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Critiques de Nicolas Cano (7)
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La séquestration

Le sujet tient en peu de mots : un homme se retrouve un jour enfermé dans une pièce blanche, sans aucune ouverture, et il ne sait pas pourquoi.



« C’est un espace à dominante de blanc, sans porte ni fenêtre, pas plus large qu’un couloir et à peine plus long qu’un lit. Une grille d’aération pratiquée dans le plafond le ventile d’une manière efficace. La température que j’estime autour de vingt degrés me paraît constante et agréable à la peau. »



Flippant, non ? Imaginez-vous dans une pièce totalement hermétique, exiguë, et sans aucun lien avec le monde extérieur.



Et bien, moi qui suis extrêmement claustrophobe, je n’ai pas ressenti d’effet secondaire, nulle palpitation, aucune sensation d’étouffement, et ceci grâce à la narration qui permet au lecteur de sortir de cette pièce au gré des souvenirs du personnage. Alors, oui, c’est inquiétant, très inquiétant même, parce que, d’après ce que l’on comprend, cela pourrait arriver très bientôt, cette chasse aux opinions différentes.



Le voile se lève très progressivement, aussi bien sur les travers du personnage que sur ceux de la société. C’est habilement mené. Ce roman nous alerte et en même temps nous livre le portrait d’un homme qui n’a rien d’un saint, et ça, j’ai aimé. C’est dit mais pas de manière appuyée. On a affaire à un homme pour le moins ambigu, avec ses vices et ses vertus et les personnages qui gravitent autour de lui ont une part de mystère assez intéressante. On comprend à demi-mots que la société est totalitaire. Et j’ai adoré l’intrusion d’un personnage d’un roman de Philippe Claudel, quelle chouette idée originale.



La fin est juste. J’ai vraiment passé un bon moment avec ce roman français totalement éloigné de l’autofiction. Une belle écriture, une construction efficace qui commence par un avertissement en guise de hors d’œuvre, et que l’on relit en digestif pour mieux comprendre le procédé littéraire.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Bacalao

Ayrton a dix-sept ans, un charme ibérique, l'insouciance et la brusquerie de sa jeunesse. La première fois qu'il le voit en cours, Vincent, son prof de français, a le coup de foudre. Cette attirance tourne à l'obsession : l'écriture du garçon, ce qu'il possède, la moindre partie de son corps émeuvent Vincent... Désinvolture, jeu trouble de séduction ou calcul ? le jeune homme se rapproche de Vincent, qui demeure cependant frustré par cet amour non partagé…

Impeccablement écrit, avec grâce mais sans fioritures, ce récit est émouvant et déroutant. Appelons les choses par leur nom : on est à la limite ici de la péd*philie, la maturité et le consentement du jeune garçon étant plus que discutables. Mais là où l'on s'attendrait à s'indigner de l'emprise d'un adulte sur un adolescent, c'est au contraire la dépendance et la soumission dans lesquelles se retrouve plongé l'homme amoureux qui émeuvent - malgré le sentiment de malaise - et rendent ce texte si poignant.



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La séquestration

Un avertissement en début d'ouvrage nous informe que le texte que l'on va lire provient d'une clé USB dont il a été impossible, malgré des recherches, d’identifier le propriétaire, journaliste dont la disparition est sans doute en lien avec celles d'autres membres de la même profession, survenues "aux moments les plus forts des Evénements".



Puis on plonge dans le texte...



Le narrateur s'éveille dans un espace blanc, sans porte ni fenêtre, avec pour seule ouverture une grille d'aération trop étroite pour laisser passer un corps. Un trou de mémoire l'empêche de se souvenir des événements ayant précédé cet enfermement. Le lieu est étroit (à peine deux mètres carrés) mais fonctionnel, la moindre surface est équipée pour permettre l'assouvissement des besoins vitaux d'alimentation et d'hygiène. Son ordinateur a été mis à sa disposition, mais seuls les accès à Google Earth et Wikipédia lui sont autorisés. Sur un écran occupant la largeur d'un mur, défilent continuellement les mêmes séries de photographies tirées de ses dossiers personnels.



Il consigne dans une sorte de journal ses efforts pour structurer le temps passé dans cette prison. Aucun élément extérieur ne lui permettant de distinguer le jour de la nuit, il tente de se créer des repères en se fiant à son propre rythme biologique -la faim, le sommeil-. Il ordonne le peu d'activités à sa disposition (navigation sur ordinateur, séries de pompes, repas) en les chronométrant à l'aide du minuteur du micro-ondes qui lui permet de réchauffer les plats distribués par un automate. Pour conserver un semblant d'espoir face à l'absurdité de la situation, il lit sur Wikipedia les récits d'autres victimes de disparitions forcées ayant survécu.



Invoqués par les photos projetées à l'écran, ou par les visites virtuelles qu'il effectue, via Google Earth, sur des lieux de son existence, les souvenirs qui s'insèrent dans son témoignage nous livrent des bribes de sa vie et de sa personnalité. Son attirance trouble pour celui qu'il nomme son "filleul", dont la bouleversante beauté se rappelle à travers de nombreux clichés, prend notamment beaucoup de place. Il se remémore leurs séjours à Venise, leurs liens d'amitié amoureuse avec la gardienne de l'immeuble de la rue Charonne où il habite. Ses obsessions s'invitent aussi dans son texte : sa phobie des cafards, son angoisse de la fuite du temps, sa paranoïa de l'enlèvement -!-, déclenchée par un reportage effectué en Corée.



Ses allusions au contexte politique et social mêlent éléments réels à ceux qui pourraient être, la fiction venant exhausser la part la plus désespérante, et la plus vile de notre réalité. Il est question de l'attentat du Bataclan, et d'une vague d'autres à la suite desquels un couvre-feu a été instauré, ainsi qu'une généralisation des contrôles au faciès, de troubles populaires et d'un référendum portant sur la révision du droit de grève et la criminalisation de l'action syndicale. Un "oui" liberticide et xénophobe l'a emporté juste avant son kidnapping...



Sur le pourquoi de cet enfermement, nous n'aurons pas de réponse. Il m'a semblé en effet que le but du récit était de nous renvoyer à nos angoisses, universelles -le passage du temps- ou conjoncturelles, et de nous interroger sur la part de paranoïa qui les génère.



Et j'avoue avoir été déçue, car j'aurais aimé que l'auteur creuse plus profondément cet aspect de son intrigue, en décrivant plus longuement les effets de l'enfermement sur son personnage. Je m'attendais à un récit plus centré sur le basculement dans la folie. J'ai trouvé que le personnage s'accommodait un peu trop facilement de sa situation, que même son désespoir restait mentalement maîtrisé, et que le déroulement de l'ensemble s'étendait sur un temps trop bref pour atteindre une intensité que j'ai, en vain, espérée...


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Bacalao

Avec beaucoup de pudeur, Nicolas Cano, nous dévoile les affres de l'amour d'un professeur de français, Vincent, pour un de ses élèves, Ayrton, beau gosse manipulateur.

Mon esprit trop cartésien ne peut éprouver d'empathie pour le personnage de Vincent et reste indifférent à cet adolescent intéressé. Neanmoins, l'écriture fluide et sensuelle est à découvir.

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Bacalao

Vincent, professeur d'une quarantaine d'années dans un lycée catholique de Lyon, tombe follement amoureux d'Ayrton, nouvel élève dans sa classe, au premier coup d'œil. S'ensuit une histoire d'amour à sens unique, dans laquelle Vincent fera tout pour obtenir les rares faveurs sexuelles consenties par son amant. Vincent suivra Ayrton jusqu'à Madère, où il découvrira une belle île touristique, mais aussi l'envers du décor, la pauvreté et la prostitution.



C'est avec une écriture juste et pudique et beaucoup de mélancolie que Nicolas Cano évoque l'homosexualité d'un homme, bouleversé par la beauté d'un jeune garçon, très différent, pour lequel ne comptent que le football et le Portugal. Sans pourtant se faire d'illusion, Vincent est prêt à tout pour le séduire, jusqu'à tenter de l'acheter avec son argent et ses cadeaux. Désespéré, il passe ses journées et soirées à attendre un appel d'Ayrton, et malgré l'ingratitude de son amant, un seul baiser lui fait tout oublier. Le personnage de Vincent est très touchant, et c'est avec émotion, que l'on regarde cet homme se perde dans amour impossible.



Nicolas Cano nous offre ici un beau premier roman, imparfait, mais qui fait de lui un auteur à suivre !
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Bacalao

Premier roman que j’ai beaucoup aimé…



Bacalao met en scène les amours et la vie de Vincent, la petite quarantaine déjà froissée, professeur de lettres à Lyon dans un lycée catholique privé. Dès la rentrée, lors d’un devoir sur la princesse de Clèves (et sa soumission au duc de Nemours), il éprouve un violent coup de foudre pour Ayrton, un de ses élèves d’origine portugaise (d’où le titre, bacalao signifiant morue en portugais) et sait qu’il va souffrir. » Les jambes qui dépassaient du bermuda lui donnèrent l’envie extravagante d’être le bermuda, et cette envie trotta au mépris de l’analyse qu’il devait à l’arrivée de M. de Nemours au bal de la cour. »



Son désir et son amour pour cet élève un peu bourrin, inculte et amateur de foot ne vont cesser de croître, à sens unique, mais de façon ambigüe et son désenchantement sera à la hauteur des rêves qu’il faisait (ou pas). Il suivra Ayrton jusqu’à Madère, son île d’origine, pendant les vacances de la Toussaint, ce qui nous vaut une très belle ballade dans cette île et l’envers du décor aussi quand Vincent, se risque dans le quartier glauque de la ville. Il sait très bien où il va : dans le mur mais il y va en payant de plus en plus, en se remettant au Prozac et aux somnifères, pour quelques moments de grâce que veut bien lui accorder son amant volage mais surtout hétéro.



Car il s’agit quand même d’une histoire homosexuelle, malheureuse, et qui traduit très bien, le refus de vieillir de Vincent toujours attiré par les jeunes éphèbes, prêt à mettre le prix pour les garder, un surtout, comme s’il s’agissait de chose normale en amour… (ce qui arrive aussi dans les histoires hétérosexuelles…) « Hélène disait que, sur la balance, il y a toujours une dupe qui ne pèse pas plus que la tare. A qualité égale, le prix d’un garçon traînant dans un parc serait toujours inférieur à celui d’un hôtel de luxe. »



Le fatalisme de Vincent face à cet état de fait nous laisse à la fois mélancolique et agacé, on voudrait le secouer, lui dire qu’il n’a pas choisi le bon moyen pour garder Ayrton mais il a des moments de lucidité quand il fait ses comptes, drôles et désabusés. » Depuis le jour où il avait rêvé d’être son bermuda, Vincent avait toujours pensé qu’il en arriverait là, à ce point prévisible où Ayrton pourrait le rallier à n’importe quelle cause et faire de lui ce qu’il voudrait, quel que soit le prix ».



MON AVIS



Ce premier roman est très touchant, l’écriture est à la fois timide et appuyée, Nicolas Cano effleure pudiquement ses personnages ou au contraire les débusque dans ce qu’ils ont de plus intime, leur sexualité, sans jamais « trop » en faire non plus. Livre qui nous laisse, malgré les moments d’humour, d’auto-dérision surtout, une impression de nostalgie, celle des feuilles d’automne que l’on piétine à la rentrée des classes, les matins déjà frais qui annoncent l’hiver. Et les illusions qui s’enfuient avec le temps…comme si les amours flamboyantes ne pouvaient être que l’apanage de la jeunesse.






Lien : http://leslecturesdasphodele..
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Bacalao

Vincent est professeur de français dans un lycée privé. Un nouvel élève Ayrton fait son apparition et Vincent en tombe amoureux. Fan de foot, l’adolescent n’est pas un bon élève. Une relation commence entre eux quand il demande à Vincent de lui donner des cours particuliers.

Ce premier roman n’a pas à rougir d’en être un ! J’ai été très étonnée par la qualité de l’écriture, toute en retenue et en finesse. Sur ce sujet difficile, des relations intimes entre un adulte et un mineur, le risque était de sombrer dans le voyeurisme, dans le vulgaire ou pire, dans le trash. Rien de tout ça ! Cet amour est soumis aux lois de la passion et Vincent sait qu’il souffrir. Entre les attentes, la domination d’Ayrton et le plaisir d’être avec lui, Vincent s’abandonne à cet amour. Au jeu du chat et de la souris, Ayrton s’amuse. Il possède la fougue et l’audace de la jeunesse. Mais jusqu’où Vincent va-t-il supporter ce jeu ?

Un livre touchant sur un sujet délicat ! Une très belle découverte !
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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