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Critiques de Natasha Solomons (174)
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Le Manoir de Tyneford

- Dans la série Master and Servant, je demande...

- Depeche Mode ?

- Bien essayé...

- Le Marquis de...

- Oulà, tu te calmes...

- Bon, dernière cartouche avec Le Manoir de Tyneford alors ?

- Là, tu vois quand tu veux...



Énième resucée d'un thème maintes fois traité, ce récit se situe dans une moyenne moyenne, à des années lumière d'un Oui-Oui Marquise des Anges voire d'un Fantômette Karénine...



Printemps 1938, Manoir de Tyneford, Angleterre.

Elise Landau, jeune fille juive issue de la bourgeoisie Viennoise, vient tout juste de décrocher un prometteur CDD de domestique. Le but premier étant provisoirement d'échapper à un contexte particulièrement délicat en Autriche pour finalement rejoindre sa sœur en Amérique ainsi que ses parents artistes en attente, eux, de visas salvateurs. Servir la famille Rivers, voilà son nouveau créneau. Difficile de passer du statut de privilégiée à celui de serviteur déraciné...



Bon, ni mauvais ni transcendant, ce Manoir se visite beaucoup plus par curiosité que par intérêt historique.

Rien de neuf sous le timide soleil Britannique. Les pages se suivent et se ressemblent. Le quotidien répétitif d'une jeune femme nostalgique qui fait tout son possible pour s'adapter au mieux à une situation qui la dépasse, forcément. Ajouter à cela une gentille bluette qu'elle se verrait bien conclure avec Kit Rivers, le fils prodigue du manoir. Son petit quatre heures à moteur accompagné d'un thé et son nuage de schnaps. Les chapitres défilent sans passion. Le train-train de 22h73 n'est pas loin d'avoir raison de nous Sanedy...

Un léger soubresaut en milieu de parcours, un épilogue aussi larmoyant que surprenant. A y ai, visite terminée. La guide Solomons, dans un style convenu, y aura certainement mis tout son cœur. Pas certain d'lui laisser un gros pourboire...

2.5/5
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Le Manoir de Tyneford

Voici une récit historique, initiatique et romantique, 445 pages passionnantes sur fond de deuxième guerre mondiale , où l’Histoire et les destins individuels se rejoignent ....

La musique, l’ecriture et la littérature font partie intégrante de ce roman qui ressemble aux atmosphères délicieusement surannées de Brontë et Austen.....

Au printemps 1938, l’Autriche n’est plus un havre de paix pour les juifs.

Élise Landau, jeune fille de la bonne bourgeoisie juive viennoise est contrainte à l’exil tandis que ses parents , la jolie Anna artiste musicienne et son père Julian Ecrivain , attendent un improbable visa pour l’Amérique.

Sa sœur Margot, mariée est déjà partie aux Etats - Unis avec son mari.

Élise devient d’abord domestique dans une grande propriété du Dorset, une demeure aritocatique du Sud de l’Angleterre , où c’est elle désormais qui polit l’argenterie et sert à table ...

Au début , tout lui paraît étranger, elle se fait discrète, dissimule les perles de sa mère sous son uniforme , tait le déclassement, l'humiliation et l’inquiétude pour les siens , ne parle pas du manuscrit de son père , écrivain de renom caché dans son alto...

Mais la guerre gronde, le monde change et transforme Élise l’insoumise.....





Elle s’attache aux lieux , se met à adorer cet endroit : le côté sauvage, la mer battant les rochers noirs, le cri des oies cendrées , les couleuvres lovées dans la lande, les œillets maritimes, les pois de senteur, les rosiers grimpants, le chèvrefeuille, la menthe et le jasmin, les roses et les pois de senteur ....

Elle s’habitue aux rituels des grandes maisons en Angleterre, le fonctionnement suranné, les rituels et les rôles de chacun, la soumission mais aussi le respect des vieux serviteurs envers leur maître . ....

On se laisse emporter de 1938 à 1984 aux côtés d’Elise devenue « Alice ...Land  »..Je n’en dirai pas plus ...

C’est une véritable chronique aussi bien à propos des horreurs de la guerre, ses dangers et ses atrocités que des changements d’un monde aujourd’hui disparu ....





Une ode touchante , une sorte de narration douce- amère sur l’exode , mais aussi pétrie de blessures , de souffrances , de deuils , de perte de ce que l'on est, de reconstruction de soi, de douleur et d’amour .....

C’est un ouvrage plutôt féminin, au style imagé , simple, sensible, poétique , aux titres de chapitres à la fois significatifs et amusants , aux descriptions de la nature bien rendues comme si l’on déroulait les images d’un long film au ralenti et une chronique charmante et prenante , du début à la fin...



Il ne plaira pas à ceux qui ne gardent pas une petite fleur bleue au fond de leur cœur ...comme moi.

Une lecture plaisir entre deux ouvrages compliqués ....

Cela me donne envie de lire le précédent roman de cette auteure ....









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Le Manoir de Tyneford

Natasha Solomons, pour écrire ce roman s'est inspiré de l'histoire de sa grande -tante qui a fui l'Europe en 1938 en venant travailler en Angleterre.

C'est d'emblée ce qui nous rend ce roman très attachant et vivant.

Dans le manoir de Tyneford, c'est Élise l'héroïne, tout comme la grande-tante, elle va fuir l'Europe en 1938.

Élise est une juive autrichienne dont les parents sont des artistes, sa mère Anna est cantatrice et son père écrivain.

Mais ses parents comprennent vite que la situation va s'empirer pour eux à Vienne et poussent leurs filles à partir se réfugier loin de l'Autriche.

Commence alors pour Élise, encore une femme-enfant, une vie nouvelle dans un petit village du Dorset en Angleterre, où l'on l'engage comme bonne dans le manoir de Tyneford.

Le maître du manoir est un gentleman épris de littérature qui a lu tous les livres du père d 'Elise.

Natasha Solomons nous décrit avec beaucoup de justesse la vie hiérarchisée des domestiques mené par le majordome et la gouvernante.

Élise va découvrir le dur labeur et la vie ingrate de la condition ancillaire après avoir été une jeune fille de la bonne société.

Elle subit certaines humiliations mais elle possède beaucoup de charme et finit par se faire aimer par le fils du manoir.

Une belle romance par moments, mais on y cède volontiers. On se laisse porter par le charme de la nature, les parfums des fleurs, la mer houleuse aux pieds du manoir tout comme Élise.

Le roman a aussi une portée historique qui m'a intéressé et donne un éclairage sur la guerre dans un petit village anglais.

Au final, une lecture plaisante , divertissante qui fait du bien.
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La galerie des maris disparus

Il est des livres qui sont une certitude. Pas le moindre doute quand on le sort d'une étagère, mais plutôt la conviction profonde que c'est le bon livre, à ce moment précis.



C'est exactement ce qui s'est passé pour ce roman de Natasha Solomon. Quelques jours d'intense fatigue, de lecture laborieuse autour d'un obscur roman que j'avais tiré de mon étagère, la crainte de la pénibilité du suivant alors que je regardais les titres de ma PAL, et puis le regard attiré vers la tranche de ce roman, alors qu'il était pourtant caché derrière les autres. J'ai pourtant essayé d'en feuilleter un autre, censé être plus léger, une romance moderne, grisante, j'en étais convaincue, mais non. C'était le moment de "La Galerie des maris disparus", alors j'ai écouté cette petite voix qui se faisait insistante...



Ce roman a comblé toutes mes espérances. Voire plus encore. Il faut toujours écouter nos petites voix.



Juliet a tout pour être heureuse : des parents aimants, un quartier soudé qui vit au rythme des préceptes du judaïsme, un mari qu'on lui envie, et qu'elle aime, même s'il a la fâcheuse tendance à s'adonner au jeu (mais comme elle se dit, au moins il ne boit pas), et deux enfants merveilleux. Elle a vraiment tout pour être heureuse, jusqu'à ce jour qui, pourtant, commençait comme tous les autres jours... Son mari disparaît, emportant avec lui le seul objet de valeur qu'elle possède: un tableau qu'un artiste avait peint d'elle alors qu'elle n'était qu'enfant.



Commence pour elle la disgrâce, elle est une "aguna", femme abandonnée mais qui ne peut divorcer, seul les hommes ont ce privilège. Et elle doit subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants, retourner travailler dans l'entreprise bien trop grise de son père. Elle qui voit les couleurs comme personne, qui a le don de déceler l'art, le vrai, doit se cantonner à un monde qui n'oscillerait qu'entre le blanc et le noir. Mais si finalement, l'abandon de son mari était une véritable libération ? Si elle pouvait commencer à vivre ? Elle se décide à franchir le pas et entame une vie de portraits et de rencontres, une vie d'amour et d'art, une vie de liberté...



J'ai adoré tourner les pages de ce romans au gré des portraits de Juliet qui vont jalonner sa vie. La construction de ce récit est très intéressante et originale. Chaque chapitre se construit autour d'un de ses portraits, et à travers ce puzzle qui n'est qu'une multitude de fragments de qui elle est, se reconstitue sa vie.



Femme forte, femme courage qui, au-delà de la traîtrise et de l'abandon, doit faire face au rejet de l'émancipation d'une culture qui vit ancrée dans un certain passéisme. Femme qui cherche à s'assumer mais en restant fidèle à ce qu'elle est, sans tomber dans une frénésie trop facile d'excès qui m'aurait sans doute empêchée de m'attacher à elle, Juliet avance, s'affirme, aime et nous fait l'aimer pour ce qu'elle est, parce que son monde est fait de couleurs, parce qu'elle ne veut qu'une chose, vivre...





Une belle réflexion sur le judaïsme, sur la place des femmes, de l'amour et de l'art. Un vrai moment de bonheur...
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Jack Rosenblum rêve en anglais

Le rêve de Jack, juif allemand immigré, est d’être reconnu comme un authentique sujet de sa majesté. Entrainant sa famille dans son délire, il n’a de cesse que d’obtenir cette reconnaissance et son imagination fertile l’entraine sur des pentes savonneuses. Il avait déjà fait preuve de bonnes capacités d’adaptations, à la tête d’une fabrique de tapis prospère. Mais humilié par ses échecs multiples de se faire admettre dans un club de golf, il décide de créer son propre parcours. Adieu Londres, Sadie et Jack émigrent vers le Dorset.



Et Jack s’attaque à son projet, pour construire ce parcours. Rude tâche : la méfiance des autochtones, les bévues inévitables quand on ignore les règles du savoir-vivre local, les trahisons de faux amis et surtout la toute-puissance de la nature, (ah! les dégâts du cochon laineux!) métamorphosent le programme en un véritable parcours initiatique. Tandis que Sadie accomplit de son côté un chemin de croix, lesté d’amers souvenirs.





Roman très riche, très émouvant, et fort bien écrit. Rires et larmes se succèdent au rythme des aventures de notre couple obstiné. Les personnages sont finement analysés. La campagne du Dorset ressemble à un paradis terrestre, magnifiquement dépeinte au gré des saisons, et juste ce qu’il faut de surnaturel, réservé aux initiés, pour que le récit prenne des allures de conte.





Un regret : ne pas l’avoir lu en V.O, car il est vraisemblable que l’on passe à côté de jokes intraduisibles, malgré le beau travail effectué par la traductrice, en particulier pour retranscrire le parler rural du Dorset



Encore une belle découverte qui vaut toute ma reconnaissance aux éditions Livre de Poche



Pour se mettre dans l'ambiance du Dorset, voir l'article sur mon blog
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Jack Rosenblum rêve en anglais

Ce roman mêle une histoire assez drôle , celle d'un allemand qui veut devenir anglais en créant un parcours de golf de ses mains, à une histoire forte et terrible qui parle de la perte des être chers et du sentiment permanent d'exil.

Jack et Sadie Rosenblum ont en effet dû quitter l'Allemagne peu avant la guerre car ils étaient juifs et Sadie y a laissé ses parents et son frère, qu'elle n'a jamais revus.

Jack est obnubilé par l'idée de s'intégrer à sa nouvelle patrie et pour lui, un des éléments clé de la vie de tout anglais digne de ce nom c'est de pratiquer le golf, mais aucun club n'a jamais voulu l'accueillir comme membre, à cause de ses origines. C'est ainsi qu'il va se démener comme un beau diable pour créer son propre golf au coeur de la campagne anglaise.

Les péripéties vont s'enchaîner pendant que Sadie va s'enfoncer dans la solitude et la nostalgie, comme on enfonce le doigt dans un gros gâteau moelleux, à l'image des montagnes de desserts qu'elle cuisine et ne mange jamais.

L'auteur s'est inspirée de la vie de ses grands-parents pour raconter cette histoire qui m'a beaucoup touchée, la détermination de cet homme n'a d'égale que l'absurdité de la chose mais elle démontre que les rêves sont ce qui nous tient en vie quand plus rien ne va autour de nous.

Les passages concernant sa femme et sa quête éperdue de garder intact les souvenirs de sa famille sont bouleversants.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman bourré d'optimisme et de rêves un peu fous.

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La galerie des maris disparus

Après son sympathique Jack Rosenblum golfeur, Nathasha Solomons nous offre une Juliet sortant de sa coquille après la perte d'un improbable Roméo.



1958: Épouse abandonnée par un mari évaporé, étouffant dans une vie de famille étriquée et dans une communauté juive oppressante, Juliet s'évade de son quotidien par son amour de la peinture et sa compréhension innée de la beauté d'un tableau.

Quand l'occasion de créer une galerie lui est offerte, c'est aussi un changement de vie, une opportunité vitale. D'autant qu'à découvrir des nouveaux talents, l'amour peut encore se croiser entre deux coups de pinceaux.



Un livre attachant, bien écrit, s'appuyant sur la thématique de l'émancipation des femmes et de l'intégration hors communauté. Construit sous forme de tableaux, toute une vie se décline entre bonheurs et difficultés, entreprise et création. Assumant sa liberté de femme seule, libre et indépendante, Juliet reste néanmoins enchaînée par un statut ambiguë d'épouse abandonnée et à demi divorcée, dans une société où toute contraception peut être encore refusée à une femme célibataire.



On parle aussi beaucoup de peinture à travers une époque avant-gardiste ou le pop art détrône le figuratif. La vie de la galeriste se décompose en autant de portraits peints par ses amis artistes jusqu'à l'ultime et difficile reconnaissance d'un fils peintre pour une mère excentrique.



Un petit parfum de tea time et de scones à déguster sans modération.
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Le Pianiste de Hartgrove Hall

Jolie saga familiale autour d'une maison, d'un piano, d'une famille et surtout d'un grand-père un peu moribond après le décès de son épouse et sa rencontre "forcée" par les circonstances avec son petit-fils.



Une alternance entre passé et présent qui permet de mieux connaître les personnages et surtout celui d'Edie Rose dont il n'est plus question dans les passages au présent car celle-ci est décédé.



Le rythme est toutefois plutôt lent mais si vous aimez les descriptions, la musique classique, les histoires familiales ce livre est fait pour vous.



Un livre touchant qui fait du bien et qui permet de faire un break avec des lectures plus difficiles.
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Le Manoir de Tyneford

Bonne surprise pour ce roman. du romanesque, il y en a, en effet : landes et manoir anglais, jeune fille esseulée et bel héritier, malheurs et amours, drames et résilience . Certaines critiques dénoncent un roman à l'eau de rose convenu et éculé ; je ne suis pas tout à fait d'accord : l'écriture est poétique et les personnages pas si manichéens que cela. Entre deux lectures plus exigeantes, la destinée de l'héroïne du Manoir Tyneford m'a tenue en haleine.
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Le Manoir de Tyneford

Avec le vieil âge, la mémoire immédiate s’efface, laissant place à la mémoire lointaine. Et certains souvenirs, les plus anciens, les plus troublants, sont enracinés viscéralement. Le domaine de Tyneford est un de ceux-là. Elise se rappelle… elle a dix-neuf ans dans l’Autriche de 1938 et ses parents veulent l’envoyer en Angleterre.



Elise Landau est d’origine juive. Anna, sa mère, est une célèbre cantatrice et Julian, son père, un écrivain reconnu. A Vienne, ils font partie d’une élite et la vie leur est plus que plaisante dans les fastes de la bonne société. 1938, Hitler unifie l’Allemagne à l’Autriche par un coup d’état. Le régime nazi a déjà laissé une empreinte et la terreur se répand comme une nappe de brouillard qui grignote petit à petit les libertés. Les parents d’Elise, conscients des menaces, ont décidé de quitter leur pays pour l’Amérique, mais n’ayant pu avoir de visa pour leur benjamine, ils se voient obligés de l’exiler en Angleterre pour une année. Là-bas, dans une riche famille du Dorset, un poste de domestique lui est proposé.

Avec les précieuses perles de sa mère, des bijoux cousus dans la doublure de ses vêtements, et le vieil alto de son père dans lequel il a glissé son dernier manuscrit, un roman autobiographique, Elise part s’installer chez Mr. Rivers en faisant promettre à ses parents et sa sœur Margot, de ne pas l’oublier…



Lorsqu’elle arrive à Tyneford, la beauté du domaine la surprend et on peut penser qu’elle en tombe amoureuse dès ce premier jour. Le manoir d’allure gothique a de belles pierres et la propriété s’étend jusqu’à la mer. Accueillie par la gouvernante Mrs. Ellsworth et le majordome Mr. Wrexham, tous deux très solennels, on lui confie aussitôt son costume de domestique, on lui attribue une petite chambre dans les combles et on lui ordonne de couper ses longs cheveux. Une servante doit se rendre invisible et n’avoir aucune coquetterie. Invisible… celui qui souhaiterait qu’Elise se fonde dans le décor ne connaît pas du tout le personnage ! Tout son être brille d’intelligence et de curiosité. Un caractère avide de tout, émotif, parfois théâtral, attentionné et très chaleureux.

Les premiers jours sont durs car sa famille lui manque énormément. Ce n’est pas tant les travaux qu’elle doit exécuter sans rechigner qui lui pèsent, mais plus la frontière qu’on lui impose. Il y a le monde des domestiques et celui des patrons, un univers nouveau dans lequel elle devra s’adapter sans commettre d’impairs. En réponses aux lettres de Margot, elle envoie des courriers enjoués en cachant sa tristesse et en les pimentant de ses frasques. Les extravagances d’Elise agacent beaucoup mais en font sourire d’autres, comme le vieux Art, le palefrenier, et Mr. Rivers, un homme particulièrement taciturne, conscient de son rang et de sa charge. Tyneford est un héritage lourd.



"Vous avez de la chance, Elise. Mr. Rivers appartient à une très bonne famille qui, sans être aristocratique, est néanmoins très ancienne. Vous devez essayer de ne pas décevoir la confiance qu’il place en vous, ajouta-t-elle d’un ton qui indiquait clairement qu’elle jugeait cela impossible. Je ne veux pas vous revoir ici dans une ou deux semaines parce que vous avez trouvé ce travail trop dur. Il y a un mois, une femme qui se disait comtesse, ou quelque chose de ce genre, m’a confié qu’elle n’avait jamais mis ses bas toute seule. Sans la pénurie de domestiques que nous connaissons, je l’aurais envoyée paître. Mais ce matin j’ai reçu un mot de Mrs. Forde m’assurant qu’elle n’avait jamais eu une aussi bonne femme de ménage que cette comtesse."



Passer inaperçue, ne pas faire de bruit, ne pas manifester son avis et récurer cette bâtisse sombre et vide, ne faire que ça, jusqu’au soir où elle s’écroule et s’endort bercée par les eaux… Il y a de quoi réciter tout un chapelet de jurons en allemand et en anglais… et Elise ne s’en prive pas. Face à la mer, elle peut tout crier. Et c’est ainsi, sur une salve de mauvaise humeur qu’elle rencontre pour la première fois Kit, le fils de Mr. Rivers. Kit fait des études à Cambridge et revient chez lui pour fêter ses vingt ans. Le manoir va recevoir des invités pour l’occasion et connaître une animation très vive avec cette bouffée de jeunesse délurée. Tyneford assoupi, se réveille.



La guerre est très proche, les journaux annoncent de mauvaises nouvelles, Anna et Julian sont toujours à Vienne prisonniers d’une bureaucratie devenue exigeante et profiteuse, Margot a pu partir en Amérique avec son mari, et à Tyneford chacun se prépare à des temps obscurs. A travers le regard d’Elise empreint encore d’ingénuité, nous sommes témoin de cette nouvelle ère et du déclin de l’ancienne. Elle raconte Kit, leur amitié, leurs rêves, l’amour, sa vie à Tyneford, les sentiments qui la bousculent, la mer, les gens qu’elle a appris à connaître et à aimer, la présence protectrice de Mr. Rivers, son soutien indéfectible… l’attente, ses espoirs et ses désespoirs… Elle se dévoile, fière et courageuse, honnête et fidèle à l’éducation qu’elle a reçue, aimante et libre.

Les souvenirs d’une vieille dame parcourent ce tronçon de vie ; la guerre, Tyneford et deux amours… "On peut vivre plus d’une vie et aimer plus d’une fois."



.

Je vous conseille ce beau roman qui est le deuxième livre de l’auteur.

Elle situe son histoire dans le Dorset, une région qu’elle habite et qu’elle aime. Tyneford est Tyneham, un village qui a été évacué et annexé lors de la Seconde Guerre mondiale, par les armées britanniques et américaines pour implanter leur camp d’entraînement. D’un charmant village, sauvage et préservé, il est devenu un village fantôme peuplé de ruines. Avec ce livre, elle fait renaître une époque et rend hommage aux pierres du manoir élisabéthain… "…l’un des plus beaux d’Angleterre : une exquise demeure en pierre dorée du Purbeck."

Ce livre est aussi l’histoire de sa famille qu’elle évoque avec Elise et tous les autres réfugiés. Sa grand-tante Gabi Landau fut une de ces jeunes filles qui ont fui l’Europe et qui sont venues travailler en Angleterre avec un "visa d’employée de maison". Gabi avait une sœur Gerda qu’elle aimait tendrement… l’une en Angleterre, l’autre en Amérique.

Témoignages, romance, Natasha Solomons décrit de belles façons les émotions et les décors. Dés le début, elle nous invite à faire corps avec la campagne qui s’étire vers la mer. Et comme Elise, nous sommes conquis.

Les personnages qui entourent notre héroïne ont tous des personnalités affirmées. On a plaisir à les lire et on se prend d’affection pour eux. Leurs natures sont franches, originales dans la fantaisie comme dans l’austérité, et offrent à Elise la famille qu’elle a perdue.

La nostalgie a ses bonheurs et ses peines, idéaliste et concrète, les amours sont beaux, passionnés, juvéniles et matures, Elise donne un message positif, plein de force.



A la lecture, on ne peut s’empêcher de faire des rapprochements avec d’autres images… celles d’un magnifique roman d’Eva Ibbotson "Les matins d’émeraude" et celles de la passionnante série télévisée de la BBC "Downton Abbey".



Une lecture que je vous conseille…
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Le Manoir de Tyneford

1938. L'Anschluss. Hitler annexe l'Autriche. Au sein d'une famille aissée juive de Vienne, Julian, écrivain de renom, et Anna, son épouse et célèbre cantatrice, prévoient de quitter l'Autriche pour rejoindre les Etats-Unis mais les démarches sont compliquées et onéreuses. Elise, leur fille cadette se fait engager comme femme de chambre dans le manoir de Tyneford sur les côtes anglaises. Alors commence pour elle une vie différente, loin de ses parents qu'elle adore, imposée par la guerre qui approche et par l'antisémitisme hitlérien.

Un très beau livre sur un épisode méconnu de la guerre et ses conséquences sur la vie des habitants britaniques.

Un livre riche en émotions et des personnages attachants.

Lecture conseillée.
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Le Manoir de Tyneford

Pour ouvrir cette chronique, permettez-moi de reprendre les mots du Times : il s'agit bel et bien d'une "ode à un monde disparu, profondément touchante et délicieusement romantique." L'auteure évoque d'abord le Vienne de l'entre-deux guerre. Vue à travers les yeux naïfs d'une jeune fille à l'enfance protégée, la ville est enchanteresse. Tout n'est que délicieux goûters à l'hôtel Sacher et soirées prestigieuses à l'Opéra. Il fait bon vivre dans le grand appartement bourgeois de la Dorotheegasse, entre Anna et Julian, les parents artistes, Margot, la sœur musicienne, et Hildegard, l'affectueuse gouvernante. Certes Elise n'a ni le talent ni le physique de rêve de sa mère et de sa sœur, et cela lui pèse, mais c'est la seule ombre au tableau d'une existence par ailleurs idyllique. Mais nous sommes en 1938, Hitler a annexé l'Autriche et les humiliations pleuvent sur les Juifs. Derrière les notes de musique, les bulles de champagne, les bijoux et les belles robes, l'inquiétude ronge la famille et les amis d'Elise. Il faut partir car à Vienne le danger les guette. Les visas pour l'Amérique seront faciles à obtenir pour les artistes de la famille, mais que faire d'Elise qui n'a aucun don particulier ? Une seule solution, lui obtenir un visa d'employée de maison pour aller travailler en Angleterre.



J'ignorais totalement l'existence de ces femmes qui ont pu échapper aux griffes des Nazis en renonçant à leur condition première. Imaginez comme le choc fut rude lorsqu'elles passèrent des dorures de leur propre salon aux chambres de bonne sous les toits (non chauffées en hiver, sinon ça n'est pas drôle). Travailler plus de douze heures par jour lorsqu'on a l'habitude de se faire servir, tout en se rongeant les sangs pour la famille qu'on a laissée derrière soi, il y a de quoi sombrer dans la dépression. Heureusement, Elise possède de sacrées facultés d'adaptation et un caractère bien trempé, si bien qu'elle se fait une place à Tyneford sans toutefois renier complètement qui elle était. Elle qui n'avait jamais vu la mer tombe amoureuse de ce coin de campagne anglaise, sauvage et préservé. Nous aussi, tant les descriptions, jamais ennuyeuses et toujours bien amenées, font véritablement sortir Worbarrow Bay de la page. Je vous conseille d'ailleurs, tant pour les détails géographiques qu'historiques, de lire la note de l'auteure à la fin de l'ouvrage. Natasha Solomons fait la part entre la vérité et la fiction et c'est vraiment très intéressant, après avoir vibré d'émotion avec Elise, de se dire que des gens ont vraiment vécu le même déchirement, le même déracinement. (Et je ne parle pas que des réfugiées viennoises, mais je ne peux pas vous en dire plus pour ne pas spoiler le livre.)



Si vous aimez la petite histoire au sein de la grande, ce livre est fait pour vous. Si vous aimez les récits poignants et romantiques aussi. Je l'ai refermé avec une certaine mélancolie, convaincue que Tyneford et Elise resteront longtemps dans ma mémoire. C'est ce qui fait l'étoffe des grands livres.
Lien : http://www.aufildisa.com/201..
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Jack Rosenblum rêve en anglais

En 1937, Jakob Rosenblum a quitté l'Allemagne nazie avec femme et enfant pour s'installer en Angleterre. Désireux de devenir un parfait sujet de Sa Majesté, il suit à la lettre les préceptes d'un petit guide adressé aux immigrants.



Jack Rosenblum fera son chemin, intégrera les codes de son nouveau pays et réussira à créer une entreprise prospère. Mais voilà,une chose manque à son bonheur ; malgré tous ses efforts,il n'arrive pas à devenir membre d'un club de golf. Qu'à cela ne tienne, il créera son propre green.



Si ce roman est bien écrit et traduit, il ne m'a pas vraiment charmée. L'obsession, l'aveuglement égoïste et l'entêtement du personnage principal le rendent pathétique, voire presque ridicule, et occupent une trop grande partie du roman. Il y aura quelques coups de théâtre qui changeront la donne et ouvriront les yeux de notre "héros" mais ils n'auront lieu que dans les dernières pages du livre.



J'ai été davantage sensible au personnage de Sadie, l'épouse de Jack, qui a du mal à se détacher de son passé. Je ne la trouve pas assez mise en valeur par l'auteure.



Par contre, j'ai apprécié le regard porté sur la sociéte britannique,ses clivages sociaux et la critique de la noblesse locale.



Il y a plein de choses intéressantes dans cette histoire mais en donnant la part belle à "l'obsession golfique" de Jack au détriment d'autres aspects et d'autres personnages, Natasha Solomons offre un roman passable et oubliable.Dommage.
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Le Manoir de Tyneford

J'ai acheté le Manoir de Tyneford au vide-greniers, les vacances arrivaient et j'avais envie d'un peu de romantisme dans le style de Jane Austen. le résumé était plutôt prometteur - une jeune Juive de la bonne famille viennoise exilée en Angleterre à cause de la guerre qui arrive, employée comme servante en attendant les visa permettant de rejoindre sa famille aux Etats-Unis. Elle y doit comprendre qu'on peut "vivre plus q'une vie et aimer plus qu'une fois", ce qui m'a d'emblée permis d'anticiper (carrément) cette passage d'abord au fils et ensuite au père. Cela ne serait pas si grave, s'il y avait un peu plus de VIE dans cette histoire (Raison et Sentiments, je le connais par coeur, et c'est toujours aussi bien), mais au fait, ce livre tient le palmarès d'un roman le plus soporifique q' il m'a été donné d'acheter . Notamment le passage décrivant la pêche aux maquereaux; j'ai à peine trouvée la force d'éteindre, et je ne jamais aussi bien dormi.

Il y a, certes, le mystérieux manuscrit de son père caché dans l'alto, et on veut savoir de quoi il s'agit, mais on veut aussi savoir pourquoi ses parents restés à Vienne écrivent à sa soeur Margot en Amérique, mais jamais à Elise, pourquoi Kit, perdu en mer, est d'emblée déclaré comme mort et plus personne n'attend son retour ni ne cherche un renseignement sur lui, pourquoi , quand Elise reçoit une lettre de la vielle servante annonçant la mort de sa mère ne cherche pas de les contacter, et décide que son père doit, lui aussi, être mort. La trame ne tient plus que par le roman caché dans le vieil alto (qui, bourré de papier, permet étrangement à Elise de s'adonner à des longues séances de musique), mais, amis lecteurs, quelle déception qu'après la destruction de l'instrument les pages sont toutes vides, vides...

Le manoir étant réquisitionné par l'armée britannique, tout le monde va chercher fortune ailleurs sans trop rechigner et la fin de l'histoire voit Elise au bras de son mari, père de feu Kit, en 1984 à Vienne, assistant au concert de la fille de sa soeur Margot, Juliana, devenue une grande musicienne en perpétuant la tradition familiale. Je ne peux pas dire pourquoi je n'ai pas arrivé à aimer les protagonistes, à part Wrexham, le majordome, il ressemblent tous aux personnages en carton moulés à la louche.
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Le Manoir de Tyneford

Vienne, 1938. À la demande de ses parents, Élise Landau, jeune bourgeoise juive, doit fuir son pays natal suite à l’Anschluss. Elle est engagée comme bonne dans une grande propriété anglaise, le manoir de Tyneford. Pour une jeune fille qui n’a jamais eu à s’occuper ne serait-ce que d’elle-même, le choc est rude…



Deuxième roman traduit de la jeune romancière anglaise Natasha Solomons, Le Manoir de Tyneford s’inspire de faits réels. L’auteure explique notamment s’être inspirée de la vie de sa grand-tante, devenue « aide maternelle » dans une famille anglaise à la fin des années 1930, ce qui lui permit de fuir les persécutions allemandes. Elle parvient brillamment à redonner une existence fictionnelle à des êtres et des lieux victimes de l’Histoire et aujourd’hui complètement oubliés, comme le village de Tyneham (devenu Tyneford dans le roman), que ses habitants ont dû évacuer à la demande de l’armée durant la Seconde guerre mondiale.



Mais au-delà de cet aspect historique, c’est bien un roman complexe, poignant, que nous propose Natasha Solomons. Difficile de rester indifférente à son héroïne, Élise, jeune privilégiée qui se considère comme le vilain petit canard dans une famille pleine de talents : pas facile d’être ronde et ordinaire quand on a un père célèbre romancier, une mère cantatrice et une sœur belle et douée pour la musique. Devenue domestique dans un univers aristocratique auquel elle ne connaît rien, loin de sa famille qu’elle n’avait jamais quittée auparavant, Miss Landau est perdue, souvent agaçante, mais s’avère réellement attachante. Et autour d’elle vivent une belle galerie de personnages secondaires, d’Hildegard, la bonne qui a élevé la jeune femme, à Mister Rivers, le propriétaire du manoir de Tyneford, qui a embauché Élise.



Alors, si Natasha Solomons n’évite pas toujours le recours aux clichés, on ne peut qu’être intéressé par cette peinture juste de mondes aujourd’hui disparus, animé par des personnages très humains, avec leurs bons côtés et leurs contradictions.



Un très bon roman anglais, talentueusement traduit, à découvrir.

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Jack Rosenblum rêve en anglais

Voici un roman à classer dans la catégorie de ceux qui font du bien ! Pourquoi ?



Parce que Jack et Sadie Rosenblum sont deux personnages attachants, pas toujours sympathiques mais le chemin qu’ils parcourent tout au long du roman force l’admiration. Tiens, un peu comme un parcours de golf avec ses différents obstacles et les bunkers où on finit ensablé mais aussi les jolies lignes droites où la balle roule idéalement vers le trou (le numéro 5, le préféré de Jack) sur un gazon anglais parfaitement entretenu.



Parce que le rêve de Jack de devenir un parfait citoyen britannique est un peu pathétique mais ses listes nous offrent tant d’anecdotes cocasses qui nous donnent le sourire (et même le fou-rire en ce qui me concerne… ah ce fameux cochon laineux du Dorset…) qu’on ne peut pas lui en vouloir très longtemps. Même si ce désir d’assimilation à tout prix occulte complètement son passé allemand, une sorte de déni de ce qui est arrivé aux Juifs allemands qui n’a d’égale que la douloureuse nostalgie de Sadie. Mais son opiniâtreté à franchir tous les obstacles pour construire son golf, son instinct à rebondir sans cesse, son optimisme à toute épreuve, même contre un antisémitisme rampant dans l’Angleterre des années 1950, méritent le respect.



Parce que c’est un roman sur l’amitié, oh pas une amitié classique : celle qui démarre d’abord par l’observation goguenarde de Jack par Jack Basset et Curtis, notamment, de vrais hommes du Dorset qui connaissent les légendes du village qui remontent à la nuit des temps et qui ne boivent pas que du jus de pomme ! Les vrais Anglais, ceux du Dorset, qui finiront par adopter Jack « Rose-in-Bloom » avec une belle solidarité tandis que les dames de Pursebury Ash se laisseront charmer par les gâteaux de Sadie et son idée de couronner la reine du village le jour où Elizabeth II sera couronnée Reine d’Angleterre.



Parce que c’est un roman sur les charmes de la campagne anglaise au fil des saisons, une campagne qui, comme la Baumtorte, met du baume sur les chagrins, apprivoise les souvenirs et finit par réunir Jack et Sadie au terme d’une périlleuse expédition hivernale.



Parce que Natasha Solomons s’est inspirée de ses grands-parents pour écrire ce roman et que cela le rend d’autant plus touchant.



Voilà quelques raisons qui me font donc classer ce roman dans la catégorie « roman qui fait du bien », qui nous dit qu’il faut toujours croire en ses rêves. Je suis vraiment ravie de l’avoir sorti de ma PAL en ce Mois anglais que je termine ainsi de bien belle façon !
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Le Pianiste de Hartgrove Hall



"Edie chanta à ses propres funérailles. Il n'aurait pu en être autrement". C'est sur cette phrase que s'ouvre le roman de Natasha Solomons. Nous sommes en mars 2000 et c'est Harry, dit Fox, qui va nous raconter l'après-Edie et qui va nous plonger cinquante ans en arrière, au sortir de la guerre alors que lui-même sort de l'adolescence et que son frère Jack ramène une jeune chanteuse à la maison, une certaine Edie Rose.



Alternant de chapitre en chapitre entre les années 40 et les années 2000, l'intrigue nous emporte telle une symphonie. Alors qu'Harry, collectionneur de chansons et compositeur en devenir en 1946, tente de protéger le manoir familial de la destruction, on le suit dans un rôle de grand-père attentif, mentor pour son petit-fils Robin, pianiste prodige en devenir au début du 21e siècle. Entre les deux époques, beaucoup de choses se sont déroulées et ce sera au lecteur de rassembler les morceaux pour en recréer la partition.



L'écriture de Natasha Solomons est très agréable, agrémentée de métaphores qui apportent toute la poésie nécessaire au récit. Les personnages sont très vite attachants et le lecteur n'a de cesse de vouloir lever les coins de voiles disséminés au gré des pages. Le roman est empli de musique. Par son propos bien entendu qui nous permet de balayer les grandes oeuvres classiques indémodables de Beethoven à Chopin en passant par Rachmaninov, mais aussi par la musicalité de la plume de l'autrice.

Au-delà des notes et des arpèges, c'est aussi une très belle histoire d'amour qui dura un demi-siècle que nous voyons mûrir à travers ce petit pavé et, en sourdine, l'amour fraternel et ses écueils n'est pas en reste.

Une belle histoire, dans un bel endroit, avec ses envolées lyriques et ses trémolos, ses dièses et ses bémols, les silences avec parcimonie, la musique toujours.... La vie tout simplement.
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Le Manoir de Tyneford

Autriche, 1938. A la demande des ses parents, Elise fuit son pays pour devenir domestique en Angleterre.



Amateurs de Downton Abbey, vous serez comblés. Le manoir de Tyneford regorge de tout ce que l'on aime dans ces romans que l'on catégorise avec attachement de so british. L'ambiance d'avant-guerre, les descriptions de la nature (du jardin anglais au falaises découpées par le vent et la mer), la patience du gentleman anglais, les coutumes séculaires auxquelles on s'accroche tel le lierre qui recouvre le manoir.



J'ai aimé être embarquée dans le voyage intérieur d'Elise. J'ai adoré chaque personnage ainsi que la trame tissée avec soin et finesse. J'ai dormi à Tyneford et j'ai pleuré à la dernière page. D'aucuns diront que j'ai la larmichette facile et ils auront certainement raison. J'ai tout aimé dans ce roman et il continue à me surprendre. Après plusieurs semaines, il laisse une emprunte durable dans ma mémoire de lectrice.



Vous l'aurez compris, Le manoir de Tyneford, malgré quelques convenances, possède un charme fou. Un livre à prendre dans ses valises, sur la plage ou en hiver, au coin du feu avec un plaid et un cream tea.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Le Manoir de Tyneford

Elise, jeune fille juive de la bonne société viennoise est envoyée en 1938 par ses parents en Angleterre comme domestique. Ils attendent leur visa pour les Etats Unis et lui promettent d'en obtenir un pour elle une fois sur place.

La vie est dure au manoir pour cette jeune fille qui n'est pas habituée à servir et qui ne connait rien aux tâches ménagères et à qui en plus ses parents manquent terriblement.

Mais elle va s'attacher à cette belle campagne anglaise, à ce beau manoir et à ses habitants.

Ce roman pointe du doigt le racisme de la haute société anglaise, tout ce que la guerre va changer dans leurs comportements et entraîner de transformations profondes.

L' attachement du personnel de maison est aussi très bien raconté.

Un très beau roman qui malgré son rythme assez lent se dévore
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Le Pianiste de Hartgrove Hall



C’est l’histoire à la fois d’un domaine et d’une famille. Les chapitres alternent entre 1947-1954 et 2000-2007.



Trois frères reviennent dans le domaine après la guerre, l’habitation a beaucoup souffert de celle- ci et leur père auquel ils s’adressent toujours en l’appelant général ne s’en soucie pas.

L'aîné possède un charme qui lui permet d’obtenir ce qu’il veut et amène une jeune chanteuse Edie Rose qui a soutenu le moral des troupes par des chansons patriotiques. Mais sa présence va créer des dissensions.



J’ai bien sûr beaucoup aimé la présence continuelle de la musique que le plus jeune des trois célèbre en recueillant auprès des gens du coin des chansons traditionnelles puis en devenant un compositeur célèbre. Il va bientôt découvrir que son petit fils Robin est en pianiste d’exception.

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