J’ai passé mon enfance et mon adolescence plongée dans un livre. J’en avais toujours un sous la main : dans mon cartable, sur ma table de chevet, dans la poche arrière de mon jean. A l’école j’étais celle qui passait son temps à lire. Cela sonnait un peu bizarre, mais je ne me sentais pas capable d’autre chose. Je n’arrivais pas à comprendre le monde autrement. D’une certaine manière, les livres faisaient écran entre les autres et moi. Je me cachais en même temps que je m’évadais.