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Critiques de Nicolas Edme Restif de La Bretonne (32)
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La vie de mon père

Nicolas Restif de la Bretonne, alors typographe à Paris, a déjà publié plusieurs livres lorsqu'en 1779 parait La vie de mon père. Ce texte, écrit d'un seul jet, sans relecture ni correction, nous relate la vie de son père Edme Restif de la Bretonne, "L'Honnête Homme" de Saci , village de Bourgogne .Cet homme, bon Père de Famille, Bon Fils, Bon Epoux a incarné les valeurs de l'honnête homme en cette période pré-révolutionnaire.

C'est donc un tableau quasi idyllique du monde paysan avant la Révolution , le personnage principal en est Edme Restif . Les valeurs prônées sont l'obéissance filiale, la piété religieuse, l'amour des siens et de son prochain, vertus qui se sont perdues à la ville et restent encore intactes ou presque dans ces petites communes campagnardes.

Lecture instructive certes, mais austère , une description historiquement précise à défaut de tout sentimentalisme , une hiérarchie sociale, sexiste qui m'ont fait frémir , un contexte social et humain ,un instantané d'un pays qui basculera quelques années plus tard dans la tourmente révolutionnaire , tel sont, sans aucun doute, les mérites de cette biographie filiale .
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Les nuits de Paris

Écrite entre 1786 et 1788, "Les nuits de Paris" est une œuvre étonnamment moderne, sorte de fiction autobiographique agrémentée d'écrits divers, de critiques littéraires et théâtrales, où Rétif de la Bretonne place même des ébauches d’œuvres abandonnées.

Il y fait le récit de 380 nuits où le monde nocturne lui ouvre, dans les rues de Paris les portes de l'étrange et du fantastique.

Se surnommant lui-même le "Hibou", l'auteur fait le récit de ses errances et de ses rencontres nocturnes dans les rues de la capitale à une femme mystérieuse et riche, qu'il nomme la "vaporeuse" afin de la soulager de son ennui et de ses "vapeurs".

Il conte alors des histoires aux titres évocateurs tels que "le trou au mur", "l'homme aux lapins", "les incongruités nocturnes", "l'homme dormant dans l'ordure", "les débris de cadavres", "l'aveugle éclairé" et "la morte vivante", sortes de récits étranges et pittoresques propres à nous étonner.

"Que de choses à voir lorsque tous les yeux sont fermés ! ... J'ai vu ce personne autre que moi n'a vu" écrit-il dans la première nuit

L'auteur y entrelace astucieusement la fiction, le récit, le témoignage par un procédé que reprendront plus tard Eugène Sue dans "Les mystères de Paris" et plus récemment Jacques Yonnet avec "Rue des maléfices - chronique secrète d'une ville".

En 1793, il ajoute à cette fresque un seizième volume qui porte le titre de la série et qui comporte "vingt nuits de Paris" au fil de ses chapitres...

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L'Anti-Justine ou Les délices de l'amour

Nicolas Restif de La Bretonne et le marquis de Sade ne pouvaient pas se sentir et le premier a écrit "L'anti-Justine" en réponse à la "Justine ou les Malheurs de la Vertu" du second. Restif de la Bretonne a prétendu écrire son "Anti-Justine" pour partager le plaisir plus équitablement avec les femmes et pour sortir les ébats de la violence mortifère dans laquelle Sade se plaisait à les plonger. Le résultat n'est pas brillant pour un lecteur contemporain : le récit verse unilatéralement dans l'inceste.



Un inceste omniprésent que n'étaye même pas la "philosophie de boudoir" du marquis de Sade. L'ensemble est quasi illisible et redondant, les frasques sexuelles des protagonistes malsaines et ridicules.





Challenge MULTI-DEFIS 2021

Challenge des 50 objets 2021/2022
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La découverte australe

Complètement contemporains, Sade (1740-1814) et Restif de la Bretonne (1734-1806) avaient quelques points communs en littérature, notamment en matière d’érotisme ; même s’ils se détestaient copieusement. Restif de la Bretonne ne traitait-il pas le célèbre Marquis de « monstre » ?



Il n’en reste pas moins que Restif de la Bretonne, amateur de Rousseau, aura une œuvre beaucoup plus large dans ses thèmes que celle du Marquis. J’en veux pour preuve cette « Découverte australe » qui reste le premier roman de science-fiction que je connaisse ; doublé d’une tentative d’élaboration d’un monde idéal, utopique… Du Van-Vogt …



Victorien, le héros de cette nouvelle philosophique (sous-titre de l’auteur lui-même) se fabrique des ailes et enlève sa bien-aimée, Christine, dans le but d’aller fonder le paradis sur le « Mont Inaccessible » ; Mont duquel ils s’envoleront pour les îles australes afin d’y créer le royaume d’utopie…

Là, en même temps que de « décréter l’âge d’or », et de proclamer la nouvelle Constitution de l’Ile Christine, ils feront connaissance avec les patagons et les mégapatagons. Mieux, ils découvriront et décriront à la manière d’ethnologues une collection de races hybrides telles que des hommes-singes, des hommes-lions, des hommes-castors etc.



Publié en 1781, « La découverte australe, annonce en quelque sorte l’esprit révolutionnaire qui envahira bientôt la France… Quelques longueurs dans la description des races hybrides, un bouquin néanmoins plaisant.

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La Dernière Aventure d'un homme de quarante-c..

Récit autobiographique paru en 1783.



Rétif a quarante-cinq ans, presqu'un vieillard à cette époque et par l'intermédiaire de son héros il raconte ses déboires amoureux.



D'Aigremont est amoureux fou de Sara jeune femme très jolie et désirable qui se joue de ses sentiments.



Il va découvrir qu'elle est loin d'être une "oie blanche" et qu'elle vend ses faveurs à d'autres.



Le récit raconte sa désillusion, mais aussi son attachement à Sara , qu'il aimera et détestera tour à tour.



Mais l' Amour est là malgré toutes les déceptions et les humiliations que lui fera subir Sara.



Beau roman très mélancolique.



Une ode à la jeunesse et à l'amour perdu.
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Le ménage parisien

Voilà un auteur qui m épate de plus en plus au fil de mes découvertes de ces ouvrages.

C est léger, amusant,distrayant et quelque peu moralisant.

Cet ouvrage est un espèce de roman comique .

J apprecie surtout les digressions qu il a osé écrire quant à l orthographe, les notes et explications quelque peu comparative des mentalites de Paris et de Beaune.

Le tout est très plaisant.
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La Belle Libraire

Une jolie petite histoire qui nous rappelle un peu Blanche neige car on a affaire ici d'une marâtre malicieuse et envieuse qui va chercher par des moyens dissimulés de perdre Rosalie la fille de son mari. Elle engage une chambrière perverse à qui elle confie l'intrépide mission de pervertir la pauvre Rosalie...
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La paysanne pervertie ou Les dangers de la ..

On est toujours intimidé par le trio de tête du 18ème siècle, Diderot, Rousseau et Voltaire. Je suggère volontiers un autre podium: Restif, Sade et Casanova. De Restif, "Les Nuits de Paris" et "Monsieur Nicolas" sont ab-so-lu-ment épatants ! La littérature française à son sommet...
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Ingénue Saxancour ou la femme séparée

Ce livre a tous les aspects du journal d'une femme battue qu'elle rédigea, dit-elle, afin de montrer aux jeunes personnes "combien il est dangereux de ne pas s'informer exactement des moeurs de l'homme qu'on épouse".

Elle se lia, malgré l'avis de son père et pour son malheur, avec l'homme le plus abject de la place de Paris. Il lui fait subir toutes les turpitudes physiques et morales que son esprit malsain invente à chaque moment.

Il faut se plaire dans la langue du dix-huitième siècle pour apprécier ce récit qui au fil des pages peut paraître quand même monotone par la succession d'avanies qui s'abattent sur cette jeune femme fragile. On se prend à penser : ne va-t-elle pas lui jouer un mauvais tour bientôt ? Le lecteur de 2017 que je suis avait bien du mal à me plonger dans la psychologie de cette époque.

Heureusement qu'une introduction savante de Gilbert Lely apporte des informations qui permettent de comprendre que ce texte de Restif de la Bretonne est en réalité une autofiction dans laquelle on retrouve la fille de l'auteur, son gendre et lui-même dans le rôle du père. Ce texte prend soudainement tout son sens et le piment qu'apporte Gilbert Lely rehausse ce plat qui pouvait paraître un peu fade malgré la belle édition de Jean-Jacques Pauvert de l'an de grâce 1965.
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L'Anti-Justine ou Les délices de l'amour

Ce livre a le mérite de fournir un témoignage de ce que pouvaient être les romans érotiques fin XVIIème début XVIIIème. L'auteur le décrit comme anti-Sade. Soit.



En fait, c'est très rapidement ennuyeux. C'est "gaulois", explicite, mais peu imaginatif, très répétitif et donc lassant. Côté "pédagogique", s'y on n'y avait pas réfléchi avant, ce livre a le mérite de nous apprendre le sens vieilli de "déconner".



Au final, quand on s'aperçoit que le narrateur fait tout avec tous et toutes, on en a vite fait le tour, et on ferme le livre sans regret. Je préfère passer sur les détails.
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Les nuits de Paris

Un livre que je suis en train de lire, et qui surprend, au-delà du Paris nocturne foisonnant de vie souvent interlope, par la liberté et la modernité du ton - dans une langue délicieusement 18e. Par exemple, l'auteur, en moraliste, y exprime son respect pour les femmes, son refus philosophique de la peine de mort qu'il voit infligée en Place de Grève, sa crainte de l'urbanisation galopante... Nous nous y retrouvons souvent.
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Les nuits de Paris

Le spectateur nocturne, c'est ainsi que se définit Nicolas Restif de la Bretonne, lui qui parcourt les rues de Paris la nuit et qui a tiré de ses observations des chroniques de 1786 à 1793. Témoin privilégié des prémices de la Révolution française jusqu'à ses effets dévastateurs dans la population, Restif de la Bretonne, par un langage coloré et vivant, nous restitue dans les moindres détails ces événements historiques. La première partie est constituée de ses déambulations visant à satisfaire sa curiosité à l'endroit de ses concitoyens; il nous livre ses pensées intimes et en profite pour régler littéralement le sort du monde en intervenant directement pour sauver la veuve et l'orphelin des brigands et des scélérats de toutes espèces. La deuxième partie est consacrée au récit des journées ayant présidé à la Révolution de 1789. Je craignais de lire une langue vieillotte mais au contraire, ça se lit très bien et de surcroît, se révèle hautement instructif.
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La paysanne pervertie ou Les dangers de la ..

Pour resituer les choses, Restif de la Bretonne était un libertin graphomane du XVIIIe siècle, l'inventeur du mot "pornographie". Et le fait est qu'on trouve dans ses écrits des choses très crues. Il s'auto-éditait à l'époque, et il est évident qu'il serait contraint de faire la même chose de nos jours, et encore aurait-il des problèmes.

La paysanne pervertie est une lecture fascinante à plus d'un titre, et pas seulement pour ses instants de pornographies.

Il y a d'abord la langue. Je ne vais pas vous mentir : c'est compliqué à lire. La langue de cette époque n'est pas la même que celle d'aujourd'hui. Elle est beaucoup plus riche, et en plus la construction des phrases est extrêmement différente de la façon dont on parle ou écrit de nos jours. Il faut plusieurs dizaines de pages lues avant de nous y adapter.

Mais il y a surtout la réflexion autour de ce que signifie et implique la notion de libertinage. C'est un grand questionnement, à l'époque de Restif de la Bretonne. Nombre d'auteurs se répondaient les uns aux autres par romans interposés - le plus célèbre et génial restant Les Liaisons Dangereuses - souvent, comme c'est le cas ici, sous forme épistolaire. Nous sommes très loin des littérateurs nombrilistes de notre temps : chacun alors apportait sa réflexion à la meilleure façon de se libérer d'une morale poussiéreuse sans pour autant y perdre sa dignité.

Soyons très clair : cette lecture est absolument impossible pour tous ceux qui ne savent pas remettre une œuvre dans un contexte historique. Les rôles qu'y tiennent les femmes, le sort qui leur est réservé sont absolument épouvantables. Je ne crois pas avoir jamais lu avant descriptions de viols plus insupportables, mais peut-être moins que la façon qu'on avait alors d'y réagir ensuite. (Spoil : le mieux qu'on avait à proposer, c'était d'épouser le violeur pour que tout rentre dans l'ordre, ou de devenir sa maîtresse officielle contre rémunération). Sans contexte historique, on aura aussi sans doute un peu de mal à saisir la place tout à fait secondaire réservée aux questions de maternité, et pas seulement parce que c'est un homme qui écrit.

Enfin, nous sommes à l'ère du rousseauisme et du bon sauvage : on y oppose la perversion urbaine à la pureté paysanne. Là encore, il faut pouvoir s'appuyer sur un contexte historique si on ne veut pas risquer la crise d'apoplexie.

C'est une lecture que je recommande chaleureusement non tant pour ses qualités littéraires que pour appréhender par un autre biais la notion de morale et pour nourrir une certaine curiosité historique. En particulier, si l'on veut comprendre la notion de pornographie : autant en revenir aux bases.
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Le Pied de Fanchette - Le paysan perverti

Le Pied de Fanchette : plutôt qu'un roman, j'ai eu le sentiment de lire un long conte tant les ressorts narratifs y correspondaient : succession d'aventures nombreuses et peu vraisemblables par leur multiplicité même, jeune fille pauvre et orpheline qui voit sa vertu mise à l'épreuve, des adjuvants particulièrement ingénieux et bons, des méchants insensibles et assez bêtes pour être mis en échec par l'héroïne, des damoiselles belles et innocentes, des damoiseaux transis d'amour et courageux en butte à de vieux libertins peu scrupuleux, etc. Tous ces éléments sont assez ingénieusement bien utilisés, au moins dans la première moitié du récit : j'ai suivi avec intérêt les aventures de cette pauvre Fanchette au si joli pied, craignant pour sa vertu au gré des attaques et m'attachant au beau Lussanville. Malheureusement, je me suis ensuite lassée de cet enchaînement d'aventures, des maladresses de Fanchette ou d'autres (cf. ci-dessous), des enlèvements à répétition et de cette tombée des cœurs dès qu'était aperçu le pied de cette héroïne (deux coups de foudre dans un conte, passe encore, mais une bonne quinzaine, ça agace sérieusement). Quant à la fin (SPOILER!), elle m'a semblé affreusement gnangnan... Comme par hasard, tous les bons se retrouvent et se découvrent un lien de parenté, tout le monde s'aime, se marie, a beaucoup des enfants (ah non, pas encore) et, comble de la mièvrerie bonheur, le méchant se repent de ses crimes avant de mourir ! Bref, beaucoup trop de bons sentiments à mon goût.



Excepté cet agacement, ce fut une lecture globalement plaisante, prenante, mais dans laquelle j'ai fini par me perdre au gré des apparitions de divers personnages et qui m'a semblé trop prévisible dans son dénouement.







"Relève-toi, pauvre imbécile ! interrompit Rosin : ne vois-tu pas que tu dis des sottises ?" [p. 184] - Ou comment ledit Rosin a exactement traduit ma pensée à cet instant du roman et à bien d'autres auparavant.
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Lettre d'un singe aux êtres de son espèce

Lettre d’un singe aux êtres de son espèce / Nicolas Edmé Restif de la Bretonne



Dans cette fiction, la lettre est celle d’un singe babouin, un métis petit fils d’une femme de Malacca et d’un babouin. Cette femme ayant abandonné son enfant homme singe, celui ci fut recueilli par un français, Jacques Adine commerçant entre Singapour et la Chine. Revenu plus tard en Chine il projeta de faire copuler cet homme singe avec une esclave chinoise d’une laideur repoussante. Ce qui fut fait. Il acquit par ailleurs une guenon et c’est avec elle alors que le singe homme copula efficacement. Un singe vint au monde qui est l’auteur de la lettre en question. Il fut appelé César de Malacca et reçut une éducation classique auprès de sa maîtresse adoptive.

Ce petit essai publié en 1781 replace dans son contexte notamment l’histoire de l’homme noir au XVIIIe siècle, c’est à dire l’esclavage. Seul un singe qui aurait appris à parler et côtoierait les hommes pourrait dire toute la folie humaine sur bien des sujets.

C’est à ses chers frères qu’adresse ici César cette lettre de consolation comme il l’appelle. En effet, il entend consoler les animaux des malheurs que leurs causent les humains en décrivant leurs pratiques barbares. C’est une lettre de réflexions très philosophiques d’abord sur la science qui serait à l’origine de tous les malheurs des Hommes, s’en prenant notamment aux médecins. Ensuite la religion qui lie les esprits. Un regard très critique à, l’égard des humains s’exprime à la suite en parlant du désespoir et des peines qu’ils s’infligent souvent inutilement s’asservissant entre eux, et introduisant des inventions funestes comme la monogamie, la propriété, l’hypocrisie de la politesse, l’inégalité et l’esclavage.

Un pamphlet aux accents contemporains.

Extraits : « Mais le plus cruel de leurs tourments, c’est la jalousie du bonheur des autres, l’envie de dominer, de s’élever, le chagrin d’être soumis. »

« Ils ont établi qu’ils ne seraient pas égaux, qu’il y aurait dans la même espèce, des maîtres et des esclaves… Et pourtant leur religion leur enseigne que tous les hommes sont frères…»

« Je me suis aperçu que l’Homme, en général, est un être méchant et cruel… »





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La vie de mon père

Monsieur Nicolas rend hommage à son père, et certains des préceptes édictés en cet ouvrage se révèlent d'une étonnante actualité.

C' était avant la mécanisation et les exodes ruraux qui dépeupleront les campagnes.

Il y a chez Restif, hors la nostalgie, une vraie réflexion sur la place de l'homme et son rôle dans la communauté ou il vit.

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Les nuits de Paris

Un trésor qui mérite d'être découvert ! Personnage complexe, Rétif de la Bretonne nous livre, tel un journal, le récit de ses déambulations nocturnes dans le Paris des années 1770 et 1780.

C'est d'abord un document étonnant sur ce que pouvait être la vie, la population, les métiers, les rapports entre humains dans le Paris pré-révolutionnaire. On y croise des personnages surprenants et incongrus : l'homme qui ne dépensait rien, le ramasseur de papier, les premiers balayeurs publics...

C'est aussi le parcours d'un amoureux des femmes, qu'on voit charmé par de nombreuses figures féminines dont il se fait le défenseur face aux nombreuses agressions sexuelles (le harcèlement n'était pas rare à cette époque) . On croise ainsi par deux fois le Marquis de Sade, personnage croisé parmi d'autres, ennemi idéologique de Rétif de la Bretonne.

On nous donne à voir en effet un personnage étonnant et paradoxal, complexe : proche des ouvriers et des paysans, Rétif de la Bretonne est cependant pour une autorité forte et ne souhaite pas que le pouvoir revienne au peuple ; opposé aux libertins, il apparaît cependant comme un coureur distingué ; et les exemples sont nombreux.

Ce qui frappe, c'est la figure de redresseur de torts qu'il incarne. Tel un justicier, il se précipite vers tout événement inhabituel, et se mêle toujours de ce qui ne le regarde pas au nom d'un sens aigu de la morale et de la charité. On aura du mal à démêler la part de la fiction et de la réalité, mais on pourra dire qu'on a un peu voyagé dans la vie nocturne du Paris de la fin du XVIIIè siècle, avant la révolution.
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Sara, tome 1

Le nom de Restif de la Bretonne (1734-1806) sonnait d'une manière très particulière à mon oreille, mais je ne le connaissais pas du tout. A vrai dire, quoiqu'il ait été prolixe et éclectique, ses oeuvres ne sont guère passées à la postérité. Mais je suis tombé par hasard sur "Sara". Nicolas, le narrateur, homme de 45 ans qui se considère déjà sur le déclin, raconte sa passion (tardive) pour une jeune fille persécutée par sa mère; Sara affecte de le prendre pour "père". Cette relation – malsaine – cache mal l'ambiguïté (voire la rouerie) de la fille, mais aussi l'hypocrisie de Nicolas, qui est fondamentalement un libertin. de plus, au XVIIIème siècle les jeunes filles à marier pouvaient être, pour leurs parents, l'occasion d'extorquer au prétendant un maximum d'argent. Tout ça est assez répugnant, de mon point de vue. Quoi qu'il en soit, le narrateur s'attarde à décrire longuement toutes les joies et peines qui lui inspire Sara: c'est fastidieux à la longue, et je me suis ennuyé…
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Ingénue Saxancour ou la femme séparée

en guise, de critique, un trait d'esprit du Marquis de Sade ...On a jamais le droit de mal dire, quand on peut dire tout ce que l'on veux; si tu n'écris comme R....que tout le monde sait, dusses tu comme lui nous donner quatre volumes par ans, ce n'est pas la peine de prendre la plume.......
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L'Anti-Justine ou Les délices de l'amour

Concernant ce livre, je rejoins l'avis des critiques précédentes. J'ai trouvé le texte décousus, sans véritable saveur. J'entends par là sans la subtilité dont l'auteur nous a pourtant habitué dans la "Paysanne pervertie" par exemple. Le simple fait que le livre soit édité chez la Musardine (qui est une librairie érotique) en dis long sur le programme de "l'anti-justine". Enfin, si l'on considère que Rétif voulait combattre Sade et sa "Justine", on peut dire que ce dernier l'a mis Ko sans difficulté.
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