C'est pour maintenir un blocus économique contre l'Angleterre que Napoléon Bonaparte s'est engagé dans deux bourbiers militaires : la Guerre d'Espagne et la Campagne de Russie.
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Dès le coup d’État, Sieyès et les brumairiens ont compris que Bonaparte n’entend agir qu’à la première place, avec la plénitude des pouvoirs. Il est à contre-courant de l’histoire de la Révolution, mais il a la certitude d’agir selon les vœux de la nation, de savoir mieux que quiconque ce que le peuple français attend de son gouvernement.
Ils témoignent en tout cas de ce que, dans la France d'après 1799, la nation est bien incarnée en un homme. Vu par certains comme un véritable Dieu, par d'autres comme un digne héritier de la Révolution, il est condamné par d'autres encore pour avoir usurpé la couronne des Bourbons ou pour avoir confisqué la République.
Faut-il pour autant en conclure que la sensibilité de ces hommes de l'Empire était si éloignée de celles des hommes entrant dans le XXe siècle par l'effroi de la guerre des tranchées ? Il est vrai qu'elle n'est pas sans rappeler celle des combattants des guerres de l'Ancien Régime. Quoi qu'il en soit, c'est avec ces images de guerre sans doute ancrées en elle que ces générations qui ont connu la guerre tentent de réintégrer la vie civile. C'est avec le souvenir des peurs et des douleurs de la vie de soldat, mais aussi, peut-être, avec celui des plaisirs dérobés dans les interstices des temps de combats que ces hommes reviennent « au foyer ».
Il n'en a pas moins conscience que cette autorité doit être acceptée : si le pouvoir vient d'en haut, la confiance doit venir d'en bas, telle est sa conception de la bonne organisation de l'Etat.
C'est pourquoi il s'emploie à établir un lien direct entre lui et la nation : il utilise la propagande et les plébiscites pour assoir sa légitimité et faire de l'homme providentiel qu'il paraissait être en 1789 un dirigeant consensuel.