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Critiques de Nicholas Tomalin (7)
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L'étrange voyage de Donald Crowhurst

Peu d'entre vous doivent se souvenir du film Les Quarantièmes rugissants, réalisé par Christian de Chalonges, car le film sorti en 1982 fut un échec public assez cuisant, malgré l'investissement de Jacques Perrin dans le rôle principal pour porter cette histoire assez incroyable d'un certain Donald Crowhurst qui avait bouleversé la planète entière et pas seulement l'Angleterre, son pays natal à l'époque des faits en 1968.

Inscrit dans le Golden Globe , Donald Crowhurst a en effet mystifié tout le monde en racontant un tour du monde qu'il n'a jamais accompli.

Une histoire rocambolesque, mais véridique, qui se termina par le probable suicide de son principal acteur et qu'un film et un livre remettent à la surface en ce début mars .

A la mise en images trop sage pour convaincre de James March avec un Colin Firth un peu terne, on préferera nettement se plonger dans le livre L'étrange voyage de Donald Crowhurst de Nicholas Tomalin et Ron Hall, traduit de l'anglais par Jacques Mordal, dans une nouvelle édition paru aux éditions Arthaud début février. à l'occasion de la sortie du film .



Il est l'oeuvre de deux journalistes anglais qui ont livré, deux ans après ce drame humain, une enquête particulièrement documentée et minutieuse avec un recueil de témoignages de personnes qui ont cotoyé Donald Crowhurst.



Permettant de mieux cerner l 'énigmatique personnalité de Donald Crowhurst que le film avec Colin Firth, L'etrange voyage de Donald Crowhurst parvient à émettre quelques hyptohèses sans jamais édicter une vérité établie et sans jamais prendre parti pour telle ou telle option...



La plus value du livre, ce sont surtout les nombreux documents écrits retrouvés à bord, retracent la longue errance de son auteur dans l'atlantique comme si on était à bord du trimaran de Crowhurst à ses cotés.



Un essai de bonne qualité à lire plutot qu'aller dans les salles de cinéma pour bien tenter de cerner la folie d'un homme a priori banal.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'étrange voyage de Donald Crowhurst

J'ai reçu ce livre à l'occasion de la dernière Masse Critique de Babelio. Je remercie également les éditions Arthaud. Si je ne suis pas une grande connaisseuse en matière de navigation – j'ai même le mal de mer, alors imaginez -, j'ai beaucoup apprécié ma lecture.

Je me demande ce que Jules Verne, amoureux de la mer, aurait fait de cette incroyable histoire. Exactement un siècle avant l'odyssée tragique de Donald Crowhurst, en 1869, était publiée la première partie de son célèbre Vingt mille lieues sous les mers… Sauf que, dans L'étrange voyage de Donald Crowhurst, nous ne sommes pas dans un roman d'aventures mais dans la vraie vie.

Ron Hall et Nicholas Tomalin ont réalisé un travail d'orfèvres pour reconstituer l'itinéraire, les faits et gestes de Donald Crowhurst. le livre relate le périple à la fois extraordinaire et terrifiant vécu par un homme emprisonné dans une toile qu'il a lui-même tissée au cours de longs mois passés en solitaire en Atlantique. On se demande comment cet homme a pu tenir aussi longtemps…

Très bien construit, découpé en vingt chapitres, L'étrange voyage de Donald Crowhurst nous permet de suivre en alternance des moments à bord du Teignmouth Electron – trimaran créé spécialement pour le Golden Globe Challenge -, des moments vécus à terre par l'entourage du marin britannique, et l'écho retentissant de la course dans le monde médiatique. La carte représentant l'itinéraire du navigateur, au début du livre, permet de se repérer et de suivre le voyage. La personnalité de Donald Crowhurst nous est dévoilée avec une grande subtilité. de nombreuses questions restent ouvertes et permettent au lecteur de se forger son propre avis.

La préparation du voyage, le départ précipité, l'amateurisme dont fait preuve Donald Crowhurst – pourtant entouré de véritables professionnels -, laissent présager le pire, bien au-delà des inévitables difficultés matérielles. On a l'impression d'un brouillon grandeur nature, qu'il faudrait réécrire encore et encore. Et si les choses s'étaient déroulées autrement ? Si l'un des amis de Donald Crowhurst, sa femme ou même ses enfants lui avaient demandé d'abandonner la course ? Mais voilà, personne ne l'a fait. Trop de frais déjà engagés peut-être ? Il faut dire également que Donald Crowhurst inspirait une forme de confiance, son optimisme à toute épreuve et ses ambitions grandissantes au fil des années – les auteurs remontent assez loin dans son parcours – ne laissaient aucune place au doute et à la critique. le croisement des nombreux témoignages rassemblés par les journalistes montre que si Donald Crowhurst a dévoilé un petit bout de lui-même à chacun, nul ne peut dire qu'il le connaissait réellement. le navigateur savait manier le langage avec dextérité, tenir un discours, se montrer convaincant.

Le moment de bascule s'étire sur de longues semaines. La descente aux enfers prend forme sous la plume des auteurs et celle du navigateur – de nombreux extraits des journaux retrouvés à bord du Teignmouth Electron sont retranscrits dans le livre. Alors même qu'il sombre, seul au milieu de l'Atlantique, il tente de maintenir les apparences. Incapable de prendre une décision sur la conduite à tenir – continuer à mentir ou renoncer – il semble jouer la montre, attendant désespérément un miracle.

Une lueur d'espoir apparaît, pourtant, lorsque Donald Crowhurst réalise que, s'il ne gagne pas la course, la supercherie ne sera jamais mise au jour. Il lui suffisait donc de perdre. Mais rien ne se passe comme prévu. Bernard Moitessier ne se décide pas à rentrer en Europe et repart pour un tour du monde en solitaire, et Nigel Tetley, alors qu'il se trouve en tête, fait naufrage. La seule option possible s'effondre. le dix-septième chapitre du livre s'intitule "L'inévitable triomphe"…

J'ai fermé le livre avec l'impression que cette histoire continuera à résonner en moi. Car, au-delà du contexte maritime et donc de certains détails techniques qui, bien qu'instructifs, m'ont échappé, la tragédie vécue par Donald Crowhurst et ses proches touche à la fois à l'intime et à l'universel. Il y a dans ce livre quelque chose de troublant et d'émouvant que seule une lecture du livre permet véritablement d'appréhender.
Lien : http://lecalepindunelectrice..
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L'étrange voyage de Donald Crowhurst

Merci à Nicolas Hecht de Babelio et aux Editions Arthaud pour m'avoir gracieusement donné la possibilité de découvrir le récit de Ron Hall & Nicholas Tomalin par l'intermédiaire de l'opération "Masse Critique". Lorsqu'il m'a fallu faire un choix dans cette interminable liste, ce livre m'a tout particulièrement interpellé. Pas que je sois fan de voile (je n'y connais rien d'ailleurs) mais je fus attiré par l'exploit et la malice de l'aventurier tel que décrit sur la quatrième de couverture. Comme les auteurs le stipulent dans leur préface, il ne s'agit pas d'un roman. Ils ont cherché à rassembler les témoignages des proches et des personnes qui ont joué de près ou de loin un rôle prépondérant dans l'aventure tout en laissant le récit se dérouler selon une chronologie strictement documentée, appuyée sur les copieux écrits de Donald Croshurst. Le cours des événements réels a pris alors la forme inexorable d'une tragédie imaginaire. L'histoire porte sur des faits héroïques mais sans héros, sans méchant non plus. Crowhurst était un homme courageux et intelligent et seules des circonstances intolérables l'ont conduit à se comporter comme il l'a fait. Les auteurs ont su mettre en avant son autorité, sa capacité de persuasion, sa bravoure stupéfiante, son incroyable détermination, son entêtement et son refus de l'humiliation d'avoir à confesser un échec. La lecture devient par la suite beaucoup plus difficile lorsque Donald Crowhurst se renferme dans son monde intérieur et, poussé par une certaine forme de paranoïa, il couche sur papier son long testament philosophique. L'explication de sa thèse, exprimée en langage mathématique, entremêlée de phrases visionnaires à la limite de la folie qui lui permit de libérer son esprit de son existence physique, est ardue et demande un effort de concentration intense. Cette aventure reste néanmoins un mythe extrêmement bien détaillé par les auteurs qui ont su s'appuyer des faits tout en permettant au lecteur de se faire sa propre idée, sans jugement. Si parfois, pour mieux suivre le fil des événements, quelques spéculations ont été permises, elles ont toujours été clairement entendues. Enivrant et somptueux !
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L'étrange voyage de Donald Crowhurst

Après avoir lu le livre de J.COE '' La vie très privée de Monsieur Sim'' j'ai voulu en savoir plus sur Donald Crowhurst, j'ai donc lu ce bouquin.

D.Crowhurst, sans préparation, sans expérience, se lance dans une course autour du monde sur un bateau de sa conception.

Derrière la tragédie du récit, on voit la cruauté du monde des affaires, la fierté et la fragilité d'un homme . Les événements s' enchaînent et ce qui était une aventure risquée, devient un piège inexorable .

Une témoignage poignant sur la spirale de l'endettement, de la fierté, de la folie et du désespoir.
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L'étrange voyage de Donald Crowhurst

C’est pas l’homme qui prend la mer ... dit-on.

Mais ce n’est pas non plus la mer qui a pris Donald Crowhurst, ce sont plutôt ses propres mensonges : l’une des plus grandes escroqueries du siècle dernier.

Criblé de dettes, Donald Crowhurst s’engage en octobre 68 dans la première course en solitaire et sans escale autour du monde, en espérant ainsi renflouer ses finances avec le premier prix.

En juillet 1969, 240 jours plus tard, il se prépare à franchir la ligne d’arrivée en grand gagnant devant les autres concurrents qui approchent (Bernard Moitessier en était) ... mais Donald Crowhurst n’a pas quitté l’Atlantique où il cabotait en rond !

Avant l’invention des GPS et autres balises, équipé de sa seule radio, il aura réussi à mystifier tout le monde, à commencer par lui-même peut-être.

Mais la fin sera beaucoup plus tragique.

Ce bouquin déjà ancien est paru juste après, en 1972, et a été rédigé par deux journalistes du Sunday Times, Ron Hall et Nicholas Tomalin, qui avaient couvert les événements.

C’est le résultat d’un travail scrupuleux et rigoureux autant dans la recherche des infos que dans la narration qui évite les pièges du ‘roman’ (l’histoire réelle est tellement stupéfiante qu’elle se suffit à elle-même) comme l’aridité du simple compte-rendu journalistique.

Tout l’intérêt du bouquin et de la remarquable enquête des journalistes tient dans la personnalité complexe de l’étrange Donald Crowhurst : ce n’est pas un vulgaire escroc (il n’avait pas pris la mer avec l’idée de tricher), ce n’est pas non plus un simple barjot mythomane.

Et puis il y a la véritable prouesse nautique qui aura consisté à inventer une course plausible et à en rendre compte semaine après semaine sans se fourvoyer ni se contredire !

Avec les deux journalistes, on accompagne au quotidien Donald Crowhurst qui, de petits mensonges en grosses vantardises, s’enfonce peu à peu dans les profondeurs de ce qui finira par devenir une véritable folie. Jusqu’à sa fin tragique. Stupéfiant.

Dommage que la fin de ce bouquin, mi-enquête journalistique, mi-roman d’aventures, soit plombée par quelques chapitres que l’on feuillette rapidement : les deux auteurs se sont laissés embarqués dans une exégèse des textes mystiques écrits par le navigateur solitaire pendant les derniers jours de son périple ...

Cette histoire extraordinaire aura paradoxalement donné quelques films très ordinaires : Les quarantièmes rugissants (1982 de Christian de Challonge avec Jacques Perrin), Deep Water en 2006 et plus récemment Le jour de mon retour (ou Mercy de l’anglais James Marsh en 2018 avec Colin Firth).

Isabelle Autissier a également écrit un roman librement inspiré de cette étonnante histoire.

La Golden Globe vient de fêter ses cinquante ans et se pratique toujours avec des voiliers à l’ancienne.

Pour celles et ceux qui aiment les navigateurs solitaires, même un peu fous.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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L'étrange voyage de Donald Crowhurst

Fasciné par le peu que je savais de cette histoire, j'ai pris le temps de découvrir en détail tous les événements et les ressorts qui la composent et font advenir le drame. Grâce à un travail d'enquête poussé mais manquant parfois un peu de liant à la lecture du fait des commentaires des auteurs, on rencontre l'homme Donald Crowhhurst avec sa personnalité particulière. On prend conscience du contexte qui fait que cette course est pour lui un enjeu très particulier, de toute l'énergie qu'il déploie, de façon parfois désordonnée, pour pouvoir entreprendre cette aventure dans des conditions d'insécurité qui font dire "c'est pas possible !". Mais surtout on apprend avec certitude ce qui s'est passé sur ce bateau jusqu'aux derniers moments grâce aux éléments retrouvés : livres de bord très détaillés, vidéos, matériel.



J'ai un peu décroché sur la dernière partie où les nombreuses citations des livres de bord nous indiquent clairement que Donald Crowhurst avait atteint une forme de folie, en grande partie à cause de la difficulté de vivre avec son mensonge, devenu trop gros pour être révélé et pour être caché... une impasse !



Ce qui me fascine dans cette histoire est clairement l'impression d'avoir un peu vécu cela, et d'imaginer qu'en poussant le mensonge trop loin, en partie du fait de circonstances extérieures (solitude, fatigue, pression), on peut "disjoncter". J'ai donc terminé cette histoire avec une grande sympathie pour cet homme, à qui ce livre donne un rôle beaucoup plus complexe et respectable que les quelques bribes dont j'avais connaissance !
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L'étrange voyage de Donald Crowhurst

Un homme qui sombre dans la folie au milieu de l'océan rattrapé par son mensonge éhonté qui vient en point d'orgue d'une vie sans éclat

..d'énormes recherches effectuées par les auteurs pour tenter de lever le voile sur ce qui s'est passé à bord du trimaran et tenter de comprendre cet homme à partir des documents retrouvés dans le bateau..
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