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Critiques de Nicolas Grimaldi (36)
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Un été avec Proust

Cet été avec Proust, paru en 2014, permet à des experts de l'auteur de partager leurs regards sur "la recherche" ; accessible aux néophytes il intéressera aussi les lecteurs rompus à cette oeuvre monumentale en ouvrant de nouvelles perspectives. J'ai notamment apprécié le chapitre sur Proust et les philosophes.



L'autre intérêt c'est qu'il se réfère à l'édition publiée dans la collection Quarto qui est celle que je préfère.



Centré sur l'oeuvre et non sur l'auteur, ce petit livre gagnerait à adopter comme titre "un été à la recherche du temps perdu" car ce n'est pas une biographie de Marcel Proust.
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Un été avec Proust

« Nous sommes tous obligés pour rendre la réalité supportable d’entretenir en nous quelques petites folies ».



En lisant cet essai, je me suis sentie totalement hors du temps, immergée dans une autre époque où le raffinement avait encore toute sa place.



Ce que j’ai adoré par-dessus tout dans « Un été avec Proust », c’est cette connexion intime avec quelque chose perdu puis retrouvé avec tendresse et intensité. Qui pourrait oublier la madeleine proustienne ? Ce moment exquis où Marcel Proust décrit si parfaitement les réminiscences que provoquent en lui le simple fait de tremper sa madeleine dans son thé ; il nous fait découvrir alors sa vision de la mémoire involontaire. Ca laisse à réfléchir… Ca donne envie de sortir, de regarder, de vibrer, de fermer les yeux et de se souvenir… Essayez donc.



Un été avec Proust est comme une promenade enchantée au cœur du monde proustien : ses lieux fétiches y sont visités; on y découvre aussi ses personnages torturés par leur passion amoureuse ou ceux sublimés par leur amour inconditionnel; on y explore divers thèmes profonds comme celui du sommeil et du rêve.



Proust était non seulement un grand mélomane mais également un explorateur infatigable de la Beauté ; il semblait se nourrir uniquement des joies extatiques procurées par son art.

Il chercha pendant près d’une décennie à figer le temps grâce à l’écriture méticuleuse de La Recherche du Temps Perdu – véritable odyssée littéraire oscillant entre nostalgie poignante, mélancolie douce-amère, désir ardent, attente fébrile et illusion trompeuse.



Cet essai porte merveilleusement bien son titre car en parcourant ses pages on passe véritablement Un ÉtÉ Avec PROUST .
Lien : https://coccinelledeslivres.be
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Un été avec Proust

Par quelques éminents spécialistes, des angles de vue variés qui ont le mérite d'être alertes, originaux et limpides. Les auteurs ne pontifient pas trop et surtout donnent envie de lire ou relire Proust dans son intégralité. Des extraits suffisamment longs pour avoir du sens illustrent leurs propos. Une lecture réjouissante et instructive.
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Un été avec Proust

Ce collectif autour de "notre " Proust national est bien agréable à lire, mais j'y ferais une objection première : les larges extraits que chacun des intervenants a élus sont à mon avis un peu trop longs, voire nombreux et souffrent d'être déconnectés de leur contexte et cotexte. Ma préférence irait à Grimaldi et Enthoven qui me semblent apporter une réflexion un tantinet profonde et plaisante. Mais ce livre n'est rien de mieux qu'un exercice propre à flatter les lecteurs de Proust qui pourront se gargariser, une fois encore, de faire partie des happy few : Nous L'avons lu, sommes sommes élus !

Un peu d'humour nuit rarement, n'est-il pas?

Veuillez excuser cette pointe d'esprit inutile, comme l'est le livre qui reste un malin travail d'édition;-)

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Métamorphoses de l'amour

Un excellent livre!



Il propose des questionnements des démythifications argumentées.

- la réflexivité de l'amour: ce qu'elle aime en nous, c'est le regard que nous portons sur elle"

- égoïsme ou générosité?: "ainsi peut on être tenté d'aimer une personne, rien que pour en devenir la providence"

- l'amour est un rêve (ou un mirage?): "cette personne que nous aimons sans la connaitre, nous l'avons fortuitement inventée plus que nous ne l'avons choisie"

- le coup de foudre: "la veille encore elle n'était rien pour lui; et voici qu'elle est tout. Par quelle énigmatique alchimie cela a t il pu se produire?" . Simple création de solitude ?: " j'étais tout seul, voila, j'étais tout seul , c'est toute l'histoire"



Mais il suggère aussi de s pistes de compréhension. Parmi elle:

- l'amour comme échappatoire à la solitude

- confiance réciproque comme cause de l'amour et non comme effet

- l'amour comme une des réponses à l’écœurement de la vacuité de la vie, à la solitude: il est le désir d'arrimer notre existence à une autre. Chacun se raccroche à quelque chose. De la s'ensuivent toutes les passions.



Enfin quelques jolies formules rendent l'ouvrage non seulement intéressant mais agréable à lire. Juste une pour vous allécher: " l'amour est le désir d'une vitalité incandescente qu'en répondant au notre, un autre désir semble permettre.
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Un été avec Proust

"Un été avec Proust" est un bien agréable moment de lecture.



Dans cet essai divisé en huit courts chapitres abordant chacun un thème particulier (Le temps, Les personnages, Proust et son monde, L’amour, L’imaginaire, Les lieux, Proust et les Philosophes, Les arts), les auteurs, tous grands spécialistes de l'écrivain d'À la Recherche du temps perdu, nous font découvrir un Marcel Proust quelque peu inédit voire surprenant.



Confrontant l’homme et son œuvre, évoquant tour à tour son rapport à l’écriture et au temps, ses sources d’inspiration, ses passions, la société mondaine dans laquelle il vécut, ses engagements, etc. les contributeurs nous délivrent un portrait très éclairé de l’écrivain avec pour clore chaque thème, des extraits de l’œuvre.

Le propos des auteurs de cet essai est de maintenir un constant rapport entre la personnalité de l’écrivain et son œuvre mais aussi de rappeler combien À la recherche du temps perdu reste un roman magnifique, intemporel, jeté entre l’imaginaire et la subjectivité.



Une toute petite réserve sur ce livre qui concerne la valeur quelque peu inégale des chapitres ; Ainsi, si j’ai beaucoup aimé et appris des contributions d’Antoine Compagnon, de Nicolas Grimaldi, de Raphaël Enthoven ou encore de Jean-Yves Tadié et de Michel Erman, ce fut un peu moins vrai des autres.



"Un été avec Proust" est un livre à la lecture vraiment intéressante qui plaira aux passionnés d'À la recherche du temps perdu tout autant qu'aux esprits curieux.

 Je le recommande très volontiers.

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Un été avec Proust

Passer l’été avec Proust ressemble étrangement à un Entretien avec un vampire. Souffrant de graves crises d’asthme, l’écrivain passa les dernières années de sa vie seul, calfeutré dans son lit, travaillant la nuit et dormant le jour, dans une chambre dont les murs furent recouverts de liège et les volets constamment clos. On peut imaginer cette fin de vie comme une recette pour garder le teint (et la tête) de Marie-Antoinette.



Heureusement, 8 auteurs, qui n’ont de pâle que l’iris de leurs yeux, nous offrent ce bijou littéraire, Un été avec Proust.



La série d’émissions de Laura El Makki sur France Inter est enfin disponible en livre. Pas de panique, il n’y a rien de compliqué ni d’ennuyeux ! Bien au contraire, les plus grands spécialistes de Proust se penchent sur les thèmes cruciaux et dressent un fascinant portrait de l’œuvre. Chaque étude (sur le temps, l’amour, l’imaginaire, les arts, etc.) tient en quelques pages, ponctuée de citations et de passages d’une des plus grands œuvres du XXème siècle. Vous n’avez jamais lu Proust ? Aucun problème, le livre se déguste sans prétention ni prérequis. Il est même conseillé pour être un peu moins sot en cette rentrée. On découvre Proust comme un subtil chroniqueur mondain, un esprit satirique, un capteur de sensations (il les attrape au vol comme des papillons pour qu’elles ne s’enfuient), un gay non refoulé (contrairement à son collègue André Gide, qui lui refusa la première fois le manuscrit de Du côté de chez Swann), en somme, un écrivain MODERNE.



C’est l’occasion de briller en société en chopant des phrases comme “tâcher de garder toujours avec vous un morceau de ciel au-dessus de votre tête” ou encore “on se souvient de l’atmosphère parce que des jeunes filles y ont souri”.



Pour les amoureux de Proust, ce livre vous fera l’effet d’une délicieuse madeleine dans votre vie.



L’anecdote proustienne à connaître : Marcel Proust a écrit la A la Recherche du temps perdu à 40 ans. Cette œuvre s’étale sur 7 tomes : Du côté de chez Swann, A l’ombre des jeunes filles en fleurs, Prix Goncourt 1918, Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Albertine disparue et Le Temps retrouvé. Il mourut en 1922 à 51 ans avant que tous ces tomes soient édités mais en réussissant le pari fou de finir d’écrire son œuvre. A ce sujet, il dit un jour à sa gouvernante Céleste Albaret “Je viens de mettre FIN à mon livre, maintenant je peux mourir”.


Lien : http://desmotscritiques.tumb..
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L'inhumain

Comment un être humain peut-il être inhumain ? c'est la question à laquelle tente de répondre ce essai.

L'auteur convoque des auteurs tels que R Antelme, P Levi, H Arendt, S Hoffner pour tenter d'y répondre.

D'abord l'humanité n'est donnée à personne, elle est à construire par chacun de nous, ensuite l'inhumain n'a pas valeur de norme objective, enfin et surtout loin d'être extérieur à l'humain, l'inhumain est banal et appartient à l'Homme qui s'aveugle à ne pas reconnaître autrui comme son semblable.

L'inhumain réside aussi dans le manque d'imagination, dans une vie intérieure réduite ( Hoffner).

L'inhumanité extrême des camps de concentration correspond à l'inhumanité de la vie sociale. Les bourreaux ne sont pas des monstres mais des hommes falots, ordinaires et surtout sans monde intérieur riche. Les motifs d'exaction sont la peur, la volonté d'appartenir à un groupe, la peur d'être seul et surtout la capacité de l'homme à ne pas reconnaître l'autre comme son semblable (motifs raciaux, religieux, sociaux) c'est-à-dire en conformité avec l'idée qu'on se fait de l'humanité.

La culture n'est pas une garantie d'universalisme : analyse des nombreux rejets et anathèmes entre artistes.

"Etre humain, c'est reconnaître chaque singularité comme une expression de l'universelle attente"
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Un été avec Proust

Gageure réussie pour ce livre reprenant les chroniques tenues sur France-Inter et publiées en 2014 sous le titre "Un été avec Proust".

Et l'été décliné en huit parties a fait appel à huit chroniqueurs talentueux et spécialistes des écrits de Marcel Proust.

Chacun y cerne une spécificité de l'oeuvre (cela va du Temps jusqu'aux Arts en passant par Les Personnages, Le Monde, L'Amour, L'Imaginaire, Les Lieux et Les Philosophes).

Un texte de Proust clôt les chapitres et illustre les propos développés par les différents auteurs.

L'approche est analytique, riche, multiple, en sinuosités à travers les tomes de la "Recherche du Temps perdu" et de l'écrivain lui-même.

Elle nous place au centre de cette oeuvre magistrale, nous oriente dans sa véracité et rappelle au lecteur la liberté de s'y lire, de s'y découvrir, de s'entendre dire, de voir, de comprendre, de réfléchir.

Peu importe l'époque, les milieux, la manière de s'exprimer, l'âme humaine se débat toujours et toujours au sein des mêmes vices et vertus.

Le mythe tombe, Marcel Proust reprend forme de chair et de sang.

Les textes de Proust présentés, les réflexions qu'on y trouve, la conception de l'art et de l'écriture, l'humour jusqu'à l'observation féroce et lucide, l'humanité (l'émouvant texte cité par Michel Erman dans Portrait de lecteur - Les Lieux - ), les subtilités jusqu'à la dissection, provoquent l'envie de s'y plonger ou de s'y replonger.

Chaque auteur apporte une vue, un développement nuancé d'amoureux passionné d'une oeuvre unique de la littérature française.

On s'arrête surpris de tant de beautés et de vérités.





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Les nouveaux somnambules

Essai très intéressant sur le fanatisme qui part des attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015. Les propos de cet essai dépassent bien vite ces événements tragiques et le cas de l'Islam radical.

L'auteur analyse le fonctionnement des fanatiques qui prennent une fiction pour une réalité, la capacité de toute conscience à s'aveugler volontairement.

Comme les somnanbules, les fanatiques agissent dans une sphère irréelle perçue comme réelle.

L'homme est une espèce univoque biologiquement mais équivoque psychologiquement. Les hommes se créent des mondes différents et incompréhensibles les uns aux autres. Une différence irréductible se crée et une exclusion de ceux qui ne partagent pas.

Chez les terroristes, les fanatiques, nous retrouvons un aveuglement par rapport à la réalité : la réalité fait obstacle à la fiction : supprimons la réalité. En outre, toute croyance intègre à une communauté.

Des chapitres sur l'art contemporain qui peuvent paraître éloignés du propos initial mais qui ne le sont pas car ils traitent de l'importance de la suggestion dans les modes artistiques autant que vestimentaires, la capacité de la conscience à être influencée.

Les hommes aspirent à la fois à une collectivité, une unanimité et à une singularité, une liberté individuelle, une reconnaissance des particularismes.
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Un été avec Proust

8 spécialistes de Proust, amoureux de La Recherche, parlent de leur rapport à cette œuvre hors de toute mesure. Ils se penchent sur les lieux, les personnages, des thèmes tels que l’amour ou les arts…



A l’origine, Un été avec Proust est une série d’émissions diffusées sur France Inter durant l’été 2013. C’est la productrice Laura El Makki qui a réuni ces intellectuels proustiens pour demander à chacun 3 à 5 chroniques qui sont devenues dans ce livre autant de courts chapitres se concluant tous par une longue citation extraite d’un des tomes de La Recherche. Antoine Compagnon, Raphaël Enthoven, Adrien Goetz, Julia Kristeva… évoquent leur découverte de l’œuvre et les passages, les personnages, qui les ont marqués : le début du livre, la rencontre du narrateur avec Albertine, la petite sonate de Vinteuil, le baron de Charlus, Swann… le tout avec un plaisir communicatif.



Résultat ? Un livre tout sauf pontifiant, à picorer au fil de vos envies, pour vous donner le goût de (re)lire toute l’œuvre de Proust.

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Un été avec Proust

Pour moi, cette lecture ne fait que confirmer ce que je savais déjà « la recherche" me conduit bien à un monde disparu ; un monde de privilégiés avec beaucoup de snobs, de désœuvrés, genre matuvu, auquel je suis totalement étrangère. Mais ce que je peux en déduire, c’est un témoignage sociologique pertinent avec ce constat féroce que les richesses et les privilèges ne préservent en rien ; n’empêchent pas ce beau monde de verser dans les bas-fonds de la bêtise humaine, voire du ridicule et dans ce qu’on appelait autrefois les péchés capitaux.

J'ai tout lu (je veux dire tous les tomes). On s’amuse parfois, car l’auteur a un humour ravageur ; on s’ennuie et on s‘énerve aussi, mais je dois reconnaitre qu’il y a vraiment de très belles pages.

Et ce petit opuscule a le mérite de débroussailler ce qui peut paraitre touffu.
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Un été avec Proust

Proust et son oeuvre à travers des chroniques produites par France Inter. Proust par huit auteurs et huit thèmes : le temps, la mémoire, les lieux, l'amour, la philosophie, les rêves, les arts, les personnages.

Proust tente de saisir le "Moi", un être profond, écartelé, incohérent, un Moi social et un Moi profond radicalement différents.

" La Recherche" évoque le temps qui passe, non comme une tragédie mais comme une réappropriation par la mémoire involontaire, enfouie, aléatoire comme elle cherche à déchiffrer le moi intérieur, à réinventer ce Moi, à se retrouver " la substance invisible du Temps"

A travers plus de 500 personnages, Proust tente de saisir les êtres, le coeur humain et l'intime, les "intermittences du coeur".

En le lisant, l'auteur souhaitait que plus que de lire une autobiographie qui n'en est pas une, les lecteurs se lisent eux-mêmes.
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Les nouveaux somnambules

Le dernier essai de Nicolas Grimaldi tente un retour onirique sur les attentats de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015. Publié en décembre 2015, l'auteur n’a pu intégrer la tragédie survenue à peine un mois plutôt au Bataclan (13 novembre 2015). Pourtant, l’analyse du philosophe se tient et s’applique. Parfois un tantinet en décalage avec la réalité, car, à trop vouloir abuser de la métaphore du somnabule, il finit par se perdre dans l’art et l’esthétique pour finalement fourvoyer le lecteur alors qu’il avait réussi à maintenir la pensée hors des eaux abstraites de la philosophie. Au chapitre 5, on décroche, même si ce chapitre, pris isolément des six autres est passionnant.

On reconnaît aisément le style de Nicolas Grimaldi; sa manière de questionner philosophiquement son objet de réflexion, ses formules qui n’appartiennent qu’à lui, sa ponctuation si bien maîtrisée au point qu’elle donne un rythme presque musical à son texte.

Je ne me lasse jamais, même si quelque fois en désaccord, de lire et relire ce philosophe de la raison.
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Ambiguïtés de la liberté

Je ne suis pas féru de philosophie, mais le titre m'a interpellé. En effet, on invoque très souvent la sacro-sainte liberté humaine. Des combattants de la Résistance sont morts pour la liberté de notre pays. Et, en ces temps de COVID-19, certains citoyens s'insurgent contre les limitations à leur liberté, dictées par "l'intérêt général". La liberté: valeur suprême ? Pourtant, la plupart d'entre nous admettent l'influence des contraintes sociales, des déterminismes psychologiques, etc… Comment se réalise la confrontation de ces tropismes opposés, en chaque individu ? Et à quoi peut-elle aboutir finalement ?



Un premier exemple: je voudrais savoir quelle est la liberté réelle d'un ouvrier qui, ayant toujours vécu au pays des Ch'tis et perdant son job, a théoriquement la possibilité de partir travailler dans une autre région ? On peut aussi penser une autre problématique: quelles sont les (réelles) possibilités d'un jeune homme de la "bonne société", usant de son libre-arbitre, pour trouver une épouse issue d'un milieu prolétaire ? Et encore une question: dans un couple traversant une grave crise, qu'est-ce qui le conduit à reprendre leur "liberté" ou, au contraire, à rester ensemble en gérant mieux leurs conflits ? Voici des questions (élémentaires) qui touchent à la liberté individuelle et qui m'intéressent beaucoup, moi.



J'espérais quelques éléments de réponse à ce type de questionnements très concrets. Mais ce livre n'y répond pas vraiment: il étudie le sujet d'une manière générale, planant en apesanteur au-dessus des réalités "triviales". Il est exactement sur la longueur d'onde des autres philosophes, il est écrit d'une façon intelligente, il fait des analyses parfois subtiles et il se lit sans difficultés majeures, mais mon intérêt pour ces considérations reste limité. Donc, après cette lecture, je ne suis guère avancé dans ma réflexion…
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Un été avec Proust

"Un été avec Proust" fait partie d'une collection de livres édités depuis quelques années avant l'été par les Editions des Equateurs en collaboration avec France Inter.

Il s'agit de la retranscription d'une série d'émissions produites par Laura El Makki diffusées sur France Inter pendant l'été 2013. Celle-ci a réuni plusieurs spécialistes de "A la recherche du temps perdu" (romanciers, biographes, universitaires) pour nous parler de leur Proust à travers un thème.

Le livre est donc découpé en huit chapitres (le temps, les personnages, l'amour, les philosophes…) qui nous permettent d'appréhender l'œuvre sous un angle particulier et chaque chapitre intègre des extraits du livre pour étayer la démonstration qui y est faite.

"Un été avec Proust" nous permet ainsi de mieux connaitre l'écrivain, l'homme qu'a été Marcel Proust et d'aborder en douceur (ou "ré-aborder") cette œuvre magistrale.

Je suis une profonde admiratrice de "A la recherche du temps perdu" que j'ai lu sur plusieurs années. Le style de Proust, ces grandes phrases de plusieurs lignes, est pour moi inimitable et j'ai rarement croisé des écrivains capables de décrire avec autant de justesse, une sensation, un sentiment ou l'odeur d'un souvenir.

"Un été avec Proust" permet à la fois aux connaisseurs de se replonger dans cette œuvre incroyable mais également aux autres de se familiariser avec l'histoire, et peut-être de se lancer dans sa lecture. Antoine Compagnon, auteur du premier thème sur le temps, explique qu'il existe une règle immuable qui s'applique à la lecture de "A la recherche du temps perdu". Seule la moitié des acheteurs du premier tome, "Du côté de chez Swann" se procure "A l'ombre des jeunes filles en fleur" et la moitié encore des acheteurs du deuxième tome, se procure le troisième "Le côté de Guermantes". Et il parait que passé le troisième tome, les lecteurs ne renoncent plus et achèvent de lire les quatre derniers (Sodome et Gomorrhe, La prisonnière, Albertine disparue et Le temps retrouvé). Espérons que "Un été avec Proust" ait fait augmenter les statistiques. En tout cas il m'a donné envie de relire le livre !
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Un été avec Proust

je suis d accord avec isaoubienrien !!

belle randonnée parmi des érudits mais cela sent le livre bien à propos

pour la vente !!
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Un été avec Proust

n livre au sujet de Proust rassemblant neuf écrivains appréciant pour des raisons différentes la Recherche, : Laura El Makki, Antoine Compagnon,Raphaël Enthoven, Michel Erman, Adrien Goetz, Nicolas Grimaldi, Julia Kristeva, Jérôme Prieur, Jean-Yves Tadié.



Ils ont chacun leur Proust et, durant l’été 2013, ils l’ont raconté sur les ondes de France Inter. Je n’écoute pas souvent la radio l’été , mais ce livre me le ferait regretter. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt ce recueil, il m’a permis de revivre des bons moments de ma lecture de La Recherche , à la vérité les meilleurs moments sont les extraits de l’œuvre de ce si grand écrivain. Je pense que ce petit livre peut amener de nouveaux lecteurs qui ont encore peur du style de Proust. Pour les autres ceux et celles qui lisent et relisent La Recherche, nous nous sentons en communion avec des idées que nous avons eues ou qui nous apparaissent comme justes.



Si je ne suis pas plus enthousiaste, c’est que j’ai trouvé difficile de passer d’un critique à l’autre.C’est un peu comme les nouvelles, mais en plus difficile : on commence par s’installer dans un style dans un mode de pensée et il faut en changer sans en avoir envie. À chaque fois, ça m’a fait perdre les premières pages du penseur suivant car je regrettais la pensée que je venais de quitter. Enfin, il m’a manqué, ce qui pour moi fait le sel de Proust, c’est son humour. Cette écrivain qui croque avec tant de précision toutes les couches de la population est parfois très drôle . Je me souviens de la scène où Françoise est complètement indifférente à la souffrance de la jeune bonne, alors qu’elle est bouleversée à la lecture des mêmes maux dans le livre de médecine du père du narrateur.



En dehors de ces deux remarques, je dois dire que je n’ai pas réussi à quitter ce livre pendant une dizaine de jours et je sais que je le relirai souvent car j’ai toujours du mal à passer beaucoup de temps sans Proust. J’ai enfin relu Sodome et Gomorrhe qui ne m’avait pas plu à la première lecture, et j’ai été contente de lire dans ce livre à quel point Marcel Proust a écrit san
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L'inhumain

Il n’est pas d’évidence plus cruelle que celle-ci, à savoir que l’inhumain est partie prenante de l’homme, et c’est le point de départ que se fixe Nicolas Grimaldi. Derrière son titre sans équivoque, le livre se donne cependant un objet pluriel : c’est en traquant l’inhumanité à sa source qu’on pourra déceler certaines constantes du « métier d’homme », que ce soit en s’appuyant sur la fiction ou sur des expériences vécues. L’auteur multiplie ainsi les référencements, mais il lui semble légitime de se concentrer principalement sur la plus insurmontable des horreurs récentes, c’est-à-dire le système concentrationnaire tel qu’il s’est développé au cours du IIIème Reich. À cet égard, deux visages de la survivance illustrent les arguments de N. Grimaldi : Primo Levi et Robert Antelme. Cette lecture parallèle semble indispensable en pareilles circonstances, d’autant qu’elle est instamment revenue sous la plume de Bertrand Ogilvie dans une étude intitulée L’homme-jetable, essai sur l’exterminisme et la violence extrême (Éditions Amsterdam, 2012). Ogilvie montre que Levi et Antelme ne retiennent pas exactement la même expérience des camps lorsqu’il s’agit de mettre en perspective la déshumanisation. En revanche, ce que souligne Ogilvie, c’est que Levi aussi bien qu’Antelme utilisent le même vocable pour qualifier le statut des gens de la Schutzstaffel : ce sont des « dieux ».



Les SS sont perçus comme des « dieux » parce qu’ils ont le privilège de vivre sans travailler. Ce sont les autres qui travaillent pour eux, ce sont les autres qui les craignent, les « dieux » ayant le pouvoir de vie ou de mort selon le bon vouloir de leurs humeurs, du moins si l’on se réfère à la tradition des mythes. Dès lors, quand on envisage l’humanité comme une « tâche », c’est-à-dire comme quelque chose qui s’acquiert ou comme un choix d’être-au-monde qui va ouvrir des brèches de liberté (Grimaldi, p. 159), la vie et tout le travail sous-entendu qu’elle transporte en elle ne peut donc plus se déléguer. En un mot, il faut être capable de choisir son humanité. Personne ne saurait être fier de vivre aux dépens d’autrui, surtout si cela s’accomplit dans une sorte d’absorption ou de vampirisation, par l’intermédiaire des formes les plus avancées du mépris, de la froideur et de l’incommunicabilité. L’humanité devient ainsi le métier de ceux qui la reçoivent coûte que coûte. C’est la marque d’une reconnaissance du Semblable en l’Autre, exigeant des seuils de compréhension, une accessibilité à la pitié, et peut-être par-dessus tout de vives dispositions à l’imagination parce que la compassion, en tant qu’elle exprime des douleurs qui ne nous appartiennent pas mais qui nous bouleversent quand même, suppose des pouvoirs d’imaginer qui ne veulent rien entendre à la mise en veilleuse des sentiments propres de l’homme (cf. p. 16 pour retrouver l’argument dans sa forme originale). La compassion n’est donc pas le compassionnel. La compassion imagine si bien la souffrance d’autrui qu’elle sait l’endurer alors que le compassionnel, remisé à l’état de catégorie de discours, stipule un dispositif rhétorique qui supprime la volonté d’agir. On ne compatit pas devant une télévision, sur un réseau social ou à travers la parole des éléments de langage qui relèvent du boniment (sur ce point, on peut consulter l’excellente analyse de Michela Marzano : La mort spectacle, enquête sur l’« horreur-réalité », Gallimard, 2007).



On le redira : l’humanité est un travail, l’inhumanité est un refus de penser les opérations de la vie. Bien malgré lui, la thèse que vérifie N. Grimaldi à mesure qu’il progresse est celle que rapporte Robert Antelme : l’univers concentrationnaire ne fut en définitive qu’une représentation miniature du macrocosme social, voire un agrandissement tragique qui devrait nous aider à purger quelques-unes de nos morales précaires. Les stratégies d’élimination eugénistes seraient en ce sens des redites, ou alors des préfigurations de ce qui s’effectue désormais sous des apparences moins répréhensibles. La grande mort atroce des déportés serait presque comparable à l’extermination silencieuse de l’individu moderne. Bertrand Ogilvie, toujours dans son ouvrage L’homme-jetable, n’hésite pas à écrire que la mise à mort du temps présent a pris l’apparence discrète du suicide (p.84). L’époque néo-capitaliste a renversé la morale kantienne en ceci que l’homme n’est plus pris comme une fin ; il est au contraire partout soumis à la fonction d’un moyen, devenu presque exclusivement un être-pour-le-travail dans lequel, paradoxalement, on lui assigne des attitudes qui font régresser son devoir d’humanité. N. Grimaldi parle de « mondes intérieurs » qui s’affrontent. Parmi l’hostilité de notre époque, au cœur de ses violences sournoises, chaque individu s’est choisi un « monde intérieur » dans lequel il lui est difficile d’admettre des porosités. On en arrive à ce que B. Ogilvie appelle une « fantômatisation sociale de l’individu ». L’homme-au-travail résiste tant qu’il peut. Il n’a plus vraiment de coéquipier et quand il retrouve son « monde intérieur », il s’assure que celui-ci n’est pas fissuré quelque part, comme les ouvriers d’un grand navire s’assureraient que la cale ne prend pas l’eau. L’homme-au-travail fait face à des violences fugitives. N. Grimaldi va loin dans ses suggestions : « On commence par le numerus clausus, ou par l’interdiction d’occuper des charges publiques. On finit par les camps. » (p. 20). C’est vrai, oui, le numerus clausus est un phénomène abominable, surtout pour les premiers recalés. Sur une admissibilité hypothétique fixée à 500 dans une faculté de médecine, pourra-t-on rationnellement avancer que le 501ème aurait été un moins bon élève que celui qui le précède ? Non, mais c’est une manière élégante de couper dans le lard de l’homme. La violence a un chiffre, c’est mieux que les instruments traditionnels du bourreau. « La raison ne peut mieux faire » aurait dit Blaise Pascal. Sur la même tonalité, N. Grimaldi poursuit : « […] la volonté d’exterminer n’est guère qu’une amplification de celle d’excommunier, comme cette dernière ne fait guère que radicaliser un secret désir d’écarter, d’exclure, et finalement d’éliminer. Pour quelque poste que ce soit, on écarte le meilleur candidat quand il n’est pas le nôtre. On exclut du comité central ou du parti celui dont la lucidité risquerait de provoquer celle des militants. Un rival, professionnellement ou politiquement, on tente de l’éliminer. Faute de pouvoir l’éliminer physiquement, par combien de conduites magiques ne tente-t-on de l’éliminer symboliquement ? » (p. 43).



Aussi ne voit-on plus venir l’inhumanité, si toutefois on l’a déjà vue se manifester avant d’en constater les terribles effets rampants. L’inhumanité nous prend par surprise. Elle est aussi insidieuse que le parcours-devenir d’un fonctionnaire de la mort dans les camps de concentration. Les nouvelles catégories de l’inhumanité, prises sous un angle symbolique, semblent éminemment plus irréductibles que celles qui se donnaient pour objectif pur et simple l’effacement brutal de la vie. Autrement dit, à ne considérer que les stratégies de sélection professionnelle (qui sont souvent des écrans de fumée dont l’unique fonction a pour but de justifier formellement l’existence d’un processus de recrutement), nous sommes parvenus à un souhait d’élimination pas tout à fait irréversible, à quelque chose qui relève de la perversion absolue : « […] l’autre n’est plus qu’une sorte d’objet plus ou moins gênant dont on n’aspire qu’à se débarrasser. Mais il y a plus inhumain que de vouloir s’en débarrasser, c’est de ne le faire qu’après s’en être joué, lui ayant fait souffrir mille morts avant que la mort ne lui paraisse une délivrance. La perversion consiste à reconnaître à l’autre juste assez d’humanité pour lui faire sentir qu’on ne la lui reconnaît pas. » (pp. 11-12). Cela peut renvoyer au monde des « ressources humaines », à la désolation des candidats convoqués pour « la forme », aux contrats sans queue ni tête, bref à tous les antécédents qui suscitent la mort douce et qui excitent les statistiques du suicide, que celui-ci soit social ou organique. Le pire, c’est que les effets de l’inhumanité sont complètement disproportionnés par rapport à leurs causes. N. Grimaldi insiste sur le fait que les agents de l’inhumanité, comprise sous toutes ses facettes, sont la plupart du temps des hommes d’une affolante banalité. Le problème, c’est que la geste de leur obéissance imbécile ou la fleur de leur mesquinerie ridicule engendre des phénomènes radicalement inhumains, pas toujours perceptibles ou vérifiables. L’homme ordinaire est le garant d’une dangerosité ultime : il voudra vivre par n’importe quel moyen, il sera éventuellement capable de faire du monde un domaine de pure « immédiation » (p. 79). S’il n’y a que de l’immédiation, alors c’est la fin de l’imagination, c’est la justification des choix déterminés à l’avance, c’est la porte ouverte à n’importe quelle démesure de soi-même tant qu’elle répond à la rectitude qui nous avantage. Dans ces conditions de transitivité irréfléchie, finis les détours et les doutes hyperboliques : éliminons les énergumènes qui ne s’appliquent pas à recevoir les ordres de nos « mondes intérieurs ». S’il ne faut exister rien que pour exister, s’il ne faut se maintenir que dans une posture human-proof, alors la disqualification de ceux qui ne se plient pas à nos revendications de vivre n’a plus d’explication possible. Qu’on ait tué par jalousie ou par vengeance, ma foi, cela s’explique encore, cela se démontre au tribunal, tout comme on a fait des efforts incommensurables pour inscrire Auschwitz dans l’Histoire. Mais qu’on veuille « tuer » symboliquement à l’intérieur de contextes où l’on ne peut le faire sans risquer gros, et que de surcroît l’on ait tendance à légitimer ces exercices d’excrétion sociale, cela n’est pas loin de la définition du « mal radical », sauf qu’au lieu d’invoquer la seule raison d’être du mal, on invoquera un genre d’analphabétisme de l’humanité, un genre de figure pétrifiée qui ne sait plus comment refonder son visage. À ce stade, on ne sait plus comment faire naître un regard ou un ersatz d’expressivité. On se transforme en avatar, au propre comme au figuré. N. Grimaldi, vers la fin de son propos, évoque l’incarnation de l’indifférence en convoquant la métaphore du zoo. Si nous n’avons de perception de l’autre que celle d’une espèce différente, c’est que nous n’évoluons qu’à l’instar du visiteur qui regarde par exemple les chiens de prairie et qui ne s’aperçoit pas que d’autres le voient comme un dendrobate. Pourtant nous disons habituellement que l’homme est le seul être à pouvoir se comprendre à l’extérieur de son espèce (p. 47). Reste que l’éducation manque lorsque cette sortie de l’espèce se réalise comme une reformulation spécieuse des indices d’humanité.
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L'effervescence du vide

Philosophe, professeur des universités, amateur d'art, Nicolas Grimaldi consacre son dernier livre à faire un retour sur sa vie ou plutôt sur quelques évènements marquants dont il a été le témoin: mai 68, l'évolution de l'art contemporain, l'évolution de la vie intellectuelle en général.. Sa conclusion est sans appel: il relève dans tous les domaines de la pensée un effondrement sans précédent. Avec ce genre de prise de position, on peut craindre d'avoir affaire à la nostalgie d'un homme qui, abordant les 80 ans, rabâche le sempiternel "C'était mieux avant" ou "De mon temps...". Mais, et c'est en cela que le livre de Grimaldi demeure stimulant, sa nostalgie est d'une autre nature. Elle consiste en une sorte de combat ou même seulement de défense de valeurs telles que l'exigence et la rigueur intellectuelles, le sens de l'héritage des grands anciens et du rapport de la vie et du temps, quelques soient les domaines où elles s'exercent. Ce constat pessimiste que la pensée occidentale va à la dérive depuis près d'un siècle et que cette tendance s'accélère le conduit à formuler l'hypothèse que nous sommes à la fin d'une civilisation sans pouvoir déceler une continuité avec celle qui constituera l'avenir.

L'auteur porte donc un regard sans concession et sans illusion sur notre modernité contemporaine mais essaie malgré tout d'en tirer des conséquences constructives, c'est ce qui procure à ce livre son effet stimulant.
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