Lecture:
Illinois , années 80. La famille Stanley vit tranquillement dans une petite ville . Lui, Nathan est shériff adjoint, elle, Irene, travaille dans une épicerie. Leurs enfants Bliss adolescente douée mais rebelle et Shep 15 ans, sensible et artiste se plaisent dans ce lieu tranquille, berceau de leur famille depuis plusieurs générations. Mais leur père décide contre l'avis général de leur départ en Oregon pour un poste plus intéressant.
La famille finit par trouver ses marques et s'intégrer dans sa nouvelle communauté.
Un drame survient lors d'une tentative de cambriolage qui tourne mal : Shep leur garçon de 15 ans est tué par balle. Le coupable, Daniel, un jeune homme un peu paumé, est retrouvé rapidement. Les preuves étant formelles, il est condamné à mort.
Mais l'Oregon n'est pas un grand adepte de la peine capitale et 19 ans après, Daniel apprend dans le couloir de la mort sa prochaine exécution. Pour combattre son désespoir et pour comprendre, Irene, la mère, entreprend alors un échange épistolaire avec l'assassin de son fils.
Avis:
Ce livre est présenté comme un policier sur plusieurs sites. Je pense que c'est une erreur car si la trame est celle d'un cambriolage et d'un meurtre, le fond du livre se place ailleurs : dans l'évolution des personnages et dans la réflexion sur la culpabilité.
La mère ne peut se remettre de cette tragédie. Vascillant entre alcoolisme, désespoir, suicide et haine brûlante elle n'arrive pas à "revenir". Le père, un homme solide, est pourtant lui aussi détruit, et son déni et refus de parler du drame ne cachent que mal le fait qu'il ne fait plus que fonctionner. La fille, Bliss, qui porte sur les épaules les morceaux de sa famille, ne doit qu'à sa hargne de garder la tête hors de l'eau.
Les personnages sont extrêmement attachants, y compris les personnages secondaires. Ils sont humains, faillibles et tellement entortillés dans leur malheur que toutes leurs réactions sont faussées par cette haine, ce désespoir et cette colère qui ne les quittent pas. Ils commettent des erreurs qui pavent un peu plus l'enfer de bonnes intentions. La mère, Irene, est le personnage principal et elle devra se remettre en question au contact de Daniel l 'assassin.
Le style d'écriture est à la fois fluide et travaillé. On sent que l'auteur a bien étudié les circonvolutions de la justice américaine. Tout paraît donc réaliste et juste. Sans tomber dans le pathos ou le misérabilisme, Naseem Rakha sait transmettre un large panel d'émotions et d'ambiances, notamment au sein de la famille de la victime.
L'atmosphère des petites villes des US est très bien retranscrite : religion, famille, voisins, villes prospères ou en difficulté.
Je ne peux en dire plus sans dévoiler l'intrigue (parce qu'il y en a bien une), mais celle-ci s'intègre parfaitement dans le schéma général et l'histoire des personnages.
Conclusion
Une lecture agréable que rien ne vient gâcher, enrichie d'une intéressante réflexion sur la culpabilité.
Ma note : 16,5/20.
Lien :
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