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Critiques de Nathalie Azoulai (264)
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Titus n'aimait pas Bérénice

En débutant ma lecture, je ne connaissais rien de la trame de ce roman. A sa sortie, j'avis lu de bonnes critiques, le titre m'a rappelé une des pièces de théâtre que j'aime le plus. Me voilà embarquée dans l'histoire d'une rupture amoureuse. J'hésite à poursuivre..ne devrais-je pas opter pour une lecture plus légère en ces temps anxiogènes? Je persévère et hop, l'auteur effectue un virage inattendu. Il s'agit maintenant d'une biographie romancée de Jean Racine. Passée la surprise, je m'y intéresse car je ne connais de lui que son œuvre. Mais l'écriture alambiquée, les formules trop recherchées ont raison de mon intérêt. Du coup, je finis un peu plus instruite mais franchement déçue. Et la pirouette finale revenant à la rupture amoureuse n'apporte rien selon moi et renforce le caractère artificiel de l'œuvre.
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Titus n'aimait pas Bérénice

Je croyais démarrer la lecture d'une réécriture contemporaine de Bérénice, ce que je trouvais ambitieux, casse-gueule, mais potentiellement jubilatoire. En fait, cette intrigue est évacuée immédiatement, pour ne servir que de propos introductif à une biographie romancée de Jean Racine.

Je croyais alors démarrer la lecture d'un dialogue entre la Bérénice contemporaine qui vient de se faire larguer et la vie et l'oeuvre de Racine. Mais non, c'est une biographie des plus classiques, cheminant bien tranquillement de l'enfance à la mort du grand homme, dans un portrait tout laudatif, travers, mesquineries et faiblesses inclus.

Bérénice contemporaine réapparaît subrepticement au milieu du roman, et pour le conclure, bref, pour faire 3 actes assez insignifiants.

Finalement, j'ai gardé l'impression de m'être fait "survendre" une biographie, tant du fait de cette contemporanéité prétexte, que d'une écriture agréable, certes, mais sans relief (et la mention, à peu près trente fois au cours du récit, de l'hypotypose, cette figure de style qui consiste à rendre une scène visuelle et vivante, dans un récit qui ne le fait jamais, m'a rendue plutôt moins indulgente).
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Titus n'aimait pas Bérénice

C'est un roman qui commence par une banale rupture, la fin d'une histoire d'amour vue et revue : Bérénice aime Titus mais Titus ne veut pas quitter sa femme Roma et ses enfants. Bérénice se tourne alors vers le spécialiste du chagrin d'amour, l'auteur qui a écrit les plus belles tragédies d'amour non-réciproque : Jean Racine. Elle se plonge dans son œuvre, dans ses textes, lit et relit ses plus beaux vers et veut comprendre comment il a pu si justement parler d'amour.



Alors on bascule dans l'histoire romancée de la vie de Racine. On y découvre Jean, orphelin, au monastère de Port-Royal, qui suit les cours des plus grands de son temps, Claude Lancelot, Antoine Lemaistre et surtout Jean Hamon, et qui reçoit une solide éducation littéraire et religieuse. On y découvre sa passion pour les langues, son talent pour les traductions du latin au français, son goût pour les textes anciens dits "subversifs", sa vivacité d'esprit qu'il utilisera plus tard dans les salons mondains et auprès du roi Louis XIV. Plus qu'une biographie d'un des plus grands dramaturges classiques, Titus n'aimait pas Bérénice est un roman sur la naissance et le développement d'un grand esprit, qui écrira si bien la passion amoureuse, au cœur du 17e siècle.



Nathalie Azoulai a une écriture fluide et limpide, qui porte à merveille l'histoire romancée de Racine. On se laisse emporter par la musique et la poésie de son style avec beaucoup de plaisir. Grâce à une opération Masse Critique Babelio et Audible, j'ai pu découvrir ce roman en livre audio. C'est ma première expérience de lecture audio car j'ai longtemps hésité à tester : comment écouter un livre audio ? En faisant autre chose ? En se concentrant uniquement sur le texte ? Pour ma part, il m'était difficile du suivre le fil du récit en faisant autre chose et écoutant sur ma tablette, la tentation d'aller lire mes mails/faire un tour sur Instragram/Pinterest/Internet était assez forte. Alors j'ai posé ma tablette à côté de moi et j'ai tricoté pour occuper mes mains. Et là, le texte lu par Elsa Lepoivre de la Comédie Française, s'écoule en toute tranquillité et rend justice aux mots de toute beauté de Nathalie Azoulai. Voilà une expérience fort intéressante que je ne manquerai pas de poursuivre un jour ou l'autre !
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Titus n'aimait pas Bérénice

"



Titus n'aimait pas Bérénice est un livre généreux que je recommande. Il m'en reste une clarté et la foi en un idéal : sentiments, exigence spirituelle et travail comme terreaux nobles de la création artistique.

Le chemin est tracé.

Nathalie AZOULAI les a sculptés elle-même et en a sorti un livre sévère, attachant et poétique.
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Titus n'aimait pas Bérénice

L'auteur de "Mère agitée" raconte l'écriture de "Phèdre" dans "Titus n'aimait pas Bérénice". Epatant.
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Les Manifestations

J'ai rarement autant baillé pendant la lecture d'un roman. Tout y est caricatural. C'est un condensé d'idées préconçues et de facilité.



Vingt-cinq années d’histoire vues à travers les manifestations où ils se retrouvent avec l’idéalisme de la jeunesse. Mais socialement, tout les sépare : La riche famille de Anne, et la très moyenne classe de Virginie. Et pour bien nous le faire comprendre, la mère de famille Virginie continue à voter à gauche, tandis que la riche Anne se décide enfin à voter à droite, comme papa-maman. L’ordre naturel des choses, selon Anne Azoulai. Sauf que. Sauf qu’il s’agit d’une famille juive, et l’on sait bien que sociologiquement ils ont peu d’amitié pour la droite, pour des raisons historiquement évidentes. Et pourtant Anne Azoulai trouve évident, fondé, et démontré que les juifs riches votent à droite. On pourrait ainsi multiplier les exemples, ayant tous pour point commun le manque de profondeur des personnages, l’absence de finesse psychologique.



De plus il n'y a même pas une qualité d'écriture qui pourrait faire oublier à quel point c'est ennuyeux.



Le sujet est pourtant original et rarement traité, mais là c'est totalement indigeste. Je l'ai fini quand même parce que je n'aime pas ne pas finir un livre et que j'espérais en vain que ça puisse s'arranger.



je le déconseille ...
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La fille parfaite

Un roman qui j'ai apprécié sur une amitié entre deux jeunes filles, Rachel et Adèle, et qui par l'influence de leurs parents surtout vont prendre deux tournants différents.

Chacune à leur façon cherche l'excellence, quitte à être dans

un esprit compétitif entre les deux.

A la fois le roman est cliché sur les scientifiques et les littéraires, mais aussi ils racontent des généralités et j'ai aimé les débats que l'on retrouve à travers les dialogues du roman.

J'ai retrouvé un peu de "l'amie prodigieuse" dans le sens où parfois la relation d'amitié entre les deux filles est limite

malsaine et qu'elles essaient de se faire du mal.

J'ai trouvé la construction du roman intéressante par ailleurs.
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La fille parfaite

Adèle, Rachel. L'une est dans la filière scientifique, l'autre en lettre. Un roman d'apprentissage où le choix du cursus scolaire influence sur la vie future.

C'est le début d'une amitié, qui parfois élève et à d'autres moments malmène.



C'est la confrontation littéraire/scientifique. C'est un des aspects qui m'a le plus intéressé. Cette réflexion sur le rapport des filles à la science dans notre société.



Le thème de départ était intéressant mais petit à petit je me suis laissée de ces affrontements. Laissant le sujet sans surprise & un peu linéaire.

Entre enquête et instropection la fille parfaite a été une lecture en demie teinte dont le texte m'a laissé un peu en retrait de ses émotions.

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Titus n'aimait pas Bérénice

Le titre est d'une niaiserie à faire pleurer, le reste à l'avenant. Toute la modernité la plus mièvre dans cette idée qui marque une étrangeté totale au monde de Racine: si Titus choisit le devoir d'un roi aux dépens de son amour pour Bérénice, c'est qu'il n'aime pas assez. Une morale de lectrice de magazine féminin appliquée à une œuvre du Grand Siècle, ça pourrait être drôle si ça voulait l'être, mais c'est d'un sérieux accablant en plus d'être idiot et mal écrit. Au secours
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Les spectateurs

Pas facile de parler de ce roman.... Mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il m’a laissée perplexe. Pour tout vous dire, j’ai foncé dessus les yeux fermés, sans en rien savoir, tant j’avais été conquise par le précédent titre de l’auteure, Titus n’aimait pas Bérénice.

Nathalie Azoulai joue ici sur plusieurs tableaux et construit son texte sur les non-dits et les silences régnant au sein d’une famille. Cherche-t-elle à installer son lecteur dans le même état d’ignorance que son jeune héros ? Toujours est-il que le propos m’a paru quelque peu obscur. Disons qu’il est question d’exil, de filiation, de stars hollywoodiennes et de malformation congénitale. Vous ne voyez pas bien le rapport entre tout cela ? Moi non plus, et c’est bien ce qui m’a gênée tout au long de ma lecture...



Le seul marqueur explicite de ce roman est le discours que prononça de Gaulle le 27 novembre 1967, un discours qui fit grand bruit en raison de la déclaration qu'il fit à propos du peuple juif, dans le contexte ô combien sensible de la guerre des Six jours. A partir de là, Nathalie Azoulai fait de fréquents allers et retours vers un passé assez flou, évoquant un ailleurs aux contours guère plus définis.



Le héros de ce récit est un jeune garçon d’une douzaine d’années, né en France juste après que ses parents ont quitté leur pays d’origine. D’où viennent-ils ? Quels sont les événements qui les ont chassés de chez eux ? En dépit de ses interrogations répétées, le garçon n’obtient aucune réponse de ses parents, pas plus que n’en trouve le lecteur. Son père reste froid et distant, voire sujet à de violents accès de colère, tandis que sa mère s’évade dans un monde à part, peuplé de vedettes de l’âge d’or hollywoodien. Collectionnant les revues de cinéma, elle ne vit qu’à travers les grandes actrices dont elle connaît la filmographie sur le bout des doigts et auxquelles elle s’efforce de ressembler en se faisant confectionner leurs plus belles robes par sa couturière.



Ce n’est qu’auprès de sa petite sœur, âgée de quelques mois, que le jeune garçon parvient à trouver chaleur et réconfort. Mais l’enfant est atteinte d’une malformation qui devra nécessiter une intervention chirurgicale, à laquelle ses parents ne se résoudront qu’à grand peine.

Ne me demandez pas ce que cette fillette apporte à l’histoire, j’avoue que je m’interroge encore sur la raison d’être de ce personnage...



Sans doute Nathalie Azoulai a-t-elle voulu écrire une fable sur l’exil, sur l’identité, le sentiment d’appartenance. Mais pourquoi alors lui donner un ancrage historique qui, finalement, n’éclaire pas le propos ? Quant à cette obsession pour le cinéma, elle aurait tout aussi bien pu faire l’objet d’un autre livre.



Dommage ! Je ne serai absolument pas parvenue à entrer dans ce roman, qui aura manqué pour moi d’unité et de cohérence.




Lien : https://delphine-olympe.blog..
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Titus n'aimait pas Bérénice

Je ne sais pas si ma lecture de Titus n'aimait pas Bérénice m'aurait à ce point marquée si elle ne s'était pas déroulée au moment opportun.

J'ai débuté ce roman pour trouver refuge, tout comme Bérénice se plonge dans l'oeuvre et la vie de Racine pour oublier Titus. Parfois, les mots apaisent la douleur. Alors, lorsque Bérénice trouve du réconfort au près de ceux du dramaturge, elle recherche avec obstination comment et pourquoi cet homme réussi à si bien la comprendre, à viser si juste sur ses sentiments.

Au fil des pages Bérénice s'efface, l'histoire de Racine prend toute la place dans le roman et dans sa vie jusqu'au retour de Titus, de la douleur qui lui est associée. La vie de “Jean“ défile sous nos yeux, dans toute sa complexité, ses contradictions. À travers des tranches de vie choisies, Bérénice nous fait découvrir l'homme qui se cache derrière l'auteur. La passion de cette dernière pour l'Oeuvre de Racine en devient contagieuse, mais peut-être que ses mots ne toucheront pas le monde : il faut s'abandonner entièrement dans le récit pour être transporté.

Ne vous attendez pas à lire un roman centré sur une histoire d'amour qui tourne mal, mais ne voyez pas non plus en ce récit une simple biographie de Racine. Titus n'aimait pas Bérénice est avant tout l'histoire du deuil d'une relation, d'une femme qui se perd pour mieux se retrouver.
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Titus n'aimait pas Bérénice

La vie de Racine racontée par Nathalie Azoulai est passionnante et fort bien écrite, mais un bémol pour l'insertion de l'histoire de la jeune fille moderne. L'idée aurait pu être originale si son histoire avait été plus développée. Elle n'est évoquée que très rapidement au début et à la fin. Je n'ai pas accroché du coup. Mais les 90 % du livre sur Racine sont un régal.
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Titus n'aimait pas Bérénice

Le plaisir d'une lecture est certainement le meilleur remerciement pour celui qui vous l'a conseillé ou qui vous a offert le livre. J'ai adoré « Titus n'aimait pas Bérénice » de Nathalie Azoulai. C'était un cadeau de fête des pères et incontestablement un bon conseil du libraire à mes enfants. Au moment où l'on décide de faire disparaitre l'enseignement des lumières des programmes scolaires, c'est une lecture indispensable autant que salutaire. Au travers de la vie de Jean Racine, c'est près d'un siècle de littérature Française que ce livre nous fait traverser. Je suis immédiatement impressionné par l'énorme capacité de travail et l'étendue des connaissances de la littérature ancienne de ces auteurs Français du 17ème. Ils lisent, écrivent, apprennent, récitent encore et encore, comme un musicien ferait des gammes jusqu'au dépassement de la technique. Je suis englouti par les plongées de Racine dans les profondeurs de la langue, par son obsession des mots, de leur sens et de leur musique dans la gorge des actrices à qui ils les offre. Se rappeler ces auteurs, c'est se souvenir des fondements de la république en référence à cette période monarchique, dont certains des pires aspects rodent pourtant encore dans nos régimes actuels. A cette échèle du temps, c'est aussi, garder ouverte une fenêtre presque contemporaine sur l'histoire et les mythologies Grecque et Romaine. Oui j'ai adoré ce livre dont la qualité d'une écriture moderne, sert parfaitement la noblesse de ses origines bien plus anciennes et qui nous rappellent d'où l'on vient, comme pour nous aider à savoir où aller.
Lien : http://tabourot.fr/titus-nai..
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Titus n'aimait pas Bérénice

Une rupture amoureuse contemporaine est un prétexte original pour aller à la rencontre de Racine, - qui sera désigné, familièrement et affectueusement, tout au long du récit par son prénom Jean - , l’auteur de Bérénice que Titus quitta arguant la raison d’état.

Le petit Jean tel qu’on le découvre, dans les premières pages, déjà orphelin, est pensionnaire à Port Royal des Champs. Ici, il va s’imprégner de la spiritualité de ces lieux recevant des leçons de latin, celles de Pierre Nicole, de grec dispensées par Lancelot . C’est entre ces murs, qu’il va acquérir cette culture antique qui sera , plus tard, source féconde pour ses pièces de théâtre, qu’il va recevoir l’enseignement de cet ancien avocat qui lui apprendra la rhétorique ,la stylistique. Mais la figure de style préférée de Jean restera l’hypotypose qu’il maniera avec grâce dans ses descriptions ( et je pense, plus particulièrement, au récit de Théramène Acte V, scène 6, dans Phèdre !) son professeur Antoine Le Maître lui inculquera la « langue princière », celle qui le fera se distinguer bien plus tard.

Puis Jean découvrira Paris et le plaisir de « versifier, rimer travailler la langue en musique » Il y nouera des amitiés ( La Fontaine, Boileau…) des inimitiés (Corneille), devra affronter les coteries, les affres de l’amour avec la Du Parc, le mariage avec Catherine de Romanet, la paternité, la célébrité…

Dernières pages, retour au récit contemporain, Titus meurt, il reste à Bérénice les livres de Racine, rassemblés sur l’étagère de sa bibliothèque…

Un récit, atypique, le mot roman ne convient pas vraiment , une œuvre qu’on pourrait qualifier de « roman biographique littéraire » Mais peut être parmi les membres de Babelio, certains pourront trouver un qualificatif plus créatif , plus adéquat ;



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Titus n'aimait pas Bérénice

Quand j’ai entendu parler de ce livre à la radio, quand j’ai lu la quatrième de couverture reproduite ci-dessus, et même les premières pages, j’ai cru avoir affaire à une sorte de réécriture moderne de la pièce de Racine (et c’est ce qui me l’a fait acheter). Mais en fait, il n’est pas du tout question de Bérénice (le personnage antique), à peine de Bérénice (le personnage de Racine), et presque pas de chagrin d’amour. J’aurais aimé que cela soit un peu plus explicite dans les diverses présentations qui ont été faites de ce roman, car cela a orienté ma lecture, et conduit à ma déception.



LA SUITE SUR forty-five weeks ;-)
Lien : https://fortyfiveweeks.wordp..
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Titus n'aimait pas Bérénice

Nathalie Azoulai décrit à merveille, dans un style élégant, les contradictions de Racine.
Lien : http://www.lesechos.fr/week-..
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La fille parfaite

Dans une plume ciselée, fluide et assez captivante, le récit revient sur un grande amitié et les causes presque inconnues de certains choix qui ont mené à cette fatalité. Une narration à fleur de peau, enthousiaste et blasée, douce et crue, raisonnable et excessive, les maths et les lettres … En opposition constante, à l’image de ces deux amies qui oscillent entre amour, rancune, amitié, jalousie, solidarité et compétition.

Au-delà de cette amitié, c’est un vrai récit d’apprentissage qui aborde le déterminisme du milieu social dans le choix des études, l’impact de ce choix dans la construction de l’être et son rapport au monde, les liens familiaux, la maternité, les inégalités entre les hommes et les femmes, la place de celles-ci dans les domaines où les hommes prédominent…

S’il est vrai que la dualité maths/lettres est un peu trop prononcé, cela ne m’a pas empêché d’apprécier la lecture de ce roman et d’y voir une belle métaphore de ces deux femmes.


Lien : https://www.instagram.com/Ne..
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Titus n'aimait pas Bérénice

« Alors nous écrirons le silence. »



J’ai plongé dans cette lecture en pensant qu’il s’agissait d’une réécriture moderne de la Bérénice de Racine et j’ai été surprise de découvrir en réalité une biographie de Racine.



Passée cette surprise, je me suis laissée bercer par les mots de Nathalie Azoulai, très riches, chantants, simples et emplis d’une immense profondeur à la fois. (Mais nécessitant une assez bonne connaissance du XVIIème et de sa littérature !)



En définitive, j’ai adoré ce roman qui rend un magnifique hommage à Racine, dont j’ai eu envie de redécouvrir les plus fameuses tragédies. Un point cependant : j’ai trouvé l’histoire d’amour des modernes Titus et Bérénice assez inutile et n’apportant pas grand chose à un récit dont le souffle part du personnage de Racine.
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La fille parfaite

J’ai bien aimé cette histoire d’amitié. Cette dichotomie entre l’intelligence des lettres et des sciences incarnée par les deux héroïnes . J’ai aimé cette description de l’ambivalence de l’amitié : fierté et jalousie. Une sorte d’amie prodigieuse française.
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La fille parfaite

Dans ce très bon roman, Nathalie Azoulai raconte la fille parfaite incarnée par la symbiose d’Adèle et Rachel. L'une connaît une passion pour les mathématiques, pour l'autre celle des Lettres. A elles deux, ces deux jeunes filles puis femmes couvrent le spectre de la connaissance.



« Elle a dit, c'est génial finalement, considère qu'on est les deux filles d'une seule et même famille : l'une fera des maths, l'autre des lettres. Nos parents auront le sentiment d'avoir accompli une progéniture parfaite, qui couvre tout le spectre. Tu te rends compte, où qu'ils tournent la tête, nos parents, il y a toujours une de leurs deux filles pour savoir. Ce doit être extrêmement satisfaisant pour des parents, tu ne crois pas, d'atteindre ces extrémités, des confins qui se confondent ? Et puis, nous sommes des filles, ça ne s'est jamais vu. Il y a des tas de frères célèbres, avec un grand scientifique et un grand homme de lettres, les James, les Huxley, les Flaubert, les Proust, mais tu remarqueras, chaque fois, ce que retient la postérité, c'est l'écrivain. C'est injuste mais c'est comme ça, de nous deux, c'est toi qui resteras, pas moi ».



Cette histoire s’ouvre sur la mort d’Adèle, 46 ans. Elle se pend.

« On ne se pend pas sans penser à l'image qu'on va produire, la stupeur, le face à face des deux corps à la verticale, le vivant et le mort, l'effet du poids qui pend, l'effroi pantois du premier témoin, la misère crue de la dépouille. »

Rachel, son amie de toujours, est délestée, délivrée.



L’auteur va déployer le temps, grâce à des rétrospectives, pour raconter une amitié ponctuée d’interruptions : elle interroge par ce biais, le rapport entre ces deux entités, les mathématiques et la littérature et de manière plus large amène une réflexion sur le déterminisme du choix d’orientation, d’existence des femmes, ce qui est irréversible et ce qui ne l’est pas, le rapport à la vérité.



« Outre les métaphores, ce qui reste le plus difficile – surtout pour une femme, car les femmes y sont plus sujettes, comme si elles restaient éternellement les petites chéries de leur papa-, c’est de trouver la voix juste, adulte, pas celle d’une fillette désemparée, espiègle ou émerveillée, un ton de voix qui soit sobre et posé, disons en place, comme pour chanter. »



Adèle et Rachel ont grandi dans deux familles les Deville grands bourgeois littéraires et les Pinker, d’origine plus modeste, aux prises de la rationalité, la logique, dont leur vie, leur mode de pensée n’est guidé que par les sciences. Les Pinker détestent l’approximation. Il faut comprendre, expliquer, démontrer.

« Le père d’Adèle a enchaîné sur le fait que les lettres, la philosophie, la poésie sont propices à la mélancolie, voire à la folie, qu’au moins les maths et les équations serrent votre esprit dans un étau qui l’empêche de dériver vers les gouffres ».



Rachel, quant à elle, a une intelligence plus émotionnelle. Elle va subir une métamorphose kafkaïenne durant son adolescence : elle se désavoue, se perd, se délite moralement et physiquement. La rationalité va l’étouffer. Adèle avait une obsession : être symétrique à Rachel. Rachel devient ainsi bilingue.

S’en suit une relation de rivalité, des rapports de force, des moments de fusion puis de séparation. Rachel va devoir respirer, souffler, se retrouver.



Un livre profond, d’une belle intelligence à découvrir.


Lien : https://blogdelecturelepetit..
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