AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Angelis


Le décor
Le bouton rouge... Je dois appuyer sur le bouton rouge...
2030. L'humanité est engagée dans un conflit sans fin dans lequel les armes les plus radicales sont utilisées : chimiques, bactériologiques, nucléaires. Dix ans de guerres, de souffrances, d'abominations. Durant toutes ces années, les cerveaux les plus vicieux ont été mis à l'épreuve pour élaborer, aveuglément, des plans fous, des solutions finales dans le but de déterminer un vainqueur...
Une seule issue est possible...
La main se soulève lentement, hésitante... Puis se crispe, déterminée, comme les serres d'un vautour. L'index se détend subitement et effleure d'une caresse mortelle le bouton rouge... Encore un bref instant d'incertitude, mais à quoi bon ? Et le doigt enfonce la touche couleur de sang...
Adieu...
Vomi par les satellites tueurs, un déluge de feu s'abat sur l'humanité.

Alors, dans un dernier sursaut, la Terre pousse un mugissement terrible. Un bruit assourdissant s'intensifie, perce les ténèbres et la brume des cendres humaines.
Elle, que les humains appelaient Gaïa, la Terre-Mère, sent gronder en son sein la révolte. Elle, qui a enfanté les premiers êtres, nourri leurs enfants tout en acceptant leurs faiblesses, leur égoïsme, décide de ne pas se laisser anéantir. Elle, qui a tant supporté pendant des siècles, refuse de se laisser impunément brûler vive sans réagir !
Mutilée, Gaïa souffre, rage, hurle...
Avec une force inouïe, elle se rebelle. Elle gonfle ses poumons, elle tonne, son sang jaillit des volcans, provoquant tremblements de terre, raz-de-marée, cyclones.
Prenant le pas sur la colère, la douleur se propage. Gaïa pleure toutes les larmes de son corps et engendre des océans dans lesquels s'abîment les continents. Elle s'arrête juste à temps pour ne pas sombrer dans son propre chagrin, dans sa propre furie, et fait naître du fluide de ses entrailles les contours d'un continent destiné à ses enfants survivants... s'il y en a.

Tel un grain de poussière illuminé flottant dans l'océan des larmes de Gaïa, une bulle de vie se dirige au gré du vent, de la mer et de ses courants, vers ce petit bout de terre vierge et sauvage... 
Commenter  J’apprécie          80





Ont apprécié cette citation (3)voir plus




{* *}