Nathaniel Philbrick

Qui ne connaît pas Mody Dick d'Herman Melville, classique de la littérature maritime. Cette fois-ci nous avons les différents points de vue que l'écrivain Nathaniel Philbrick a condenser pour nous donner un portait de l'époque des grands baleiniers. L'auteur a su recréer cette époque révolue à l'apogée de Nantucket un village de sept milles habitants, une île au large de la Nouvelle-Angleterre. Dans ce récit nous suivons, le périple du baleinier Essex où un cachalot de vingt-cinq mètres là cogner à deux reprise avant de sombrer dans les eaux. Avant que le bateau et leurs précieuses cargaison disparaissent le capitaine divise son personnel vingt hommes en trois petites embarcations avec quelques instruments de navigations (les plus rudimentaires), un minimum de vivres, d'eau. Par la suite, on comprendra leurs affres dans l'adversité et cette tragédie qui aurait pu être en partie éviter changement de bateau (l'Essex était vieux et avait fait son temps), la xénophobie du capitaine pour la recherche d'île qui se trouvait non loin de là car il croyait rencontrer des cannibales mais c'est eux autres qui le sont devenus par manque de nourriture. Quel ironie ! Tout au long de la lecture, Nathaniel montre d'autres circonstance où l'homme à dû faire face aux cannibalisme, très bien documenter. Pour ceux en manque d'aventure ou d'histoire, si le tragique peut nous rappeler que nos civilisations n'est qu'un vernis lors d'événements de ce genre.

Je comprends maintenant pourquoi ce best seller est devenu introuvable ! Je suis parvenue à l'acheter d'occasion à un prix très raisonnable parce que le vendeur ignorait le trésor qu'il détenait ...

Il s'agit donc du récit sidérant de l'évènement maritime qui a bouleversé l'Amérique du XIXè s. et Hermann Melville en particulier. Nathaniel Philbrick a réalisé un gigantesque travail de recherche et reconstitué la vraie aventure de l'Essex. Et la réalité dépasse la fiction car la bataille des marins pour leur survie est terrible, les souffrances des corps et des âmes, infinies. C'est le coeur au ventre qu'on lit leur périple de 4 mois dans le Pacifique et les questions atroces autour du cannibalisme de subsistance donnent au livre une portée psychologique considérable.

Toute la condition humaine est contenue dans ce récit palpitant qui a aussi une indéniable valeur documentaire.

MALHEUR A TOI, ACHAB, IL N'Y AVAIT PAS QU'UN CACHALOT TUEUR MAIS PLUSIEURS !

Un livre à lire si l'on veut connaître la véritable origine des conflits entre colons britanniques et indiens, basée sur sur les intérêts commerciaux de chacuns et la mésentente entre les différentes tribus indiennes.

20 novembre 1820.



Le navire baleinier "Essex" sillonne les flots depuis le mois d'août 1819 à la recherche de certains cétacés. Leur objectif : récupérer le précieux spermaceti sécrété par l'animal. Il s'agit alors de l'unique ressource sur laquelle se base l'économie de l'île de Nantucket.

Ce 20 novembre 1820 le navire est attaqué par un cachalot. Les chocs sont si puissants que le baleinier est condamné à sombrer avec l'animal.



Les marins sont stupéfaits. C'est la première fois qu'un cachalot fait preuve d'une telle agressivité. Ils sont dans l'obligation de quitter le navire et de s'installer dans les trois canots disponibles, avec peu de vivres et quelques instruments de navigation...



Commence pour eux une longue dérive, qui deviendra un calvaire.



Ils ont la possibilité de se rendre aux îles Marquises, terre la plus proche. Mais craignant le cannibalisme des insulaires, ils préfèrent renoncer à ce projet. Ironie de l'histoire, lorsqu'ils se retrouveront affamés, ils consentiront finalement à dévorer les cadavres de leurs camarades et à tirer à la courte paille pour savoir lequel serait prochainement mangé...



Après trois longs mois de dérive et de privations, les quelques survivants sont finalement recueillis.



Le second du navire, Owen Chase, qui avait survécu, continuera sa carrière de baleinier. Il sera amené à naviguer dans les mêmes eaux où le désastre s'est produit. La rumeur prétendra bientôt qu'il traque inlassablement le terrible cachalot.



Il n'en faut pas plus à Herman Melville, lui-même marin baleinier, pour écrire son fameux "Moby Dick", achevant de mythifier le tragique événement.



Ce livre est édifiant : il nous fournit des renseignements sur la pêche à la baleine, les mœurs des habitants de Nantucket, la place accordée par ces gens-là à la vie en mer. L'auteur tente d'expliquer les raisons qui ont poussé le cachalot à s'en prendre au navire... Loin d'être une lecture assommante, Nathaniel Philbrick parvient à insuffler à son récit une touche romanesque, maintenant ainsi le lecteur en éveil.

Que vous soyez sensibles à l'océan, ou pas, ce recueil de nouvelles ne vous laissera pas indifférent.

On y explore les fonds marins, avec des animaux qui évoluent chaque jour dans ces eaux ou un iceberg qui se rend compte de sa fonte au fur et à mesure qu'il bouge sur l'eau. Et aussi des humains qui regardent l'horizon de loin ou qui vont s'y baigner et feront la rencontre d'une sirène...

J'ai été touchée par certaines nouvelles, comme par exemple "Paradisio" qui a été un petit coup de cœur pour moi. Par la justesse des mots de Alexandre Chardin et Lucie Pierrat-Pajot : l'envers du décor sur une île qui paraît paradisiaque.

J'avais adoré le recueil sur la forêt, la mise en lumière de la nature et des animaux, ici c'est la même chose. C'est beau et parfois dur à la lecture. Mais c'est nécessaire. Pour essayer d'éveiller les consciences sur l'importance de ce qui nous entoure.

Je souligne une fois encore la mise en page faites par les éditions Auzou. Chaque nouvelle à sa page de garde illustrée, avec un petit mot sur l'auteur de la nouvelle.

À la fin du livre nous avons une interview du président et fondateur de "the Seacleaners" qui nous parle de l'océan. Nous avons aussi quelques chiffres sur ce qu'il se passe dans les océans, par exemple 9 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversés chaque année dans ces eaux qui ont pourtant besoin d'être saines autant pour nous humains que pour les animaux. Et enfin quelques tips pour agir contre la pollution océanique.

C'est donc comme d'habitude un travail de dingue de la part de la ME et qui mérite d'être mis en lumière !

En bref, un recueil de nouvelles qui nous sensibilise sur l'importance des océans et sur ce que nous, humains, leur faisons subir à éparpiller nos déchets.
Lien : https://tchusspeacekissloval..

Mathilde Paris aborde aussi la culture japonaise sous la forme d’un conte très émouvant et poétique. Avec ses secrets familiaux. Himeko part à la recherche de l’histoire de sa mère et aussi à la conquête de l’attention de son père. Au-delà de la poésie de cette nouvelle, cela permet d'aborder le problème de la ressource des océans et aussi celui de la disparition de ces pratiques de pêche ancestrales.
Lien : https://www.francetvinfo.fr/..

Magnifique témoignage anthropo-historique sur la ville de Nantucket et sur le milieu de la chasse à la baleine qui fût autrefois un commerce si fleurissant.



Beaucoup de sang, beaucoup de scènes qui prennent aux tripes, mais un témoignage puissant d'une époque si spécifique et du destin tragique de dizaines d'hommes, de tortues et de cachalots.

Un ouvrage accessible et très utile. (Mon avis personnel est qu'il décrit une tragédie)

J'ai profité de partir à la mer pour lire ce recueil de sept nouvelles sur le thème de l'océan. Il en existe un sur la forêt, et j'ai très envie de le lire maintenant ! J'adore l'océan, m'en sens très proche et ces histoires ont forcément résonné en moi. Il suffit de se soucier de la protection de notre planète à vrai dire.



Toutes les nouvelles sont intéressantes et abordent un élément précis autour de l'océan mais j'ai eu un coup au coeur pour "Petit bout de glace", où l'on suit un morceau de banquise errer dans l'océan et perdre petit à petit sa consistance jusqu'à mourir. Il a perdu toute sa famille et est mort tout seul. Je vous avoue que j'ai eu les larmes aux yeux pour un bout de glace du coup. "Paradisio" est impactante aussi, avec un enfant en vacances dans une île paradisiaque et de l'autre côté, une petite fille dans l'enfer du plastique, à côté de l'hôtel. On saisit bien tout ce qu'implique les industries et la violence que ça engendre avec les deux points de vue. "La dernière fille sur le sable" est ma troisième préférée, avec un univers apocalyptique très probable, où il ne reste presque plus de terre où vivre, recouverte par l'océan, et où tous les humains sont partis vivre dans l'eau au côté de leur animal spirituel. Mais il reste une jeune fille qui n'a pas été choisie.



Chacune de ces nouvelles aborde des tas d'émotions mais aussi les dangers et la beauté de l'océan, comme une ode collective très réussie. J'ai été très touchée par ce recueil, accompagné d'informations, de conseils de SeaCleaners et de projets mis en place pour préserver l'océan. J'ajoute qu'Auzou est la première ME à bilan carbone neutre. Un ouvrage à soutenir !
Lien : https://www.lavoixdeslectric..