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Citations de Nic Sirkis (40)


Les jours de leurs naissances étaient imprimés au fond de sa rétine comme des perles au creux de l'huître.
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Un froufroutement sur la gouttière agita le silence et s’insinua lentement dans le champ de conscience de Yann Orion qui remontait en vagues sinueuses des confins profonds de sa nuit. Les rêves s’écartèrent, estompant en cercles excentriques autour de sa mémoire les impressions lunaires, comme les ronds qui s’éloignent en ondes autour du point de chute du galet jeté dans l’étang. Une clarté opalescente baignait la chambre mansardée d’une lueur matinale. Les rectangles des affiches de théâtre, de concerts et de galeries de peinture que Yann avait fait encadrer dessinaient un patchwork d’ombre et de lumière sur la blancheur des murs frottés à la chaux. Sur le tapis afghan, grenat et lie de vin, Guevara, droit comme un pape sur ses fessiers, le considérait en silence. Les rétines verticales de son regard jaune, telles deux iris immobiles dressés dans le jardin au tout petit matin.
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Et mon ventre s'est mis à jouer du tambour
Et mon ventre s'est mis à danser le tango
Et mon ventre s'est mis à danser sur la lune
Et mon ventre s'est mis à rouler du tambour
Et mon ventre s'est mis à bouffer des baleines
Et mon ventre s'est mis à égorger des veaux
Et mon ventre s'est mis à cracher de l'écume
Et mon ventre s'est mis à cracher des volcans
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Le train m'attend en quai à la garde du Nord, pour m'emporter au Nord, du côté de Berlin. Les murs sont à leur place à Berlin comme ailleurs, et les hommes ont construit leur petit territoire. Moi, je cherche les miens, ne sais pas où il est, je cherche mes repères et je vais les marquer en pissant comme un chien aux quatre coins d'Europe.
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Quand on sort de prison après y avoir longtemps séjourné, il y a des moments où on regrette la prison même, parce que l’on se trouve désorienté dans la liberté, ainsi probablement nommée puisque la tâche quotidienne éreintante pour gagner sa vie ne laisse guère de liberté.
20 avril 1888, Arles
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Il est bon d’aimer autant que l’on peut, car c’est là que gît la vraie force – celui qui aime beaucoup fait de grandes choses, peut de grandes choses – et ce qui se fait par amour est bien fait.
VVG
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Paris 8 est un havre de paix au milieu de l'océan citadin (...) au resto U ouvert tard dans la nuit, tu échanges les ragots du jour avec le vendeur pakistanais qui déambule dans l'allée centrale en beuglant son "Demandez Libérazione !" (...) Vincennes, c'est la vie entre la Cartoucherie de Mnouchkine et les clowns Macloma, les putes qui tapinent dans les allées du bois balayées par les phares, les îlots de solitude qui construisent des archipels...
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... dans la lutte entre les pots de terre et de fer, c'est toujours le second qui enterre l'autre sous la modernité. L'urbain sur le rural, c'est l'ordre de la civilisation... La faculté de Vincennes disparue sous la verdure ? Engloutie sous terre ? Avalée par le sol ? Effacée par la forêt ? La nature qui gagne ? L'herbe qui reprend ses droits ? Un anachronisme qui chamboule bizarrement le sens de l'histoire...
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Soulina est animée par le marché, mais difficile de croire que le bourg a été florissant avec plus de 20 000 habitants à la fin du 19e (...) Cette ville est un conte de fées où dansent les fantômes, un port leurre, une vitrine qui se dénude au bord du Danube comme le portrait de Dorian Gray.
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On aperçoit au-delà des hangars à bateaux le cimetière marin se prélassant à l'orée du village entre les acacias (...) la terre marécageuse du Delta brasse les dépouilles de la Soulina cosmopolite qui réunit les aventuriers du Far-East.
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L'amer n'est qu'à quatorze mètres mais, après l'épreuve de la montée, je crains le pire en voyant l'état de la rambarde, aucune confiance en ces barreaux déglingués qui auraient besoin d'une bonne couche d'antirouille. Je hurle aux filles de rester plaquées à la paroi. On se déplace en crabes, dos au mur pour découvrir les 360° du panorama.
L'Ukraine est à portée de main, dirait-on, de l'autre côté de la langue de terre découpée par un bras du fleuve. Les traités ont rogné la frontière moldave en amputant son territoire d'un accès à la mer... On distingue les teintes du flot passant de l'état d'eau douce à celui de liquide marin en se chargeant du limon qui verdit son courant dans un aïoli salé. Maelström gris, violet de volutes iodées déployées sous nos pieds. Ca fait tourner la tête. Fermer les yeux renforce le tournis...
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... c'est compliqué d'être une cocotte sans soupape. Elle n'a vraiment pas de bol. Les casseroles sont bien alignées sur l'étagère le long du mur. Et les marmites dans le placard. Les deux poêles accrochées la tête en bas comme des chauves-souris.
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... c'est compliqué d'être une cocotte sans soupape. Elle n'a vraiment pas de bol. Les casseroles sont bien alignées sur l'étagère le long du mur. Et les marmites dans le placard. Les deux poêles accrochées la tête en bas comme des chauves-souris.
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... c'est compliqué d'être une cocotte sans soupape. Elle n'a vraiment pas de bol. Les casseroles sont bien alignées sur l'étagère le long du mur. Et les marmites dans le placard. Les deux poêles accrochées la tête en bas comme des chauves-souris.
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Nic Sirkis
Tu es une shadok, Déni, qui pédale avec les tiens sur ta planète-plateau et qui ne comprends pas comment ça marche. Les professeurs Shadoko ont construit des mécanismes qui pompent toujours plus vite pour tenir leur parallélépipède en équilibre. De plus en plus de technique, de vases communicants sur les plateaux de la balance. Les démonstrations des uns et des autres sont poussés dans de tels renfoncements et il y en a tellement qui courent dans toutes les directions, bifurquent en méandres-scoubidous, que le shadok qui pompe consciencieusement est incapable de les intégrer dans sa courte existence sur la planète rectangulaire (...) S'il advient que la chaîne de sa bécane déraille sous un coup de mollet trop brutal, il n'a plus aucune chance d'être un shadok. Il ne sait plus comment ça marche. Comment réenclencher le mécanisme. Les mains pleines de cambouis, il ne lui reste plus qu'à abandonner le peloton qui fonce tête baissée devant les médias, ces mouches du coche qui suivent la caravane. Le convoi constatera sa démission.
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Savoir que quoi qu'il arrive, où que tu sois, il y a quelque part dans l'univers cette plage essuyée par l'estran avec ses oiseaux blancs. Les mouettes d'Oléron. Hiéroglyphes de leurs empreintes emmêlées sur la dune (...) Y'a-t-il un port, une grève, un fleuve, une capitale qui n'ait des mouettes pour accompagner ses bateaux ? Elles glissent à travers les éléments - l'eau, l'air, la terre - et accompagnent les humains de leur légèreté.
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La couleur des nuages, le mouvement des herbes, une paysanne qu'on dépasse chargée d'un gros panier, le toit d'une chaumière, un petit pont qui enjambe le ruisseau, des jars et un cochon dans une cour de ferme, pourquoi ce sentiment d'être déjà venue ici...
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Sur la carte, là, sous mes yeux, les frontières sont tracées en rouge. Celle qui sépare au nord-est la Roumanie de la république voisine, la Moldavie, suit le chemin d'une rivière venue d'Ukraine. C'est un affluent du Danube auquel elle confie ses eaux à Galati jusqu'au delta sur la mer Noire. Ce cours d'eau porte un nom à faire rire tous les écoliers de France, le Prout ! Ce nom pour enfant chahuteur réveille les événements qui ont bouleversé ma famille...
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Yann passa un coup de langue pour fermer l'enveloppe qu'il lâcha sans conviction dans sa boîte puis continua à circuler le long de cette ruelle hors du temps.
elle sillonnait jusqu'à la rue des Cinq-Diamants qu'il prit sur la droite pour déboucher dans celle de la Butte-aux-Cailles où il reconnut avec émotion ce village fleuri de restaurants et de cafés. Il découvrit autour de la fontaine Wallace la placette voisine rebaptisée Place de la Commune de Paris, effectivement ornée de tags tels que La Révolution sans en avoir l'R, c'et l'Evolution!
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Sur le sous-main carminé, s'entassait une masse de papiers en tous genres, notes accumulées, poèmes bâclés entre deux courses, articles découpés dans des journaux, photos à trier et scanner pour les proches, tracts marrants à conserver, autocollants de pubs loufoques, signets insolites, cartes postales et courriers divers, factures en attente.Un instantané de sa vie en raccourci.
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Ils ont écrit sur des écrivains....

Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

Emile Zola
Jules Barbey d’Aurevilly
Pierre Louÿs
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