
(Extrait de la préface)
Demain, l’écologie ! dévoile que nos terreurs contemporaines existaient déjà sous des formes différentes dès le XIXe siècle, sorte de préludes à l’écologie, une notion circonscrite en 1866 par Ernst Haeckel dans sa perception scientifique. Pour Jacques Goimard, « ces auteurs sont les ancêtres du mouvement écologique, pour qui la fin du monde est conçue avant tout comme une mort de la nature consécutive au “progrès” de la civilisation ». C’est, dans un premier temps, la formalisation, via la fiction ou l’essai, des inquiétudes grandissantes autour du développement industriel et de ses effets néfastes sur les populations de travailleurs[6], tels que les exprime Pierre-Marc-Gaston de Levis dans le premier texte du recueil. D’autres auteurs imaginent le bouleversement de notre planète par la perturbation d’un de ses éléments constitutifs, sous l’effet d’un accident naturel ou d’une manipulation scientifique due au progrès de la civilisation :
« La nature avait des poisons, le génie humain les révèle »,
La relation de créativité littéraire que nous avons établie entre l’utopie et la SF va nous permettre de montrer qu’à travers cet imaginaire dystopique, nous pouvons lier dans un même enjeu argumentatif la dynamique de dénonciation du machinisme à celui, plus contemporain, de la robotique, autrement dit glisser d’une littérature qui prend l’anticipation comme prétexte à la critique d’une société, à une littérature de SF qui investit l’imaginaire pour projeter l’avenir d’une réalité.