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4/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Après des études universitaires en littérature, Nathalie fredette a publié plusieurs études et critiques littéraires dans les revues Spirale et Études françaises.
Puis, elle a publié un roman pour adultes et plusieurs pour la jeunesse.

Source : Québec/Amérique
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Quand Jeanne a quitté la cabane, cette journée-là, j’ai craqué comme un lâche. (...) Pas question que Jeanne entende ça! Une minute. Deux minutes. Trois minutes... J’ai défoncé la porte d’un coup d’épaule. Je suis sorti en criant comme un perdu. Mes cordes vocales, tendues comme un arc, ont sonné fêlées. Mon estomac s’est soulevé comme si j’allais vomir. J’ai éclaté en sanglots.

C’était imbécile de faire du bruit comme ça. Des plans pour attirer l’attention! Mais je m’en foutais. Qu’ils viennent les morons des Child Protection Services! Tant pis! J’en avais assez! De toute façon, c’était inévitable. Tôt ou tard, ils m’auraient retrouvé. Vivre chez John et Ralph, ça ne tenait plus la route. Deux gars ensemble et qui, en plus, ne sont pas de votre « vraie » famille, ça fait capoter les esprits bornés. Même si ces gars-là étaient les plus gentils du monde. Même s’ils avaient pris soin de moi comme jamais personne avant eux.
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Le deux-yeux-un-nez-une-bouche qui venait de prononcer cette phrase se nommait John. Il devait avoir trente-cinq ans. C’était le genre d’homme qu’on trouvait tout de suite sympathique. Il avait l’air joyeux, souriant, énergique. Ses yeux bleus taquins pétillaient. En le voyant, j’ai pensé : « OK, ça c’est un gars de party. » Son look ? Casquette de baseball, t-shirt comique, shorts en jeans délavés et gougounes en plastique couleur fluo. Pas exactement l’image d’un adulte sérieux et ennuyeux. Pas non plus l’image du type qu’on retrouve dans une pub d’Hugo Boss ou de Georgio Armani. Sans crainte d’abîmer son costume, John s’est agenouillé devant ma tante pour rigoler :
— Margarita ? Cosmopolitan ? Tequila Sunrise ?
Pas besoin d’être très perspicace pour comprendre que John adorait préparer des cocktails. Son bar trônait contre le mur principal du salon comme un trophée. C’était un meuble kitsch des années 1950 ou 1960 rempli à craquer de bouteilles d’alcool. Il y avait aussi des verres et des coupes de toutes les formes. Sur une tablette, il y avait des mélangeurs, de petits parasols multicolores, plein de gadgets servant à la décoration de ses concoctions. Soudain, une grande silhouette mince est venue s’interposer entre le bar et moi. Ralph. En silence, il était sorti de la cuisine et il traversait maintenant le salon. C’est à peine si John a eu le temps de lui demander s’il voulait boire quelque chose.
— Nothing for me. I’m working.
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Dans l’avion, sur un air débile, je chantais pour me donner du courage : «Florida, Florida, toi et ta vitamine D, tu me transformeras…» Pour être plus exacte, je chantonnais dans ma tête. Inutile d’énerver tout le monde autour de moi sous prétexte que je n’arrivais pas à relaxer dans ce cercueil en tôle potentiel. Être tassée comme une sardine à 10 000 mètres d’altitude, ballottée de tous bords tous côtés à la moindre turbulence, ça me stressait totalement. Je fredonnais, donc : « la la lère… tu me transformeras », en boucle, sans arrêt, tout le long du trajet Montréal – Fort Myers, pour me changer les idées. Voilà pourquoi, si on avait fait un portrait de moi à cet instant, il aurait ressemblé à ceci : Jeanne Marineau, 15 ans, balbutiante hyper claustrophobe voyageant seule en avion pour la première fois.
Trois heures plus tard, j’ai poussé le plus gros soupir de soulagement de ma vie en voyant ma tante Marjolaine à l’aéroport ! J’étais doublement contente : soulagée de descendre de cette carlingue toujours en vie et heureuse de revoir cette tante adorable qui m’hébergerait pour l’été dans son condo de Naples (prononciation : « N-é-p-e-l »), situé à soixante kilomètres de Fort Myers. J’ai laissé tomber mon sac à dos en plein milieu de l’aéroport et j’ai sauté dans les bras de mon hôtesse. J’ai pensé : « Vite ! Emmène-moi loin d’ici ! S’il te plaît ! S’il te plaît ! » Ce qui fut fait.
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J’avais hâte de revoir ce gars intrigant. Son côté secret m’attirait. Mais je m’isolais tellement moi-même depuis un an… Deux solitaires, ça fait comment pour se rencontrer ?
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Vingt-quatre heures s’écouleraient avant que j’aie le sentiment que la Floride me transformerait bel et bien, comme l’avaient prédit les paroles stupides de ma chanson; le temps que ma tante me conduise chez ses meilleurs amis avec qui habitait un gars de mon âge qu’elle brûlait d’impatience de me présenter. À peine le petit déjeuner avalé dans l’élégante salle à manger du condo de ma tante, nous avons pris la route en direction de la maison de John et Ralph. Et c’est tout de suite en voyant ce gars prénommé Thomas que j’ai compris que mon été ne ressemblerait à aucun autre. N’importe qui connaissant ma vie aurait dit : « C’est sûr qu’il ne pouvait pas ressembler à l’été précédent, le quatorzième et le pire de tes étés à vie. Tu sais, cet été de misère où tu as pleuré toutes les larmes de ton corps à te morfondre d’avoir perdu tes meilleures amies ? Tu sais, cet été suivi d’une année scolaire catastrophique parce que tu n’arrivais pas à t’intégrer dans ce collège bête et méchant rempli, disais-tu, de nerds et de snobs ? » Il aurait eu raison, mais pas complètement.
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J’avais dessiné Thomas avec un visage d’ange et des cheveux longs, bouclés, blond très pâle, le genre blondy beach boy. Le style de gars qui vit au soleil toute l’année, une planche de surf sous le bras : un Américain comme on en voit des tonnes dans les films d’ados. J’avais tout faux. Premièrement, Thomas avait les cheveux rasés très court.
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Ma tante m’avait avertie quand elle m’avait parlé du spécimen au téléphone à la fin du mois de mai. « Encouragée » par mes parents, elle m’invitait à passer mes vacances chez elle. Ses arguments pour que j’accepte ? La plage, le soleil, mais surtout la gentillesse de ses fameux amis et de Thomas.
— Thomas n’est pas un garçon facile. Il est spécial… En plein ton genre, avait-elle ajouté sur un ton ironique.
Rien pour me rassurer :
— Comment ça, spécial ?
— Il est gentil, ne t’inquiète pas. Disons qu’il est un peu… réservé.

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Notre première rencontre a duré moins d’une minute, mais déjà j’étais intriguée. Ça peut paraître curieux à dire, mais Thomas m’a d’abord attirée par sa façon de ne pas me regarder. Il a tourné la tête vers moi, mais ses yeux n’ont pas rencontré les miens. Je n’avais jamais vu un regard aussi fuyant. Je me suis demandé ce qu’il évitait. Ce n’était pas moi, je le sentais bien. Thomas avait l’air blessé.
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Avant que je puisse déterminer si j’étais la bienvenue, ils m’ont fait savoir que je venais de m’introduire sur leur territoire. Ma tante avait beau affirmer qu’on ne courait aucun danger, j’avais l’impression que leurs ailes battaient l’air pour m’ordonner de circuler illico presto.
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À ce moment, je ne débordais pas d’enthousiasme à l’idée de faire la connaissance de ce Thomas, mais j’avais trouvé quand même chouette le fait qu’il y ait une certaine ressemblance entre lui et moi.
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