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Citations de Nicolas Houguet (18)


J’aimerais pouvoir aimer sans ressentir l’envie d’écrire. En oubliant les mots, on peut réellement vivre. L’écriture raconte une fuite et comble une absence. C’est nécessairement malheureux. Parce que la nuit appartient à ceux qui s’aiment. Pas à ceux qui se l’écrivent.
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Sans l’écriture je crois que je n’aurais jamais su qui j’étais, ce que je ressentais et ce que j’avais dans le ventre. Je n’avais rien expérimenté par moi-même. On ne pouvait me connaître que par les papiers que je semais, et connaître également ce qu’il y avait dans mes silences. Sans l’écriture, mon existence au monde était presque à remettre en cause, gravement complexée, atrophiée.
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Je suis de ceux qui se jettent dans le vide et qui ressentent. Des maladroits qui ratent mais dont les erreurs finissent pas prendre des allures d’épopée. Je ne suis pas de ceux qui racontent. Je suis de ceux qui transfigurent.
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J’aimerais pouvoir aimer sans ressentir l’envie d’écrire. En oubliant les mots, on peut réellement vivre. L’écriture raconte une fuite et comble une absence. C’est nécessairement malheureux. Parce que la nuit appartient à ceux qui s’aiment. Pas à ceux qui se l’écrivent.
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Les plus beaux moments de ma vie ont été ceux où je me suis dit, sans entraves : « Tu ressembles à celui qui écrit. » La voix changée et le verbe sûr. Comme quand, moi, l’introverti qui chuchote, je donnais conférence sur les pouvoirs de l’écriture et que soudainement j’étais motivé par une fierté et une assurance immenses.
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Patti Smith, c’est quelqu’un qui te rappelle qui tu es. Une partie de ton âme qu’elle porterait dans la voix, dans la plume et dans sa présence sur terre.
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Ecrire. Ecrire en permanence, même quand on n'écrit pas.Pour tenir le choc. Pour ne pas abandonner. Pour encaisser.Se souvenir des livres qui nous ont inspirés, qui nous ont grandis, qui nous ont même parfois tirés de la léthargie et de la détresse des grands chagrins.Se souvenir des pages que l'on tournait d'une main molle et exsangue. Des mirages littéraires qui nous ont ranimés comme des sorties de coma. Nous ont empêchés d'enjamber le parapet au-dessus d'un fleuve rendu noir et moiré par une nuit sans étoile.
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Maman, donc. La plus belle des consolations. Grâce à elle, j'ai su que le monde pouvait être grand. J'ai su ce que c'était que l'art.Elle m'a ouvert la porte d'un univers où j'avais ma place, ou un peu de bonheur m'attendait et où ma naissance n'était pas vaine.Elle est timide, sauvage et réservée. Le monde pourra passer sur elle, elle s'effacera devant lui, sera complexée par tous les groupes.Mais moi je la connais comme un secret, ma promesse de l'aube.
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On a fini par tomber comme tous ceux qui courent trop vite. Il y a eu des alertes et des fausses notes mais, pendant longtemps, la musique était assez belle pour qu’on les dédaigne.
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C’est une montée incroyable. un rush. Je sens mon pouls s’accélérer. Ça s’emballe dans le fond de la gorge. Tout s’ébranle. je danse, je lève, les bras, je me joins au grand cri, au rythme qui m’embrase la paume des mains
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Ce qui me touche chez Patti, c’est ce cri, ce désespoir presque primal et poétique, ce rythme qui s’emballe comme le galop d’un cheval devenu incontrôlable
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Patti Smith, c’est quelqu’un qui te rappelle qui tu es. Une partie de ton âme qu’elle porterait dans la voix, dans la plume et dans sa présence sur terre.
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'ai une conscience différente du corps. C'est un objet mystérieux et compliqué pour moi. Les corps qui font l'amour juste pour le plaisir, ceux qui dansent pour chasser, le temps d'une chanson, tout le poids de l'existence. Le corps qui n'est qu'objet de jouissance, qui ne se surveille pas. Celui que longtemps on ne ressent pas ,jusqu'à la stupeur des grandes vieillesses quand, peu à peu, il nous trahit. Alors seulement, les yeux s'agrandissent et les voix geignent.
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On voyage en attendant de voir des fonds d'écran confirmés.
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Patti Smith a soixante-huit ans. Et n’a aucun mal à incarner celle qu’elle était à vingt-huit. Quand on est honnête, on garde en soi la trace des anciens temps. On maintient vivants nos fantômes chéris, qui viennent étoffer notre voix de leurs anciens murmures. La nostalgie ou la colère devant ce qui n’est plus et s’est évaporé, c’est pour les abrutis. La beauté reste en soi. Toujours. Tant qu’on a du souffle, elle existe dedans.
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Je passe par la coulisse, dédaignant la foule clairsemée, encore peu empressée de s’engouffrer dans la salle. Je ne m’aventure pas sur le chemin écarlate et arrondi qui entoure le bar et les boutiques où s’entassent les babioles improbables de ces lieux-là. J’avance dans des couloirs qui me font songer aux coursives d’un bateau attendant son ivresse. Je prends un ascenseur caché dans un recoin secret. J’emprunte presque toujours ces chemins détournés et j’en nourris une jouissance secrète, à ne pas arpenter les mêmes sentiers que tout le monde. Même si ça veut dire être à part, considéré étrangement.
Je suis absurdement placé, comme toujours. Au milieu des gradins, au-dessus de la table de mixage et des écrans d’ordinateur. À l’écart du monde. L’histoire de ma vie. L’ouvreuse m’a assuré à l’entrée que la vue était dégagée. Certes, on voit tout, mais de loin. On voit les autres, ensemble. Communier, danser. Nous, on observe. Seul dans cette grande allée, ce no man’s land réservé aux intouchables. Ils sont de la fête, mais pas complètement. Tolérés dans le temple mais loin de l’autel. Le symbole est biblique et toujours assez fort.
Au fond, ma condition physique ressemble à ma disposition artistique. Ceux qui prétendent que la correspondance n’existe pas, que le corps n’est pas l’interprète de l’âme, ceux-là évoluent dans un monde amputé de sa cohérence. C’est au contraire d’une merveilleuse logique. Car, oui, j’ai appris à m’en émerveiller. J’aime être assis. J’aime être ainsi. J’ai ressenti, il n’y a pas très longtemps, cette implacable harmonie. Autant la trouver belle. J’aime les tableaux bien composés. Les plans de cinéma bien disposés. Les chorégraphies et les mouvements qui s’enchaînent avec grâce. J’en retrouve l’écho dans tout ce que je vois à présent. Ma vie ressemble à un plan-séquence de steadicam.
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C’était l’anniversaire de Rimbaud. Le début d’une nouvelle page et d’un nouvel automne pour moi, marqué par la conscience de ma fragilité, de ma mortalité et par la fin de souffrances chroniques qui m’avaient contraint à l’immobilité pendant des mois. J’étais disponible.
Premier concert où j’osais me rendre seul, sans ce filet de sécurité étrange d’avoir quelqu’un pour me ramasser si je tombe, si j’ai mal, si j’ai envie de pisser. La menace mêlée d’euphorie de n’avoir à compter que sur soi, sans vraiment savoir si on a les épaules. Je ne savais pas si j’allais y arriver.
Devant l’Olympia, des gens se massaient pour quémander des places. Je gardais jalousement la mienne au creux de ma poche. Je me demandais bien si j’allais être à la hauteur de l’enjeu. J’ai toujours pensé qu’on avait une certaine responsabilité à se trouver dans le public. C’est un échange. Si l’artiste donne tout et le public rien, c’est d’une insupportable ingratitude, un gâchis.
E. avait une passion pour Patti. C’est moi qui l’avais prévenue du concert, la pressant de réserver très vite. Que c’était important.
Important qu’on se retrouve là, après la fin de notre histoire, pour continuer de l’écrire avec d’autres chapitres que ceux dont on avait rêvé.
On s’était rencontrés autour de Just kids. La chanteuse était un peu à nous.
On se rejoindrait à la sortie de l’Olympia. Pour tourner la page.
Auprès de Patti, dont on avait décrété qu’elle était notre « maman » pendant l’une de ces nuits, poétiques et déjantées, où on se chantait des chansons à tue-tête et où on riait si fort.
Je ne suis pas dingue au point de me prendre totalement pour Patti Smith. Mais avec certains artistes, il y a ce lien du sang, cette reconnaissance immédiate, évidente. C’est une histoire d’amour.
J’ai toujours eu un pied dans deux réalités. Celle de ma vie, largement chiante, contraignante, avec des péripéties qui ne m’intéressent que rarement, des contingences qui me font enrager. Et puis l’autre. Celle des poèmes que j’enchaînais. Des bouquins que je dévorais pour me fondre en eux, m’y projeter. Pour me découvrir dans les mots de ceux qui me ressemblaient vraiment.
Patti Smith, c’est quelqu’un qui te rappelles qui tu es. Une partie de ton âme qu’elle porterait dans la voix, dans la plume et dans sa présence sur terre. Je ne sais plus si c’est Tolstoï qui disait qu’on étais tous les visages d’une même âme, mais éclatée, et qu’on passait notre vie à tenter de réunir les éclats éparpillés en chacun d’entre nous.
Auprès d’elle, je sens que les pièces du puzzle correspondent. On vient des mêmes terres et, lâchés sur les mers de l’existence, on a appris des mêmes tempêtes, découvert les mêmes continents. On a surtout fredonné les mêmes chansons. Les siennes. Même avant que je les connaisse. On ne fait connaissance de rien dans ce monde. Quand on croise une âme sœur, on n’a jamais qu’une confirmation. Presque une absence de surprise. Un « tiens, je savais que tu étais là ». C’est ce que j’ai ressenti la première fois que j’ai écouté Pissing in a river, que mon frère jumeau avait débusquée à nos quinze ans.
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On garde toujours en soi, longtemps, le souvenir de ces gens qu’on aime et à qui on rêverait de ressembler. Cette aisance et ce charme.
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