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Citations de Nathalie Sauvagnac (34)


Un jour, les riches achèteront des bouts de ciel. Pour y mettre de la publicité, pour qu’on achète encore d’autres choses. Même le ciel n’empêchera pas ça.
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Capturés en plein vol, libérés du poids du monde, leurs deux corps flottent dans les stries du soleil qui glissent du toit.
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Debout ou assis, Jean-Mi a une forme de 5 , tout rétréci en son centre. Le dos arrondi, les reins qui s’excusent et, en dessous, les jambes zigzaguent autour des genoux pliés, zig au-dessus, zag en dessous. Gaston Lagaffe en vrai.
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C’est quand les gens ne sont plus là qu’on se rend compte qu’ils remplissent un vide.
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Un gamin interdit de rêver, interdit d’ennui, un gamin façonné pour faire partie de l’élite. Shooté jusqu’à la nausée de bonne éducation.
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Aimer le même livre, ça vaut plus que toutes les confidences.
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Quand j’étais petite, je pensais que les gens n’existaient qu’en ma présence, qu’en quittant la pièce où je me trouvais, ils s’arrêtaient de vivre, se figeaient derrière la porte dans l’attente de revenir dans la pièce.Je pensais que les autres n’étaient animés que par mon regard sur eux. En grandissant j’ai compris que c’était faux et qu’on pouvait rire, pleurer, vivre loin de moi sans que ça ne perturbe personne ; j’ai appris que je n’était pas indispensable.
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Tu sais ce qu'il y a, ici, qui tue à petit feu ? C'est le vertical. Tout est vertical quand tu regardes autour de toi. Y a plus d'horizontal. Ils ont bouffé l'horizon ici.
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On ne se rend pas compte de la douceur des petites choses de la vie, elles sont volatiles comme les aigrettes de pissenlits.
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Je ne sais pas composer, devoir sourire et poser des questions. Je ne sais pas quoi faire de la vie des gens. Je n’en reviens pas qu’on puisse se confier, sans être gêné, qu’on puisse parler, parler, parler. Parler de la pluie et de la politique, du travail, de ce qu’on fera plus tard, ou pire , parler de soi. Tout ce tort et ce travers qui se déverse comme du vomi.
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Elle tire un paquet froissé de sa poche, en extrait une
cigarette qu’elle allume.
— Ça fait longtemps.
— Tu dormais ?
— Tu veux du thé ?
— Si t’as que ça.
Elle traîne ses savates jusqu’au camping-gaz posé sur
une table basse, bancale envahie de paquets divers, pâtes, purée, lait, sucre, thé. Elle allume le feu sous la casserole et s’appuie contre le mur en tirant sur sa cigarette.
— Qu’est-ce que tu deviens ?
Je retire mon blouson et m’assois sur le bord du matelas
défait, je pousse du pied des vêtements féminins ; une
culotte, des collants.
— Oh, la routine ! T’as une clope ?
J’allume la cigarette qu’elle m’a envoyée. J’aime venir
chez Flora. C’est sombre et doux comme un ventre de
femme. Elle n’ouvre jamais ses volets parce qu’elle habite
au rez-de-chaussée.
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— Elle avait une robe noire qui allait de son cou jusqu’à ses genoux. Pas de quoi fantasmer des masses. Mais mon pote, je peux pas te dire !
— Et après ?
— La fille, elle continuait à me sourire. Sympa et tout. P’tit Louis il était de plus en plus nerveux. Il lui disait : « Alors, tu viens ? », mais elle continuait à me regarder sans bouger.
— Mais oui !
— Je te jure ! La main sur le cœur ! Attends, là, P’tit Louis, il s’est franchement énervé et il a commencé à vouloir me casser la gueule, mais elle l’a retenu, elle lui a pris la main et ils se sont barrés. Moi, je suis resté là comme un con. Et puis, elle est revenue.
— Mais non !
— Si. Elle me prend la main et elle m’entraîne.
— Mais bien sûr !
— Je te promets mon pote, elle m’a entraîné.
— Tu déconnes ? Entraîné comment ?
— Attends. Moi je l’ai suivie évidemment. On s’est arrêtés derrière le Casino, dans la cour où ils mettent les poubelles, tu sais, là où on a acheté de la beuh à La Belette la dernière fois. Tu vois ?
— Oui, je vois. Le local à poubelles du Casino.
— Alors, là, la fille m’appuie contre un mur et elle me roule un patin !
— Mais oui. Je vais te croire !
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Les immeubles ici poussent aussi vite que les gosses. Ils avaient pensé, au début, créer des espaces verts puis ils ont changé d'avis ; ils ont préféré faire le centre commercial.
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Il y a des tas de chats sauvages par ici. Tellement esquintés qu'on se demande comment ils font encore pour exister. Moi, je n'aime pas trop qu'on martyrise les animaux. Les gosses les appâtent avec de la bouffe, puis les enferment dans des boîtes à chaussures dans lesquelles ils glissent des pétards. C'est vrai que ça passe le temps, mais c'est pas une raison.
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Il est vrai que, lorsque l'enfant est beau, l'affection est plus rapide
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Par la justesse de ses mots, Nathalie Sauvagnac réussit la prouesse de raconter la violence des hommes sans pour autant oublier la lumière des invisibles et des fracturés, ceux qui cherchent leur place, fût-elle au bord du monde. Editions du Masque
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— Mais oui ! Arrête de te foutre de moi. Monsieur attend dans son lit que Pôle emploi l’appelle pour lui 15proposer du travail. C’est pas comme ça que ça marche ! Bouge tes fesses et va leur demander un stage, une formation, un travail, n’importe ! Dis-leur qu’il faut que tu touches les indemnités.
— J’ai jamais travaillé ! Comment ils me fileraient de la tune ?
— Le gouvernement, il arrête pas de dire qu’il va créer de nouvelles mesures pour les jeunes, va leur demander à Pôle emploi c’est quoi ces nouvelles mesures, peut-être que c’est donner de l’argent à ceux qu’ont jamais travaillé. Tu devrais toucher le pactole, si c’est le cas !
— J’y vais, si ça peut te faire taire.
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— Tu veux que je te raconte ma meilleure nuit passée en Thaïlande ?
— Là aussi t’as vu du blanc ?
— Non, pas du blanc. Une petite nana avec une peau dorée comme un croissant et qui sentait une odeur de sable. Ah non, toi, t’as jamais senti le sable. Euh… ben, qui sentait bon, quoi.
— Vas-y !
Bruno raconte, en rajoute, détaille pour me donner de quoi m’endormir, puis on glisse du capot de la voiture, Bruno tord le rétroviseur avant pour me faire marrer, on se tape la main et on se sépare.
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— Un jour, j’étais sur le toit d’une maison en Inde. J’étais couché sur ce toit, tout seul. J’ai regardé le ciel, il était blanc, tout blanc. Pas un nuage, pas un putain d’avion, pas de cris de mômes comme on entend ici tout le temps… rien. Ils avaient annoncé une éclipse de lune dans la soirée. Et moi, j’attendais là. Il faisait encore jour. Le ciel était blanc, comme je te disais. Pas bleu, même pas bleu clair, blanc. Il n’y avait pas un nuage… Et alors, j’ai vu du rien… Il n’y avait pas un bruit, j’étais dans du silence et dans du rien. Tu sais pas ce que c’est de ne plus rien voir, ni de plus rien entendre de la vie des autres. Eh bien, je peux te dire que c’est quelque chose. Putain, Baboo, c’était le plus beau moment de ma vie.
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Moi, je le connais depuis l’été d’il y a deux ans. Bruno m’a hélé dans le parc pour une cigarette. J’en avais et je m’emmerdais ; j’ai partagé mon paquet en échange des aventures orientales, des mois passés dans des houseboats, dans les temples bouddhistes, de son amitié avec un jeune Marocain qui se prostituait dans les palaces de Casa, où de vieux messieurs l’enculaient le petit doigt en l’air.
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