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Citation de Cristale


Ses amies l’avaient houspillée en disant que c’était plutôt une chance. Chiara avait même prétendu qu’il était le seul vaccin efficace contre la « lycéole », une maladie terrible selon elle qui pouvait aller jusqu’à provoquer la mort cérébrale des gens qui en étaient atteints (« à cause des hautes doses d’ennui mortel auquel ils étaient soumis », avait-elle expliqué très sérieusement à Lily et à Maëlle, hilares). Mais la jeune fille les avait regardées avec un petit air de martyre et avait soupiré une nouvelle fois.
Bien consciente qu’elle ne pourrait changer en rien la composition des classes, elle s’était donc préparée à l’inéluctable rencontre en dressant mentalement une petite liste de survie pour faire face dignement à cet impertinent.
1. Penser à le reprendre vertement quand il allait la saluer par son habituel et irrévérencieux : « Salut, Mél ! »
2. Affûter sa critique pour avoir osé lui raccrocher au nez1 lors de son dernier coup de fil.
3. Afficher son air le plus indifférent et le plus agaçant possible.
Puis elle avait attendu qu’il vienne lui dire bonjour.
Puis elle avait attendu qu’il vienne.
Puis elle avait attendu…
Et puis zut ! Elle en avait assez d’attendre ! Que fichait-il donc ?
Venir la saluer était pourtant la moindre des politesses ! Il aurait au moins pu lui faire un signe, se manifester, oser un regard !
Mais il n’avait rien fait. Alors, ce matin, presque à son corps défendant, ses grands yeux vert émeraude s’étaient mis à le chercher parmi la foule d’élèves qui déambulaient dans la grande cour de Balzac. Elle l’avait bien vite aperçu. Il lui tournait le dos et, toujours aussi nonchalant, parlait avec une fille qui lui ressemblait étrangement.
Nom d’un chien ! C’était Pauline, sa petite sœur ! Dire que cette chipie l’avait suppliée de se rendre avec elle au lycée ce matin car elle ne voulait pas se retrouver toute seule dans la cour ! Mais Mélisande lui avait rétorqué qu’il était temps, maintenant qu’elle entrait en seconde, de se prendre en charge. Et puis, avait-elle prétexté, elle devait retrouver ses trois amies : c’était une tradition pour elles de faire leur rentrée à Balzac ensemble.
– Tradition, mon œil ! avait répliqué la cadette, ça ne vous est arrivé qu’une fois !
– C’est comme ça que commencent les traditions, espèce de nouille ! lui avait-elle asséné avant de s’échapper très vite.
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