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4.4/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Journaliste, réalisateur et auteur français, spécialisé dans les faits divers criminel.

Journaliste Réalisateur spécialisé en affaires criminelles pour le magazine "66 minutes" de M6, l'émission "Enquêtes criminelles" de W9, "Suspect numéro 1" de TMC.

Reporter pour "Le Nouveau Détective"

2011 "Le cannibale de Rouen"

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Bibliographie de Nicolas Deliez   (1)Voir plus

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[...] ... Le petit pavillon en briques aux volets bleus que possèdent [les Cocaign] au 23, rue Marcel-Sembat, un quartier tranquille du Petit-Quevilly, reprend vie. Geneviève a pris une disponibilité pour s'occuper à temps plein du petit. Il fait très froid en ce mois de février 1975, il y a de la neige. Le petit Didier passe ses premiers jours à jouer dans le jardin. Il est habillé en rouge de la tête aux pieds. Geneviève et François Cocaign sont aux anges. Ils font des photos avec lui. Les moments de joie simple que l'on partage avec son enfant, voilà qu'ils peuvent enfin les goûter après les avoir si longtemps espérés. Mais très vite les premiers ennuis arrivent. Didier ne comprend pas vraiment sa situation. Pour ne rien arranger, les Cocaign décident de rebaptiser Didier en Nicolas pour en faire définitivement leur fils. Dans les premiers temps, cela perturbe beaucoup l'enfant. Il ne répond jamais lorsqu'on l'appelle et n'utilise jamais son nouveau prénom. Il met du temps à s'habituer. L'enfant est très mignon mais aussi très remuant pour des parents qui ont dépassé la quarantaine. Il ne parle presque pas et n'écoute rien. Il n'en fait sans cesse qu'à sa tête. L'inspectrice de la DDASS qui accompagne la procédure d'adoption le conseille de le mettre le plus tôt possible à la maternelle. "Il faut le sociabiliser, ça le calmera", dit-elle aux nouveaux parents lors d'une entrevue. Le 22 septembre 1975, le TGI de Rouen prononce son adoption plénière. L'enfant est enregistré définitivement en tant que Nicolas Cocaign.

Il rentre à l'école du quartier quelques jours plus tard. Les maîtresses alertent très vite les parents : l'enfant est particulièrement turbulent. Mais rien d'anormal non plus pour un petit garçon de quatre ans. Les deux années de maternelle se passent tant bien que mal. A six ans, Nicolas rejoint l'école primaire Saint-Clément, dans le quartier Saint-Sever de Rouen, à proximité du lieu de travail de Geneviève. Parce qu'ils sont inquiets pour le comportement de Nicolas, les parents entament un suivi par une psychologue du centre de Rouen, Marité Bloomfield. L'enfant y va une fois par semaine, notamment pour ses problèmes d'expression. Avec elle, il se sent en confiance et se livre assez facilement. La plupart des voisins de la rue Marcel-Sembat sont des personnes âgées. Il n'y a aucune famille avec des enfants de son âge pour trouver des camarades de jeux. Très vite, ils se sent très seul avec ses parents qui lui paraissent trop vieux. Il lui manque les câlins, les gestes affectueux. Sa mère ne le prend jamais sur ses genoux. Bien sûr, il ne manque de rien au point de vue matériel mais il s'ennuie à mourir dans un quartier où les rues de petits pavillons se succèdent les unes aux autres sans qu'il y ait d'espaces verts ou d'endroits avec des jeux pour enfants. Il y a les réunions de famille du dimanche où il retrouve ses cousins. Mais dans la famille Cocaign, il n'y a quasiment que des femmes alors que Nicolas est toujours en recherche de la figure paternelle. François Cocaign ne lui renvoie pas l'image qu'il se fait d'un père. Il ne comprend pas que ce soit sa mère adoptive qui dirige tout. Il trouve son père trop faible, voire même effacé. Il se cherche. Ce qui n'empêche pas l'assistante sociale qui suit toujours la procédure d'adoption de mentionner dans un rapport : "Je pense que cet enfant a trouvé une vraie famille, qu'il s'est bien intégré." ... [...]
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[...] ... Dans son rapport, le médecin [pénitentiaire] précise qu'il voit dans [le cas de Cocaign] plus "un danger criminologique que psychiatrique," surtout au cas où il se retrouverait seul à sa sortie. Il décrit une personnalité "borderline", avec des troubles très profonds qui sont stabilisés par les médicaments. Il repère chez lui une banalisation de la violence et un manque de préparation à la sortie. En clair, le médecin n'est pas favorable à sa remise en liberté. Dès le lendemain, il est interné à l'hôpital du Rouvray. Il fait l'objet d'un placement en hospitalisation d'office sur pression des services de la DDASS et de la préfecture. Quelques jours plus tôt en effet, Geneviève Cocaign avait adressé une lettre au préfet dans laquelle elle expliquait longuement avoir peur de son fils ; qu'il avait de graves problèmes psychiatriques et qu'elle pensait qu'il était schizophrène et qu'il fallait absolument empêcher sa remise en liberté en l'hospitalisant d'office. Cette fois-ci, l'alerte de Geneviève Cocaign a porté ses fruits. De leur côté, les services sociaux pénitentiaires ont également écrit un courrier au procureur pour l'alerter de leurs craintes de laisser sortir un détenu qui évoque sans arrêt des "projets de viols, tortures et barbarie" et qui menace de "passer à l'acte pour être pris au sérieux." Le préfet ordonne alors son hospitalisation d'office durant deux mois. Nicolas Cocaign fait un nouveau séjour psychiatrique à l'hôpital du Rouvray, dans le service du professeur Isabelle Lefebvre. A l'issue de ces huit semaines d'hospitalisation, elle estime qu'il peut ressortir. Elle rencontre même les parents adoptifs pour leur dire ce qu'elle pense du cas de leur fils. Dans son bureau, elle ne prend aucun gant pour leur livrer son diagnostic : "Pour moi, votre fils n'est pas schizophrène ! Ou alors peut-être seulement à la hauteur de 5%. C'est ridiculement bas. Si on devait hospitaliser tous les gens qui ont 5% de schizophrénie, pensez donc, il faudrait ouvrir des hôpitaux supplémentaires. Je pense plutôt que ses troubles de la personnalité sont dus à son éducation. Vous avez eu le tort de l'adopter car vous étiez trop âgés. Il manque de repères normaux, d'ailleurs, il n'arrête pas de parler de sa cousine Catherine comme celle qui aurait dû être sa mère."

François et Geneviève Cocaign sont des gens raisonnables : ils ont écouté le médecin. Ils ne sont pas du genre à contredire un spécialiste même s'ils sont choqués par son discours. Ils auraient préféré ne rien entendre. En tous cas, cela va à l'encontre de l'avis précédent. Les parents, sachant que leur fils va ressortir, décident pour la première fois de renoncer à lui venir en aide. Ils ont vraiment peur de lui et craignent pour leurs jours. Geneviève Cocaign voudrait encore tenir son rôle de mère mais, cette fois-ci, peut-être pour la première fois d'ailleurs, François Cocaign estime que la situation est trop critique. Il prend la situation en main et convainc sa femme de renoncer à lui venir en l'aide et de se cacher. ... [...]
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