Quand je serai mort et que mon fils videra ma maison, il trouvera sur mon armoire une petite valise bourrée de gommes que j'ai amassées durant toute ma vie. Je ne pouvais m'en empêcher à chaque voyage dans l'île ou à l'étranger, j'achetais des gommes de tailles et de couleurs différentes. Mon fils n'y comprendra rien, il y verra une lubie de vieux. Peut-être devrais-je lui expliquer que c'était ma façon à moi de tromper l'usure du temps, de retarder la mort et d'entretenir l'illusion que l'on peut tout effacer pour mieux recommencer.