Ce roman d’anticipation m’a d’abord surprise par sa noirceur et la violence de ses protagonistes, avant de m’entrainer, par son style alerte, dans une aventure urbaine faite de rebondissements et de rencontres en tout genre.
Dans un environnement plus qu’hostile, Zigzag semble le seul à garder un peu d’humanité et de bon sens. Ce n’est pas un agneau, il peut se montrer violent, même tuer mais jamais gratuitement. Il a un certain sens de la morale et de la justice et ne porte une arme que pour rester en vie dans ce monde post-apocalyptique. Lui sera-t-il vraiment possible de prendre un nouveau départ ?
Ce roman s’inscrit sans surprise dans le style science-fiction post-apocalyptique qui dépeint la vie après une catastrophe ayant anéanti la civilisation. Les survivants se terrent dans les vestiges de ce qu’ils ont connu. L’équilibre est rompu entre la civilisation perdue et le chaos existant auquel Zigzag est sans cesse confronté, que ce soit sur le plan social ou physique.
Sombre et sans illusion sur la nature humaine, ce western moderne n’est pas sans rappeler « Mad Max », « Je suis une légende » ou même « Le fléau » de Stephen King. Les références sont nombreuses mais le récit est malgré tout percutant. Hors du carcan des lois, les hommes révèlent leur vraie nature que Nicolas Grumel se plait à nous décrire, expérimentant les rapports humains à chaque étape de la progression de Zigzag vers sa liberté.
Le choix d’une catastrophe biologique touchant l’eau, l’essence même de la vie, n’est pas non plus anodin, pas plus que la ruine économique massive dont il est question. Ces deux risques ne sont-ils pas au cœur des préoccupations de notre 21e siècle inconséquent ?
Nicolas Grumel, journaliste à Moto Magazine, utilise des phrases courtes, ciselées avec précision. Il ne s’embarrasse pas de longues descriptions, excepté lorsqu’il décrit un deux roues. Les lecteurs qui ne seraient pas un tant soit peu intéressés par les motos pourraient trouver ces passages fastidieux. Briefée par un mari motard, je n’ai eu aucun mal à entrer dans le sillage de celui-ci, attachant et amoureux de belles bécanes.
Ce premier roman, noir comme l’asphalte, vaut la peine d’être découvert car il se pourrait qu’il ne soit que le premier d’une belle série.
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