Citations de Nele Neuhaus (238)
Quand vous grandissez comme un orphelin, le pire qui puisse vous arriver s'est déjà produit.
Mais rares sont les auteurs qui peuvent écrire des livres en appuyant sur un bouton. Parfois, cela prend plus de temps, et parfois, l'éditeur doit accepter qu'un auteur ait besoin d'une pause.
Elle croyait avoir vu dans les squats, les foyers et les rues de Berlin, tout le mal de ce monde, mais ce n’était qu’un pâle reflet de ce que pouvait être la cruauté des hommes. À Altenhain, ce village idyllique où elle n’avait connu que la monotonie, vivaient des gens brutaux et sans pitié sous le masque d’inoffensifs petits bourgeois. (Babel Noir, p. 452)
Il était assis là comme la caricature d’un de ces commissaires chers aux romans policiers suédois : vieux, déprimé et seul.
Comme toujours dans la vie, lorsqu'une chose grave se produit, la plupart du temps elle ne prévient pas. Parfois même, elle passe totalement inaperçue, du moins de prime abord.
Je préfére avoir de bons collègues fiables que des amis qui n'ont aucune idée de ce que cela signifie d'être à la police judiciaire et de mener des enquêtes sur des meurtres, de n'en avoir jamais fini et de devoir en plus jouer assez souvent le rôle de bouc émissaire pour l'opinion publique.
Ils étaient très souvent invités dans la cuisine lorsqu'ils allaient voir des témoins ou des suspects à leur domicile. Bodenstein supposait qu'il devait s'agir de quelque chose de psychologique, une cuisine étant moins formelle qu'un salon et ne révélant pas autant de choses personnelles.
L’orfèvrerie est un des artisanats les plus vieux du monde et un métier vraiment fascinant qui exige de la créativité, mais aussi de la patience et de bonnes compétences manuelles.
(Actes noirs, p. 251)
Une joie anticipée l'envahit. Il le ferait de nouveau. La mauvaise conscience et la culpabilité, qui l'avaient torturé, n'étaient plus à présent qu'un écho de plus en plus faible enfoui à l'intérieur de lui.
Il n' y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Contrairement à ce qu'on voit dans les films ou les thrillers, il est extrêmement rare que les auteurs d'homicides n'aient aucun lien avec leurs victimes, dans quatre-vingt-dix-neuf pour cent des cas, la victime et l'auteur se connaissaient et il s'agissait très souvent d'un meurtre ou d'un homicide dans le cadre d'une relation.
[...] ... - Je n'ai pas d'explication. Mais c'est indubitable. Tout à fait indubitable, disait le Dr Henning Kirchhoff [= le médecin-légiste] en secouant la tête lorsque Bodenstein entra.
Son flegme professionnel et son cynisme avaient entièrement disparu. Son assistant et Pia paraissaient, eux aussi, médusés, le procureur mordait sa lèvre inférieure d'excitation.
- Qu'avez-vous trouvé ? demanda Bodenstein.
- Quelque chose d'incroyable, dit Kirchhoff en lui faisant signe d'approcher de la table et en lui tendant une loupe. J'ai remarqué quelque chose à l'intérieur de son bras gauche, un tatouage. Je ne l'avais pas vu à cause des meurtrissures que le cadavre présentait au bras. Il était tombé sur le sol du côté gauche.
- A Auschwitz, tout le monde était tatoué, objecta Bodenstein.
- Mais pas comme ça."
Kirchhoff montra le bras du mort. Bodenstein plissa les yeux et observa l'endroit désigné à travers la loupe.
- On dirait ... hum ... deux lettres. En gothique. Un A et un B, si je ne me trompe pas.
- Vous ne vous trompez pas, dit Kirchhoff en lui reprenant la loupe.
- Qu'est-ce que ça signifie ?
- Je renonce à mon métier si je me trompe, répondit Kirchhoff. C'est incroyable, car enfin Goldberg était juif.
Bodenstein ne comprenait pas l'émotion du légiste.
- Vous mettez ma curiosité à rude épreuve, dit-il. Qu'est-ce qu'un tatouage a de si extraordinaire ?
Kirchhoff regarda Bodenstein par-dessus le bord de ses lunettes. Il baissa la voix comme un conspirateur.
- C'est un tatouage indiquant le groupe sanguin. Il est identique à celui qu'avaient les membres de la Waffen-SS. A vingt centimètres au-dessus du coude, à l'intérieur du bras gauche. Après la guerre, comme ce tatouage était un signe de reconnaissance, beaucoup d'anciens S. S. ont essayé de le faire disparaître. Cet homme aussi. ... [...]
Il ne s’était jamais rendu compte que ses parents avaient souffert eux aussi. De tout ça. Quand ils venaient le voir en prison, ils lui jouaient la fable d’un monde intact, qui en réalité n’avait jamais existé.
- Avec Melike, on a raté le bus, mais devine un peu qui nous a ramenées !
La police criminelle n'est nulle part la bienvenue, encore moins dans un restaurant chic à l'heure du déjeuner.
On le murmure déjà en interne depuis un moment. Bodenstein éteignit la lampe de son bureau. Nierhoff craint des problèmes diplomatiques. Dans une enquête comme celle-ci il n'y a aucune couronne de laurier à récolter, c'est clair.
« Comme d'habitude, elle ne dit rien. Elle ne lui parlait pas, ne répondait jamais à ses questions mais cela ne le dérangeait pas. Il poussa de côté le paravent qui partageait discrètement la pièce en deux. Elle était allongée, silencieuse et belle sur le lit étroit, les mains croisées sur la poitrine, la longue chevelure s'élargissant comme un noir éventail autour de sa tête. A côté du lit étaient posées ses chaussures, sur la table de nuit un bouquet de lilas blanc se fanait dans un vase de verre.
Hello, Blanche-Neige, dit-il à voix basse. »
— Enfin.
Il y avait dans ce mot plus de soulagement que dans dix phrases. Combien de jours et de nuits de vains espoirs et de craintes désespérées avaient dû passer ces deux-là ? Comment c’était de vivre poursuivis par les fantômes du passé ? Les parents de l’autre fille étaient partis mais les Wagner n’avaient pas pu quitter leur entreprise, leur raison d’être. Il avait fallu qu’ils restent, pendant que l’espoir d’un retour de leur fille s’amenuisait de jour en jour. Onze années d’incertitude, cela avait dû être un enfer. Peut-être qu’enterrer leur fille et pouvoir lui dire adieu les aideraient.
Il s'était toujours senti comme un observateur passif, comme quelqu'un qui se tenait craintivement derrière le rideau de la fenêtre , se contentant de regarder les autres jouer à ce jeu qu'on appelait " la vie " . ( p 52 )
Les gens ne changent pas. A un moment donné, il faut prendre une décision quand on se rend compte que le partenaire ne nous convient pas. A notre âge, on n'a pas toujours le temps d'attendre que ça s'arrange.