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Critiques de Nathalie Longevial (109)
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Semer des graminées

On ne devrait pas parler des livres.



On devrait les lire. Et garder ce moment ou l’ouvrage refermé, on reste dans le vague. Un peu étourdi, ému, touché.



Pourtant, je vais écrire quelques lignes.



Dans ce livre auto-édité, Nathalie Longevial évoque, sous forme de journal, la maladie de son papa. Elle raconte. Jusqu’à la fin, déjà connue. Ce cancer. Ce mot qui tombe toujours aussi abruptement au milieu d’une phrase, au milieu d’une vie.



C’est la maladie. C’est la vie. Au jour le jour, puisqu’il faut malgré tout pouvoir parfois sourire. C’est le compte à rebours qui n’en finit pas de s’égrener. C’est la fin qui devrait arriver et qui se fait attendre. C’est honnête, et bouleversant.



C’est le travail qu’il faut accomplir pour accepter l’inconcevable. Ces fameux stades de la douleur. De ce déni à cette drôle d’acceptation. Ce sont des mots qui se mélangent et qui racontent un homme à travers l’amour de sa fille.



C’est le récit de l’attente. De ces mots que Nathalie Longevial souhaite adresser à celui qui lui a donné la vie. C’est la colère, la tristesse, le rire aussi, le passé qu’il faut tenter de comprendre un peu, le futur incertain.

C’est le journal de ses pensées qui la traversent. Qui l’épuisent et la poussent en avant.



C’est l’envie de dire avant qu’il ne soit trop tard. C’est l’envie de vivre. C’est un au revoir. Et c’est beau. C’est une ode, une mélopée parfois terrible, tellement juste.



Ce sont ces graminées qu’il faudra continuer de semer. Malgré l’absence, surtout par absence. Pour ne pas renoncer. Pour continuer d’aimer.

C’est un livre qui se lit avec admiration et retenue.



C’est un livre auto édité qui mérite d’être lu. Pour le bien qu’il peut faire sur un sujet vécu. Ecrit avec la plus intense des sincérités.



Un cri d’amour. Un bras levé. Des graminées dans le vent.



Et quelque chose qui reste.

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Des papillons sous oxygène

Pourquoi lire Des papillons sous oxygène ? Parce que c'est le dernier livre de Nathalie Longevial. D'elle, je crois bien que j'ai lu tous les romans. Elle sait être 🧡amusante et profonde (Parce que la vie ne suffit pas : une femme qui ne sait écrire que les 4èmes de couverture se lance dans un stage d'écriture… c'est amusant, mais ce qu'elle y trouve, évidemment, est profond), 💙bouleversante et profonde (Semer des graminées retrace les derniers mois de la vie de son père), 💚obstinée et profonde (Les Mèreveilleuses s'appuie sur son parcours de mère qui a adopté son quatrième enfant), et aujourd'hui, 💛légère et profonde : les papillons, ce sont ceux qu'on a dans le ventre lors d'une rencontre amoureuse ; après trente ans de vie commune, s'ils ont disparu, pourquoi ne pas tenter une mise sous oxygène pour les sauver ?



C'est le livre de la cinquantaine, celle de la génération de Nathalie, qui est aussi la mienne. Avec nos papillons sous oxygène, peut-être, mais aussi, une énergie intacte, une envie intacte de mordre la vie à pleines dents, une capacité intacte à exprimer notre fantaisie, et un désir fou de contredire les jeunes trop raisonnables qui pensent que « désaimer, ça s'apprend ». Une folle envie de suivre Tina et Adrien dans leur road-trip sur les routes de Bretagne dans un camping-car qui s'appelle Romain, aussi...



Et puis il faut lire ce livre parce qu'il « est un aussi un hommage au métier de coiffeur, celui qu'exerce Tina comme d'autres sont psychologues ou coachs de vie. Bien sûr, aucun de ces métiers ne donne la moindre clé pour la longévité d'un couple (ça se saurait). Mais aviez-vous déjà pensé que « coiffer une cliente, c'est comme lui inventer une nouvelle vie » ? Et finalement, si c'était une coupe en règle que Tina faisait subir à sa vie et à son couple ? En tout cas, en lisant le livre jusqu'au bout, on arrive à cette conclusion… et on a très envie d'avoir l'adresse du salon ! »



Alors, qu'attendez-vous pour découvrir cette autrice ?
Lien : https://www.20minutes.fr/art..
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Semer des graminées

Deuxième livre de Nathalie Longevial que j'ai l'occasion de lire et qui confirme tout le bien que je pense de cette autrice.



Dans "Semer des graminées" elle quitte le domaine du roman et livre un témoignage pudique, merveilleusement écrit sur la perte annoncée de son papa. Entre l'annonce du cancer et le décès de ce père chéri et taiseux, elle tient le journal de ses pensées, ses révoltes, ses regrets et ses sursauts...

Au-delà de la tristesse inhérente au sujet, ce témoignage est aussi une leçon de vie et un rappel en douceur de l'importance de chérir les nôtres et de le leur dire....
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Semer des graminées

A-t-on le droit de publier son journal intime ? C'est une des nombreuses questions que je me suis posée en lisant Semer des graminées. Spontanément, j'aurais répondu non. Après avoir lu ce livre, j'en suis moins certaine. Peut-être qu'on en a le droit, dès lors qu'on retravaille ce journal de manière à en extraire la partie qui suit un fil, de manière à le réorganiser pour qu'il se mette à ressembler plus à un livre dont le plan a été pensé qu'à une réflexion désordonnée au jour le jour. Le problème avec un vrai journal intime, c'est qu'il parle tellement des problèmes de son auteur qu'il finirait par ne plus trouver d'écho chez un éventuel lecteur, qui ne pourrait y voir qu'une plainte encombrante là où il aurait envie que le texte lui parle aussi de lui ; l'avantage avec un journal intime réécrit, c'est que l'auteur lui a appliqué le filtre nécessaire pour que le lecteur puisse se l'approprier et y superposer sa propre expérience, comme dans une fiction.



Oui, mais a-t-on le droit de partager des sentiments aussi intimes au sujet d'un moment aussi personnel ? Il s'agit des mois qui ont précédé la mort du père de l'auteure, du cheminement que l'on fait depuis le moment où l'annonce est faite que "papa va mourir" jusqu'au jour de cette mort. Rien que cette phrase est difficile à écrire. Alors la lire pendant une heure... il faut vraiment un auteur de talent pour que ce soit supportable et Nathalie Longevial démontre donc qu'elle a incontestablement un très grand talent d'écriture. Bravo.



Oui, mais a-t-on le droit de faire autant pleurer ses lecteurs ? La quatrième de couverture annonce sans fard le sujet du livre, et j'ai pris sur moi en décidant de le lire quand même. Pourtant, j'ai toujours reculé à l'idée de lire Une mort très douce, par exemple ; cette fois, je n'ai franchi le pas que pour suivre une auteure autoéditée dont j'avais beaucoup aimé le premier livre, Parce que la vie ne suffit pas. Alors oui, on pleure, autant à cause du sujet que de la très belle plume de l'auteure, et malgré sa capacité (carrément bienvenue) à nous faire très souvent sourire avec ses néologismes, son humour subtil et ses multiples trouvailles de style. On pleure, et c'est un vrai problème, infiniment troublant, car on pleure sur un des plus grands séismes de la vie sans être forcément en plein dedans au moment de la lecture. A chacun donc de décider s'il peut supporter d'affronter cela, en sachant qu'il accèdera, petit bonus, au secret du sens vraiment magnifique et bouleversant du titre du livre.
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Semer des graminées

Papa a un cancer… Nathalie Longevial l’annonce dès l’entame du livre, il est donc déjà mort !

Oups, est-ce politiquement correct d’être lucide à ce point ? Est-ce acceptable pour les lecteurs lambda qui ne connaissent ni l’auteur, ni l’auteur de ses jours ? Peuvent-ils, sans dégât pour eux-mêmes, entrer de la sorte dans l’implacable réalité ? Et puis, surtout, est-ce correct de la part d’une autrice de livrer son journal intime comme étant quasi une vérité universelle ?

A cette dernière question, je réponds : ‘Non !’, Bien sûr. Mais il faut aller au-delà d’une première impression. L’autrice se montre humble, prudente dans son partage. Aucune posture péremptoire. Ici, il nous est seulement partagé qu’il est normal de nier, de refuser, de croire qu’on pourra dépasser et finalement d’accepter ce genre de combat que nous impose le cancer ou toute autre maladie dévastatrice. Mais il nous est dit, aussi, que l’accompagnement de ce combat est un chemin, un chemin de vie…

Le tout, sans aucune prétention de discours universel, aucun côté donneur de leçons ! Voilà pourquoi ce livre a le droit et le mérite d’exister, même s’il n’est pas unique en son genre. Un témoignage reste un témoignage mais n’en est pas moins un témoignage qui peut alimenter notre recherche de sens.

Et, dans cette approche, la lucidité ne peut pas être un défaut, un repoussoir à la lecture. De plus, la réalité ne nécessite pas qu’on en connaisse les acteurs de près pour être réelle, donc elle peut se partager. Mais pas n’importe comment…

Et c’est à ce difficile exercice d’équilibre que se livre Nathalie Longevial. Elle nous invite à une prise de conscience des possibles, à une ouverture sur les interrogations à propos de la vie, de son essence, de la persistance et de la richesse des partages, vécus ou manqués, peu importe.

Avec « Semer des graminées », Nathalie Longevial nous livre une histoire personnelle proposée de manière pudique et elle nous introduit à l’universel de la vie qui passe, du temps qui défile, des occasions à ne pas manquer, des opportunités à saisir pour reprendre pied sur le fil d’une histoire, ce câble tendu entre nous et l’avenir, entre nous et notre passé, surtout quand ce dernier est encore présent pour un temps seulement.

On entre dans ce récit, on prend ce qu’on veut, ce qu’on peut, et on repart sur la pointe des pieds avec la certitude qu’il reste quelque chose à faire avant que de tout perdre et, peut-être même avant… Semer des graminées !

J’aime cette image de ce qui apparaît futile aux yeux de bien des jardiniers de la vie, terre à terre comme ils peuvent parfois l’être. Semer des graminées équivaudrait à semer des mauvaises herbes, des ennemis futurs…

Et pourtant, dans un massif bercé par tous les vents du globe, qu’est-ce qui reste plus vivant et plus souple aux vents , même contraires, que les graminées ? A méditer.
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Parce que la vie ne suffit pas

Une narratrice qui annonce ses 48 ans dès la première page (quoi, mais c'est mon âge !), son rapport compliqué à l'écriture (quoi, mais c'est moi !)... un titre qui évoque malgré tout la nécessité d'écrire (les connaisseurs auront reconnu la citation de Pessoa, mise en exergue du livre : "J'écris parce que la vie ne suffit pas") : il n'en fallait pas plus pour me donner terriblement envie de lire ce livre. J'ai bien fait : c'est une excellente surprise.



Toute sa construction repose sur une mise en abyme : à l'approche de la cinquantaine, une blogueuse qui ne dépasse jamais la rédaction de quatrièmes de couverture se confronte à son désir d'écriture pendant une résidence d'une semaine, au cours de laquelle elle finira par écrire un livre... qui pourrait être celui qu'on lit et qui raconte cette résidence, puisqu'il est écrit par Nathalie Longevial, blogueuse proche de la cinquantaine, qui signe là son premier roman. J'aime beaucoup cette structure, qui a des prédécesseurs plus que prestigieux : pour ne citer que ceux que j'ai adorés, Les Faux-monnayeurs (au cours duquel Edouard écrit un livre intitulé justement Les faux-monnayeurs) ou encore La vérité sur l'affaire Harry Québert (deuxième roman de l'auteur, au cours duquel Marcus peine justement à écrire son deuxième roman). La différence est que l'écriture du livre est le thème principal, et que l'auteure décortique les errements, les doutes, les essais-erreurs par lesquels tout apprenti écrivain est passé.



Le livre est centré sur Marie, mais Jacques est l'autre personnage principal : les chapitres à la première personne racontent l'histoire tantôt du point de vue de Marie, tantôt de celui de Jacques, écrivain arrivé trop haut trop tôt, dont l'histoire s'est bloquée en même temps qu'une histoire d'amour, et qui va - peut-être - jouer sa renaissance pendant cette semaine de résidence. Cette manière de faire porter la voix du désir d'écrire par plusieurs personnages qui se complètent, se contredisent, se blessent et se réconcilient, permet au lecteur d'assister à une mise en scène de ses propres contradictions : c'est très riche.



J'ai lu le livre avec passion, comme s'il me donnait enfin l'occasion d'entrer dans la tête des autres écrivains et de me mettre au clair dans la mienne... J'ai également adoré que l'auteure mette en évidence l'idée que 50 ans, c'est le bon moment pour réaliser ses rêves. Inutile d'ajouter que je ne pourrais pas être plus d'accord avec elle !
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Rendez-vous à Heyo

Une couverture aussi attrayante que peut l'être ce petit village d'Héyo, niché au coeur du Pays Basque. Village où règnent authenticité, entraide et solidarité.

Des sujets d'actualité, de l'amour, une relation mère-fille difficile mais qui va avancer au fil de la lecture, grâce à des coeurs qui s'ouvrent enfin pour dire des mots attendus depuis longtemps.

Et cependant, la belle atmosphère générale n'a pas opéré, je n'ai pas reussi à m'attacher aux personnages. C'est donc un rendez-vous en demi-teinte 🏘.
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Des papillons sous oxygène

J’ai déjà lu deux livres de Nathalie Longevial, d’inspiration très personnelle. Son écriture sincère, actuelle, rythmée, sans excès de pathos, toujours efficace et juste me plaît. Aussi ai-je accepté avec enthousiasme de lire Des Papillons sous oxygène, son dernier roman.



L’usure d’un couple : après trente ans de vie commune, Tina annonce à Adrien qu’elle le quitte. Passée la sidération, ce dernier entreprend de reconquérir celle qu’il n’a jamais cessé d’aimer.

Sous des allures de comédie romantique, étayées par des références cinématographiques incontournables en la matière, ce roman explore les relations amoureuses, les tenants et aboutissants de la vie à deux, ce qui fait qu’un couple dure ou pas…

Mais, heureusement, Nathalie Longevial ne s’est pas contentée d’écrire une romance. Je ne peux en dire plus sans divulgâcher et c’est un peu difficile d’étayer mon propos… Disons qu’alors que je trouvais cette histoire gentillette mais pas trop pour moi, l’autrice a abordé avec beaucoup de finesse d’autres problématiques sur tout ce qu’implique de passer sa vie avec quelqu’un et là, j’ai vraiment trouvé le propos intéressant…



J’ajoute que Nathalie Longevial m’a envoyé son livre dans une édition en gros caractère, sachant mon intérêt pour les lecteurs atteints de troubles visuels graves et tous les formats de livres. J’ai vraiment apprécié ce confort de lecture, aux éditions Feryane.


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Semer des graminées

Ecrit comme un journal, à l'attention de son père, Nathalie confie son désarroi face à la maladie de son père & sa mort annoncée.

L'espoir d'une guérison s'amenuise au fur & à mesure que le temps passe, au point que l'attente devient insoutenable. L'impression que la narratrice n'arrive pas à s'extraire de ce temps qui se distord et redoutant la mort de son père, elle ne réussit pas à profiter des moments à partager. C'est en tous les cas, mon ressenti & mon interprétation.

Les retours sont plutôt excellents, mais personnellement, il m'a manqué qqch pour vraiment y adhérer même si cela fait écho à certains événements de ma vie. Elle s'adresse à son père, mais j'ai trouvé que cela restait malgré tout auto-centré, sans doute en raison de l'angoisse trop importante qui envahit trop l'esprit, sans réussir à se détacher de cette échéance attendue. J'ai presque été gênée d'être autant dans cette intimité, me sentant un peu de trop dans cette relation d'une fille avec son père.

Le titre est poétique & ce roman rappelle combien il est important de se parler, de se dire les choses, que chaque instant est précieux.

Merci à l'auteur pour l'envoi de son roman.
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Vent fort, mère agitée

Une épopée fascinante, autour de personnages très attachants. Un livre de bord qui se déguste à petite dose pour en garder la saveur. Une Mère comme on en rêve tous, et un vrai talent d'écrivaine pour un premier livre qui ne sera pas le dernier. Famille adoptante ou pas, un livre à offrir à toutes les mamans.



J'ai beaucoup pleuré mais aussi beaucoup ri !!Que d'émotions partagées et quelle belle vision du monde.



A lire et offrir

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Rendez-vous à Heyo

Nathalie Longevial est douée pour nous faire partager la vie de ses protagonistes, et l'on retrouve dans "Rendez-vous à Héyo" ce qui m'avait touchée dans son roman précédent : une proximité avec les personnages (en particulier Sophie !), dont les caractères nous sont décrits avec réalisme et subtilité. Quand en plus leur chemin de vie connait des turbulences, mettant ces personnages dans des situations un peu inhabituelles (mais pas forcément rares), on suit avec un intérêt intense leur façon de réagir, l'évolution de leurs émotions, qui ne manquent pas de soulever des questions à propos de nos sentiments personnels et de nos propres expériences. L'autrice raconte son histoire avec une écriture fluide et sensible, et le récit se déroule à un rythme efficace, alternant tempo lent et accélérations. Le seul bémol : je suis un peu restée sur ma faim concernant le déni de grossesse d'Elsa, qui méritait selon moi un développement plus important. Mais peut-être fera-t-il l'objet d'un autre roman ? ;)
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Des papillons sous oxygène

J'adore l'écriture de Nathalie Longevial, et sa façon pudique et subtile d'évoquer un panel d'émotions comme elle l'a fait dans ses précédents livres : j'attendais celui-ci au tournant, sachant qu'il serait plus du côté feel-good que les autres...Et bien la mayonnaise a pris une fois de plus (comme dirait Tina!). Le sujet était évidemment attirant : faire durer l'amour après 30 ans de couple, ça parle à la lectrice que je suis (qui y a échoué d'ailleurs comme beaucoup !). Mais l'habileté de l'autrice réside dans le fait que c'est le mari quitté qui parle, et malgré ça on se retrouve sans problème dans ses réflexions, ses regrets, ses larmes rentrées, ses questionnements, son envie de rempli sur soi et ses idées saugrenues pour "rattraper le coup". On comprend peu à peu, au rythme d'Adrien, les raisons pour lesquelles Tina est partie, et on espère autant que lui que la solution qu'il propose en compagnie de Romain (je ne dirai rien de plus, pas la peine d'insister) va rallumer la flamme du fameux "volcan qu'on croyait éteint"...Et puis, d'un coup, un twist complètement inattendu ! Et là on n'est plus dans le feel-good, et moi c'est ça que j'ai bien aimé, ça qui apporte la nuance qui fait de ce récit une histoire émouvante, même si évidemment on espère que les papillons se réveilleront aussi beaux qu'avant et prêts pour un nouvel envol.
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Semer des graminées

Je remercie Nathalie Longevial pour la confiance qu’elle m’a témoignée en m’adressant ce livre pour un service de presse.

Semer des graminées n’est pas un roman… C’est un journal intime et un témoignage personnel, une catharsis.



« Papa a un cancer.

Papa a un cancer et tout le monde se doute de la fin. De toute façon me direz-vous, il n’y a qu’une fin. Et à la fin, on meurt.

Papa a un cancer et c’est comme si j’écrivais : Papa va mourir.

Quand ? Bientôt ?

Papa a un cancer et c’est comme si j’écrivais « Papa est mort. » Déjà.

Ce livre n’est pas un roman.

Il n’y a aucun suspense.

Au début, vous connaissez déjà la fin ».



Je n’aurais pas dû me fier à la couverture, à la photo familiale couleur sépia devant une voiture qui ressemble à une traction avant, au titre qui évoque les fleurs ornementales des jardins… J’aurais dû me blinder un peu avant d’ouvrir ce livre…

Parler d’un texte qui m’a profondément touchée m’est toujours difficile… Ici, j’ai laissé passer quelques jours après la fin de ma lecture, une lecture volontairement fractionnée à raison d’un chapitre par jour, au gré des titres balisant le chemin du « déni » à « l’acceptation », en passant par la « colère », la « négociation » et la « dépression »…

Je serai donc brève.



« Semer des graminées » est le journal d’une fille, écriture à la première personne, précisément datée, qui rend compte des effets de la maladie du père tout au long des vingt mois qu’ont duré son combat, puis son agonie.

Je me suis retrouvée dans ce texte, notamment pour tout ce qui touche à la communication difficile entre une père et sa fille, aux excuses que l’on aimerait entendre et qui ne viennent jamais, à cette incompréhension mutuelle, à la pudeur qui fait éviter les contacts physiques, aux visites qui ne sont pas à la hauteur des espérances, aux obsèques fantasmées, à l’humour et à l’autodérision…

Nathalie Longevial et moi, nous avons des points communs dont nous parlerons peut-être un jour, des évènements heureux, des expériences. Bien sûr, ce type de récit, de surcroit superbement écrit, possède une grande part d’universalité et tous les lecteurs touchés peuvent penser qu’il a été écrit pour eux…

Vers la fin, il y a ce passage : « je me demande si c’est intéressant pour quelqu’un. Si c’est chiant à lire. Si ce n’est pas un foutoir sans nom ». Nathalie Longevial s’excuse d’être là… Je lui dirai simplement que non, ce n’est ni ennuyeux, ni désordonné, que c’est profondément humain et sincère, que son texte est porté par un souffle qui fait s’envoler les pollens des graminées et pique les yeux.



L’écriture est belle, parfois poétique, actuelle, rythmée, sans excès de pathos, toujours efficace et juste. Cette lecture m’a confortée dans mon désir de découvrir les autres livres de Nathalie Longevial, ses romans dans des registres peut-être moins intimes et personnels.



https://www.facebook.com/piratedespal/

https://www.instagram.com/la_pirate_des_pal/

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Des papillons sous oxygène

C'est le premier roman que je lis de Nathalie Longevial  mais c'est assurément une auteure que je vais suivre désormais. Ce roman est une petite pépite à savourer, sous cette couverture estivale se cache une histoire bien plus profonde qu'il n'y paraît. 



On rencontre Adrien qui vient d'apprendre que sa femme ne l'aime plus et veut le quitter. Leur couple connaissait parfois des hauts et des bas mais il était loin d'imaginer que Tina le quitterait.  Une fois passé le choc de l'annonce, celui-ci se met en tête de la kidnapper pour la reconquérir. 



Voilà, je ne vous en dis pas plus mais sachez que cette histoire n'a rien de loufoque. Elle raconte tout simplement la vie. Elle m'a beaucoup parlé et je me suis facilement identifiée à ces deux personnages car leurs réactions et façon de voir la vie sont totalement logiques et crédibles. Pour moi qui suis en couple depuis longtemps je m'y suis tellement retrouvée, ainsi que sur les questionnements autour de l'amour. Tina vit quelque chose de difficile qui me touche aussi. 



La plume de Nathalie Longevial est tendre, toute en pudeur, drôle et bouleversante. Un joli mélange d'émotions qui monte en puissance tout comme l'intérêt de l'histoire où on passe du rire aux larmes.



Vous l'aurez compris, je vous recommande absolument cette histoire qui m'a beaucoup touchée.

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Les mèreveilleuses

J’ai enfin lu ce roman d’inspiration autobiographique de Nathalie Longevial, Les Mèreveilleuses… Ce récit est dans ma PAL depuis sa sortie, confiée par l’auteure pour un service de presse.

Situation paradoxale : je l’ai accepté tout en sachant que je l’aborderais avec une certaine appréhension. Je préfère être honnête avant de publier ma glose : mon mari, mes ainés et moi avons aussi fait « le voyage en adoptie »… Je connais le sujet de l’intérieur, je peux en témoigner, mais je garde aussi une immense pudeur car ce magnifique parcours, semé d’embûches et de bonheurs, reste quelque chose de très intime et personnel. J’ai aussi une certaine expérience des troubles visuels… Bref, affaire sensible en vue !

En découvrant Semer des graminées, il y a un an environ, j’ai compris que Nathalie Longevial n’hésite pas à parler de sa vie personnelle dans ses écrits ; son style empreint d’humanité et de sincérité m’avait séduite… Mon a priori est donc teinté de confiance…



Une femme se cherche et attend : cette attente vague va peu à peu prendre forme et réalité… Elle veut adopter un enfant.

À l’autre bout du monde, à Hanoï, il y a un enfant perdu dans un orphelinat, perdu dans sa vie et perdant la vue.

Entre eux, il y a un fil, celui qui, selon une légende orientale « unit toutes les personnes qui doivent se rencontrer au cours de leur vie ». Lui aussi, sans le savoir encore, est dans le temps de l’attente.

Au bout de l’attente viendra la rencontre…



Immédiatement, la narration omnisciente m’a rassurée quant à une prise de distance, un certain recul… C’est un roman, inspiré de faits réels : les noms des personnages ont été changés. Pourtant, le JE s’insinue à l’occasion dans le récit, le JE de l’auteure qui interpelle ses lecteurs : « mais vous savez autant que moi qu’un rêve ne dure que quelques secondes »… Les dernières pages re-contextualisent la vraie vie. Impossible donc de vraiment croire à une véritable prise de recul.

Nathalie Longevial sait très bien parler de l’idée d’adopter un enfant, elle ne s’attarde pas sur les démarches, nous évite l’habituel et inévitable « parcours du combattant » auprès des services de l’Aide À l’Enfance pour obtenir l’agrément. Son écriture est factuelle quand il le faut, suggestive, honnête. Elle a préféré parler des ressentis et, surtout, elle a trouvé comment dire l’attente, cette longue grossesse psychologique, cette absence d’enfant, cette non-reconnaissance de la maternité en devenir. Parfois, j’ai relevé des redites, une certaine circularité dans la narration ; le style alors se fait illustration de la frustration, de l’impatience, de l’espoir, de la vacuité des journées… Elle nous décrit également la perception de cette attente par l’enfant, pris dans la routine de l’orphelinat, son sentiment d’abandon, ses résiliences.

Le changement de focalisation, l’alternance des points de vue rend le récit vivant, ménage des pauses et des passerelles. Déjà, le lecteur comprend que le projet va aboutir : il connaît les aboutissants et en découvre, au fil de sa lecture, les tenants.



Un récit résolument maternel, un point de vue féminin… Le père est là, en tant que partenaire durant l’attente, mais comme en retrait, ainsi que les frère et sœurs. Même le mot inventé du titre, Les Mèreveilleuses, les exclut. C’est un choix délibéré et assumé, peut-être parce qu’il est difficile de se mettre à la place de l’autre. Je sais que ce terme a été emprunté à un autre de mes amis écrivains, Vincent Lahouze, auteur d’un roman d’inspiration autobiographique intitulé Rubiel e(s)t moi, un superbe livre, mais lui parle aussi du « repère », aux côtés de la « merveilleuse » et loin de l’ « éphémère »…

Le rôle du père et de la fratrie s’étoffe à la fin, dès le moment de l’apparentement, quand le projet devient enfin concret, que la famille part finaliser l’adoption au Viet-Nam.



Je n’ai pas pu rester longtemps sur la défensive par rapport au sujet de ce livre…

Quelques échanges avec Nathalie Longevial, lors de la lecture de Semer des graminées m’avait déjà prévenue que nous avions des points communs ; à mon corps défendant, son personnage, par certains côtés, me ressemble. Je me suis, non pas identifiée à Mathilde, mais reconnue dans certaines pages de ce livre… J’ai revécu les questionnements, l’émotion, eu la chair de poule… Au contraire, parfois, elle m’agaçait, ramenant tout à elle…

Même si mon parcours de mèreveilleuse a été plus discret pendant la procédure d’agrément où seuls nos enfants biologiques savaient, puis pendant l’attente proprement dite, période durant laquelle seule la très proche famille avait été mise au courant, si je ne suis pas allée sur les forums (c’est mon mari qui y allait…), etc., je peux affirmer que Nathalie Longevial a écrit avec son cœur et ses tripes…

J’ai été frappée cependant par ce parti pris de parler essentiellement du lien maternel, que l’on pourrait juger égocentré. C’était parfois un peu dérangeant.



J’ai lu ce livre par petits bouts, un peu chaque jour, pas trop.

Je demeure persuadée qu’il y a des moments très intimes qu’il faut garder entre soi. J’en ai parlé avec mon mari, l’occasion de revivre à deux pleins de souvenirs. Toujours très pertinent, il m’a posé la question suivante : « si tu avais écrit un livre sur notre histoire d’adoption… ? ». D’abord, je ne l’ai pas laissé finir puisque, pour rien au monde, cela n’a et n’aurait été le cas… J’ai simplement tenu un journal de bord de quelques semaines, entre notre arrivée à Bogotá (Colombie) et notre retour en France et ce livret, imprimé en un seul exemplaire, a été remis au principal intéressé pour son douzième anniversaire. Mon mari a insisté : « prenons l’hypothèse selon laquelle tu aurais écris…, qu’aurais-tu mis dans ce livre et pourquoi ? »… Nathalie Longevial a senti le besoin ou l’envie d’écrire ce livre, elle a choisi d’y mettre l’attente, un choix que je respecte sans le comprendre ni le partager. Je suis certaine qu’elle a à cœur de protéger sa tribu…



Vous l’aurez compris : une lecture très subjective de ma part.

Un ressenti très personnel.

Ce roman plaira surement à ceux qui n’ont pas fait de voyage en adoptie car il y est question d’amour et de maternité, de parentalité, de légitimité… Celles et ceux qui y sont allés, s’y reconnaitront ou pas au regard de la merveilleuse aventure humaine que cela représente.




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Semer des graminées

Tendre et cruel que ce chemin vers le deuil que nous décrit Nathalie Longévial avec des mots bien choisis, et parfois des mots crus de tous les jours. Tendre et cruel comme cet amour filial et paternel qui n'est pas dépourvu de doutes, de manques, et qui ne peut plus vraiment se dire, il n'est plus temps, hormis par l'écrit, pour ne rien en oublier. "Papa va mourir". Quoi de plus tendre et cruel que cette affirmation ? Et pourtant, cette courte phrase résume tout le livre, elle balise la route empruntée par la fille aînée qui essaie de suivre pas à pas le dernier voyage de son père, entre chagrin et souvenirs, regrets et questions sans réponse. On ne peut que se projeter dans ce texte, qui cerne au plus juste et au plus vrai la tempête qui souffle sous le crâne de celle qui se prépare impossiblement à la mort de son père.
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Rendez-vous à Heyo

Je remercie vivement Nathalie Longevial qui m’a gentiment proposé de découvrir son nouveau roman. Pour ceux qui me suivent depuis le début, vous devez savoir que j’ai adoré son roman précédent « Des papillons sous oxygène » publié aux éditions Eyrolles.

Le nouveau roman de l’autrice est un roman audo-édité et je suis ravie de pouvoir participer à sa mise en avant car j’ai passé un très beau moment de lecture.

Mais quel plaisir de retrouver la plume de cette autrice et ses personnages toujours si attachants. J’ai vraiment passé un chouette séjour à Héyo en compagnie de Sophie, Elsa, Grégoire, Esteban et tous les autres habitants de ce village qui a tout pour me charmer.

Dans ce petit village, tout le monde se connait et l’entraide est de rigueur. Sophie tient le point central de ce petit coin de paradis « Le café d’ici » qui fait à la fois épicerie, restaurant, bibliothèque, point poste, dancing,… Les habitants du village aiment s’y retrouver et Sophie materne ses clients comme une vraie mère poule. Le retour inattendu de sa fille au village va secouer un peu la routine de Sophie et les secrets de famille vont devoir se révéler au grand jour afin de ne pas laisser une situation déjà compliquée s’envenimer.

Les thématiques abordées ici par l’autrice sont vraiment très intéressantes, il est entre autres question de filiation, d’une relation mère-fille enrobée de beaucoup de mystères et de secrets, de l’amour maternel qui vous pousse parfois à prendre des décisions pas toujours très adéquates. J’ai aussi beaucoup aimé la relation très forte que Sophie entretient avec tous les habitants du village, elle est présente pour chacun d’eux et elle met un point d’honneur à ne pas oublier les aînés en organisant des soirées qui leur sont consacrées. Sans en dire davantage sur ce point, j’ai été très émue par certains passages du roman, elle évoque une maladie qui me touche personnellement et ses mots justes et profondément humains m’ont fait du bien.

Ce roman c’est aussi de la gourmandise avec les tous les desserts préparés par Maïder, la cuisinière-pâtissière du restaurant de Sophie, j’avoue avoir beaucoup salivé en grande gourmande que je suis.

Ce que je garderai de ce roman c’est l’amour sous toutes ses formes, l’amour qui peut nous unir mais aussi nous éloigner par souci de protection, l’amour qui parfois nous fait prendre des décisions que l’on regrettera plus tard, l’amour qui peut nous sauver de nos démons et de nos fantômes du passé, l’amour des gens qui nous entourent et qui nous aident à passer des caps difficiles,…

Je ne peux évidemment que vous conseiller de lire ce roman qui n’est actuellement disponible qu’en format ebook mais que vous pourrez vous procurer en format papier dès le 22/06. Il mérite vraiment d’être découvert et j’espère qu’il vous plaira autant qu’à moi.

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Les mèreveilleuses



Dans la vie il y a ces évidences souvent éphémères, parfois uniques et universelles. Elles débutent d’une rencontre fugace devenant ce souvenir éternel. Pour Mathilde cet état de conscience éclate lors d’un voyage. Comme une évidence suprême, l’adoption devient le projet dans lequel elle s’y jette corps et âme.

Nathalie Longevial dépeint ici avec une frénésie touchante ce long parcours qu’est l’adoption. Au travers de doutes, des espoirs de Mathilde, elle explore l’ambiguïté, l’intensité de ce parcours hors du commun. De l’autre côté, nous suivons la vie du petit Tien Sinh, orphelin et en situation de handicap. Une enfance teintée de malheurs mais qui tentent de s’effacer et de s’atténuer au fil des mois, au fil de ces farces, de ces rires perdus, de ces aventures. Pas à pas, au rythme des mots, les tableaux se complètent. Tristesse, joie, euphorie, abandon, doute, question tout autant de touches qui les parfont. Ce fil rouge se tend, se perd, s’embobine, fait des détours, et arrive après d’interminables mois à ce qu’il aspire.





Nathalie Longevial rend un hommage vibrant et touchant à toutes ces personnes qui ont choisi cette voie, et elle donne espoir à ces petites mains tenant ces fils.





J’ai beaucoup apprécié la teneur de ce roman sans contexte puissant et bouleversant. J’ai cependant regretté ces longueurs où les émotions ont eu tendance à me faire suffoquer.
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Des papillons sous oxygène

Ce livre parle d’une très belle histoire d’amour, même si le début est triste de par le fait qu’Adrien le mari n’est plus aimé de sa femme Tina

Mais tout le déroulement du roman est beau



On apprend petit à petit le pourquoi du problème de Tina, même si je m’en doutais un peu ce fut une surprise au moment de ma lecture

Je trouve l’image du titre belle et cela va parfaitement à ce livre



Je vous conseille cette lecture avec plaisir
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Rendez-vous à Heyo

Une hstoire qui nous porte, des personnages qu'on a l'impression de connaître, un décor qui nous fait voyager. Voilà les ingrédients de ce joli roman de Nathalie Longevial.



Je ne connaissais pas encore cette auteure et j'ai passé un agréable moment de lecture..
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