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Critiques de Nathalie Azoulai (262)
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Titus n'aimait pas Bérénice

Quand j'ai lu la liste des romans du Goncourt, celui-ci m'est resté en mémoire, je me répétais cette phrase et elle avait une sonorité si particulière que découvrir l'histoire qui se cachait derrière devenait une obsession. Mais une fois le livre en main, après avoir lu la quatrième de couverture, je me suis dit alors c'est ça, tout simplement, l'histoire d'une femme délaissée et qui pleure sur son amour perdu ? J'en aurai presque perdu l'envie de lire le roman, mais la curiosité était là et la petite phrase aussi, comme un mantra qui ne me quittait pas. Décidément, je devais en finir avec elle et donc, avec ce livre. Pour cela une seule solution : le lire.



J'ai rapidement été soulagée en découvrant que l'héroïne, même à terre, restait combative, même au fond du trou, elle cherchait une corde pour remonter. Puis, je me suis laissée entraîner sans trop savoir où par l'écriture envoûtante de Nathalie Azoulai et avant que je m'en rende compte j'étais accro à ce roman. Parce que ce n'est pas l'histoire d'une femme délaissée, cela c'est juste le prétexte de l'auteur pour parler de quelqu'un de tellement plus grand : Racine. L'histoire de nos Titus et Bérénice modernes se résume à quelques chapitres au début, au milieu et à la fin du roman. Tout le reste, ce n'est que Racine, car la question au centre de ce roman est de savoir comment un homme, qui plus est un janséniste, a-t-il pu décrire avec autant de précision et de vérité, quelque chose d'aussi complexe que la passion amoureuse et ses affres ?



Pour repousser la mélancolie, Bérénice se plonge corps et âme dans la vie de Racine, elle cherche, comme un écho, une réponse à sa douleur, quatre siècles plus tôt. Peut-être parce qu'à cette époque aimer était tabou. Il fallait se contenter de mariage de convenance, de relations de convenances, tout devait convenir alors que l'amour, la passion amoureuse ne conviennent pas, elles s'imposent comme une vérité générale et indéniable. Et que fait Titus après tout si ce n'est refuser l'amour pour la convenance ? Bérénice s'oublie, le lecteur l'oublie et la vie de Racine s'écoule. La meilleure façon de tenir à distance le chagrin ? Se trouver une occupation dévorante. Bérénice à la vie de Racine à étudier, à comprendre ; Racine a le théâtre, la poésie, l'écriture, et plus que le reste l'amour des mots et de la langue. Mieux que personne, il sait que la sonorité d'une phrase a autant d'impact sur l'auditoire que le sens.



Cela Nathalie Azoulai l'a compris. Quand j'ai terminé, à regret, ce roman, il était parsemé de notes et de post-it pour marquer les plus beaux passages. Ceux qui, une fois murmurés, laisse une empreinte plus subtile et tenace, que ceux sur lesquels les yeux se sont contentés de glisser.



Je n'ai pas osé les laisser en place quand je suis allée faire dédicacer ce roman, pudeur de lecteur, pas plus que j'ai trouvé les mots pour dire à Nathalie Azoulai combien ce livre était beau dans le fond et dans la forme. Mea culpa, quelque soit son âge je crois qu'on se sent toujours enfants devant les personnes talentueuses.
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Titus n'aimait pas Bérénice

Deuxième rencontre avec les lauréats 2015 du Goncourt, cette fois-ci tête-à-tête avec Nathalie Azoulay. Un incipit assez mauvais car redondant, un rythme ternaire pauvre sujet-verbe-complément constant, des phrases mièvres au possible et creuses telles que « Dans le jardin, il y peu de fleurs, beaucoup de buis et surtout des arbres immenses. » (l’auteur de Oui-Oui au pays de la botanique n’aurait pas fait mieux), tout était réuni dès le début pour que le roman parte en vrille totale, et soit raté. Et pourtant on persévère un peu, et on finit par y trouver un intérêt, et le style passe en arrière-plan finalement, et ne dérange plus tant. Mais le véritable problème du texte réside quand même dans ce style trop inégal : tantôt virtuosité de clichés, tantôt sec et sibyllin, tout alourdit le récit.

Cependant, les échanges entre Racine et ses camarades ou professeurs sont des joyaux : véritable réflexion sur la matière classique et la traduction, le roman propose là un second niveau de lecture extrêmement passionnant.

Tout n’est pas parfait dans ce livre, mais tout n’est pas à jeter pour autant.

Verdict : trop moyen pour être goncourable.
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Python

Une femme d’une cinquantaine d’années s’aperçoit qu’elle est entourée de jeunes adolescents qui passent beaucoup de temps à coder sur leur ordinateur. Décidée à comprendre pourquoi, elle s’initie au codage auprès de jeunes qui maîtrisent une algorithmie traduite en langage python. On y découvre un historique des différents langages et des concepts informatiques ainsi que les hommes importants qui en sont à l’origine. Elle nous offre un voyage sympathique dans cet univers accompagnée par des jeunes « Geeks » qui délivrent leurs motivations, leurs secrets et leurs envies.
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Juvenia

Dans un avenir et un pays indéterminés, le 27 janvier est promulgué une loi interdisant l'union d'un homme avec une femme de plus de vingt ans sa cadette. Et des penses sévères sont prévues en cas de manquement à la loi.

Roman féministe qui tente de redonner aux femmes de plus de 50 ans une vraie place dans la société, conte farfelu et utopique sur les relations hommes-femmes, sur le sort des enfants nés d'un père trop âgé pour avoir le temps de les voir grandir et de les élever.

Mais je n'oublie pas le sexe, omniprésent.

Il y a sa conquête enfin autorisée aux femmes plus âgées, comme une revanche à prendre sur toutes ces jeunes filles au summum de leur beauté. Ces jeunes femmes à la plastique idéale et idéalisée par ces hommes en mal d'une seconde jeunesse et qui n'ont aucun scrupule à abandonner la mère de leurs enfants.

Un roman très court, un conte aussi cynique que parfois drôle et souvent grinçant dans lequel les hommes n'ont vraiment pas le beau rôle. À la fois expression de nos fantasme ou de nos angoisses inavouées sans doute !



lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/07/07/juvenia-nathalie-azoulai/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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La fille parfaite

Du vide laissé par la soudaine disparition naît le questionnement. Il est ici question de deuil, de littérature, de mathématiques ; l'avenir étant désormais entre les mains de ces dernières, la littérature n'étant plus que le fantôme d'elle-même. Ou alors, comme l'écrit l'autrice, le livre en sortira vainqueur parce que lui seul sait raconter. Il est ici question d'amitié, de rivalité, de ce qui nous retient en vie et de ce que l'autre emporte comme secrets dans la tombe. Je resterai donc vague car c'est un livre qu'il n'est pas facile de résumer sans risque de le clôturer.
Lien : https://bw.heraut.eu/user/Ba..
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Python

Nos textes quand ils s'affichent sur l'ordinateur s'écrivent sur un millefeuille d'autres textes écrits par d'autres mains. L'idée de palimpseste a toujours enchanté les écrivains, mais de ce palimpseste-là, ils ne parlent pas."



Lorsqu'on est une écrivaine fascinée par le langage, habituée à étudier et travailler la langue peut-être est-il naturel un jour de s'intéresser à d'autres langages, façonnés par les mains agiles de jeunes geeks absorbés par leur écran ? Cela devient l'obsession de la narratrice, une cinquantenaire qui ressemble beaucoup à l'autrice, bien décidée à explorer les mystères de l'élaboration des lignes de code destinées à remplacer celles tracées délicatement par une plume sur le papier, et surtout qui régissent désormais la moindre de nos activités. La voici donc telle une enquêtrice traquant les liens, les sources, les indices et les coupables, engagée sur le chemin qui mène aux algorithmes, discutant, expérimentant, séchant et digressant à chaque nouvelle étape. De tous les langages informatiques, c'est le Python qui l'attire, non pour ses caractéristiques qu'elle ne connaît pas mais pour ce qu'il évoque de matière ou de symboles. Chez l'écrivaine, l'imagination s'emballe vite. D'images en associations d'idées, l'exploration à laquelle elle nous invite mêle habilement les signes et les lettres, déborde joyeusement du langage binaire auquel on voudrait la cantonner. Il est question de littérature bien sûr, et Proust, Virginia Woolf ou Madame de Lafayette font partie du voyage sur le tableau magnétique de l'écrivaine-enquêtrice aux côtés de tous les inventeurs-défricheurs qui ont permis ces nouveaux langages. De cours particuliers en sessions à l'école 42 où l'écrivaine préfère observer voire fantasmer sur un ou deux codeurs à l’œuvre, le champ d'exploration semble infini et on y rebondit comme une petite balle de caoutchouc, avec le sourire. Même pas peur lorsqu'une équation apparait soudain au milieu d'une page, mais il fallait oser. Puisqu'il s'agit d'intelligence, impossible d'éviter la confrontation avec l'IA, concentration de toutes les craintes pour qui évolue dans le domaine de la littérature, et épisode plutôt drôle même si on comprend que ses imperfections ne seront sans doute bientôt plus qu'un lointain souvenir. L'autrice réussit une immersion assez vertigineuse qui met en lumière l'imbrication du code dans nos vies, elle le fait avec toute la puissance de la littérature qui puise aux sources de nos blessures et failles les plus profondes ; avec l'espoir qu'elle garde le dessus et demeure vivante à jamais. Ultime preuve de notre humanité ?

Drôle et intelligent, je me suis régalée.
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La fille parfaite

Lorsque Rachel apprend le suicide d'Adèle à l'âge de 46 ans c'est le drame et surtout l'incompréhension. Qu'est-ce qui a pu pousser cette "fille parfaite" à un tel geste?

Rachel la narratrice revient sur l'histoire de leur amitié. En effet depuis le lycée elles forment un binôme soudé. Intelligentes et brillantes, elles adorent les joutes verbales, les maths, la littérature et la culture. Elles choisissant des voies différentes, les lettres pour Rachel et les maths pour Adèle.Rachel connait un succès important avec la publication de ses romans. Adèle, elle se consacre à la recherche , elle espère obtenir la médaille Fields mais n'a pas été récompensé. Est-ce pour cela qu'elle a mis fin à ses jours?

J'ai bien aimé la fine analyse des relations entres ces deux femmes, leur amitié teinté de rivalité mais l'opposition entre maths et lettres et la glose autour de ce sujet m'a paru un tantinet ennuyeux.

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Titus n'aimait pas Bérénice

Une femme, quittée par son amant, cherche à surmonter son chagrin en s'immergeant dans un travail sur Racine. – J'imagine déjà mon ami C... s'exclamer : "Tu lis vraiment beaucoup de livres de femme ! " – . le sens profond de cet ouvrage m'a sans doute échappé et j'en ai trouvé par moment la lecture ennuyeuse... Peut-être parce que je suis un homme ! ... Peut-être.



Essayons d'y voir clair : pourquoi Racine ? En écrivant ses tragédies, Racine s'attachait à insérer méticuleusement dans l'esprit de ses personnages, les ravages psychologiques provoqués par leurs amours passionnels tragiques. Dévastée par sa rupture, la narratrice du roman s'identifie à une héroïne de Racine. Mais pourquoi Bérénice ? Dans Racine, Titus devenu empereur renonce à Bérénice par devoir envers Rome ; il la quitte la mort dans l'âme, parce qu'il l'aime ; Dans Nathalie Azoulai, l'amant abandonne la narratrice pour préserver sa famille ; il retourne prosaïquement auprès de Roma, son épouse. C'est manifeste, le Titus du roman n'aimait pas sa Bérénice ! Mais pour moi, c'est plutôt qu'ils n'étaient ni Titus ni Bérénice.



Après cette pointe de polémique, il me revient de rendre au moins un hommage à ce livre : ne connaissant pas plus que cela la vie de Racine, j'ai sincèrement apprécié de découvrir sa personnalité complexe ; janséniste mais avide de reconnaissance et de confort matériel ; indomptable, inflexible mais courtisan et flagorneur ; surtout, portant très haut son ambition de pureté pour la langue française et de musicalité pour l'alexandrin. C'est toujours positif d'apprendre quelque chose.



Le livre est très bien écrit, le vocabulaire est riche... Trop riche ! J'en ai gardé une impression d'emphase dénuée de sensibilité, comme un exercice de style "surtravaillé" d'étudiant en lettres. Et puis c'est long ; la vie de Racine s'étale au fil des 300 pages sur de nombreux non-événements sans intérêt, narrés au présent, ce qui accentue le sentiment de lire du vide.



Enfin, quelle idée, tout au long du livre, d'appeler Racine et Boileau par leur prénom !... Les aventures de Jean et Nicolas !... J'ai du mal à comprendre que ce livre ait obtenu le Médicis et qu'il ait été en piste pour le Goncourt.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Python

Nathalie s’est prise d’une fascination pour le code ! Il faut bien choisir, ce sera Python. Elle veut comprendre, apprendre, appréhender cet univers.



Si l’idée est plutôt sympa, le bouquin finit par devenir laborieux lorsqu’il se perd à retracer l’historique de l’informatique.



Et de l’éblouissement, il ne reste finalement que quelques miettes entremêlées aux pensées et relations de l’autrice
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La fille parfaite

Adèle Prinker et Rachel Deville sont « soeurs de coeur » depuis l’âge de treize ans. Adèle est un « cerveau » (une scientifique …) Rachel est une « artiste » (écrivaine …)



La narratrice, c’est Rachel. Elle a, à présent, quarante-six ans. L’âge qu’Adèle a choisi pour se pendre. C’est elle que la police a prévenue en premier. Et Rachel va devoir l’annoncer à Luc (son mari) à Nicolas (son fils) mais surtout à son père, dont elle était la plus grande fierté …



À la fin du collège, Adèle et Rachel hésitent entre les options A et C (elles ne veulent pas avoir à se séparer !) Finalement, ce sera C … À quinze ans, alors que Rachel écrit depuis un bon nombre d’années déjà, Adèle se découvre une passion inattendue pour la natation. Et elle se prendra rapidement pour une sirène … De son côté, après le bac, Adèle revient à son premier amour et opte pour une filière Lettres. Elles s’éloigneront un temps l’une de l’autre. Pour mieux se retrouver, au fils des années … Au-delà de multiples petites poussées d’une jalousie réciproque, la profondeur de leur amitié ne sera jamais remise en question.



Un roman fluide, magnifiquement structuré – et parsemé de références très pertinentes – ainsi que de fines analyses sur la nature humaine. Une longue réflexion qui va trouver écho chez un grand nombre de lecteurs, dont je fus ! J’ai connu, au cours de mon adolescence, cette impression de rivalité, souvent encouragée par les professeurs, hélas … (Moi, pour qui les maths restaient un mystère complet … Mais qui – par contre – lisais comme je respirais) À savoir : qui des « scientifiques » ou des « littéraires » méritent le plus d’éloges ? Suscitent le plus d’intérêt ? Lequel est le plus « utile » sur cette planète ? …



Un très bel hommage – également – aux liens (souvent indéfectibles) d’une amitié, née en pleine jeunesse, quel que soit le chemin suivi et parcouru par chacun …
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Les spectateurs

A Paris dans les années 60, une famille vient d'acquérir sa première télévision noir et blanc, un luxe encore à cette époque. Les parents écoutent attentivement une conférence de presse du Général de Gaulle. Le fils, âgé de 13 ans ne comprend pas grand chose à ce qu'il raconte, il voit juste que ses parents sont en colère. Des questions le hantent auxquelles personne ne répond. Il ne sait pas quel est le pays que ses parents ont quitté alors que sa mère l'attendait, car ils ne lui ont jamais rien dit. Il est bouleversé à l'idée qu'un jour il lui faudra peut-être lui aussi tout quitter pour partir loin d'ici, où il est né.

Il pose des questions et cherche à comprendre pourquoi sa mère a rempli ses valises de magazines de mode, qu'est-ce qu'elle a choisi de laisser derrière elle pour toujours, qu'est devenue sa famille. Il faut dire qu'elle aime à la folie tout ce qui touche au cinéma hollywoodien. Elle passe ses journées à parler de ses héroïnes préférées, se fait faire des robes par la voisine qui est couturière afin de mieux s'imprégner des scènes cultes, s'invente une vie de rêve. De plus, elle sait profiter de son charme, et son mari la laisse faire. Lui est plutôt grave et peu bavard, le lecteur comprendra pourquoi au fil des pages.

Mais ce sont des parents aimants même si la vie a failli les séparer, si le destin s'est mis en travers de leur route, et qu'il leur a fallu tout quitter pour continuer à vivre.

Peu à peu, tout en s'occupant de sa jeune sœur qui souffre d'une dysplasie congénitale de la hanche et doit bientôt faire un long séjour à l'hôpital, le jeune garçon rassemble peu à peu des éléments de réponse et surprend des conversations qui ne lui étaient pas destinées.

Pourquoi ses parents ont-il quitté leur pays ?

Que faut-il emporter dans les valises, parmi tous les souvenirs du passé, quand on sait qu'on ne reviendra jamais ?

Quels mots du Général ont ainsi mis ses parents en colère ? Et pourquoi ?



Voilà un roman à la fois étrange et bouleversant...

Le narrateur est le jeune garçon, ce qui donne une ambiance particulière car beaucoup de choses sont suggérées au lieu d'être expliquées clairement.

C'est un roman très littéraire, et j'ai mis pas mal de temps à entrer dans l'histoire. Le lecteur ne sait rien de cette famille qui est partie un jour de son pays d'origine pour venir s'installer à Paris. Peu à peu, en même temps que le jeune garçon comprend, des bribes de réponses apparaissent. Il est question de la guerre des six jours, de la fameuse phrase du Général qui a créé la polémique et choqué les juifs de France.

C'est un roman que je trouve à la fois très fort et qui me touche profondément, tout en me laissant par moment sur le bord de la route...avec plus de questionnements que de réponses.

Le fait que l'histoire de ce jeune garçon et de sa famille soit entourée de mystères, donne finalement au récit, un caractère universel car il s'adresse à tous les exilés de la terre. C'est un roman qui nous parle de survie, de l'angoisse d'arriver dans un pays inconnu dont la plupart du temps, les exilés ne comprendront pas toutes les subtilités de la langue, du fait qu'ils chercheront tous à protéger leurs enfants pour qu'eux n'aient jamais à vivre ce qu'ils ont vécu. Ainsi ils ne diront rien des conditions et des raisons de leur départ, ni de la souffrance de l'exil.

C'est pour cela que le titre est particulièrement évocateur car nous les lecteurs qui n'avons pas vécu l'exil, ou un exil différent de cette famille, ne pouvons être que des "spectateurs", comme le seront aussi malheureusement leurs enfants...même s'ils sont à la recherche de leurs racines et cherchent à se rapprocher de leurs parents pour mieux les comprendre.

Malgré le flou, le mystère, les propos non expliqués que j'ai du interpréter peut-être en commettant des erreurs, j'ai fini par lâcher prise, par ne plus me poser de questions et je me suis laissée porter par l'histoire de cette famille d'exilés et j'ai eu du plaisir à le faire.
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La fille parfaite

Je viens de terminer "la fille parfaite"



Je suis toujours, dans mes lectures, sensible à l'écriture :

J'ai apprécié le style alerte, cette plume intelligente la richesse d'informations.



L'histoire de deux amitiés entre Adèle et Rachel, j'ai aimé le sujet de deux orientations littéraire et scientifique,

sous l'emprise de leurs familles respectives :

formatées depuis l'enfance à l'exigence de la réussite.



Chacune doit prouver à l'autre la supériorité de son art !



Adèle, en particulier, qui rejette tout ce qui n'est pas "des maths", obnubilée par les chiffres, au point de tout compter .... "entre le pouce et l'index" .... Elle frôle la névrose.

Adèleetsonpère : cette relation fusionnelle

"Ils formaient une entité insécable"

De laquelle la mère était absente.

Avec son fils Nicolas elle mets des boules Quies lorsqu'il pleure car "çà lui vrille le cerveau"



Elles ont juste oublié de vivre cette amitié simplement,

sans pudeur (elles ne s'autorisent pas de gestes tendres)



Et c'est ce qui m'a manqué dans ce livre, un peu clinique,

l'Emotion ! tout est disséqué.

Je n'ai éprouvé que peu d'empathie pour ces deux amies

qui se mesurent sans cesse et oublient l'existence.
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La fille parfaite

Amies depuis l'enfance, Adèle et Rachel constituent la fille parfaite, unissant pour l'une la passion des mathématiques, pour l'autre celle des Lettres. Leurs familles respectives y sont aussi pour beaucoup, il faut bien l'avouer.

Même si chacun d'elles semble avoir atteint, adultes, les objectifs qu'elles se sont fixées, Adèle collectionnant les prix mathématiques et Rachel écrivant des romans, au début du roman, Adèle s'est suicidée.

La raison de ce geste d'une brutalité extrême (elle s'est pendue) ne jouera un rôle qu'à la toute fin du livre, le roman retraçant plutôt le parcours de cette amitié parfois en pointillés , qui ne faisait pas l'économie de la compétition.  L'occasion aussi d'enchaîner des joutes oratoires sur les mérites respectifs des maths ou de la littérature, qui m'ont parfois semblé plomber le roman.  Une lecture en demi-teintes donc mais le portait d' une amitié originale car non idéalisée.









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Titus n'aimait pas Bérénice

« On dit qu'il faut un an pour se remettre d'un chagrin d'amour. On dit aussi un tas d'autres choses dont la banalité finit par émousser la réalité ».

Bérénice ne se remet pas de sa rupture avec Titus, qui l'a quittée par sens du devoir envers sa fidèle Roma. Je ne suis pas en train de vous faire le résumé de la pièce classique de Racine (quoique) mais du roman de Nathalie Azoulai, dont l'action se passe bien au XXIe s. Pour se remettre de son chagrin, Bérénice décide de se plonger dans la vie et les oeuvres de Racine.



Contrairement à ce que laisse présager ce bref résumé, 80 % du livre est composé de la vie de Racine et non pas de l'histoire d'amour entre la Bérénice 2.0 et son Titus. C'est ce qui m'a le plus dérangé dans ce livre : la pauvreté du récit cadre. On trouvait une histoire assez originale, avec un gros clin d'oeil à la période classique, mais c'est très mal dosé. Cela donne au mieux une petite touche d'originalité à ce qui au final est une biographie romancée de la vie de Racine.



Bref. Je ne suis pas convaincue par l'annonce romanesque de départ. Mais la biographie est plutôt réussie ! J'ai beaucoup aimé redécouvrir le XVIIe siècle par les yeux d'un de ses dramaturges les plus éminents, voir Racine évoluer parmi ses contemporains bien connus (Lafontaine, Molière, Corneille, Boileau et même le roi en personne).



Il est souvent difficile d'imaginer une époque aussi lointaine. Je me souvenais par mon cours de littérature que Racine avait été pendant un temps historiographe du roi. Ça n'avait pas tellement retenu mon attention, je l'imaginais scribouiller dans un coin les hauts faits du souverain à la lueur d'une chandelle. Mais non ! Cela impliquait en fait de suivre le roi dans ses campagnes militaires !



Et là, deuxième choc : Louis XIV, le roi soleil, était présent sur les champs de bataille ! Quand je pense à lui, je l'imagine toujours assis : sur un trône, devant une pièce de théâtre, dans son lit lors du traditionnel « lever »,... pendant que d'autres menaient ses batailles. Mais en fait non, il partait en campagne guerrière avec ses troupes. C'est vrai que ça ne devait pas être très motivant de combattre pour un roi invisible...



Bref, ce roman m'a apporté un plaisir indéniable de découverte ! Il est joliment construit, la vie de Racine est dépeinte à la façon d'un arc de cercle ou après une période d'apogée littéraire, il en revient à des valeurs plus proches du début de sa vie. Roman à découvrir, même s'il demande une lecture attentive et souffre de quelques longueurs.
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Les spectateurs

J'ai tellement aimé Titus n'aimait pas Bérénice que ce nouveau roman de Nathalie Azoulai est le premier sur lequel je me suis ruée lors de ma première virée en librairie début janvier. Me voilà donc bien marrie d'avoir à faire part ici de mon immense déception après cette lecture dont j'attendais tant. Car je n'ai rien retrouvé de ce qui m'avait fait vibrer, notamment cette écriture pleine de charme au service d'une langue magnifique. Tout m'a semblé plat, nébuleux, compliqué. Je n'ai pas du tout été embarquée, je me suis ennuyée et me suis surprise à de nombreuses reprises à laisser mon esprit s'échapper - ce qui n'est jamais bon signe.



Nathalie Azoulai met en scène une famille à travers les yeux du fils de treize ans dont on ne connaîtra jamais le prénom même si l'on comprend au milieu du récit que ce prénom est l'une des clés de l'énigme qu'il cherche à résoudre en s'interrogeant sur le passé de ses parents. Nous sommes en juin 1967 et la famille est réunie devant le poste de télévision et la conférence de presse que donne le Général de Gaulle. A travers les échanges entre les grandes personnes et les bribes d'actualité qu'il découpe consciencieusement dans les journaux, le jeune garçon essaye de reconstituer les événements qui ont précédé l'arrivée de sa famille en France. Sa mère était enceinte de lui lorsqu'ils ont été chassés d'un pays d'Orient, là encore pas nommé (pays du Maghreb ? Égypte ?) et tout en lui interroge ses origines. Il tente de décrypter les colères de son père face aux discours politiques ou bien encore le comportement évaporé de sa mère qui s'identifie à une star de cinéma et ne se réfère qu'à sa collection de Cinéplay dans lesquels elle fait copier les modèles de robes des actrices par son amie Maria, voisine et couturière. Qu'ont-ils laissé derrière eux ? Que représentent leurs enfants nés en France et détachés de leurs origines ?



Il semble que trop de flou ne me réussisse pas... Il m'a fallu rechercher des infos sur cette conférence de presse pour en connaitre le contenu et tenter de décrypter un peu le propos de l'auteur. Plutôt séduite au départ par le personnage de la mère, sa fascination pour le cinéma hollywoodien des années 40 au point de se comporter sans cesse comme une actrice elle-même, c'était plutôt cocasse, voire émouvant... sauf qu'au bout de cent pages de détails de robes et de scènes de films, ça lasse et ça finit même par énerver. Trop nébuleux, trop cérébral peut-être... chercher sans cesse des clés, ça fatigue et quant on n'a pas forcément le bagage pour les trouver, ça déçoit.



Inutile de s'étendre, je n'étais clairement pas dans le lectorat cible de ce livre, vraiment très très différent du précédent. Certains seront séduits par l'atmosphère, je peux le comprendre et j'ai d'ailleurs lu quelques articles qui m'ont a priori démontré que je n'avais sûrement pas saisi la quintessence du propos. Tant pis. J'assume mon échec et je m'en vais relire quelques phrases de Titus... histoire de ne pas rester fâchée avec l'auteure.
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Leurs contes de Perrault

J'aime les contes, et j'aime l'idée de les revisiter. Alors, lorsque j'ai vu ce titre, je me suis dit pourquoi pas...



Finalement, la rencontre n'a pas fonctionné du tout. J'ai lu les deux premiers contes et je me suis arrêtée là...Trop revisités pour me plaire, trop vulgaires, trop "adultes" trop tout quoi...Je n'ai même pas essayé les autres contes.



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Titus n'aimait pas Bérénice

Déroutante morphologie que ce roman aux allures semblables à celles de la fameuse Galerie des Glaces qu'il évoque à plusieurs reprises... Mise en abîme labyrinthique, aux accents homériques, à l'écriture parfois froide mais épurée... Structure binaire, nostalgie usurpée, qui réveille, chez le lecteur, des désirs enfouis d'alexandrins bien lourds et bien pesants.



Mais, derrière ce jeu de cache-cache de poupées russes, difficile de trouver autre chose que la simple voix de l'analogie empreintée par Nathalie Azoulai. Cette vie romancée du plus grand poète classique français n'a su que raviver en moi l'envie de redécouvrir le grand maître de la tragédie et m'a laissée presqu'aussi hermétique devant le chagrin de cette Bérénice que le fut Titus devant celui de sa maîtresse déchue.
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Titus n'aimait pas Bérénice

Aujourd’hui comme de tous temps, Titus aime Bérénice et pourtant il la quitte. Il l’abandonne parce qu’il ne peut quitter Roma qui est son épouse et la mère de ses enfants, même s’il ne l’aime plus. Ce soir de 2015, Bérénice est dévastée lorsqu’elle apprend l’abandon de Titus. Après le choc, elle entre en convalescence, accepte l’empathie de ses proches, partage des confidences. Au cours de ces confessions, une voix lui murmure un vers de Racine. Elle se raccroche à celui-ci comme à tant d’autres alexandrins du grand auteur. Ardente, la langue du tragédien s’insinue en elle. Elle veut comprendre comment Racine a pu écrire de tels vers, et ce qui l’a amené à une connaissance si profonde des sentiments amoureux. Elle veut comprendre pourquoi Titus l’a quittée. Ne l’aimait-il pas ?



Nathalie Azoulai utilise ce joli prétexte pour écrire une biographie de Jean Racine, sous un angle qui privilégie l’étude du sentiment amoureux dans l’œuvre du grand tragédien. Comme l’auteure l’annonce, deux lieux qui apparaîtront tour à tour en filigranes de la vie de Racine ont profondément marqué sa vie et son œuvre : Versailles, endroit fastueux où le poète côtoya le Roi et la démesure, et Port-Royal où le jeune Racine fut éduqué selon les principes jansénistes, dans le dénuement et la réclusion. C’est en effet à l’abbaye de Port-Royal qu’il apprit de ses maîtres, et grâce à l’étude des auteurs latins et grecs, qu’un travail acharné vient à bout de tout. Un principe qu’il appliqua dès ses premiers vers.



A quatorze ans, Racine quitta Port Royal pour le collège de Beauvais auquel il ne s’habitua pas malgré une discipline relâchée. Il poursuivit son étude avec rigueur et fit l’expérience magnifique de l’alexandrin. Pour lui, la langue était aussi beauté, la langue était aussi musique. De retour à Port-Royal, il fut l’élève des trois maîtres les plus renommés de France et continua avec eux son apprentissage classique. Mais il découvrit aussi les livres interdits et cacha des romans grâce auxquels il entrevit puis déchiffra l’amour et la passion.



Racine s’installa ensuite à Paris où il mena une vie très éloignée du calme de l’abbaye de Port–Royal. Il commença à écrire et à faire représenter ses pièces, il fréquenta de grandes comédiennes, Mademoiselle Du Parc puis Marie Desmares, avec lesquelles il eut une longue liaison, et qui, de par leur jeu, influencèrent son écriture. La vie de Racine prit ensuite un tournant : il se maria, eut plusieurs enfants et devint historiographe du Roi. Il composa ensuite des pièces plus sages, destinées à être jouées par les pensionnaires Saint-Cyr, institution créée par Mme de Maintenon.



Tout au long de cette promenade biographique, Nathalie Azoulai nous présente un auteur talentueux, acharné et volontaire, poignant, et cependant loin d’être parfait : Jean, comme l’auteure l’appelle, se montre partagé entre sa foi et l’amour des mondanités, il jalouse Corneille et Molière, il est infidèle, il courtise le roi, il renie son art pour les pensionnaires de Saint-Cyr… mais il parle si bien d’amour ! Est-ce en raison de la dureté de l’éducation janséniste, de la lecture des anciens, de sa vie sentimentale, de sa finesse psychologique, de la fréquentation de romans alors interdits…? Un peu de tout cela sans doute…



Racine est en effet très doué pour écrire l’échec de l’amour partagé et il le fait dans une langue concise, belle et pure. Nathalie Azoulai souligne l’importance que la langue revêt pour Racine et revient à plusieurs reprises sur la façon dont il compose ses vers:



« C’est ce qu’il aime dans la langue française et que les autres n’ont pas, ce lit de voyelles rocailleuses que les hiatus révèlent dans les vers comme l’été dans le fond des rivières. Marie est encore meilleure que Du Parc parce qu’elle pousse les portes d’un autre monde, où l’on marche dans ses rêves, où l’on parle sous hypnose. Il s’amuse parfois en lui disant qu’elle est sous alexandrins. Il aime cette espèce de froideur qui la gagne et la fait entrer dans une mer gelée sans trembler. Il comprend en la regardant que s’il compose des vers, c’est certes pour être le plus grand poète de France, mais aussi pour capter cela, le son d’une conscience qui s’exprime à haute voix. Pleine, libre, parfois glaçante. »



Le charme particulier de « Titus n’aimait pas Bérénice » vient du fait qu’il ne s’agit pas d’une biographie factuelle, précise, historique, même si elle est très bien documentée et témoigne d’une grande connaissance de Racine et de son œuvre. Le terme qui n’est venu à l’esprit pour qualifier ce roman est celui de « promenade biographique ». Un moment hors du temps, pourtant si actuel par ses propos sur l’amour et la passion, et la difficulté de la création artistique. Il y a bien sûr également la qualité d’écriture de Nathalie Azoulai. Dans une langue travaillée, sensible et juste, l’auteure nous livre sa vision de Racine et des classiques et en démontre toute la modernité, jusqu’à donner envie aux lecteurs de se plonger dans les tragédies de Racine, et en premier lieu dans « Bérénice ».



Le roman de Nathalie Azoulai méritait bien le Prix Médicis 2015, et en ce qui me concerne, figurera parmi mes coups de cœur de cette année !










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Titus n'aimait pas Bérénice

J’aimé, j’ai adoré ce livre pour le plaisir de redécouvrir les tragédies de Jean Racine, de découvrir son univers, son parcours à travers le Grand Siècle, pour son goût des mots qui ne pouvait que rejoindre le titre de ce blog.



J’avoue, je ne me souvenais pas qu’il était un enfant de Port-Royal élevé dans l’austérité, l’ascèse permanente mais aussi nourri des mots de l’antiquité latine, dont les vers de Virgile et particulièrement ce chant IV de l’Enéide qui voit Didon confier sa plainte d’avoir été abandonnée par Enée. Sans doute une des sources qui inspirera Racine et le fera creuser les mots, les mètres et les rimes pour atteindre l’acmé de la douleur de la séparation amoureuse dans Bérénice.



Autre paradoxe de la vie de Racine, cette fascination pour Louis XIV dont il n’a de cesse de conquérir l’attention, exclusive si possible, alors qu’il sait que le roi veut faire taire les critiques de Port-Royal envers la trop grande magnificence et la vanité de son règne.



Paradoxe encore, ce désir qu’il a de traduire au mieux la passion amoureuse alors que sa propre vie intime est, par son éducation, peu encline à l’excès. Sa relation avec la Du Parc, la célèbre comédienne, apportera dans sa vie le tragique qu’il voulait expérimenter. Par la suite, il se glissera dans une vie familiale sans fracas, toute sa concentration se portera sur la meilleure manière de gagner les faveurs du roi (contre ses « concurrents » que sont les Corneille ou Quignault) et de décliner dans ses pièces la gloire et l’amour, l’héroïsme et le désespoir.



Au delà de l’enchâssement de cette vie, de cette oeuvre, dans une tragédie moderne (l’abandon d’une Bérénice d’aujourd’hui par un Titus qui ne peut quitter sa Roma), Nathalie Azoulai dit comment se forge le destin d’un immortel, la construction de son oeuvre, son amour et sa lutte avec les mots qu’il veut couler dans une langue pure, nouvelle. A l’instar de celle de Racine, sa langue est belle, élégante, racée, balancée. On se surprend à y déceler les alexandrins cachés, on savoure sa noblesse, sa beauté. On voudrait retarder le moment de refermer le livre. Heureusement, Bérénice est éternelle.
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Titus n'aimait pas Bérénice

Une rupture s’étend dans l'écho sourd de la fêlure, ruisselle malicieusement dans une chimère blessure,sournoise, s'étire au cœur de votre chair, se répand comme virus dans le flux d'hémoglobine de nos veines, Nathalie Azoulai respire sa littérature celle de Racine.

Suite à une séparation notre héroïne coule lentement dans le personnage de Bérénice, cette femme modelée par jean Racine dans sa tragédie où Titus la quitte pour être empereur, respectant la tradition de Rome.

Le roman de Nathalie Azoulai semble être un prétexte pour rendre hommage à jean Racine. Toute la trame s'enroule sur la vie de Jean, son enfance à Port Royal, ses Maitres le façonnant au gré de leur volonté, sa Tante devenue Carmélite, sa dualité religieuse et son amour pour le roi Louis XIV, ses maitresses, ses comédiennes, sa femme, ses enfants, ses amis, ses rivaux, ses tragédies, ses mots...

Nathalie Azoulai dissèque tel un chirurgien la passion tragédienne racinienne, respire avec amour les œuvres - Bérénice qui sera pour notre héroïne son âme sœur, la dualité entre sa vie amoureuse actuel et celle de la pièce de Racine....

Nathalie Azoulai surprend avec ce roman ou Racine devient cet Héros panseur de plaie, sa vie romancé sous la plume chantante s'étire page après page, pour devenir «son rectangle de tragédie»



«Que Titus n'a jamais aimé Bérénice ou qu'il l'a aimée, que vouloir comprendre ce qu'on appelle l'amour, c'est vouloir attraper le vent. Au jeu de la marguerite, on pourrait arracher n'importe lequel des pétales, à la folie, passionnément, pas du tout. Te voilà bien avancée...»



L'amour reste une maladie incurable.....

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