon sac. Sans elle, je ne m'y serais peut-être jamais arrêté et, a posteriori, je serais passée à côté d'une lecture enchanteresse, jubilatoire et immersive.



Souvent les auteurs de fantasy ont la manie de multiplier le nombre de tomes de leur saga, au risque de la rendre indigeste. Naomi Novik plie son histoire en un seul volume et c'est presque un regret de ne pas en avoir plus à se mettre sous les yeux.
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La Fileuse d'argent

Voilà le genre de Fantasy que j’aime.

Naomi Novik va chercher dans ses racines familiales pour proposer un récit riche, étincelant, inventif et intense. Une des héroïnes est juive, dans une société où ils sont les seuls à être autorisés à prêter de l’argent. C’est un fait réel historique puisque pendant longtemps, la religion chrétienne interdisait à ses membres de pratiquer l’usure. Ensuite, dans ce monde créé par l’auteur, la neige et le froid sont bien présents, les légendes slaves et baltes servent de bases à l’univers magique instauré, enfin, la structure hiérarchique est calquée sur ces pays, le roi est un Tsar, et les gens de la petite noblesse sont des boïars. On se retrouve entre Pologne, Lituanie, Russie avec leurs légendes, leurs contes, leur histoire. Baba Yaga, bien qu’absente du récit, apparaît en filigrane avec cette étrange maison dans la forêt ou dans le rôle de la mère du Tsar.

Chacun des personnages principaux parle à la première personne, se sont principalement des femmes, Myriem, Wanda, Irina, mais quelques hommes parfois, comme Stepon le petit frère de Wanda ou le Tsar lui-même. Le style s’adapte à la culture de chacun, l’écriture est élégante en général, mais quand c’est Stepon, le petit frère de Wanda qui parle, elle devient plus rudimentaire. Le récit démarre doucement, instaurant une ambiance inquiétante avec la présence impalpable des mystérieux Staryk, on a l’impression d’être dans un roman historique, social, tourné essentiellement autour des personnages de Myriem et de Wanda. L’esprit du roman est teinté de féminisme bienveillant. J’ai adoré cette première partie, mais j’ai aussi adoré les surprises que nous apporte la suite. La magie apparaît alors, terrible et merveilleuse, inventive et originale, avec ce monde parallèle des Staryk. Du petit Poucet, on passe à La Belle et la Bête, mais on peut s’amuser à y dénicher des dizaines d’autres contes. L’action s’emballe sur la fin, mais ces moments d’attentes m’ont paru vraiment riches, j’ai aimé cette ambiance slave, hivernale, bercé par les trajets en troïka dans les paysages enneigés, j’ai aimé la tension qui nous suit tout au long du récit, avec cette magie dangereuse pour les humains, et j’ai aimé tous les personnages, tous très touchants.

C’était un très beau moment de lecture, riche d’inventions, d’émotions, et vraiment envoûtant.
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Déracinée

Tout d’abord, merci à IreneAdler d’avoir pioché ce livre dans le cadre du Challenge Plumes féminines 2019.



Ce roman a reçu beaucoup de prix – Nebula 2015, Locus 2016, British Fantasy 2016 & Mythopoetic 2016 – et une ribambelle de critiques positives mais… qu’est-ce que je me suis ennuyée !



Je n’ai pas du tout accroché aux personnages. Il leur manquait un je-ne-sais-quoi pour me les rendre crédibles. Je n’ai pas du tout été impressionnée par le « Dragon » qui était décrit dans la 4e de couverture comme un « puissant magicien ». Oui, c’est Agnieszka qui est l’héroïne mais j’avais imaginé qu’il serait plus présent, plus charismatique.



Pour faire court, l’écriture de Naomi Novik n’a pas su capter mon imagination. C’est comme quand on est sur le quai d’une gare et que l’on regarde un train de marchandises passer.



Cela aurait pu me plaire mais dans l’ensemble cela manquait de conviction.







Challenge pavés 2019

Challenge Plumes féminines 2019

Challenge défis de l’imaginaire 2019
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Déracinée

Je ne sais plus très bien comment ce roman s'est retrouvé entre mes mains, surtout que ce genre de lecture n'est pas trop ma tasse de thé.

Bien mal m'en a pris car j'ai adoré ce roman et l'imagination de cette auteure.

L'histoire m'a beaucoup plu avec cette magie omniprésente, liée à la nature avec une grosse influence des contes polonais chers à l'auteure.

Une fois le roman ouvert, je me suis laissée prendre par l'histoire et je n'ai pas lâché le livre. Je me suis attachée à l'héroïne et j'attendais avec impatience la suite de ses aventures au fil des pages.

Le seul petit défaut que j'ai trouvé est que certaines transitions dans le livre sont un peu brut de décoffrage des fois, mais cela ne m'a dérangés plus que cela. Un roman plein de rebondissements, des personnages bien travaillés, un livre qui est bien rythmé à mon goût.

Une belle découverte d'une auteur et d'une plume intéressante dont je lirai sûrement d'autres romans.

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Déracinée

Challenge plumes féminines 2020 – item n°16



Livre lu dans le cadre de la pioche d’avril, je remercie Fuyating pour celle-ci. Ça fait un moment que je voulais le lire, ne serait-ce que pour découvrir cette auteure. Sa précédente série m’intéressait peu. Par contre, je ne me souviens plus de son résumé, je sais juste qu’il rentre dans la catégorie Nature des Pavés 2020 (ou écrit à la première personne).



Le début est étrange et un peu long, beaucoup de descriptions mais peu de faits et de discussions. Le Dragon m’intrigue mais Agnieszka peut vraiment être exaspérante des fois… Il m’a fallu une soixantaine de pages pour comprendre le but de cette histoire, j’étais aussi perdue que le personnage principal, Agnieszka, mais j’étais également à deux doigts de l’abandonner. Ma lecture était beaucoup trop laborieuse à mon goût. Après ce début compliqué, je n’ai quasiment plus pu lâcher ce roman. Les évènements s’enchaînent assez vite et on n’a pas le temps de s’ennuyer. On suit donc Agnieszka dans son apprentissage auprès du Dragon mais elle est bien différente de ses anciennes élèves, elle n’en fait qu’à sa tête mais apprend malgré tout de la magie très puissante. Grâce à elle, nous allons vivre de nombreuses aventures où la Nature y est très importante. Agnieszka fait tout à l’instinct mais elle va également droit devant elle et toujours dans l’idée de protéger ceux qu’elle aime. J’ai fini par m’attacher à elle et à être impatiente de savoir ce que nous réserve son avenir. Par contre, l’histoire étant assez intense en émotions et en actions, je me suis surprise à lire petit bout par petit bout car je voulais rester le plus longtemps possible en compagnie de cette tête brûlée d’Agnieszka. Je comprends mieux ceux qui parlent de conte pour ce roman. La fin est étonnante comme l’univers créé par l’auteure ainsi que son personnage haut en couleurs.



Comme vous l’aurez compris, malgré un début laborieux et une lecture un peu longue à la fin (merci la fatigue due au boulot), j’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman. Je n’imaginais vraiment pas une histoire de ce genre et l’auteure mérite absolument les prix qu’elle a reçue (Nebula + Locus). D’habitude, je ne suis jamais d’accord avec les prix reçus car je n’ai pas été transportée pendant ma lecture ou que je l’ai abandonné, mais ça n’a pas été le cas avec celui-ci. Du coup, je me tâte à découvrir sa série « Téméraire ». Je vais d’abord finir quelques séries avant d’en commencer une nouvelle avec 9 tomes. Si vous êtes amateurs de romans fantastiques originaux, je vous conseille très fortement de découvrir celui-ci et le personnage haut en couleurs qu’a créé l’auteure. Pour ma part, il s’agit d’une nouvelle auteure à suivre.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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La Fileuse d'argent

Une belle plongée dans un conte slave mi-horrifique, mi-féerique.



J'avais été totalement subjuguée par le roman "Déracinée" de Naomi Novik. C'est donc avec un enthousiasme non feint que je me suis plongée dans cette histoire toute aussi magique.

Cette fois encore, on baigne dès les premières lignes dans cette ambiance slave si chère à l'auteure.



Miryem est une jeune fille juive dont le père est prêteur dans un village assez pauvre. Trop empathique, il prête à tous sans jamais revoir son argent, ce qui va plonger sa famille dans la détresse alors qu'un hiver terrible et sans fin s'abat sur eux et que la famine les guette.

Pour sauver sa mère gravement malade, la jeune fille va alors se couper de toute émotion et froidement reprendre les choses en main, imposant rapidement le respect et la crainte chez les villageois.

Petit à petit, avec sa poigne, son intelligence affûtée et son courage, elle parvient à ses fins et arrive même à faire fructifier leur capital et ainsi améliorer drastiquement leurs conditions de vie.

Partout on commence à parler d'elle comme de la fille capable de transformer l'argent en or. Cela ne tombe pas dans les oreilles d'un sourd puisque le Roi des Staryk, un Roi de l'Hiver effrayant venu d'un monde mystérieux, lui lance plusieurs défis à relever en un temps limité. La vie ou la mort en cas d'échec. Mais il n'avait pas compté sur la ténacité de la jeune femme et sur son intelligence...



L'histoire est vraiment passionnante en dépit d'un démarrage un peu poussif. Il m'a été difficile de m'attacher au personnage de Miryem au début du fait de son manque d'empathie, mais l'arrivée du roi des Staryk, ses défis, la mort qu'il sème... ont vite ajouté une dimension inquiétante et fantastique à l'intrigue.

Sans compter qu'on découvre vite que le roman ne tournera pas autour d'une seule héroïne, mais finalement de trois.

A partir de cet instant, j'ai été comblée.

Les trois héroïnes ont toutes quelque chose de magique, elles se complètent merveilleusement bien. Ce sont des femmes fortes, courageuses, dotées d'une résilience à toute épreuve et d'un amour immense en dépit des apparences parfois. Leur destin va se croiser et changer l'avenir de ce monde en danger.

Quant aux monstres qu'elles vont devoir combattre ou dompter, ils ont la beauté du diable et le combat sera serré...



Contre toute attente, l'amour s'invite peu à peu dans l'histoire, sans qu'on s'en aperçoive, loin des élans d'affection que j'aurais aimé trouver : pur, brillant, mais aussi froid comme la glace des Staryk et l'attitude de Miryem.

La romance m'a fortement fait penser au conte de la Belle et la Bête, avec une fin qui a comblé mes attentes.



Voyage magique au pays des glaces et dépaysement garanti.



Vivement le prochain !
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La Fileuse d'argent



Naomi Novik avec La fileuse d’argent nous livre une sorte de conte à la fois flamboyant et horrifique. Miryem fille d’un prêteur sur gages est une jeune fille pleine de ressources qui sauvent ses parents de la déchéance annoncée. Mais cette manne retrouvée fera basculée sa vie dans un monde à la fois glacial et chatoyant.

C’est aussi la vie de Wanda, jeune fille pauvre, soutien de ses frères envers leur père violent, et enfin Irina jeune aristocrate promise à un mariage odieux.

Ces trois jeunes femmes vont affronter chacune leur destin avec force, fougue et ingéniosité. Leurs chemins se croiseront, elles combattront ensemble, chacune à leur manière et avec leurs moyens.

J’ai beaucoup apprécié ma lecture. A chaque chapitre le narrateur change, mais cela n’enlève rien à la fluidité de la lecture. On identifie très vite celui qui raconte et cela donne un dynamisme au style.

L’univers crée par l’auteure nous ramène à une ambiance Russie médiévale, avec des êtres vivants mais fait de glace. On sent l’imprégnation des contes russes dans les croyances des personnages. C’est le froid, la glace, la neige, qui prédomine aussi bien niveau climat que dans les cœurs. Mais nos héroïnes sont là pour apporter réconfort et justice.

Je ne connaissais pas Naomi Novik, voilà une chose faite. J’ai vu qu’elle a plusieurs autres romans à son actif. Je sais ce qu’il me reste à faire ;-)
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Déracinée

Naomi Novik est allée puiser dans ses racines familiales pour écrire ce livre, et cela se ressent. La grande tendresse qu'elle éprouve pour ses personnages et son histoire, on les ressent également à la lecture de ce très violent conte, qui n'est pas pour les enfants, ou alors pour les grands enfants devenus adultes.



C'est bien écrit, bien traduit, même s'il y a quelques répétitions, rien de bien grave. Je ne suis pas familière de tous les contes et de la mythologie slaves, même si j'en connais un peu. N. Novik cite "un conte de fée polonais" de son enfance comme référence à ce livre. Comme ça ne me disait rien du tout, j'ai fait quelques recherches. Il s'avère qu'aucun conte de fée traditionnel polonais n'est à l'origine de ce livre. Celui cité par N. Novik semble être un conte "original" inventée par son auteure, qui lui a été lu de nombreuses fois par sa mère, mais pas vraiment un mythe traditionnel polonais. Bref, ne cherchez pas les références, il n'y en a pas vraiment, à part le prénom Agniezska qui est celui de l'héroïne du conte d'enfance de Novik.



C'est donc bien, par contre, pour l'auteure, un souvenir d'enfance tendrement chéri, ce qui transpire par tous les pores des pages de ce livre.



Il est vrai que les personnages sont très attachants, l'intrigue très intéressante, la magie et son apprentissage par l'héroïne bien décrits, et le Mal sournois du Bois passionnant à découvrir au fur et à mesure qu'on tourne les pages.



Les points négatifs pour moi c'est que l'histoire se traîne un peu en longueur, notamment quand Nieshka (c'est plus facile à écrire) est à la capitale pour prouver "la blancheur" de ceux sauvés du Bois. Ses réactions sont également trop répétitives quand survient un événement violent (stupeur, paralysie, puis réveil et action). J'aime pas les personnages qui n'apprennent pas de leurs erreurs ou qui n'évoluent pas, et ici, la réaction est la même à chaque fois sur les plus de 500 pages du bouquin, alors bon, ça m'a agacée sur la durée. Pareil pour les péripéties "batailles" répétitives...

Le dernier petit truc négatif, c'est "LA" scène de sexe. Absolument inutile, pas du tout dans le ton du reste du livre, juste le truc bankable qui gâche l'ensemble...

Après cela m'est très personnel et je comprends les nombreuses notes supérieures à 4 sur ce livre, il est vraiment bien, à part ça. Mais en ce qui me concerne, ça ne sera pas un coup de coeur...
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Téméraire, Tome 1 : Les dragons de sa majesté

Sans que ce soit un coup de cœur, j'ai plutôt bien aimé ce récit de fantasy historique. D'aucuns diront que je ne suis pas objective, car ça parle de dragons, bon, certes, je l'admets...



Il n'empêche que c'est plutôt bien ficelé, cohérent (ce qui n'était pas gagné !), bien écrit. Les personnages, autant humains que dragonesques, sont bien brossés, attachants en ce qui concerne Téméraire, Laurence et bien d'autres, détestables pour certains autres.



Ce qui m'a manqué, c'est un peu d'action. Certes c'est un tome de mise en place, donc on a droit à l'éducation - accélérée, dieu merci ! - de Téméraire ET Laurence, puisqu'ils sont aussi novices l'un que l'autre, mais on a une vraie bataille qu'à la fin. Alors oui, c'en est une belle, de bataille, et ça fait marcher l'imagination plein badin (qu'il est retors, ce Napoléon !), mais du coup j'en suis ressortie avec un goût de "trop peu".



J'ai bien apprécié, à la fin, les extraits explicatifs sur les dragons des écrits de Howe, aussi !



Un jour, je lirai la suite, surtout si on me dit qu'il y a plus d'action... ll y en a plus ?

;-)
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Les enclaves dorées

Avec Scholomance, ça aura été, je t'aime moi non plus... A mon plus grand regret. Moi qui espérais une conclusion digne de ce nom après avoir beaucoup aimé le tome deux, j'ai été plus que déçue... C'est d'ailleurs "amusant" de voir que mon tome préféré aura été le second, alors qu'habituellement dans une trilogie c'est très souvent celui qui pèche un peu. Comme quoi tout arrive.



Commençons par les choses qui fâchent. La traduction. Je n'avais pas vu ce défaut dans les autres volumes de Scholomance mais ici... les mots qui manquaient, les mots qui étaient en trop et rendaient les phrases incompréhensibles... du genre l'utilisation d'une négation alors que la phrase est affirmative... Juste mince. Le style de Naomi Novik est complexe et dense alors en ajoutant cela, j'avoue que cela n'a pas rendu ma lecture très plaisante. Personne n'a envie de relire des phrases trois, quatre fois pour la comprendre. Le vocabulaire aussi qui ne convient pas du tout à El, pour moi (c'est notre narratrice et on s'attend à ce qu'elle parle et pense de la même façon, donc le langage soutenu était très bizarre)... Et même si c'était de base un choix de l'auteur, je pense qu'il aurait été plus cohérent de garder cet équilibre. Je ne sais pas vous, mais personnellement quand je pense, j'ai tendance à ne pas faire dans la dentelle, et El est de base quelqu'un qui ne mâche pas ses mots et qui n'a rien d'une lady du XIXe siècle.



Vient ensuite le style de Naomi Novik... Je l'aime beaucoup et en même temps... j'ai aussi du mal. J'ai l'impression de dire "ce n’est pas toi, c'est moi"... Le hic, c'est que j'aime le côté incisif, drôle, caustique, ce qu'elle a fait de ses personnages et la façon dont elle nous fait ressentir des choses. Il y a un côté intimiste et poétique aussi que j'apprécie énormément. Mais il y a aussi les descriptions à rallonge, les tergiversations, les explications sur absolument tout mais alors tout, des réflexions qui durent plus de trois ou quatre paragraphes où l'on tourne en rond pour aboutir au point de départ, les répétitions de données que l'on nous rabâche. Je pense que plus d'un tiers du roman aurait pu être supprimé et que l'on aurait tout aussi bien compris.



Ces deux éléments ont fait que ma lecture n'a pas été très enchanteresse et je me suis retrouvée lors de ma lecture du tome un où ces défauts étaient déjà présents (et avaient quasiment disparu dans le second...). Et pourtant, j'avais tellement envie de finir cette trilogie sur une bonne note. Il faut de plus arriver à la moitié du roman pour que les choses deviennent un tant soit peu intéressantes. Et c'est long, trop long pour une conclusion. Alors qu'il y avait tellement d'éléments intéressants. Des réponses à ne plus savoir qu'en faire. On comprend enfin énormément de choses et tout se met en place. L'existence de El, d'Orion, de la Scholomance, des enclaves, des bouches-béantes et les fondements de toutes ces communautés. La psychologie des antagonistes est parfaite dans le sens où oui, chacun a raison en un sens, mais est-ce que c'est le seul chemin ? L'amour de ses proches inconditionnel et si dévastateur. Cette jeune génération qui a trouvé un leader en El, alors qu'elle exècre ça mais en même temps lui donne un but. Ces enfants qui vivent dans un monde construit par leurs parents et qui essayent de le remodeler comme ils le peuvent pour qu'il soit plus juste. La coopération qui est exploitée à la perfection aussi pour moi qui adore ça. Tant de choses qui font que ce tome aurait pu être un coup de coeur au final... Et ça me rend triste...



La fin de Scholomance était par contre tout ce que je souhaitais pour nos héros. Une libération même si l'avenir ne sera pas facile. Il y a cette note d'espoir qui fait sourire et qui nous permet de croire que oui, tout ira bien, et je trouve que vu l'univers, c'était un tour de force que l'on peut saluer. L'univers complexe et dense ainsi que ses personnages auront su me marquer, je ne vais pas le nier, mais la lourdeur du récit a clairement été un frein et c'est extrêmement dommage. J'avais déjà senti ses prémices avec La fileuse d'argent, et j'espère que les prochains romans ne seront pas dans cette lignée, car j'aime beaucoup ce que l'imagination de Naomi Novik est capable de créer. Je croise les doigts.

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Promotion funeste

Malgré une grosse déception avec le premier tome, j'avais envie de donner une seconde chance à Education meurtrière. L'univers me plaisait bien, et El avait clairement ce petit quelque chose de très original qui fait que vous avez envie de poursuivre juste à cause de l'héroïne. Et puis la fin du premier tome nous laissait clairement avec un cliffhanger qui réclamait des réponses.



Dans une trilogie, le tome du milieu est très rarement celui qui sort du lot. Pour ma part, j'ai même un petit nom pour ce phénomène : "la malédiction du tome d'entre-deux". Alors même si j'avais en tête de laisser une seconde chance à Education meurtrière, je n'étais pas forcément sereine. Et c'est peut-être cela qui a joué en sa faveur, car j'ai passé un très bon moment avec Promotion funeste. Les différents développements qui se produisent autant au niveau des personnages que des intrigues sont intéressantes et on arrive enfin à comprendre pas mal de choses dans cet univers très particulier. Il était d'ailleurs temps, car durant une bonne moitié du livre, je me suis encore demandée quel intérêt le monde des sorciers avait de construire une école pareille... Franchement, on ne nous dépeint jamais les parents comme des êtres horribles, alors j'avais du mal à saisir. Mais ici, nous avons enfin des réponses satisfaisantes.



Le second tome d'Education meurtrière est en deux parties bien distinctes. La première : l'année de terminale et la fameuse remise des diplômes qui risque de tuer une bonne partie de la promotion d'El. La seconde est, non pas plus intéressante, mais change carrément notre perspective de l'univers et surtout de la Scholomance. Le revirement de situation est d'ailleurs très bien mené, tout comme le basculement qui s'opère dans l'esprit des élèves. Si au début, on voit combien les terminales passent une année assez merdique entre les cours, et les entraînements, on voit aussi que les disparités entre les élèves ont leur importance. Et je ne parle pas seulement des enclavés vs les autres. Les alliances sont primordiales, tout comme le choix de ses partenaires. Il y a un côté politique mais aussi d'affinités. Comme si par ces alliances, on voyait nos héros mettre un pied dans le monde des adultes, tout en essayant de garder une part d'humanité liée à l'enfance. On veut sauver sa peau et celle de ses amis, mais pour y parvenir, il y a des choix à faire. La seconde partie nous permet d'avoir une vue d'ensemble, de faire écho au rêve d'El, mais aussi de déclencher une révolution. La psychologie des personnages est à partir de ce moment, le pivot de tout. Education meurtrière prend un virage assez inattendu car la trilogie devient soudainement plus humaine. Et c'était ce côté-là qui me manquait pour appréhender ce monde si particulier, pour me dire qu'au final, il n'était pas si incompréhensible que cela.



Deux parties distinctes et en même temps qui se rejoignent. Et mon intérêt n'a fait que grandir au fil de ma lecture. Sans compter que les personnages sont aussi un gros atout. El, bien sûr, avec son asociabilité chronique trop attachante, et sa répartie cinglante, est encore une fois mon personnage préféré de l'histoire. Précieux se démarque carrément aussi. Qui aurait pu croire qu'une petite souris pouvait avoir autant de place ! Et moi j'adore. Liu et Aadhya sont toujours parfaites dans le rôle des meilleures amies. On voit d'ailleurs la relation entre les filles évoluer et s'enrichir, surtout avec Aad, qui fait écho à tous les événements du second livre. Le fait qu'elles soient les petits Jiminy Cricket de notre héroïne apporte une sensibilité bienveillante, et parfois drôle qui permet de respirer. Orion n'est pas tellement présent à mon goût et il manque encore de développement même si sur la fin, il s'ouvre beaucoup plus. La dynamique entre El et lui est par contre géniale. Dans le genre décalée et originale mais aussi touchante.



Le seul bémol que je donnerais, mais c'est un "défaut" de Naomie Novik : les descriptions à rallonge. Dans le premier tome c'était surtout les états d'âme d'El ainsi que des souvenirs, et ici ce sont des explications sur l'univers, de parfois deux pages, sur des détails. A part m'ennuyer car je n'y voyais aucun intérêt, je me suis demandée ce que l'auteur cherchait à faire. Personnellement, c'est la Scholomance qui m'intéresse, pas de connaître les manœuvres politiques d'une centaine d'années, les détails complets de tous les sorts d'El (à savoir de sa création jusqu'à sa réalisation), les répétions sur les enclavés et leurs habitudes... Ça peut être intéressant mais sur un paragraphe pas sur deux pages à chaque fois. Et je trouve cela dommage car c'est quelque chose de très récurrent dans ses romans. Cela sape des moments intenses, casse le rythme et nous embrouille avec des détails vraiment très minutieux. L'univers est bien assez complexe comme ça.



Quant à la fin... J'avoue qu'elle est très très bien, avec son lot d'émotions et un pic d'adrénaline parfait, mais finir encore une fois avec un cliffhanger... J'ai du mal. Alors oui, sur le fond, c'est intelligent, car cela pousse le lecteur à vouloir en savoir plus, mais à trop user d'un même stratagème, cela donne une impression de répétition. Comme si sans cela, nous n'aurions pas lu la suite. Alors qu'il y a tous les éléments possibles tout au long du tome qui pour moi, personnellement, me donnent carrément envie de me jeter sur le dernier tome de la trilogie. Qui je l'espère sera à la hauteur car j'ai de grandes attentes maintenant.

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Déracinée

Une super lecture ! Je ne pensais pas que j’accrocherais autant à ce récit mêlant fantasy, sorcellerie, univers moyenâgeux, forêt maudite, folklore polonais et conte d’antan revisité. Je n’ai pas vu défiler ces 500 pages et n’ai ressenti aucune longueur ! C’est quasiment un sans-faute. Je suis vraiment contente d’avoir écouté les recommandations de plusieurs lecteurs ! (D’ailleurs, je vous invite à découvrir leur critique : La tête dans les livres, Florencem, L’ours bibliophile, …) L’ambiance et le monde conçu par Naomi Novik ont rapidement su me conquérir. Ainsi, même si le début semble assez classique (puissant magicien, relation maître/élève, reine à sauver, village en danger, etc.), l’intrigue se détache peu à peu de ce qu’on a l’habitude de lire, notamment grâce à l’antagoniste principal qui n’est pas un être humain… Découvrir qui tire les ficelles ou nuit à la paix du Royaume a été une véritable surprise ! J’ai trouvé ce choix aussi judicieux que bien traité.



La majorité des personnages principaux ont su m’intéresser, voire attiser mon attachement. C’est par exemple le cas d’Agnieszka qui s’est révélée être une héroïne attachante, humaine, naturelle, sensible, maladroite, vive, et courageuse. Malgré la puissance de Dragon/Sarkan, un sorcier assez bourru, la demoiselle n’hésite pas à lui répondre ou à lui envoyer des piques bien méritées. Leurs joutes verbales sont nombreuses, notamment lors de la formation. Appréciant les personnages qui ont du répondant, j’ai rapidement adoré la jeune narratrice. J’ai également pris plaisir à la voir progresser que ce soit mentalement ou avec son don. Elle se remettra souvent en question, prendra le temps d’analyser certaines choses et se fiera aussi bien à son instinct qu’à son intelligence et son talent. La relation qu’elle va tisser avec Sarkan m’a vraiment plu, car elle est progressive, drôle et captivante ! En plus du binôme principal, j’ai adhéré à Kasia, la beauté du village auquel appartenait Agnieszka. Contrairement à d’autres ouvrages, Kasia est un personnage totalement différent de l’héroïne (une sorte de rivale), mais également son amie. Or, ce n’est pas une amitié qui va être vite oubliée une fois que le Dragon a fait son choix. La belle jeune femme va avoir un rôle très important et va être toujours présente pour sa camarade. Les liens qu’entretiennent les protagonistes sont donc très forts et sont développés sur le temps, ce qui est très appréciable !



Le rythme est particulièrement bien géré. L’auteure prend le temps de poser son décor sans faire preuve de longueurs, notamment grâce à quelques petits rebondissements ponctuels. Une fois la moitié de l’ouvrage passée, les choses se bousculent et deviennent haletantes ! Entre grosse bataille, politique, complot, corruption, trahison et sorcellerie, on n’a pas le temps de souffler ! D’ailleurs, en parlant de magie, j’ai trouvé ce point très travaillé. Les différents personnages ont chacun une approche qui leur est propre et vont tacher de la montrer comme ils le peuvent. C’est un élément complexe, détaillé, riche et merveilleux ! Jusqu’à la fin, je me suis régalée avec cet univers à la fois féerique et dangereux où l’amitié, le dévouement, l’amour, le travail, l’ouverture d’esprit et le courage seront à l’honneur. Le dénouement était parfait. Je recommande vivement ce roman qui échappe de peu au coup de cœur et qui me marquera longtemps grâce à ses personnages, notamment l’antagoniste…
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Déracinée

Avec ce roman, j'ai joué au yoyo : J'ai trouvé le début super long, j'ai été happée par le milieu, et la fin m'a ennuyée.

J'ai trouvé qu'il y avait des idées nouvelles et d'autres vraiment réchauffées.

L'histoire est prenante malgré tout et on s'attache aux personnages. Mais dommage, la fin est vraiment confuse et part dans tous les sens.

L'écriture serait plutot agréable s'il n'y avait pas toutes ces descriptions et ces longueurs. On revient beaucoup sur les sentiments et les doutes de l'héroine et ça casse le rythme.

Bref, une lecture mitigée pour moi.
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