Cest toujours une déchirure, et c'est toujours un risque. Mais au-delà de la peur, ne vaut-il pas mieux mourir en cherchant un ailleurs meilleur qu'en restant avec la certitude d'une vie amère et d'agonie? Ce qui fait tenir, c'est l'espoir de revenir sur ses terres. C'est retrouver les rues dans lesquelles on a grandi, la cuisine de ses aïeuils, les paysages dont on est tombé amoureux. Migrer, c'est garder l'espoir de mieux revenir, et avoir fait croire à tout Térarque que les migrants venaient pour rester et profiter n'est qu'un mensonge ridicule. Personne ne souhaite être étranger toute une vie.
Les lueurs du jour commençaient à poindre. Une teinte rosée, légère et vaporeuse, chargée de froid et de brume, se découpait entre les immeubles.
On est prêt à mettre sa vie dans la balance quand un désir fou et improbable de révolution, de changement, de liberté devient plus fort que l’attente d’une fin, d’une prison ou d’une mort, qui, même lointaine, est une certitude.
Migrer, c’est garder l’espoir de mieux revenir, et avoir fait croire à tout Térarque que les migrants venaient pour rester et profiter n’est qu’un mensonge ridicule. Personne ne souhaite être étranger toute une vie.