Il paraissait avoir l'opinion bien ancrée que les femmes étaient toutes de candides créatures, incapables de gérer une fortune, elles étaient, selon lui, irréfléchies, et à la merci du premier aventurier venu.
Cette nuit-là, il ne parvint pas davantage à établir le contact avec un poste de radio américain quelconque, ou avec un navire qui pourrait relayer ses appels. En chassant aux ballasts, il avait usé beaucoup d'air comprimé, et il ne voulait pas refaire le plein avec l'air contaminé de cette zone. Il avait, , à ce moment là, navigué en plongée depuis huit jours ; son équipage était encore en assez bonne forme, bien que certaines névroses eussent commencé à apparaître, engendrées par l'inquiétude qu'éprouvaient les hommes au sujet de leurs familles.
Il prit contact avec un poste australien, à Port Moresby, en Nouvelle-Guinée ; la situation, là-bas, semblait être normale, mais il leur fut impossible de relayer ses messages.
Il se dit que ce qu'il pouvait faire de mieux, c'était de se diriger vers le sud...
" Ce qui est extraordinaire, c'est que je ne peux pas véritablement croire que ça va arriver. Et vous ?
- Vous ne le pouvez pas, après tout ce que vous avez vu ?"
Peter fit un signe de dénégation :
" Non. Si nous avions vu des dommages...
- Pas la moindre imagination, remarqua le savant. Vous êtes tous les mêmes, vous autres, les militaires. Ces choses-là ne peuvent pas m'arriver, à moi. Mais elles le peuvent. Et c'est une certitude.
- je suppose que je n'ai pas d'imagination, dit Peter d'un ton pensif. C'est...c'est la fin du monde. Je ne la voyais pas comme ça."
John Osborne se mit à rire :
" Ce n'est pas la fin du monde du tout. C'est seulement notre fin, à nous. La terre n'en continuera pas moins à tourner, mais sans nous. Et elle se passera probablement très bien de nous."
J'en viens maintenant au dernier ordre que j'ai à vous donner, dit le Premier Ministre. Il vous est expressément interdit de prendre qui que ce soit à bord pendant cette croisière, sauf si vous en obtenez la permission du Département de la Marine. Vous comprenez naturellement qu'il ne faut à aucun prix que vous ou un membre quelconque de votre équipage soyez exposés à être contaminés par une personne radio-active. Est-ce tout à fait clair ?
John Osborne se mit à rire :
"Ce n'est pas la fin du monde du tout. C'est seulement notre fin, à nous. La terre n'en continuera pas moins à tourner, mais sans nous. Et elle se passera probablement très bien de nous."
"Peut-être avons-nous été trop sots pour mériter un univers comme celui-ci, ajouta-t-il.
(page 102)
"Couldn't anyone have stopped it?"
"I don't know... Some kinds of silliness you just can't stop", he said. "I mean, if a couple of hundred million people all decide that their national honour requires them to drop cobalt bombs upon their neighbour, well, there's not much that you or I can do about it. The only possible hope would have been to educate them out of their silliness."
"But how could you have done that, Peter? I mean, they'd all left school."
"Newspaper," he said. "You could have done something with newspapers. We didn't do it. No nation did, because we were all too silly. We liked our newpapers with pictures of beach girls and headlines about cases of indecent assault, and no Government was wise enough to stop us having them that way. But something might have been done with newspaper, if we'd been wise enough.
Elle retournait dans sa patrie, chez ses compatriotes, mais elle laissait derrière elle trois années de sa vie, ce qui ne se fait jamais sans douleur.
Le salaire hebdomadaire ne comptait plus guère ; si vous passiez à la caisse le vendredi, vous receviez probablement votre enveloppe, que vous ayez travaillé ou non, et d'ailleurs cet argent ne servait pas à grand chose. Le boucher acceptait d'être payé, mais ne se faisait guère de mauvais sang si on ne le payait pas et, s'il y avait de la viande, on la prenait, tout bonnement.
Elle voulut prier, mais la religion n'était pas son fort, et elle ne savait pas comment donner forme à son émotion dans une prière.
Il faut se raidir devant le malheur et faire table rase. A quoi bon continuer à vivre au milieu des cendres d'un bonheur défunt ?