AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Neil Asher Silberman (18)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
La Bible dévoilée

La Bible a longtemps été considérée comme un livre d'histoire fiable, par son caractère sacré. Les premières recherches archéologiques ont été menées dans le but d'obtenir des preuves confortant les récits bibliques. Ce n'est que plus récemment que des archéologues se sont penchés sans a priori sur la question.



Et on se rend compte que ça coince rapidement : les grandes villes mentionnées par la Bible n'existaient pas encore ou n'étaient que des bourgades mineures au moment supposé des faits, Jéricho n'avait pas de muraille et les grand royaumes de David et de Salomon se révèlent être de taille très modeste. Aucun Exode non plus : pas de traces archéologiques, et surtout, aucune mention dans les archives des puissances voisines, ce qui est très curieux dans le cas de l’Égypte, puisque les Hébreux auraient quitté le pays pour s'installer... dans une zone contrôlée également par l'Égypte. De même, aucun égyptien n'apparaît dans la conquête de Canaan alors que le pays est couvert de forteresses égyptiennes.



La solution proposée par les auteurs est que la Bible a été rédigée dans sa forme actuelle au VIIè siècle av. J-C dans le royaume de Juda. Les villes que la Bible mentionne sont alors de vraies centres économiques qui méritent d'être citées. Le récit des événements colle également beaucoup mieux aux résultats des fouilles et est confirmé par d'autres archives.



Pourquoi une rédaction à cette période ? Probablement dans un soucis de propagande. Les puissances égyptiennes et assyriennes s'effondrent, et il y a plus de facilité pour s'agrandir. Le récit de la Bible s'interprète alors facilement : tous les habitants de la Palestine ont le même ancêtre (même si les royaumes voisins sont issus de l'inceste ou autre, contrairement à Juda, un peu de chauvinisme ne fait jamais de mal). Le seul souverain légitime, successeur direct de David, est le roi de Juda. Les autres peuples ont dévié de la « foi de leurs ancêtres », ont été et seront encore punis par Yahvé pour leur inconstance. La seule chance d'être sauvé est de renier bien vite ces hérésies et venir se replacer dans le giron de Jérusalem. Et en plus, Dieu a promis la victoire au successeur de David : il n'y a vraiment aucune raison de résister.



Livre intéressant, qui part des preuves archéologiques pour examiner la Bible, et pas l'inverse. Je regrette toutefois que les auteurs ne parlent pas des origines des récits bibliques : s'il semble tout à fait possible qu'ils aient été un peu réécrits ou réinterprétés pour une cause politique, il est peu probable que ce soient de pures inventions.
Commenter  J’apprécie          362
La Bible dévoilée

The Bible Unearthed

Traduction : Patrice Ghirardi



C'est sur une impression de tristesse et de malaise que j'ai refermé ce livre pourtant soigneusement composé et dont l'argument repose sur des bases solidement étayées.



Tristesse parce que ce livre confirme que plus de deux mille ans de notre civilisation ont été influencés par une morale bâtie sur des mensonges éhontés.



Malaise parce que ses auteurs, bien qu'authentiquement possédés par la fièvre archéologique et la passion, toute scientifique, de leur métier, se laissent rattraper par le poids de leur culture et parlent avec respect et admiration de pseudo-prophètes qui ne furent, en fait - ils l'affirment eux-mêmes mais pas en termes aussi brutaux que ceux que j'utilise - que des menteurs doublés de fanatiques religieux.



En effet, l'archéologie peut s'exprimer sur ce point avec une certitude absolue : les textes qui forment la Bible furent composés et compilés au VIIème siècle av. J. C., par les tenants religieux et politiques du royaume de Juda, lequel, depuis la chute du royaume nordiste d'Israel sous les assauts assyriens, s'estimait - et avec quelle satisfaction mesquine ! - seul élu par Jéhovah.



Jéhovah ... Ce dieu jaloux, irascible, cruel et pétri de contradictions, est partout dans ce livre. Et partout - j'ignore si les auteurs en avaient conscience au moment de la rédaction de leur texte - il est en concurrence avec d'autres divinités. Non pas cependant comme le seul dieu unique, le seul vrai dieu de l'univers mais bel et bien comme un dieu parmi tant d'autres ...



Les anciens Israélites eux-mêmes d'ailleurs adoraient d'autres dieux en parallèle de leur Jéhovah. La Bible elle-même rappelle - avec une horreur puritaine - le Veau d'Or que les compagnons de Moïse dressèrent pour l'adorer alors que leur chef s'en était allé sur le Sinaï recevoir les Tables de la Loi des mains (??) de Jéhovah. Mais bien plus tard, au temps de la dynastie des Omrides qui se trouva à l'origine du royaume d'Israël. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les monarques omrides ont été présentés sous des couleurs aussi épouvantables par les faussaires du VIIème siècle av. J.C. La malheureuse Jézabel par exemple - vous savez bien, la mère d'Athalie, qui a permis à Racine de composer son célèbre monologue : "C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit/Ma mère, Jézabel, a mes yeux s'est montrée/Comme au jour de sa mort pompeusement parée ... - est dépeinte comme une traînée orgiaque et criminelle tout simplement parce que, aux yeux des Juifs qui firent la Bible, elle avait le tort irréparable d'être née princesse assyrienne.



Ah ! On en apprend, des choses, dans ce livre, je vous le certifie et, je le répète, sur le plan purement historique, les auteurs assurent d'une façon qui, parfois, paraîtra un peu ardue. Ils savent, en la ramenant à de justes dimensions politico-religieuses, rendre l'histoire de la Bible absolument palpitante.



Là où ça pèche, c'est lorsqu'ils ne semblent pas se rendre compte de l'orgueil immense avec lequel ils évoquent le peuple d'Israël. Pour eux, il est clair qu'il n'y aura jamais de peuple égal à celui-là. La Bible est - je cite : "un chef-d'oeuvre de la littérature" et peut-être même le premier. Les Juifs sont et resteront "le peuple élu par Dieu" et Jéhovah est, bien entendu, le seul dieu acceptable, le seul qui triomphe au bout du compte, le seul qui restera quand notre planète aura explosé.



Des horreurs engendrées par le culte monothéiste initié par la religion judaïque et plus ou moins adapté par le christianisme et l'islam, PAS UN MOT. "Ce n'était pas le propos du livre," direz-vous. N'empêche, vu le niveau de culture des deux auteurs ainsi que leur vision historique et professionnelle de la Bible, on aurait pu espérer mieux.



Ceci dit, maintenant que je m'attaque à cette relation de ma lecture, je me dis que, du fait même de leurs origines ethniques et religieuses, les auteurs n'ont peut-être pas osé aller jusqu'au bout, estimant que des notations en apparence innocentes comme celle-ci : "... Les rédacteurs de la Bible donnèrent Ur comme racines à Abraham parce que, à cette époque, tout le monde savait bien que la civilisation venait de Sumer* ..."

passerait mieux sous le manteau de la dévotion traditionnelle à Jéhovah et au destin exceptionnel (???) promis par lui au peuple juif.



En tous cas, si vous lisez "La Bible dévoilée", n'hésitez surtout pas à venir nous confier vos impressions. Au reste, c'est un livre érudit, intéressant et aussi honnête que possible - vu les circonstances.



* : je cite de mémoire. ;o)
Commenter  J’apprécie          171
La Bible dévoilée

Je trouve ce livre passionnant. Il confronte la Bible aux données irréfutables de l'archéologie (Jéricho n'a jamais eu de murailles), de l'histoire (Joseph n'a pas pu être vendu à des caravaniers car il y n'y avait pas encore de chameaux à l'époque), aux innombrables écrits égyptiens (pas de trace des juifs en Egypte) et babyloniens, etc. Yahvé, Elohim et Adonaï sont sans doute une fusion de trois histoires. Pas tellement dieu unique (les juifs en ont adoré d'autres comme le veau d'or) mais dieu des juifs, chaque tribu ayant son dieu et ses totems. Il y avait quantité de tribus apparentées et la distinction juif-non-juif est artificielle. Il y a eu une "réécriture" de l'histoire comme dans La Chanson de Roland ou comme dans d'autres épopées. Moïse n'a probablement pas existé. Tout cela est étayé scientifiquement. Finkelstein, l'un des auteurs, dirigeait l'Institut d'archéologie de l'université de Tel Aviv. L'autre est directeur historique d'un centre archéologique. A noter que depuis la parution du livre, des fouilles à Ashkelon ont révélé bien des choses sur les Philistins, peuple indo-européen, probablement mycénien ,non circoncis, mangeant du porc, et défait par Nabuchodonosor en -604. Et ce n'était pas des géants. On a retrouvé les tombes.
Commenter  J’apprécie          141
La Bible dévoilée

Le sous titre précise : les nouvelles révélations de l’archéologie. Et c’est bien de cela qu’il s’agit, mettre le texte biblique, longtemps considérée comme une vérité historique, avec les données recueillies sur le terrain, dans les chantiers de fouilles, avec aussi d’autres textes des mêmes époques, pour questionner les événements évoqués, et pour essayer de comprendre qui et à quel moment, avec quel objectif a écrit ce texte, considéré pendant longtemps, et encore toujours par certains, comme la parole même de Dieu, par conséquent intouchable et incontestable. Là il ne s’agit pas de foi, mais d’une approche d’historien, avec les outils et les méthodes dont ils disposent, et en premier lieu pour cette époque l’archéologie, la recherche de données matérielles liés à une époque, à un lieu.



Nous suivons donc en parallèle la chronologie du texte biblique (les patriarches, l’Exode, la conquête de Canaan….) et les explorations historiques des mêmes époques. Chaque détail compte, la date de l’apparition du chameau dans une région montre que la date de la rédaction de tel texte de la Bible n’a pu se faire avant une certaine date. La géographie biblique, avec ses villes et ses paysages permet pareillement de dater la rédaction de tel ou tel texte à une époque bien précise et pas une autre, où d’après la tradition elle est censée avoir été rédigée.



Emerge ainsi progressivement l’histoire véritable du peuple juif, de ses cités, de ses souverains, de ses guerres, de ses relations avec ses voisins. Et de ses textes sacrés, dont la Bible que nous connaissons est une étape.



Dans cette approche peu de place pour s’interroger, sur le contenu spirituel, le rapport de l’homme au monde, au divin, à la métaphysique. C’est un choix, assumé jusqu’au bout de se mettre dans la posture de l’historien, même si une certaine subjectivité pointe parfois (préférence pour certains rois, une condamnation implicite d’une société qui exclut ceux qui n’appartiennent pas au peuple élu).



Le livre est très documenté, très étayé, et j’ai trouvé passionnant de suivre cette histoire, ce déroulé, ce travail de dévoilement de faits. Et les auteurs mentionnent diverses hypothèses pour des questions controversées. Certaines faits ne sont pas tranchés, et d'autres interprétations pourront être faites dans le futur. Je pense que les religions sont souvent le meilleur moyen d’approche une culture, des mentalités, une époque. Même si c’est délicat pour les religions pratiquées par des fidèles à notre époque d’avoir une approche scientifique, qui en fait un objet d’étude comme un autre. Le livre a d'ailleurs été très contesté, et par forcément par des arguments historiques et archéologiques.



Le livre a donné lieu à un film documentaire diffusé sur Arte en 2005, puis édité en vidéo.
Commenter  J’apprécie          124
La Bible dévoilée

Si l'histoire est écrite pour le présent et non pour le passé, alors la quête de la Bible historique devient une entreprise sans fin soumise aux vicissitudes des temps, des talents et des témoignages. Depuis le 18e siècle, qui mettait l'accent sur la raison comme chemin vers la vérité, l'entreprise n'a suscité aucune petite controverse.



La guerre verbale enrôle souvent l'armure de l'archéologie. Au milieu du XIXe siècle, des découvertes dans l'Égypte ancienne et la Mésopotamie ont également illuminé des terres entre elles, en particulier ce couloir connu sous le nom de Canaan, la Palestine, Israël, la Terre Sainte ou la terre de la Bible. Les explorations géographiques de la Palestine, menées par Edward Robinson, un Américain, ont identifié de nombreux monticules ou ruines (tells) avec des sites bibliques. Leurs fouilles, lancées par un autre Américain, William Foxwell Albright, ont eu lieu au XXe siècle. Ces travaux ont permis aux savants de relier la Bible à des sources extérieures et de construire un contexte pour vérifier son historicité. Mais à présent, les objectifs, les jugements et les conclusions s'écartent de façon frappante de ceux des générations précédentes.



On part de La Bible découverte, un livre fascinant écrit par deux archéologues juifs, Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman. Avec un esprit irénique, ils se joignent au débat, parfois laid et vicieux, sur l'historicité de la Bible (La bible pour les Juifs correspond à une partie de l'Ancien Testament). À cette bataille, ils apportent un arsenal de recherches savantes, d'expériences sur le terrain et de mots bien choisis.



Vers la fin du VIIe siècle av. un jeune prince nommé Josias, descendant du roi David, accéda au trône de Juda après l'assassinat de son père. Décrit dans la Bible comme le plus juste de tous les rois, il a rénové le Temple de Jérusalem. Les rénovations ont révélé un parchemin (peut-être la première découverte archéologique au monde) qui a lancé une réforme religieuse. Appelé le livre de la loi dans II Rois, c'était probablement une première version du Deutéronome. Comment cela est-il arrivé et comment est-il arrivé au Temple, reste un sujet controversé, bien que Finkelstein et Silberman pensent qu'il a été écrit au VIIe siècle avant JC. Obéissant aux commandements du rouleau, Josias a ordonné une purification complète du culte du dieu hébreu YHWH (Yahweh). Il abolit du Temple, et dans tout Juda, toute idolâtrie et fusions de différents types de culte, ce qu'il étendit à toute la terre d'Israël. Sous son rêgne, un groupe réformateur de Juda a déclaré le Temple purifié comme le seul lieu de culte légitime et YHWH comme la seule divinité à adorer. La graine du monothéisme a pris racine.



Cette grande réforme, inspirée d'un livre, a elle-même inspiré la composition d'une épopée nationale pour le VIIe siècle av. Juda. Une petite nation avec de grands projets pourrait utiliser une grande histoire. En le construisant, les auteurs et les éditeurs se sont inspirés de nombreuses traditions diverses et contradictoires, qu'ils ont embellies et élaborées. L'intention était idéologique et théologique - non pas d'enregistrer l'histoire (au sens moderne) mais de s'approprier le passé pour le présent. L'épopée a été éditée et complétée au cours des siècles suivants pour devenir la puissante saga que nous connaissons sous le nom de Bible hébraïque. Inégalée dans le monde antique, elle articulait un pacte national et social pour tout un peuple sous Dieu. Finkelstein et Silberman ne laissent aucun doute sur leur respect pour lui. À leur avis, cependant, ce n'est pas une révélation miraculeuse, mais un brillant produit de l'imagination humaine.



Deux sections de la Bible constituent le noyau de l'épopée. Le premier contient les cinq livres de la Genèse, de l'Exode, du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome. Ses histoires sur Israël commencent par les ancêtres (les auteurs utilisent l'ancienne étiquette patriarches, continuent avec le séjour et l'esclavage en Égypte, l'Exode et les errances dans le désert, se terminant avec Israël (le peuple) sur le point d'entrer dans la terre promise. . La deuxième section comprend les livres de Josué, des Juges, de Samuel et des Rois. Il raconte la conquête de Canaan, le règne des juges, l'établissement d'une monarchie unie, la division de la monarchie, la destruction du royaume du nord (Israël) par les Assyriens, la destruction du royaume du sud (Judah) par les Babyloniens et les débuts de l'exil à Babylone. Cette deuxième section est souvent appelée l'histoire deutéronomiste parce qu'elle reflète le langage et l'éthos du livre du Deutéronome, jugeant les événements selon le critère de l'obéissance à la loi, avec pour résultat la bénédiction ou la punition de Dieu.



En exposant leur vision de la Bible comme une épopée nationale qui a façonné et soutenu un peuple, Finkelstein et Silberman juxtaposent ce récit avec les découvertes et les interprétations de l'archéologie. Ils disent que leurs prédécesseurs avaient tendance à utiliser l'archéologie pour défendre l'historicité du récit biblique. En revanche, ils utilisent l'archéologie comme source indépendante pour reconstruire l'histoire de l'ancien Israël. Pourtant, le respect de l'érudition antérieure, surtout lorsqu'ils la rejettent, confère de l'intégrité à leur propre travail. Il envoie le message salutaire que la nouvelle vision d'aujourd'hui devient inévitablement l'ancienne vision de demain. S'appuyant sur de nouvelles méthodes, des fouilles (même de sites anciens) et des hypothèses, ils renversent l'argument traditionnel. Les études archéologiques, affirment-ils, sapent plutôt qu'elles ne soutiennent l'historicité des traditions bibliques sur l'origine et l'essor d'Israël. Leur analyse détaillée aboutit à des conclusions surprenantes pour les non-initiés : la recherche des ancêtres historiques a échoué ; l'Exode ne s'est pas produit comme décrit; la conquête violente, rapide et totale de Canaan n'a jamais eu lieu ; l'image des juges menant des tribus dans la bataille contre des ennemis ne correspond pas aux données ; David et Salomon existaient au Xe siècle av. mais ils n'étaient que des chefs de bandes dans les montagnes ou le désert. Il n'y a pas eu d'âge d'or d'un royaume uni, d'une magnifique capitale et d'un empire étendu.



Ces conclusions ne conduisent pas au nihilisme historique mais ouvrent des compréhensions alternatives promues dans la thèse du livre. En réunissant le patriarche judéen Abraham et le patriarche israélite Jacob, les histoires d'ancêtres répondent bien aux besoins du VIIe siècle av. Juda pour un royaume unifié. Le paysage pastoral de ces histoires anciennes résonne avec le mode de vie d'une grande partie de la population postérieure. Les traditions de l'Exode servent également ce cadre. Les efforts de Josias pour établir l'indépendance de Juda et récupérer le territoire du royaume détruit d'Israël sont entrés en conflit avec une renaissance du pouvoir égyptien qui a empiété sur Juda et Israël. Le défi de Moïse à un pharaon sans nom reflète celui de Josiah au pharaon Necho II. De même, les récits de conquête s'adaptent au décor. Comme Josué, Josias a combattu au nom de Dieu et a ordonné à son peuple de rester fidèle à YHWH, à l'écart du monde environnant. Son programme était une deuxième conquête de Canaan. David et Salomon reflètent également l'âge de Josias, seul héritier légitime de la dynastie. Comme David, Josias recherchait un royaume uni, une expansion territoriale, des conquêtes militaires et la centralisation du culte et de la politique à Jérusalem.r.



Finkelstein et Silberman proposent que dès le début, deux sociétés hébraïques distinctes vivaient dans les hautes terres de Canaan. Tous deux étaient à l'origine cananéens -- ironie des ironies', commentent les auteurs. (Les diatribes bibliques contre les Cananéens suggèrent cette origine commune ; après tout, les Israélites ont trop protesté.) La division originelle entre ces sociétés persiste dans l'expression utilisée même pour la soi-disant monarchie unie, les royaumes d'Israël et de Juda. De plus, contrairement au récit biblique, Juda a toujours été le plus pauvre, le plus faible, le plus rural et le moins influent. Son importance n'est venue qu'après la chute d'Israël en Assyrie en 722 av. Puis, en tant qu'héritier des traditions du nord, Juda a déterminé lesquelles feraient partie de son épopée nationale et comment elles seraient interprétées.



Un cas classique de préjugé judéen concerne la dynastie Omride du IXe siècle av. Constatant seulement que son fondateur, Omri, bâtit à Samarie une nouvelle capitale pour le royaume d'Israël, les historiens deutéronomistes le rejettent (dans huit versets du livre des Rois) comme le plus mauvais des rois. Pourtant, sa dynastie a duré environ 40 ans, et des preuves archéologiques, de témoins hostiles en plus, attestent de sa grandeur. Une pierre gravée appelée la stèle Mesha, trouvée en 1868 à l'est de la mer Morte, rapporte qu'à la consternation du roi Mesha de Moab, Omri et son fils Achab contrôlaient de vastes terres en Transjordanie. L'inscription « Maison de David », découverte en 1993 dans la ville biblique de Dan, implique des exploitations encore plus vastes, s'étendant au sud de près de Damas à travers les hautes terres et les vallées d'Israël jusqu'à Moab. L'inscription monolithe, trouvée à l'ancienne Nimrud dans les années 1840, décrit la participation d'Achab l'Israélite, avec 2 000 chars et 10 000 fantassins, à une coalition anti-assyrienne qui tenta en vain de résister au monarque assyrien Shalmaneser III.



De plus, les fouilles des villes du nord attestent de la grandeur de la dynastie Omride. La Samarie, appelée la maison d'Omri dans les archives assyriennes, consistait en une acropole royale d'un demi hectare qui comprenait un grand et beau palais sans égal à son époque. De même, les sites du IXe siècle de Megiddo, Hazor, Dan, Jezreel et Gezer montrent tous les réalisations architecturales des Omrides. Une génération antérieure d'archéologues, désireux de confirmer le récit biblique, a vaillamment tenté d'attribuer ces villes à l'ère salomonienne. Au contraire, ni Salomon ni David de Juda mais Omri d'Israël n'ont fondé le premier vrai royaume, avec toutes ses splendeurs.



Tout comme Juda a calomnié Israël dans son épopée nationale, il a présenté une image biaisée de lui-même. Les données archéologiques montrent que la religion traditionnelle de cette nation isolée et peu peuplée consistait en des sanctuaires locaux (hauts lieux) pour le culte de YHWH aux côtés d'autres divinités. Ces pratiques syncrétiques prévalaient également à Jérusalem. La croissance démographique, la transformation sociale et le désir d'une terre unifiée ne sont apparus qu'à la fin du VIIIe siècle avant J.-C., et ils étaient probablement liés à la lutte pour la survie nationale à l'ombre de l'empire assyrien. Sentant la menace d'un culte syncrétique à l'unification, certains cercles non identifiés à Jérusalem ont condamné les sanctuaires locaux de Judée comme un mal cananéen et ont fait pression pour quelque chose de nouveau : une religion « YHWH seul » centrée à Jérusalem. Ironiquement, ils ont qualifié cette nouvelle religion de religion traditionnelle et ont ainsi transformé la religion traditionnelle en hérésie. Leur travail a préparé la voie à la réforme Deutéronomique de Josias au siècle suivant.Mais la mort violente de Josiah aux mains du pharaon Necho II a démenti la théologie deutéronomiste. L'obéissance à YHWH-seul par le roi idéal n'a pas empêché le retour d'Égypte pour asservir le peuple d'Israël. Même la défaite de l'Égypte quelques années plus tard par Babylone n'apporta pas de soulagement mais de destruction à Juda. Vers 587 av. l'inévitable était complet. La dévastation babylonienne de Juda, des villes périphériques à la fière Jérusalem, et l'exil ultérieur de son aristocratie sont des réalités à la fois bibliques et archéologiques.



Pourtant, l'histoire ne s'est pas terminée. Pour rendre compte de l'inexplicable - la mort violente du pieux Josias et la destruction totale de la Jérusalem éternelle - les exilés ont révisé leur saga nationale pour produire une deuxième édition de l'histoire deutéronomiste. Il a affirmé que la destruction de Juda était inévitable à cause du mal d'un ancien roi nommé Manassé. Bien que la justice de Josias ait retardé la fin, elle n'a pas pu l'empêcher. Ainsi, les exilés ont modifié leur théologie pour faire dépendre la promesse inconditionnelle de YHWH à David et à sa dynastie de l'alliance conditionnelle conclue entre YHWH et le peuple du Sinaï. Dans cette version, si le peuple obéit aux commandements, il a encore un avenir. Ce passé réécrit parlait au présent ; elle servait les besoins d'un peuple vaincu et dépossédé.



Avec la disparition de l'empire babylonien en 539 av. J.-C., le nouveau conquérant, la Perse, pour ses propres raisons politiques, permit aux exilés de rentrer chez eux. Ceux qui l'ont fait ont constitué une province connue sous le nom de Yehud, ses citoyens appelés Yehudim, ou Juifs. Dans ce contexte, les anciennes traditions ont acquis une nouvelle pertinence. Le voyage d'Abraham de la Mésopotamie à Canaan reflétait le retour des exilés. L'esclavage en Égypte suivi de l'Exode reflétait également l'exil et le retour. L'ancienne conquête de Canaan offrait l'espoir du retour à la terre promise ; les anciens avertissements de ne pas s'assimiler aux Cananéens sont devenus des guides sur la façon de vivre à Yehud. L'alliance d'obéissance conclue au Sinaï a fourni le chemin du retour à la gloire, centré non pas sur la dynastie davidique mais sur un temple reconstruit. Bien que les promesses ne se soient pas matérialisées, la saga épique appelée la Bible est devenue le livre durable pour la survie d'un peuple.



Finkelstein et Silberman ont eux-mêmes écrit un livre provocateur. En juxtaposant le récit biblique et les données archéologiques, ils travaillent avec des fragments alléchants d'un passé lointain. Assembler des indices pour soutenir leur thèse nécessite une imagination audacieuse et une recherche disciplinée. La Bible dévoilée expose les deux en abondance. L'imagination dépasse invariablement l'évidence ; la recherche rend plausible la reconstruction. Heureusement, le livre n'atteint pas son but : tenter de séparer l'histoire de la légende. C'est mieux que cela, car cela montre à quel point elles sont entremêlées. Ce qui s'est réellement passé et ce qu'un peuple a pensé qu'il s'est passé appartiennent à un même processus historique. Cette compréhension conduit à une pensée qui donne à réfléchir. Les histoires d'exode de l'oppression et de conquête de la terre, les histoires d'exil et de retour et les histoires de vision triomphale sont étrangement contemporaines. Si l'histoire s'écrit pour le présent, sommes-nous condamnés à répéter le passé ?



Encore un mot après ces commenataires, l'histoire se fait sur du très long terme,

ainsi le déluge popularisé par la Genèse avait déjà été écrit – environ mille ans plus tôt – dans le poème du super sage puis dans Gilgamesh;

et en ce qui concerne la légende autour de Moïse et son panier sur le Nil, elle reprend jusqu'au moindre détail la légende qui entourait la naissance de l'empereur Sargon II (empereur de Ur et de Mésopotamie) vers 2200 avnar Jésus Christ....



Alors histoire du terrain

ou histoire des mythes

quelle importance...
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          80
La Bible dévoilée

Cet essai relate les résultats de fouilles archéologiques sur des sites historiques de la Bible (ancien testament).Cela fait longtemps qu'en ce qui concerne les épisodes concernant la création de l'Univers, l'apparition de la vie, de l'homme "moderne" que la Bible n'est plus une référence historique. Au cas présent ces travaux confirment que les fondamentaux de cette oeuvre relatifs aux origines de la création d'Israël sont tout aussi fantaisistes. Il n'existe aucune trace archéologique d'événements fondateurs (fuite d'Egypte...) et lorsque des sites dont l'existence est certaine sont étudiés (Jérusalem, Jéricho...) les éléments ne correspondent pas du tout, notamment d'un point de vue chronologique à l'histoire "officielle".

Ces résultats n'ont rien de surprenant compte tenu des données du problème déjà disponibles

Cet essai ne vise pas à réfuter (ou à établir) l'existence du Dieu apparaissant dans l'ancien testament, qui est affaire de spîritualité individuelle intérieure, simplement à examiner certains faits allégués même si les résultats peuvent déranger : la Bible relève de la mythologie dans un contexte historique réel
Commenter  J’apprécie          70
La Bible dévoilée

Si la Bible, dans ce livre, est "dévoilée", c'est qu'elle a porté un voile qui cachait ses formes avant que les auteurs ne lui rendent sa vraie silhouette. On ne confondra pas la légitime critique biblique, domaine savant, où des savants essaient d'étudier le livre dans un effort d'objectivité, avec l'entreprise idéologique des auteurs, connus pour leur adhésion à l'extrême-gauche israélienne, et dont le programme "scientifique", comme celui de Shlomo Sand, consiste à prouver que les Juifs n'ont rien à faire sur leur terre. Ces pratiques jdanoviennes, communes dans l'ex-URSS, connaissent un grand succès de librairie en France, on se demande pourquoi.
Commenter  J’apprécie          60
La Bible dévoilée

Ce livre très documenté remet en perspectives le texte sacré qu'est la Bible.

Certes les découvertes archéologiques ne confirment en rien le texte sacré. Pour autant l'Humanité a toujours eu besoin de spiritualité et même si les auteurs du texte en définitive on écrit une Mythologie il n'en reste pas moins de la vacuité des recommandations que trop souvent les clergés ont oublié, demeurent un phare pour chacun.e

Commenter  J’apprécie          50
La Bible dévoilée

« La Bible dévoilée : Les nouvelles révélations de l'archéologie » des archéologues Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman traduit par Patrice Ghirardi (2002, Bayard, 432 p.).

Autant annoncer de suite la couleur. Catholique baptisé, comme cela était le cas de tous les gamins de mon âge à qui on ne demandait pas leur avis, élevé par les frères par la suite dans les dernières années de lycée. Ce qui m’a permis d’avoir mon bac (les deux, encore à l‘époque), et qui m’a durablement vacciné (sans injonction de nanoparticules) contre toute forme de croyances. Un peu à la façon de Emmanuel Carrère (1957- ) qui, dans « Le Royaume » (2014, P.O.L., 640 p.), déclare « A un moment de ma vie, j'ai été chrétien. Cela a duré trois ans, c'est passé ».

C’est le sous-titre qui m’a intéressé. D’autant que l’édition anglaise « The Bible Unearthed » (La Bible découverte, littéralement tirée de Terre) (2002, Touchstone, 385 p.) avait déjà attiré mon regard. Il a été complété en 2006 par un second ouvrage « David and Solomon : In Search of the Bible's Sacred Kings and the Roots of the Western Tradition » (2006, Simon & Schuster, 380 p.) qui reprend de nouvelles datations au 14C avec de nouvelles techniques.

Quoi de plus disruptif que de confronter ce que disent les exégètes des livres sacrés avec les faits tels qu’ils sont recueillis par les archéologues. Surtout que ce livre fait la synthèse d'un nombre important d'articles scientifiques publiés dans des revues professionnelles à comité de lecture, tant par les auteurs eux-mêmes que par leurs collègues5, abondamment cités. L'ouvrage discute en détail les travaux de 15 archéologues, et, tout aussi en détail, de 6 exégètes de la Bible, tous aussi reconnus, soit environ 30 ans de travaux. Cette période abandonne ce qu'on a appelé l'archéologie biblique, jusqu’aux années 1970, au profit d'une démarche sansa priori appuyée par des méthodes de datation très précises. Cela a remis en question l'histoire d'une grande part des récits bibliques, notamment sur l'origine des anciens israélites, l'exode et la conquête du pays de Canaan, ainsi que sur les royaumes unifiés de David et Salomon.

Il faut reconnaitre que les premiers archéologues s’étaient donnés pour mission « d'éclairer, de comprendre [et surtout] de prouver la Bible ». En ce sens, chaque découverte se devait d’être une illustration du texte biblique. On a depuis, à partir de 1900, appelé cette façon de faire l’archéologie biblique. Parmi eux, William F. Albright (1891-1971), célèbre pour avoir authentifié les manuscrits de la Mer Morte. On lui doit « From the Stone Age to Christianity » (2003, Wipf and Stock,380 p.), ainsi que William G. Dever (1933- ) qui a publié « Aux Origines d’Israel, Quand la Bible dit Vrai » (2005, Bayard, 285 p.) en réponse au livre « La Bible dévoilée ».

Ce n'est qu'à partir de 1970 que les méthodes inspirées des sciences sociales et bénéficiant des techniques scientifiques, se sont peu à peu imposées aux interprétations bibliques. Ceci dit, les archéologues tombent d’accord sur le fait que nombre de légendes, de personnages et de fragments de récits de la Bible remontent fort loin dans le temps. Il reste cependant que la rédaction de la Bible s'est faite dans les circonstances politiques, sociales et spirituelles d'un État pleinement constitué, avec une alphabétisation répandue, à l'apogée du Royaume de Juda, à l'âge du Fer récent, à l'époque du roi Josias. C’est en pleine opposition à la théorie de Dever, qui voyait dans les tribus judéennes des paysans arriérés dont les prêtres ont créé les mythes pour valider le roi Josias dans l'unification d'Israël.

L'ouvrage des archéologues est consacré aux livres dits « historiques » de la Bible Juive (Torah et premiers prophètes), jusqu'à la supposée destruction du Temple de Jérusalem. Les auteurs admettent l’existence de sources distinctes composées à différentes époques et dans des lieux différents Ils distinguent une source « J » dite « yahviste », source « E » dite « élohiste », source « D » dite « deutéronomique », source « P » dite « prêtres », source « R » dite « rédacteurs », la dernière « rédaction » étant postérieure.

« Jusqu’à présent, l’archéologie biblique essayait de repérer les sites, les objets, les personnages et tentait de les faire coïncider avec les faits relatés dans la Bible et leur chronologie supposée. À l’inverse, nous partons de ce que découvre l’archéologie et nous reconstruisons l’histoire à partir de ces découvertes. Nous pouvons ainsi voir en quoi elle correspond ou non avec la réalité du récit biblique, en quoi les événements sont plus tardifs ou plus précoces que ce que nous en savions ». Cette lecture critique et ces données des vestiges s’appuient sur divers sites archéologiques, dispersés dans l’actuel Etat d’Israèl.

Ils comprennent le site archéologique de Tell Erani, dans le sud du pays où a été découverte la porte la plus ancienne de la région. Il s'agit d'une porte vieille maintenant de 5.500 ans, qui se situe près de la zone industrielle de Kiryat Gat à une soixantaine de kilomètres au SSE de Jérusalem. Cette porte et une partie du système de fortification d'une ville antique ont été datés, datant de l'âge du bronze ancien, environ 3 300 ans avant J.-C. Ces découvertes symbolisent le début de l'urbanisation en Israël.

La stèle de Mérenptah (Mineptah), appelée aussi stèle de la Victoire ou encore stèle d'Israël, est une stèle funéraire du pharaon Mérenptah datant du XIIIeme siècle avant notre ère. Elle a été découverte en 1896 dans le temple funéraire du pharaon Mérenptah, à Héliopolis, dans la région thébaine en Egypte. Cette stèle est particulièrement célèbre car elle contient la seule mention connue à ce jour d'Israël dans les textes égyptiens. Elle fait partie d'une série de monuments érigés par le pharaon à travers tout le pays afin de commémorer un évènement important qui se déroula au début de son règne. Ainsi, une grande inscription de quatre-vingts lignes sur le même sujet a été gravée à Karnak, une colonne, portant un texte analogue, baptisée également colonne de la Victoire....

Plus récente, la stèle de Tel Dan, dans le nord de la vallée de la Houla, au nord d'Israël a été découvert en 1993. Il s’agit d’un fragment de stèle en basalte. C’est la référence la plus ancienne au roi David. La stèle a été érigée par un roi araméen au XI-VIIIeme siècles avant JC. La stèle de Mesha est la plus ancienne mention connue d’Israël, une découverte exceptionnelle pour l’histoire. Cette stèle basaltique a été réalisée par le roi moabite Mesha, vers le milieu du IX siècle. Elle présente un texte de trente-quatre lignes. Une partie du texte relate un conflit entre Mesha, roi de Moab, et le fils d'Omri, roi d'Israel.

On pourra également citer les restes des guerres qui ont marqué la fin des Royaumes du Nord. Le site de Hazor, une ville située dans le nord de la Galilée, au nord du lac de Tibériade, entre Ramah et Qadesh, sur une butte dominant le lac Merom. C’est le lac Semechonite de l'Antiquité dans la vallée de la Houla. On y a découvert des pattes d'un sphinx égyptien portant le nom du pharaon Mykérinos. Ces restes sont datés de la fin de l’Age de Bronze moyen. Le site a livré plus de 95 textes cunéiformes, formant le plus grand ensemble de tout le Proche-Orient. Le site de Hazor, ainsi que de Megiddo, à 31 km au SE de Haïfa et de Beer Sheva, dans le N du désert du Néguev. Sont très développés depuis le IVeme millénaire, mais ils étaient inoccupés à l'âge du Bronze, puis à nouveau occupés au début de l'âge du Fer, soit au IXeme siècle. Les fouilles de Tel Gezer, sont situées dans le centre d'Israël, à la lisière des montagnes occidentales, près du Shéphélah, à environ 10 km au sud-ouest de la ville de Ramla. La ville ne fut pas fortifiée avant l'âge du Bronze moyen, lorsque des fortifications furent construites avec des murs et des tours en pierre. Plus tard, d'autres fortifications furent construites, notamment à l'âge du Fer, entre le X et le VIIIeme siècle.

Cette période du Xeme au VIIIeme siècle est cependant très controversée, quoique cruciale. Les datations des strates telles que Megiddo VA-IVB, Hazor X, au Xeme siècle etc., et de constructions telles que la grande structure en escalier à Jérusalem, le tableau qui émergerait de l'archéologie ne conduirait pas nécessairement à une monarchie unifiée d'une très grande taille ou d'une très grande ampleur.

Les règnes de David et Salomon se situent avec certitude entre les deux événements ci-dessus. En remontant à partir de la bataille de Qarqar en 853, David aurait régné de -1010 à - 970, et Salomon de - 970 à - 930. Ce sont les dates utilisées par les archéologues. D’un point de vue archéologique, ces datations permettent d'associer la monarchie unifiée au Xeme siècle et lui font correspondre des constructions précises. Mais il existe un débat important sur la chronologie de ce siècle, suggéré par la proposition d'Israël Finkelstein de décaler les datations des poteries. Selon la chronologie utilisée, l'ampleur des constructions et l'étendue du royaume de cette époque sont radicalement différentes. La chronologie basse décale les bâtiments autrefois attribués à Salomon lors de la dynastie des Omrides.

Alors que les données archéologiques en Canaan, c’est-à-dire le long de la rive orientale de la Méditerranée, celles sur Jérusalem le sont beaucoup moins. Cette période cananéenne commence durant l'âge du Bronze moyen, qui couvre environ la première moitié du IIe millénaire. La période est caractérisée par une reprise de l'urbanisation après une période de crise. Une riche civilisation urbaine se développe. Elle est constituée de petits royaumes, entre les influences de l'espace syro-mésopotamien et de l'Égypte. L'âge du Bronze récent, du XV and XIIeme siècles poursuit cette période, mais les cités cananéennes dépendent alors du Nouvel Empire Egyptien. A la fin de la domination égyptienne, des sociétés ethniques émergent avec les Phéniciens sur la côte nord, les Philistins arrivés de l'extérieur qui s'établissent sur le littoral méridional, et Israël dans les hautes terres de l'intérieur. Dans les récits bibliques, la Terre Promise, c’est Canaan, promise par Yahweh à Abraham. Le terme proviendrait du nom de Canaan, petit-fils de Noé. Cependant, dans les textes, les Cananéens sont présentés de façon négative. Ce seraient des idolâtres habitant la Terre promise, que les Hébreux doivent anéantir afin d'en prendre la possession, suivant la volonté divine, sans jamais y arriver. En particulier, l’archéologie renseigne sur les coutumes alimentaires de ces peuplades. « Les tas d'ossements exhumés lors des fouilles des hameaux israélites dans ces régions diffèrent radicalement des ossements découverts ailleurs, sur un point très particulier : les os de porc n'y figurent pas. Les tas d'ossements des habitats antérieurs contenaient des os de porc, ainsi que ceux des habitats postérieurs à l'âge du Fer. Mais pendant toute la durée de l'âge du Fer – qui correspond à l'époque des monarchies israélites –, dans les hautes terres, le porc n'était ni cuit, ni consommé, ni élevé. En comparaison, les données en provenance des sites d'habitat du littoral philistin à la même époque – celle du Fer I – révèlent une présence importante d'os de porc parmi les ossements collectés. Tandis que les premiers Israélites ne mangeaient pas de porc, les Philistins, en revanche, en consommaient ; il en était de même des Ammonites et des Moabites établis à l'est du Jourdain, si l'on en croit les données rudimentaires dont nous disposons ».

La comparaison s’impose entre le présent ouvrage et « Aux origines d'Israël. Quand la Bible dit Vrai » de William-G Dever (1933- ), traduit par Patrice Ghirardi (2005, Éditions Bayard, 285 p.).

Les divergences se situent principalement au niveau de l'interprétation, et très peu sur les données archéologiques. Les deux thèses s'opposent sur l'âge exact de la différenciation entre les populations cananéennes et les populations proto-israéliennes. Selon Dever, la différence entre ces populations est d'ordre purement sociologique, les Cananéens étant les habitants des cités, administrés par les Égyptiens, tandis que les proto-israélites sont des paysans, quasi illettrés. C'est la bonne organisation familiale des seconds, interprétée d'après les plans des habitations et vraisemblablement liée à l'alphabétisation et au respect d'interdits alimentaires (absence de porc dans les ossements animaux), et la décadence des premiers qui aurait permis l'éclosion des premiers royaumes d'Israël. Pour Dever, l'Exode est une transition culturelle et non une migration. Le livre contient une bibliographie très complète, en anglais, des travaux archéologiques sur les époques couvertes par la Bible. Selon Finkelstein « L’archéologie biblique était dominée par le récit de la Bible. Le texte se trouvait au centre des préoccupations de mes prédécesseurs… Nous avons radicalement changé d’approche. L’archéologie se trouve désormais au centre du débat ».

Cependant leur opposition va plus loin que la simple analyse, soit des textes sacrés, soit des restes archéologiques. Selon Finkelstein « Avant que ne prît fin le XXe siècle, l'archéologie avait amplement démontré que les concordances entre, d'un côté, les découvertes réalisées en terre d'Israël et dans l'ensemble du Proche-Orient, et, de l'autre, le monde décrit par la Bible étaient bien trop nombreuses pour laisser croire que cette œuvre n'était qu'une fable littéraire et religieuse de composition tardive, écrite sans le moindre fondement historique. Mais, par ailleurs, les contradictions évidentes entre les découvertes archéologiques et la version biblique des événements demeuraient, elles aussi, bien trop abondantes pour affirmer que la Bible nous offre une description fiable de la manière dont ces mêmes événements se sont véritablement déroulés ».

Cependant leur opposition va plus loin que la simple analyse, soit des textes sacrés, soit des restes archéologiques. Selon Finkelstein « A travers le déroulement de l'histoire du royaume du Nord, l'historien deutéronomiste transmet au lecteur un double message, plutôt contradictoire. D'un côté, il dépeint Juda et Israël comme des États jumeaux ; de l'autre, il les décrit comme férocement antagonistes. Josias ambitionne de s'étendre au Nord et de s'approprier les territoires des hautes terres qui appartenaient jadis au royaume nordiste ».

La réponse de Dever est assez amère. « Israël Finkelstein a réalisé une première archéologique. À ma connaissance, il n'existe aucun précédent dans toute la littérature dans notre domaine pour une attaque d'une telle ampleur contre un collègue senior et l'œuvre de sa vie ». Elle fait suite à un article de Finkelstein sur les fouilles de Tel Gezer, situé dans le centre d'Israël, à la lisière des montagnes occidentales, près du Shéphélah, à environ 10 km au sud-ouest de la ville de Ramla. La ville ne fut pas fortifiée avant l'âge du Bronze moyen, lorsque des fortifications furent construites avec des murs et des tours en pierre. Plus tard, d'autres fortifications furent construites, notamment à l'Age du Fer, entre le X et VIIIeme siècle.

Il attaque ensuite Finkelstein écrivant « que le récit historique central de la Bible hébraïque a été composé seulement à la fin du VIIeme siècle et que le résultat est plus une propagande théologique qu'un récit précis de l'histoire de l'ancien Israël ». Il faut reconnaitre que les premiers archéologues s’étaient donnés pour mission « d'éclairer, de comprendre [et surtout] de prouver la Bible ». En ce sens, chaque découverte se devait d’être une illustration du texte biblique. On a depuis, à partir de 1900, appelé cette façon de faire l’archéologie biblique.

En fait cette querelle est plus vaste, puisque la migration des patriarches, dont Abraham, Isaac et Jacob, et avec eux la sortie d'Egypte où le peuple juif avait été réduit en esclavage sont contestés. Avec eux, la conquête de Canaan, la terre promise par Dieu, a t’elle réellement existée ? C’est du moins ce qu’affirme Zeev Herzog (1941-), professeur d’archéologie à l'Université de Tel-Aviv. Il souligne que « aucune démarche scientifique ne prouve la réalité de cette sortie d'Egypte, des grandes années d'errance dans le désert et de la conquête de la Terre promise ». Voilà qui va plaire aux intégristes, pour qui la Bible et les textes priment sur les faits archéologiques

À l'évidence, les indices sur ces textes des patriarches ne sont pas archéologiques, mais littéraires. On pourrait en dire autant de l'Exode, de la Conquête et, pour une large part, de la période des Juges. En effet, au VIIeme siècle on assiste à la destruction de tous les symboles religieux que vénéraient les patriarches. C’est à ce moment que les scribes de Josias ont composé les récits patriarcaux ! C’est déjà une anticipation du culte de Yahvé et un pas vers le monothéisme. Au passage de l’Age du Bronze Récent à l’Age de Fer, les patriarches rendent un culte au dieu de leurs pères, c’est-à-dire de leur ancêtre immédiat. Finkelstein et Silberman situent l’exode aux VII et VIeme siècles sous la XXVIeme dynastie égyptienne des pharaons Psammétique I (664-610) et de son fils Neko (610-595). C’est dans le milieu Judéen qu’aurait lieu l’écriture de l’Exode au VIeme siècle.

Le fond du problème, c’est l'émergence du royaume de Juda en tant que royaume israélite du Sud et puissance régionale au VIIeme siècle. En contraste, le royaume d'Israël en tant que royaume israélite du Nord et autrefois plus prestigieux que Juda, passe sous la coupe de l'Assyrie voisine et que ce dernier amorce son déclin. En effet, sous Josias, roi de Juda de640 à 609, les textes bibliques vont être compilés pour devenir l'instrument d'une religion nouvelle. Un seul peuple juif, un seul roi, un seul Dieu et une seule capitale Jérusalem, avec un seul Temple celui du roi Salomon. Au centre de tout cela, la nouvelle Loi consignée dans le Deutéronome.

Sous forme raccourcie, la grande histoire des patriarches, d'Abraham aux fils de Jacob, n'a aucun fondement historique. Ce récit n'est qu'une sorte de « préhistoire pieuse » du peuple juif, écrite au VIIeme siècle par des auteurs pour servir l'ambition territoriale du royaume de Juda. « Ce sont des récits qui ont été cousus ensemble à partir des souvenirs, des débris d'anciennes coutumes, de légendes sur la naissance des différents peuples de la région et de préoccupations suscitées par les conflits contemporains ».

La sortie d'Egypte serait tout aussi fictive. Il est impossible d'imaginer la fuite hors d'Egypte de 600 000 esclaves hébreux, franchissant des frontières, et traversant le désert jusqu'à Canaan malgré la présence des troupes égyptiennes. En conclusion, « les sites mentionnés dans l'Exode ont bien existé. Certains étaient connus et furent apparemment occupés, mais bien après le temps présumé de l'Exode, bien après l'émergence du royaume de Juda, quand les textes du récit biblique furent composés pour la première fois ».

Commenter  J’apprécie          40
La Bible dévoilée

La Bible dévoilée est un excellent ouvrage qui brille par la clarté de sa démonstration. Fait rare pour un livre d'histoire, le style littéraire est limpide.



Dans chaque chapitre l'auteur commence par résumer brièvement un passage de l'ancien testament. Puis il aborde les tentatives (infructueuses) qui ont été faites pour en prouver l'authenticité historique à la période mentionnée par la Bible (par exemple essayer de prouver qu'Abraham sillonnait le Moyen-Orient en -2100 ou -1500). Enfin, il énumère les preuves littéraires et surtout archéologiques qui permettent de défendre « sa » thèse : l'ancien testament a été écrit au VIIe siècle avant Jésus Christ dans le but d'unir deux peuples : celui du royaume de Juda (Judée, royaume pauvre, au sud, plus « autarcique » au fin fond des montagnes) et celui d'Israël (royaume riche au nord, intégré à l'économie du Moyen-Orient) et notamment de ses réfugiés qui viennent de fuir l'invasion des Assyriens.



Ainsi chacun des peuples aurait ses ancêtres mythiques (Abraham, Jacob), voir son Dieu (Yahvé ou Elohim), que des rédacteurs auraient compilés au sein d'un seul récit qui comporte régulièrement deux versions d'une même histoire (la Genèse, le Déluge etc...). Quant aux villes décrites tout au long de la Bible, il s'agit des cités rayonnantes du VIII-VIIe siècle av J.-C. qui étaient pour la plupart de simples bourgades quelques siècles auparavant. Autre preuve majeure, la Bible présente les patriarches comme des pasteurs vivant dans un monde rempli de chameaux. Or l'archéologie des ossements et excréments de ces animaux montre clairement qu'ils ont été domestiqués qu'au Ie millénaire av J.-C. et ont massivement constitué de grandes caravanes qu'au VIIIe av J.-C. siècle.



Finalement, la Bible hébraïque aurait donc été compilée par des prêtres du royaume de Juda souhaitant intégrer le royaume d'Israël en dénonçant tous les cultes autres que celui de Dieu (dénonciation de l'ouverture aux autres cultures du Moyen-Orient). de plus, ils voulaient présenter Josias, le roi de Juda, comme un nouveau David ou nouveau Salomon, prêt à reconquérir l'ancien royaume unifié de Juda-Israël. Hélas, Josias meurt, les offensives juives ont échoué à reconquérir leur terre et, au contraire, les Juifs se retrouvent exilés à Babylone. L'épopée aurait pu s'arrêter là, mais n'oublions pas le génie majeur de la Bible hébraïque : expliquer que les échec du peuple juif sont des punitions divines, le châtiment de l'idolâtrie. L'identité « nationale » est donc maintenue pendant l'exil grâce à ce puissant récit qu'est la Bible.



Je recommande vivement cet ouvrage parce qu'il est accessible sur la forme (pour un livre d'histoire) et très intéressant sur le fond. Il nous rappelle le récit fondateur de l'ancien testament et l'analyse au prisme de la science et de l'archéologie. C'est donc un travail historique fondamental qui nous connecte admirablement avec notre culture, car l'histoire de la Bible hébraïque est par extension celle de christianisme et de l'islam.
Commenter  J’apprécie          42
La Bible dévoilée

Livre passionnant, érudit, qui se lit comme un roman. Quel effort pour nous permettre de remettre toute cette histoire mythologique en perspective et prendre du recul SANS perdre la force du symbole ! Excellent !
Commenter  J’apprécie          30
La Bible dévoilée

C'est un livre consacré à l'Ancien Testament rédigé par deux experts, gage de rigueur. Des cartes, des schémas, des croquis, des tableaux illustrent certains chapitres, le tout étant complété par des appendices, une bibliographie et un index.

De nombreux faits cités dans la Bible sont décortiqués chronologiquement et comparés aux faits archéologiques : on constate que la science et ses découvertes s'opposent la plupart du temps aux discours doctrinaire et aux mythes qui ont forgé le judaïsme.

Un must pour tout lecteur qui souhaite savoir si le récit biblique repose oui ou non sur des faits réels. Finalement, on se rend compte que très peu de choses sont fondées ce qui remet en question bien des idées préconçues dans l'esprit des Chrétiens.

C'est l'un des livres critiques les plus sérieux que j'ai lu sur le sujet (avec ceux de son collègue James Tabor). Vous ne serez pas déçu.

Notons que les travaux de Finkelstein et de son équipe notamment ont servi de base pour les films documentaires consacrés à la Bible (La Bible dévoilée, Histoire du peuple juif, etc.) diffusés sur les chaînes TV thématiques dont ARTE TV en 2016 et 2017.
Commenter  J’apprécie          30
La Bible dévoilée

Quand et pourquoi la Bible a-t-elle été écrite ?

Que savons nous des premiers patriarches ?

Quand le monothéisme est-il apparu ?

Comment le peuple d’Israël est 'il entré en possession de la terre promise ?

Israêl Finkelstein et Neil Asher Silberman tentent de répondre à ces questions par l'entremise de l'archéologie moderne.
Commenter  J’apprécie          30
La Bible dévoilée

Difficile de critiquer l'ouvrage de deux des plus éminents spécialistes de l'histoire archéologique d'Israël. Ma note est en fait davantage révélatrice de la difficulté de lecture, pour que ceux qui souhaitent s'y engager ne soient ni surpris ni déçus.

Il s'agit donc d'un livre d'histoire, mais aussi et surtout d'un livre d'archéologie, dont les hypothèses à propos des origines et la continuité de peuplement dans l'ancien Israël, et de la critique de la Bible hébraïque, sont étayées à coup de plans de ruines, de découvertes de stèles, tablettes d'argiles... ou de projections statistiques basées sur des ossements ou des tessons de poterie.

Ce n'est pas aussi trépidant qu'un Indiana Jones, même si le titre est accrocheur : La Bible dévoilée. Nom de Dieu ! Serait-ce la réponse à toutes les questions que vous ne vous êtes jamais posées ? Oui et non, seulement un éclairage différent sur l'une des plus grandes créations littéraires de l'histoire de l'humanité. Un éclairage utile d'ailleurs, et moins pénible à lire à mon avis que l'intégral de la Bible, car si vous n'avez pas calé en effet dans Lévitique, vous êtes déjà coriace, lu tout, chapeau. En toute sincérité, après Rois, j'étais dans les choux.

Bonne lecture à tous
Commenter  J’apprécie          20
La Bible dévoilée

Un livre passionnant que tous ceux qui sont convaincus de trouver dans la Bible l'histoire du peuple hébreux devraient lire. Le livre nous aide à comprendre que cette Bible n'est pas un livre d'histoire, mais un livre d'histoires. La réalité historique est en effet fort éloignée de ce qui est relaté dans la Bible. Après avoir lu "La Bible dévoilée", deux réactions sont possibles. On peut éprouver le dégoût de la Bible - puisque celle-ci ne dit pas la vérité ; ou on peut prendre La Bible pour ce qu'elle est : une compilation d'histoires destinées à édifier un peuple, voire à le pousser à se surpasser. Et continuer à savoir de belles histoires et les leçons morales qui s'en dégagent.
Commenter  J’apprécie          10
La Bible dévoilée

Un livre extraordinaire et précieux qui m'a beaucoup aidé dans mes investigations. Il faut être prêt à entendre la vérité que cela plaise ou non. À ceux qui critiquent l'ouvrage prétextant que les auteurs sont pro-palestiniens on peut leur rétorquer à notre tour deux choses. Premièrement, un fait matériel (artefact ou autre) existe par lui même indépendamment de l'opinion politique que l'on peut en avoir. Deuxièmement on est en droit de leur retourner le reproche : les anti-palestiniens refusent d'admettre les avancées de l'archéologie car elles vont à l'encontre de l'idéologie véhiculée par la Thora qui sert de fondement à leurs prétentions territoriales. La religion comme la politique est une question de pouvoir.
Commenter  J’apprécie          10
La Bible dévoilée

Très intéressant sur l'histoire d'Israël en comparant la Bible et les découvertes archéologiques.

J'ai appris beaucoup sur le Royaume du Nord
Commenter  J’apprécie          10
La Bible dévoilée

Les deux auteurs aiguisent notre curiosité en remettant à plat une multitude d'idées préconçues concernant la Bible.

Qui a écrit la Bible, y-a-t'il eu un exode ? sous quel pharaon ?
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Neil Asher Silberman (150)Voir plus

Quiz Voir plus

Ces objets dont le nom est un prénom.

Hachisch en VF.

Marie-Louise
Marie-Madeleine
Marie-Jeanne
Marie-Laure

20 questions
387 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}