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Note moyenne 4.18 /5 (sur 166 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Hautes-Alpes , 1977
Biographie :

Après une thèse en littérature américaine, Neige Sinno se consacre à l'écriture et à la traduction.

Elle a publié un recueil de nouvelles ("La vie des rats", La Tangente, 2007) et un essai sur les figures du lecteur ("Lectores entre líneas: Roberto Bolaño, Ricardo Piglia y Sergio Pitol", Aldus, 2011) qui a remporté le prix Lya Kostakowsky.

"Le camion" (2018) est son premier roman.

Elle vit aujourd'hui au Mexique.

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Bibliographie de Neige Sinno   (3)Voir plus

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Augustin Trapenard accueille Charles Pépin, pour son essai "Vivre avec son passé", publié chez Allary Editions, Laure Murat, pour "Proust, roman familial", un essai sur le pouvoir émancipateur de la littérature édité chez Robert Laffont, Agnès Desarthe, pour "Le Château des Rentiers", paru aux Editions de l'Olivier, Nathacha Appanah, pour "La Mémoire délavée", publié au Mercure de France, et Neige Sinno, pour "Triste tigre", paru chez P.O.L. et récompensé par le prix littéraire "Le Monde 2023.
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Je suis restée longtemps filiforme et osseuse. Pas de poitrine, pas de formes féminines, zéro volupté.…. Je portais des vêtements de seconde main, des salopettes en velours, des chemises fleuries, des robes souvent trop grandes et des chaussures de montagne en cuir pas très assorties qui donnaient à mon corps frêle un air plutôt comique.
Comment une petite fille comme ça peut-elle attirer le regard d’un homme ? Qu’est-ce qu’il voit quand il la voit ? Qu’est-ce qu’il peut y avoir d’érotique chez un petit être aux genoux croûtés qui n’a pas encore perdu toutes ses dents, qui peut passer une heure à essayer d’attraper des lézards entre les pierres chaudes de l’après-midi ?
L’innocence, c’est ça qu’il y a à voir, la plus pure innocence. Et ce qui attire, c’est peut-être simplement la possibilité de la détruire.
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Qu’est-ce qui nous fascine chez les criminels, les monstres ? On pense qu’ils détiennent des éléments de réponse sur une des plus grandes énigmes de l’existence : le mal. On se dit que, puisqu’ils ont commis l’irréparable, ils ont sans doute au moins appris quelque chose.
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Relève-toi et marche n’est pas applicable dans le cas des violences faites aux enfants. Car pour les enfants, le sujet même de cette phrase, le toi de relève-toi, ainsi que le sujet de la narration, celui qui prononce les paroles pour enjoindre l’autre, celle qui écoute l’injonction, tout ce petit monde a déjà été violé, est toujours, déjà et encore dans le viol. On ne peut pas se relever et se défaire de quelque chose qui nous constitue à ce point. Le monde entier est perçu à travers ce filtre……. Un abus sexuel sur un enfant n’est pas une épreuve, un accident de la vie, c’est une humiliation profonde et systémique qui détruit les fondements mêmes de l’être.
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Le monde adulte est souvent gris, de mille variantes de gris, et nos victoires comme nos défaites sont érodées aux angles par le caractère corrosif de ce gris. L’enfant, lui, vit en noir et blanc.
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Non, la littérature ne m’a pas sauvée. Pourtant, toute ma vie, j’ai aimé les livres. La lecture est une activité si particulière, presque magique. Quand on lit, on est seul. Quand on écrit on est seul. Mais ce sont des solitudes peuplées, des silences pleins de murmures. Je ne sais pas pour qui j’écris, mais je sais de quel endroit je voudrais écrire. J’écris depuis l’enfance, depuis la petite fille que j’étais, depuis sa colère, depuis son envie de vivre
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Les conséquences du viol vont donc bien au delà du domaine circonscrit de la sexualité, elle affecte depuis la faculté de respirer jusqu'à celle de s'adresser aux autres, de manger, de se laver, de regarder des images, de dessiner, de parler ou de se taire, de percevoir sa propre existence comme une réalité, de se souvenir, d'apprendre, de penser, d'habiter son corps et sa vie, de se sentir capable de simplement être
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Un procès public pour une affaire de viol sur mineur, ça semble indécent, c’est comme laver sa culotte devant tout le monde. J’avais un peu cette impression quand j’ai fait ce choix au procès, quand j’ai vu tous ces inconnus dans la salle. Pourtant, quand on considère l’ampleur des chiffres des violences intrafamiliales, on se demande ce que signifie encore cette notion de vie privée alors qu’il s’agit en réalité d’un crime systémique commis dans le secret de centaine de milliers de familles. Ce linge sale, cette ignominie, ce n’est pas la mienne, c’est la nôtre, elle est à nous tous.
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Le tabou, dans notre culture, ce n'est pas le viol lui-même, qui est pratiqué partout, c'est d'en parler, de l'envisager, de l'analyser.
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A la question de savoir pourquoi les soldats commettaient les pires exactions sur les sites des conflits, j'ai entendu une fois un grand historien spécialiste des deux guerres mondiales répondre : parce qu'ils le peuvent. C'est une réponse qui pourrait n'avoir l'air de rien mais il disait cela avec une mélancolie profonde, résultat d'une vie de recherches sur la guerre, le mal, la violence. Ils violent parce qu'ils peuvent, parce que la société leur donne cette possibilité, parce qu'on leur a donné l'AUTORISATION, et que quand un homme a la PERMISSION de violer, il viole. Comme si le mal était une potentialité toujours présente en nous, et que dans les conditions de possibilité de barbarie, la barbarie se manifeste automatiquement. C'est ça le théâtre de la cruauté.
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(...) Il ne s'arrêtait pas tant que je n'avais pas eu d'orgasme. Je me souviens même de me concentrer pour que ça vienne, sans quoi ça allait durer une éternité. Son plaisir était de me donner du plaisir contre mon gré. En me donnant ce plaisir,il me rendait complice de mon viol.
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