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Citations de Nathalie Hug (153)


J'ai crié ma solitude, ma douleur d'être oublié, j'ai crié mon désespoir d'entendre le bébé hurler, juste parce qu'il avait faim alors que moi j'en étais malade de chagrin.
Ma mère était un fantôme, mon père un inconnu et ce truc inutile aspirait tout l'amour de cette maison.
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Autour d'elle, les sentiments étaient maigres, les gens se régalaient de merles en rêvant de grives. Eddie était certaine que la plupart d'entre eux ne rêvaient pas l'amour, ils rêvaient leur vie par manque de temps, excès de stress ou absence d'envie.
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Oma Chouchou racontait tout le temps que les suicidés grillent en enfer pour toujours. Moi, je ne crois ni au paradis ni à l'enfer, c'est une invention des curés pour forcer les gens à obéir.
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Soit ma mère avait eu un amoureux secret, soit elle avait décidé de me fabriquer avec des oeufs congélés, soit elle avait été violée, soit mon père était mort et elle l'ignorait, soit c'était un bandit et elle voulait m'épargner la honte, soit elle était la Sainte Vierge et moi le petit Jésus.
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Bientôt les canons cesseraient de labourer les cadavres, les bois et les prés, et un autre combat débuterait. Il faudrait soigner les blessés, soutenir les vivants, guérir le corps et le cœur des femmes, enterrer les morts et retrouver les disparus.
Tout serait à reconstruire, les murs et les gens.
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Allez dire à cette femme qu'elle devait mourir au nom de Dieu ! Et aux filles violées par leur père, ou par des déments, qu'elles doivent se réjouir d'être enceintes! Et tant que vous y êtes, allez expliquer aux putains qu'elles ne doivent pas se prémunir d'une grossesse ! Ou mieux, pauvre curé que vous êtes, ajoutai-je folle de rage, demandez donc à votre Dieu qu'il s'incarne pour le leur dire lui-même ! Et quand il l'aura fait, alors seulement, j'irai me confesser.
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- J'ai entendu dire que vous aviez pratiqué un avortement dans un village voisin, et que vous proposiez à vos patientes des méthodes de contraception. Vous savez que l’Église condamne ce genre de pratiques.
- Nous n'avons avorté personne, m'irritai-je, mais sauvé de la mort une femme dont l'enfant était condamné. Nous devions la laisser agoniser, c'est ça ? Au nom de quoi ?
- Mais l'enfant à naître est une créature de Dieu, vous n'avez pas le droit de...
- Bien sûr, m'esclaffai-je, j'ai le droit de regarder mourir une patiente les bras croisés !
- Louise, vous ne me comprenez pas bien . Donner la mort ou empêcher la vie ne sont pas des prérogatives humaines.
- Allez dire à cette femme qu'elle devait mourir au nom de Dieu ! Et aux filles violées par leur père, ou par des déments, qu'elles doivent se réjouir d'être enceintes ! Et tant que vous y êtes, allez expliquer aux putains qu'elles ne doivent pas se prémunir d'une grossesse ! Ou mieux, pauvre curé que vous êtes, ajoutai-je folle de rage, demandez donc à votre Dieu qu'il s'incarne pour le leur dire lui-même ! Et quand il l'aura fait, alors seulement j'irai me confesser !
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Dès le début de la guerre, [ma mère] m'a appris à gérer les stocks et à quitter la table avec la faim au ventre. Ce qui compte, disait-elle d'un air sévère, ce n'est pas d'être rassasié, c'est d'avoir assez de force pour courir vite. (p. 95)
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J'avais grandi dans le vide de ma mère, dans le manque de tout, dans la douleur des travaux de forçats auxquels on me soumettait, dans l'euphorie de l'alcool qu'on me faisait ingurgiter pour étouffer mes pleurs quand après avoir labouré des heures, je devais passer la nuit à ensemencer les champs, courbée au-dessus des sillons.
J'avais grandi dans l'idée que la vie n'était que souffrance, et qu'il me fallait accepter ce sort, puisque tel était celui que Dieu m'avait choisi. Ce Dieu que je devais chanter le dimanche, tellement fourbue par ma semaine que je ne parvenais plus à me lever pendant la messe, quand le curé me l'ordonnait. Ce même Dieu qui m'avait enlevé mes parents d'abord, puis Hortense, la frappant de la vérole, et qui nous avait livrées à des soudards, la Vieille et moi.
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La grippe et la guerre avaient fait tant de victimes que faute de place dans les cimetières, nombre d'entre elles étaient jetées dans des fosses communes en attendant d'être identifiées et rendues à leurs familles. Partout, des fossoyeurs clandestins ramassaient les corps pour les monnayer car nul n'avait l'autorisation d'ensevelir en dehors d'un emplacement officiel.
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(…) le Seigneur ne nous inflige que les épreuves que nous sommes capables de supporter.
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Oui, mon imagination était mon jet privé, mon transsibérien, mon Black Pearl et mon Chris-Craft, mon faucon noir, mes patins à roulettes, ma bicyclette bleue, ma Gran Torino, ma trottinette, et pourquoi pas ma Soyouz !
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A partir de 1916, les prétendantes sage-femmes doivent passer un brevet et avoir plus de dix-neuf ans. Elles ont le droit de pratiquer l'épisiotomie mais pas d'utiliser les forceps ni de faire de césarienne ou d'avortement sous peine d'être condamnées aux travaux forcés à vie. Elles n'ont pas le droit non plus de prescrire des médicaments. Ni à la mère ni à l'enfant. En cas de transgression de ces règles elles peuvent être accusées d'exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie et encourent des amendes pouvant aller de cent à mille francs, ou des peines de prison allant de six jours à six mois ferme.

Note de l'auteur en préface.
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Aux cours de politique, Fraülein Birgit, notre nouvelle institutrice, préférait nous enseigner le dessin et le maniement des couleurs. (...) Et pour ne pas risquer d'être fusillée, Fraülein Birgit nous demandait de copier le portrait de notre Führer ou le drapeau nazi. Seules les plus douées se risquaient à croquer M. Hitler, les autres se contentaient de reproduire fidèlement, sur un fond rouge, le rond blanc et la croix gammée. (...)
Je savais, pour l'avoir lu dans 'Mein Kampf', combien notre Führer avait travaillé dur pour choisir l'emblème de son parti, alors, je m'appliquais.
(p. 85)
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Enfin, j'ai crié qu'aucune mère ne devrait faire un bébé toute seule, que ça privait les enfants d'une vraie famille, puis, honteux, je me suis précipité hors de la chambre pour pleurer. (p.52)
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l'esprit frappé de solitude est un gouffre, prêt à n'importe quelle bassesse.
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"Je vous aime bien."
A qui dit-on ces mots? Sûrement pas à son amour. On dit "bien" à celui qu'on ne veut pas blesser, mais on ne le pense pas.
"Bien" évite de ne rien dire, mais c'est pire. Il vaut mieux se taire plutôt que de presque dire "je t'aime". Ça vaut mieux, toujours.
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La transparence a cela d’avantageux qu’elle nécessite un sens de l’empathie proche de zéro. Ne jamais s’engager dans une relation, même avec un cactus. C’est le prix pour ne pas souffrir.
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J'avais peine à comprendre qu'on puisse désirer à ce point la queue d'un homme tant il était douloureux de s'y soumettre, mais j'imaginais aisément que l'on puisse tuer pour un peu d'amour.
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J'ai vu tant de gens hurler dans le deuil, se tordre de douleur, s'effondrer, les visages se déformer, les gorges s'étrangler, que j'imaginais vivre la même chose. Eh bien non ! Que mes parents m'excluent de leur mort comme ils m'avaient exclue de leur vie ne m'avait pas chamboulée. Il faut dire qu'ils s'étaient échinés à m'apprendre à boucler mon cœur à double tour. Peut-être estimaient-ils que j'étais prête à voler de mes propres ailes.
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