Nathalie Harran

Le régime du Ier Empire demeure, en France comme à l'étranger, une période de l'Histoire qui rassemble de nombreux historiens et amateurs, autour d'études, de débats et parfois de reconstitutions historiques. Sans doute, la forte personnalité de Napoléon en est une des raisons. Nombre d'expositions et d'ouvrages traitent de ce régime, de ses aspects politiques ou militaires. Si la figure de l'impératrice Joséphine est souvent évoquée, la vie des femmes de cette époque reste souvent dans l'ombre. Les régimes du Directoire (1795-1799) et du Consulat (1799-1804) ont été mis à l'honneur lors d'une exposition qui s'est tenue au Musée Carnavalet en 2005. Ils n'en demeurent pas moins des épisodes plutôt méconnus de l'Histoire de France. On en retient surtout les personnages des Incroyables et des Merveilleuses, figures emblématiques d'une société issue de la Révolution. Ces personnages sont essentiellement reconnaissables à leur habillement, ou accoutrement comme auraient dit certains observateurs de l'époque. Ces femmes, en particulier, sont fustigées pour leur tenue et leurs manières jugées indécentes. Il est vrai que certains portraits de femme, aux cheveux courts, à la robe si transparente qu'elle ne cache rien de leurs formes, peuvent étonner, comparés aux tenues portées à la veille de la Révolution. Serait-ce que la Révolution a également bouleversé la mode ? Qu'est-ce qui, il y a maintenant deux siècles, pouvait être jugé inconvenant ? Et comment expliquer les lourdes étoffes chargées de broderies des tenues de cour dès l'époque du sacre ? Autant de questions que l'on peut se poser si l'on rassemble des représentations féminines des années 1795 à 1815.